Jusqu à l excès
207 pages
Français

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Jusqu'à l'excès , livre ebook

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Description

A partir d'une inscription aperçue au bord de la route, l'auteur de cet ouvrage imagine la relation naissante d'Isabelle et de Jérôme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 245
EAN13 9782296942486
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

J USQU ’ À L ’ EXCÈS
Ecritures
Collection dirigée par Maguy Albet

Déjà parus

Manuel GARRIDO PALACIOS, L’Abandonnoir , 2007.
Pierre MARTIN, La beauté de Ghephra , 2007.
François AUGE, Lumière cachée, 2007.
Derri BERKANI, Le retourné, 2007.
Alain LORE, À travers les orties, 2007.
Nicole Victoire TRIVIDIC, Pleure, 2007.
Liliane ATLAN, Même les oiseaux ne peuvent pas toujours planer, 2007.
Liliane ATLAN, La bête aux cheveux blancs, 2007.
Liliane ATLAN, Les portes, 2007.
Liliane ATLAN, Petit lexique rudimentaire et provisoire des maladies nouvelles, 2007.
Liliane ATLAN, Les ânes porteurs de livres, 2007.
Hanania Alain AMAR, Le livre inachevé et autres textes, 2007.
Thomas KARSENTY-RICARD, Les poings serrés, 2007.
Geneviève CLANCY et Philippe TANCELIN, La question aux pieds nus , 2007.
Marie GUICHARD, Le vin du souvenir, 2006.
Pauline SEIGNEUR, Les bonnes intentions, 2006.
Michelle LABBÉ, Le bateau sous le figuier, 2006.
Giovanni RUGGIERO, Tombeau de famille, 2006.
Jacques BIOULÈS, La Petite Demoiselle & autres textes , 2006.
Pierre FRÉHA, Sahib , 2006.
Françoise CLOAREC, Désorientée , 2006.
Luigi Aldino DE POLI, Bel Golame , 2006.
Manuel PEŇA MUŇOZ (trad. de l’espagnol (Chili) par Janine PHILIPPS et Renato PAVERI), Sud magique , 2006.
Maurice RIGUET, Un fuyard ordinaire , 2006.


© L’Harmattan 2007
5-7 rue de l’École Polytechnique ; Paris 5 e
www.librairieharmattan.com
harmattan1@wanadoo.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-03194-4
EAN : 9782296031944

Fabrication numérique : Socprest, 2012
A NNE M OUNIC


J USQU ’ À L ’ EXCÈS

ou

Le reptile dans le livre


L’HARMATTAN
Du même auteur :

Poèmes et nouvelles :

L’Espace. La Bartavelle.
Lumineux, pelucheux. Editions du Gril.
Mélanie et les rhododendrons. La Bartavelle.
Le Poulpe poème. Encres Vives.
Les Yeux d’Argos. Encres Vives.
L’autre vie. Clapàs.
Pensez ! Pensez ! Encres Vives.
La terre, en ses élans, Océan , Encres Vives.
Nuage, l’esprit. Encres Vives.
Quand pâlissent les lilas. Encres Vives.
Poussière amoureuse. Encres Vives.

(Prix de l’Association des diplômés de l’Université d’Aquitaine pour l’œuvre poétique, 2004.)

Avec Vivienne Vermes, METAMORPHOSES. Edition bilingue. Poèmes et nouvelles de Vivienne Vermes traduits par Anne Mounic ; d’Anne Mounic, traduits par Vivienne Vermes. L’Harmattan.
Passages. Edition bilingue. Poèmes et nouvelles de Vivienne Vermes traduits par Anne Mounic ; d’Anne Mounic, traduits par Vivienne Vermes. L’Harmattan.

Romans et récits poétiques :

Métamorphoses d’une image , Quasi una fantasia. L’Harmattan.
O., ou La Déchirure. L’Harmattan.
P’ et les noms propres. L’Harmattan.
Voici l’homme aux bottes rouges , L’Harmattan. (Prix A.R.D.U.A. 2003)
La Spirale , L’Harmattan.
Carnet d’Hadès , L’Harmattan.
L’autre et le furet du bois joli. L’Harmattan.
Ah ! Ce qui dans les choses fait Ah ! L’Harmattan.


… suite de la bibliographie en fin de volume
Vivre. Travailler, consentir à soi-même.
Catherine Pozzi, Journal, 1920.


Si maintenant on appelle Énergie ce qui advient dans la relation pathétique à l’être en tant que son effectuation phénoménologique, en tant que l’épreuve irrépressible de ce qui s’accroît de soi et se charge de soi jusqu’à l’excès, on voit bien alors que toute culture est la libération d’une énergie, les formes de cette culture sont les modes concrets de cette libération.
Michel Henry, La Barbarie.


La récompense est pour celui qui sait dompter le temps.
Claude Vigée, La Lutte avec l’ange.


Dans l’existence, tous les moments doivent être posés à la fois.
Sören Kierkegaard, Post-scriptum aux miettes philosophiques.
Septembre 04
Je fus frappée, quand je montai dans l’autobus ce matin à la Gare de l’Est, de m’apercevoir que le conducteur, assis au volant en attendant de repartir…

… On les trouve souvent assis là, les conducteurs, quand on arrive. Parfois, ils discutent avec un copain, ou bien ils mangent leur sandwich (qu’ils achètent en face, chez Schmid, charcuterie d’Alsace, des connaisseurs…). Quelquefois aussi, ils téléphonent, comme tout le monde. Il n’y a même plus besoin d’appareil maintenant ; il suffit de parler en l’air, un fil autour du cou ; il suffit de parler tout seul pour s’adresser à quelqu’un. Je relève la tête, souvent, comme cela, dans la rue, en entendant tous ces gens, le menton dans les épaules, enfoncés jusqu’au cou dans leur vie privée, la rue comme simple décor… l’air pas même ne les effleure, car le film est tourné en studio et l’image qui autour d’eux se déroule, n’a pas la moindre importance. C’est ce qui se dit qui compte.
Oui, alors d’accord, demain matin à dix heures ! C’est parfait. Pas de problèmes ! Bises ! A ce soir !

« Nostre grand et glorieux chef-d’œuvre, c’est vivre à propos. » Montaigne, « De l’expérience », Essais III. 1595.
Ou bien, ils lisent le journal, et pas n’importe quel journal, d’ailleurs, L’Équipe le plus souvent, tant est fort le désir de s’intégrer au sein d’une communauté. Tout le monde dans sa vie a fait un petit brin de sport, un jour ou l’autre. Certains parfois vont jusqu’à l’exploit.

Et voilà bien pourquoi je fus, ce matin, frappée quand je montai dans l’autobus à la Gare de l’Est, car le conducteur, assis là tranquillement et vêtu de la traditionnelle chemisette verte (depuis, la couleur a changé, d’ailleurs), ne lisait pas L’Équipe et pas même un journal, mais un livre. Un vrai livre, oui. Des pages blanches, couvertes de caractères, une couverture glacée, jaune pâle, si je me souviens bien. « Oui, c’était bien un livre ; il y avait plusieurs pages, » comme je l’ai entendu dire une fois dans la rue. Je fus surprise, non pas parce qu’il serait mieux de lire un livre qu’un autre genre d’imprimé, mais parce que c’est rare. Il est rare de voir les gens lire. Même dans le train : mots croisés, mots fléchés, magazines de télévision ou autres, baladeurs, téléphones portables (voir plus haut), pas seulement pour converser, pour s’amuser aussi. Et cela fait un drôle de petit bruit, désagréable pour les rares lecteurs, étudiants pour la plupart. Eux, ils ont encore beaucoup à apprendre.

Il était jeune d’ailleurs, ce conducteur. Cheveux vaporeux, blond roux, pas très longs, mais pas non plus le crâne rasé, comme c’est la mode actuellement, camp de concentration ou paras d’Alger, à vous faire frissonner. Toutes ces frayeurs de jadis.
Tous ces reflets du monde que nous portons en nous, comme si chaque individu était lui-même la caverne où se déposaient les échos du grand Tout, jusque dans les cauchemars au fond des nuits, au cœur de l’intimité…


« … il y a une intériorité qui est incommensurable à l’extériorité. » Sören Kierkegaard, Crainte et tremblement. 1843. Traduction de Charles Le Blanc, 2000.


L’intériorité qui résiste dans le désarroi de tous ces reflets, intimité pudique qui ne peut dans la rue se hurler, pas même sur la page, parce que le monde est là, lieu du passage et sa source. Nous allons bientôt démarrer. Je ne me souviens plus du titre du livre que ce jeune conducteur aux cheveux blonds et vaporeux lisait. Je crois même que je n’ai pu l’apercevoir, le titre. De toute façon, il refermera le livre pour se mettre en mouvement. Nous n’y perdrons rien ; le monde est un théâtre. Quelquefois, d’ailleurs, je prends aussi le métro…
THÉÂTRE
Le métro est une scène dont on ne sait jamais ce qu’elle nous réserve, quel genre de musique, quel instrument, neuf ou délabré, juste ou faux. L’autre jour, dans la rame inverse, j’ai vu un gitan, roumain sans doute, muni d’un vieil accordéon rafistolé, jouer du rock and roll , répertoire de Chuck Berry. J’ai entendu une fois dans le R.E.R. un gars de la soixantaine à peu près annoncer ses malheurs en rappant sur une musiqu

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