Insoumission
131 pages
Français

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Description

Faisant réponse au livre de M. Houellebecq dont il démonte, ingénieusement et un à un, les mécanismes échafaudés sur des préjugés et des visions erronées sur l’islam, « Insoumission » reste un roman développant une intrigue.Écrit dans un style fluide et prenant, il a pour caractéristiques, en plus du volet philosophique, de revisiter l’Histoire, l’art de la rhétorique, la lexicologie, l’étymologie dont les sens ont été tronqués, aujourd’hui.Déracinant les présupposés, écorchant l’incompréhension, Ryna Monaca éradique au passage, dans une ouverture d’esprit incomparable, la haine de l’autre et le racisme.C’est alors que son roman devient une véritable arme contre le préjugé dont elle sait suivre les méandres nauséabonds, montrant qu’à l’instar de la lèpre qui ronge les chairs, lui, détruit le mental.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2009
Nombre de lectures 4
EAN13 9782359302011
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
• POINT DE RENCONTRE •
Insoumission - Droits réservés ISBN : 978-2-35930-128-1 ©SARL Les points sur les i éditeurs 16 Bd. Saint-Germain 75 005 Paris
www.i-editions.com
Ryna Monaca
INSOUMISSION
“Les préjugés ont la peau dure…”
Aux musulmans, ces nouveaux boucs-émissaires d’une France qui commence à chausser les bottes du fascisme.
 
 
 
« Jamais un homme ne se proposa, volontairement ou involontairement, un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, restaurer l’idée rationnelle et sainte de la divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l’idolâtrie…
Jamais homme n’accomplit en moins de temps une si immense et durable révolution dans le monde, puisque moins de deux siècles après sa prédication, l’islamisme, prêché et armé, régnait sur les trois Arabie, conquérait à l’Unité de Dieu la Perse, le Khorassan, la Transoxiane, l’Inde occidentale, la Syrie, l’Égypte, l’Éthiopie, tout le continent connu de l’Afrique septentrionale, plusieurs îles de la méditerranée, l’Espagne et une partie de la Gaule.
Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mahomet ?
Les plus fameux n’ont remué que des armes, des lois, des empires ; ils n’ont fondé, quand ils ont fondé quelque chose, que des puissances matérielles, écroulées souvent avant eux.
Celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué, de plus, des idées, des croyances, des âmes. Il a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est devenue une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu un et immatériel…
Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mahomet. À toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ?… »
Alphonse de Lamartine. 1854.
« Les contextes ont beau être différents, nous connaissons, de récente expérience internationale, le piège qui nous est tendu. Celui des politiques de la peur qui, s’aveuglant aux causes pour frapper les effets, ne font qu’accroître les périls et les menaces. »
Edwy Plenel. “Pour les musulmans”. Éditions La Découverte. 2014.
Quelques jours avant Noël. 19 décembre 2014.
Il faisait froid en cette ultime quinzaine de l’année, alors que l’orage grondait déjà suivi d’éclairs zébrant le ciel. Il faisait morne. Il faisait lugubre. Lorsque, soudain, la pluie se mit à tomber, brutalement, sur ce village situé à flanc de montagne, une bourgade sombre, triste et lugubre du sud de la France, l’horloge du beffroi venait d’égrener ses huit coups, gravement.
Ils étaient tellement graves qu’on les entendait au loin résonner dans la nuit tombée depuis longtemps déjà.
Ils résonnaient, encore, aux oreilles de l’homme grand et mince qui rasait les murs afin d’éviter les trombes d’eau s’abattant sur lui ; un individu, pareil à une ombre mystérieuse, se faufilant dans les rues peu éclairées et tortueuses.
Pas un chat, pas âme qui vive !
Et pour cause ! Qui oserait s’aventurer dans les rues obscures sous cette pluie battante sinon un fou… ou un maudit ?
On aurait cru l’endroit infernal tant il paraissait funeste.
Lorsque la malheureuse victime de la colère céleste arriva à hauteur du « Loup-garou », un long frisson parcourut son corps alors que sa respiration s’accélérait trahie par les volutes qui sortaient de sa bouche et de ses narines.
Pas de lumière, aucune présence !
Tout était sombre, lugubre.
— Crénom d’une pipe, pourquoi n’y a-t-il personne ? Suis-je arrivée trop tard ? s’exclama-t-elle.
Elle pesta intérieurement et s’en voulut.
En outre, il n’y avait aucun endroit permettant de se mettre à l’abri dans ce sinistre et misérable lieu de perdition.
L’homme posa la main, toutefois, sur la poignée de porte et soudain, contre toute attente, celle-ci s’ouvrit dans un grincement effrayant qui faisait froid dans le dos.
L’intérieur baignait dans un noir d’encre.
On ne pouvait rien y discerner.
Le visiteur, le cœur battant, s’avança à l’aveuglette, doucement, prudemment. Il cogna ici, le pied d’une table, là, celui d’une chaise.
Soudain…
… toutes les lampes s’allumèrent spontanément, éclairant le bar.
Et lux facta est 1 .
L’événement fut accompagné d’un tintamarre assourdissant contrastant avec le silence sinistre qui l’avait précédé. Et le chant de « Happy Birthday to you ! » fut entamé bruyamment par les joyeux drilles qui accueillaient le visiteur.
C’est ainsi qu’on fêtait les anniversaires à Trocquon 2 … on les fêtait de la manière la plus française qui soit, c’est-à-dire… à l’américaine !
Le visiteur, agréablement surpris, en eut presque les larmes aux yeux.
C’était, pourtant, un homme au visage sévère, au regard pénétrant, endurci par les vicissitudes de la vie et surtout par ses revers trop fréquents, trop cruels, trop inhumains.
Comme d’habitude, on ne juge que sur les apparences lesquelles rendent un verdict n’étant rien d’autre qu’un préjugé, toujours négatif et le plus souvent injuste.
Et toute la vie de cet invité le prouvait.
Son élégance, son style, sa manière de faire, de dire et de vivre n’en rajoutaient que davantage à l’image de force et de mystère qui se dégageait de lui et qui tenait en respect son entourage.
Le nouveau venu se rappela.
1990, Saïda à 174 km d’Oran, la deuxième grande ville d’Algérie, Polyclinique Maâta. Quartier Amrous.
— Qu’est-ce qui ne va pas, Hamza ? demanda son épouse. Tu devrais être heureux pourtant puisque c’est la tsammia 3 de ton fils.
— Je le suis Fatima ! Je le suis !
Il l’était, à l’évidence, toutefois, il restait pensif et dubitatif quant à son avenir. Un avenir qu’il voyait pourtant sombre… pour l’Algérie et par tant, pour lui.
— Mais… je ne te sens pas. Qu’y a-t-il ? relança Fatima, inquiète.
— Eh bien… j’ai des prémonitions.
— Oh non ! Tes prémonitions me font toujours peur.
— Nous devons quitter cette ville… au plus tôt !
— Quoi ? Mais… nous y sommes très bien ! Respectés, aimés. Nous y avons fait de grandes choses. Nous avons contribué à son évolution.
— Oui, oui ! Je sais… je sais !
— Saïda aurait-elle eu son université si nous ne nous étions pas battus pour la créer ? Dans le domaine médical, la santé auraitelle progressé si nous n’avions pas contribué à son essor, à son organisation ? Nous avons tout donné à cette ville. Et puis… tu seras probablement appelé à de très hautes fonctions, juste récompense pour notre abnégation.
— Je sais tout cela… tu ne m’apprends rien !
— Alors… alors… pourquoi partir ?
Hamza fronça les sourcils, plongea son regard dans le vide. Il souffla, fatigué par une vie qui ne cessait de lui réserver des surprises, le plus souvent mauvaises et lança comme une prédication :
— Parce que… je vois… cette ville… à feu et à sang.
Fatima, surprise et choquée par la brutalité de la révélation resta un instant sans voix.
Elle se reprit très vite et répéta, interrogative :
— À feu… et à sang ?
— Oui !
— Mais… pourquoi ? Comment ?
— Je ne sais pas ! Je n’en sais rien ! C’est ce que je ressens, c’est ce que je vois… et je ne saurais te donner une explication rationnelle… comme d’habitude.
— Comme d’habitude ! Bon !
Quelques semaines plus t

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