Iron skulls
268 pages
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Iron skulls , livre ebook

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Description

Je n’arrive pas à croire que je m’apprête à offrir mon expertise en tatouage pour dessiner cette satané tête de mort, cet emblème qui selon moi ne correspond qu’à la fatalité et la désolation. Ça me répugne! J’ai vu ce symbole des milliers de fois sur le corps de plusieurs mecs lorsque je n’étais encore qu’une enfant, et malgré moi je pourrais le dessiner les yeux fermés. Ce même symbole où quand on lui prête allégeance, on laisse derrière soit son humanité, son désir de vivre paisiblement. Pourtant, 15 ans plus tard, c’est au volant de
ma superbe moto que je me dirige en plein dans la gueule du chef des Iron Skulls, mon salaud de père. Je ne le fais pas par choix, croyez-moi, parce que si je l’avais, il n’y aurait jamais assez de distance entre mon géniteur et
les pulsations de mon coeur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2019
Nombre de lectures 31
EAN13 9782898037597
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2019 Gen Martin
Copyright © 2019 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditoriale : Sonia Alain
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Images de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Félix Bellerose
ISBN papier 978-2-89803-757-3
ISBN PDF numérique 978-2-89803-758-0
ISBN ePub 978-2-89803-759-7
Première impression : 2019
Dépôt légal : 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Iron Skulls / Gen Martin.
Noms : Martin, Gen, auteur.
Description : Texte en français seulement.
Identifiants : Canadiana 20190019069 | ISBN 9782898037573
Classification : LCC PS8626.A76953 I76 2019 | CDD C843/.6—dc23
À mon père, cette force de la nature, ce guerrier. Une fois de plus, tu as prouvé à la Faucheuse qui était le maître, et mon cœur de petite fille souhaiterait que tu la déjoues pour l’éternité .
Prologue
Des choix stupides, on en fait tous, mais j’ai l’impression que celui que j’ai fait l’est encore plus. Je viens de quitter le Texas et j’ai trois États à franchir avant de me rendre en Californie, à Monterey pour être plus précise. C’est à cet endroit que siègent les Iron Skulls, ce gang de motards infâme qui fait partie de mon enfance. Tout ce que j’espère y trouver, c’est de l’argent, beaucoup d’argent, et je me fous d’où il provient parce que j’en ai vraiment besoin ; maman en a besoin. Mon paternel n’a aucune idée que je suis en chemin vers son quartier général ; comment pourrait-il en être autrement alors que je suis morte à ses yeux ? John Sullivan ne m’a pas vue depuis mes cinq ans, jour où ma mère s’est barrée loin de lui en m’emmenant pour changer de vie, afin d’avoir un avenir, que nous n’aurions jamais eu en restant avec cette bande de sauvages. Au fond de moi, je sais qu’il y a peu de chances que j’arrive à l’approcher, puisque c’est le chef. Je vais peut-être me faire descendre avant de le rencontrer, mais je n’ai pas d’autre choix : le bien-être de maman est en jeu et je ferais tout pour elle, absolument tout ; voire me jeter dans l’arène d’un gang sans pitié.
Chapitre 1
— Tu tiens le coup, mon vieux ?
— Comme d’habitude, ma mignonne, me dit Frank en rigolant.
Je suis assise sur ses fesses et seul le son de mon aiguille lui transperçant la peau fait écho dans la minuscule chambre de mon appartement, où je reçois mes clients. Je suis tatoueuse depuis plusieurs années et bien que j’aimerais posséder mon propre studio, les choses ne se présentent pas toujours comme nous le souhaitons.
— J’ai bientôt terminé le traçage et ensuite, on va prendre une pause.
— Ouais, Moon, je crois qu’il est temps.
Sa pièce est vraiment géniale ; c’est un capteur de rêves avec pour base une tête de loup, le genre de truc que vous pouvez voir dans les boutiques amérindiennes. Frank est grand, fort, et il a de longs cheveux noirs, en plus d’un teint basané. Il n’est donc pas difficile de comprendre qu’il est amérindien. C’est un client de longue date, d’où le fait que je me permets de m’étendre sur lui pour mieux le tatouer. Étant donné que je dois peser dans les 45 kg toute mouillée et que je mesure 1,55 m, je suis aussi légère qu’une plume pour lui. Je suis peut-être un petit bout de femme, mais je ne m’en laisse pas imposer pour autant. J’ai suivi des cours de boxe thaï pendant 15 ans parce que ma mère voulait que je puisse me défendre. J’ai commencé très jeune et croyez-moi, je sais m’en servir. Vous savez, ce n’est pas la grosseur qui compte, mais comment on s’en sert. Enfin, c’est un dicton d’homme que j’adore m’approprier.
— Luna ! Mais, qu’est-ce que tu fais à cheval sur ce type ? me demande ma meilleure amie en nous interrompant alors que je traçais la dernière ligne.
— Je tatoue, merde ; tu crois que je fais quoi, Éli ?
— Je sais pas, mais il a l’air d’aimer que tu le chevauches.
— Il peut aimer tant qu’il veut, je le chevaucherai d’aucune autre façon qu’armée d’une aiguille.
Frank éclate de rire à notre échange, et je descends de son dos pour admirer le début de mon œuvre.
— C’est magnifique, Franky. Je te laisse aller fumer sur la galerie, et nous reprendrons dans une dizaine de minutes.
— Parfait, ma mignonne.
Mon client est un fumeur invétéré ; deux heures sans pause cigarette, c’est déjà un exploit.
— T’as pas peur de croiser des maniaques parfois ? me questionne ma copine tandis que Franky vient de refermer la porte derrière lui. Tu les tatoues chez toi alors que la plupart des gens le font dans des studios.
— Non, j’ai pas peur, Éli, parce que Frank, je le connais bien.
— J’ai la trouille pour toi. Des tas de personnes débarquent ici et tu es si petite. Comment tu ferais pour te défendre si jamais un connard te tombait dessus ?
Un sourire se dessine sur mon visage et je saisis le bâton de baseball qui trône derrière ma porte de chambre.
— C’est simple, je lui explose la gueule avec un bon coup de batte et ensuite, je m’en prends à ses précieuses boules.
Élisabeth éclate de rire et moi aussi, mais sérieusement, j’espère ne jamais en arriver là. Si je ne possède pas mon studio, c’est pour une seule et unique raison : maman. Ma mère a eu un grave accident de moto l’an dernier. Elle a été renversée par une voiture et a subi un sévère trauma crânien. Elle est maintenant en résidence pour personne en perte d’autonomie, à mon plus grand désarroi. À la suite de son accident, je l’ai gardée à la maison, mais de fil en aiguille, j’ai vite compris qu’elle avait besoin de beaucoup plus de soins que ce que je pouvais lui apporter. Depuis six mois, elle loge dans une auberge qui s’occupe des patients comme elle, c’est-à-dire des gens qui ne sont plus eux-mêmes. Ça prend tout mon courage pour l’admettre, mais Julianna Torres n’est plus la femme sur qui je peux m’appuyer. OK, j’ai 24 ans, mais qui n’a plus besoin de sa mère ? En tant que fille unique, je n’ai qu’elle dans la vie, alors autant vous dire que son départ cérébral est une énorme perte pour moi. Je travaille donc pour ramasser une tonne de fric afin de lui payer les traitements dont elle a besoin, au détriment de mon désir d’ouvrir un salon de tatouage. J’ai toujours été bonne en arts, et le dessin est une seconde nature chez moi. Maman aussi le savait. Toutefois, le lendemain de son accident, mes priorités ont changé. J’ai dépensé toutes mes économies pour elle, mais je ne regrette rien. Absolument rien.
— Je venais te voir pour t’inviter à prendre un verre un peu plus tard, t’en as envie ?
— Ouais, je devrais finir avec Frank vers 15 h. Je te rejoins au bar vers 17 h, le temps de passer sous la douche et de relaxer ma main.
Qui en a grandement besoin. Ceux qui exercent ce métier le savent : personne n’est à l’abri d’une tendinite, donc il faut ménager nos outils.
— C’est cool, je vais t’attendre là-bas avec la tonne de mecs.
— J’en ai rien à foutre des mecs, Éli.
— Je le sais, mais même si ça en fait plus pour moi, c’est toujours toi qu’ils veulent.
— Je te les laisse ; tant que je tire un coup de temps en temps, je suis heureuse.
— Je crois que c’est pour cette raison qu’ils te trouvent aussi… comment dire… mystérieuse. C’est sûrement l’effet de la lune.
— Oh, tu vas pas recommencer ! L’effet de la lune t’emmerde, Éli !
— C’est pas de ma faute si tes parents t’ont donné ce prénom si sexy.
— Parce que Luna, selon toi, c’est sexy ?
Ouais, je m’appelle Luna, mais qui nomme son enfant Luna, putain ? Il faut dire que je ne viens pas d’un milieu conventionnel, mais je ne vais pas m’étendre sur le sujet puisque cette époque de ma vie est à oublier.
— Luna, c’est très sexy, et je compte sur ma meilleure amie pour me rejoindre ce soir, pas sur Moon.
Moon est mon pseudonyme d’artiste. Tous mes clients m’appellent ainsi et je sais qu’Éli déteste ça, parce que quand je suis Moon, je ne suis pas quelqu’un de fréquentable. Je deviens une autre femme, une dure. Pas le choix, lorsqu’on côtoie des hommes de deux mètres et qu’on veut être respectée. Moon est mon alter ego. On ne déconne pas avec elle si on ne veut pas se manger un bon coup de batte dans la gueule. En ce qui concerne les filles, c’est un peu la même histoire : les pimbêches qui débarquent chez moi pour un tatouage et qui me prennent de haut, je les bouffe au petit-déj. Va faire charcuter ton cul ailleurs si tu crois chier de l’or. À ce que je sache, on chie tous de la merde.
— T’inquiète, tu sais que j’ai pas l’habitude de manquer une beuverie en ta merveilleuse compagnie.
— Je t’attends, dans ce cas, mais au risque de me répéter, laisse Moon au placard parce que je souhaite pas d’ennuis ce soir.
Qu’est-ce que je vous disais ? Elle quitte mon appart au même moment où Frank revient.
— Je suis prêt, Moon, on reprend quand tu veux.
— Allez, mon nounours, encore deux heures et ensuite, tu pourras rejoindre ta femme pour qu’elle te fasse un bisou sur les gros bobos que la méchante Moon t’a fait.
Il rigole et reprend place sur ma chaise.
— Tu sais que tu es l’unique fille qui puisse me toucher de cette façon.

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