J'entends plus le violon

Bernard D'Attoma

Description

Une femme renoue avec le desir apres une separation. Un homme perd ses reperes dans son entreprise en pleine mutation, un autre commence le recit d'un evenement capital de sa vie. Un jeune homme se voit prive de sa liberte sur la route des vacances. Un homme se rappelle la fin brutale de son enfance... Histoires intimes, recits de formation et trajectoires singulieres, parfois inspirees de la vie quotidienne, se melent dans ces onze nouvelles pour traiter de sujets qui nous touchent de près.

Sujets

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 06 juin 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140123283
• Langue: Français

Extrait

Bernard D’A TTOMA

J’entends plus le violon

/ Littérature

Rue des Écoles

Nouvelles

J’entends plus le violon

Rue des Écoles La collection « Rue des Écoles » est dédiée à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Elle accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques. Déjà parus

Nizan (Georges),Oublier Tipasa, roman, 2019. Delsad (Chloé),Lycée Norbert Zongo, récit, 2019. Lhermitte (Sylvain),... Et fais ce qu’il te plaît ! 52 jours de Cadix à Santiago de Compostelle, récit, 2019. Nauleau Gantier (Chantal),A l’encre de nos vies,récit,2019. Sana (Valérie),Rendez-moi mes amours !,roman, 2019.

Béliard (Marine),Un été sous influence, roman, 2019. Blanc-Sahnoun (Pierre),Petit Mec, roman, 2019. Mothes (Patrick),Les mystères de « Beau-soleil », roman, 2019. Crépin (Marie-Elisabeth),Célébration de la bêtise ordinaire, nouvelles, 2019. Perea Zaldivar (Margarita),Place de la Gare, roman, 2019. Kissel (Myriam),La vallée de la vie, roman, 2019. Haesevoets (Sylviane),Après la nuit…, récit, 2019.  Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr

Bernard D’A TTOMA J’ ENTENDS PLUS LE VIOLON NOUVELLES

Du même auteur : Africa bò.L’Harmattan. 2002. © L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-17713-7

EAN : 9782343177137

Ça se voit La journée commençait bien en ce lundi de Pâques, le soleil perçait. Mais le travail pressait, je m’engouffrai dans le métro. Le train venait de passer, le quai était désert. Pas pour longtemps. –Vous avez une cigarette ? Vous ne fumez pas ? Un homme se tenait planté devant moi dans ce lieu interdit aux fumeurs. Il poursuivit : « Ça se voit! J’ai l’habitude.Je connais les gens qui fument. » Mon attitude devait l’intriguerou l’encourager. –Quand on fume, on est entre nous. On va dans des endroits fumeurs. J’en profitais pour l’observertandisqu’il s’ani- mait. Pas très grand, malingre, le teint blafard… il évoquait les bars comme si c’était des caves et citait des lieuxaux noms étranges qui m’étaient inconnus.

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Lui aussi me regardait à travers le filtre du tabac absent. D’après l’air ou selon la peau, sansima- giner mon passé de fumeur. –! lança-t-il, enjoué, sur leJoyeuses Pâques passage de deux dames bien mises. –Merci Monsieur. Egalement. – Oh! Pâques, mardi ou mercredi… Pour moi, c’est pareil! souffla-t-il d’un air blasé. C’est comme Noël. Il se reprit. –Noël, c’est différent, car il y a les enfants. Vous avez des enfants ? –Plusieurs, jem’entendis répondre. –Ça se voit ! commenta mon spécialiste. Sans déplaisir, je m’imaginais à la tête d’une ribambelle de gosses alors que le train entrait en gare. Le vacarme couvrait déjà nos voix. Dans le wagon, un flot des passagers nous avait entraînés loin l’un de l’autre, mais je pouvais le voir poursuivre son monologue. Le mot « cigarette » parvint mêmejusqu’à moi…Du coup la question devenait idiote à l’intérieur du train et ne rencontra aucun écho chez sa vis-à-vis de banquette. De nouveaux voyageurs avaient rejoint le compartiment et achevé de nous séparer. Plongé dans ma lecture, je finis par l’oublier. Avec le changement de lieu, le souvenir de notre échange telle une rumeur ou une fumée s’était dispersé dans l’air.quand je levais Pourtant, la tête, mon regard venait buter sur ce sourire flottant sur les lèvres de mon discoureur. Toujours en quête et à court de sujet autant que de

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cigarettes. Sur le fond, cependant, l’hommene cédait sur rien et gardait au visage cette expression qui le distinguait et le liait aux autres ; affable et solitaire dans cette solitude immensequ’il croyait seul connaître.

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