Jusqu au plus profond de la nuit
191 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Jusqu'au plus profond de la nuit , livre ebook

-

191 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ce roman, dont l'essentiel se déroule en 1994 au Rwanda, c'est l'Afrique moderne, prise dans la barque de la mondialisation. Cette peinture dramatique du continent à l'aurore du troisième millénaire, c'est la guerre, la misère, mais aussi la soif de vivre,dans un univers stérile où l'on voyage "jsuqu'au plus profond de la nuit". Mais, au terme du chemin, un Soleil nouveau dardera bientôt ses rayons sur les coeurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 192
EAN13 9782296700901
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jusqu’au plus profond de la nuit
 
C HRISTIAN L EGUEL
 
 
Jusqu’au plus profond
de la nuit
 
 
L’H ARMATTAN C AMEROUN
 
© L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-12058-7
EAN : 9782296120587
 
Rien dans ce roman n’a été inventé. Le climat, l’histoire et les circonstances qui l’ont fait naître sont ceux de l’Afrique contemporaine. Mais les événements ont été placés dans le contexte d’un roman.
 
CEUX QUI NE PEUVENT SE RAPPELER LE
PASSE SONT CONDAMNES A LE REPETER…
 
GEORGES SANTANYANA.
 
Soli deo gloria.
Dédicace
 
À ma mère qui m’a enfanté dans la douleur, et à toutes les mères du monde entier.
Préface
 
De cette œuvre, le XXIe siècle commençant avait grandement besoin. Elle est le cri d’un enfant sortant fraîchement des entrailles de sa mère !
 
Le roman commence par l’annonce au héros par sa mère, du mystérieux assassinat d’Emmanuel Gapyizi, Hutu, responsable de la commission politique du MDR (Mouvement démocratique pour la République), marié à une Tutsi, Bernadette Mukamaba. Mais le génocide est passé par là avec son cortège de massacres de journalistes et de personnalités politiques dont le Président de la République Juvénal Habyarimana. La famille Mucama est décimée et il n’en reste plus que la mère et le héros, Victor.
 
Le roman peut être considéré comme un petit commentaire du cantique de la vigne : « J’en attendais du raisin et elle n’a donné que du verjus », d’où la dimension eucharistique, sacramentelle de ce grand roman. « Ces sacrements, ce sont par exemple le travail justement rémunéré, la justice au service des lois saines et humaines, les forces armées au service de la mère patrie », ainsi que le prêche le jeune prêtre Jésuite, l’Abbé Adrien Ineza qui sera froidement abattu.
 
Mais Au plus profond de la nuit , il y a toujours quelques étoiles, quelques évènements dont l’irruption dans le sommeil nous laisse l’impression d’un lever du soleil. Le génocide est passé, certes. Mais la nuit n’est pas terminée. Et ce n’est pas fortuit, si l’auteur compare le héros à une graine, au milieu du terrain que constitue la famille Mucama, jusque là enivrée de malheurs et de larmes, comme le lecteur.
 
Le héros décroche enfin, au collège Saint-André de Kigali, le baccalauréat. Mais si l’apparition d’un nouveau nouvelle configuration politique, il ne met pas pour autant fin à la noirceur du tableau.
 
Le roman est un grand cri, une clameur contre l’émigration, l’un des fantômes qui hantent avec terreur la nuit de l’histoire. D’où la fonction hautement symbolique ici du conseil de famille dont le vieux Mucama Mulebwa est le président et à juste titre, l’incarnation de la sagesse et des valeurs ancestrales.
 
La renaissance de l’Afrique ne saurait se faire dans l’extraversion de sa jeunesse, lorsque celle-ci n’est pas tout simplement « sur les rives de Babylone ».
 
Mais il y a aussi un message évangélique, non celui des synoptiques, mais la bonne nouvelle, celle-là qui reconnaît au continent la grande chance du troisième millénaire, l’objet « d’une nouvelle aurore » pour le monde !
 
Christian Leguel est persuadé que toute transformation passe par la chaleur du soleil de la jeunesse sur le sol de la vigne. L’on comprendra alors que la graine soit transposée sous le même soleil, quoi qu’au delà du Rwanda, à l’Université Nelson Mandela de Céphée, pour y connaître meilleure croissance. Mais l’auteur, à travers le héros, inonde le lecteur de déception. Au sein de sa famille d’accueil, Victor retrouve les mêmes fantômes, les mêmes créatures de nuit et son nouveau cadre de vie est plus tératogène que jamais. De ce point de vue, la famille Mucama apparaît comme l’antithèse de la famille Afane, famille d’accueil du héros qui lui-même est l’opposé de Rodolphe, symbole vivant d’une jeunesse ne rêvant que d’Europe. D’ailleurs, cette dernière s’est considérablement obérée pour faire partir Rodolphe en Allemagne. Et l’on comprendra par ailleurs que l’auteur sanctionne l’issue de cette étape par le cantique des montées , la montée au temple de l’émigration !
 
Arrive enfin, à la suite du voyage jusqu’au plus profond de la nuit , la phase la plus décisive. Le héros est déjà grand, un étudiant de droit, qui plus est ! Rescapé, comme un miraculé, il quitte sa famille d’accueil pour s’installer au milieu de ses désormais « frères ». Dans ce nouvel environnement, il côtoie les monstres de « la mine universitaire » : la prostitution, le désespoir, la précarité, et c’est dans ce sillon que la graine connaîtra l’étape essentielle de sa passion.
 
Ce roman est véritablement un chef d’œuvre ! Pas un seul aspect de la vie n’y est oublié. Alors que le Charon de l’histoire se prépare à distribuer les coups de rame à ses passagers, la graine héroïque suffoque à l’intérieur du sillon et semble en passe d’être inondée par les eaux. Mais justement, lorsque les eaux du déluge de l’existence menacent de nous envahir, à quelle barque tendre les mains, si ce n’est à celle de l’amour ? Malheureusement, l’histoire d’amour du héros avec Rosette ne survivra pas à la découverte d’une cruelle trahison.
 
Les dernières pages du roman sont d’un lyrisme exceptionnel, d’une richesse incontestable. Rosette est morte de SIDA, le confident du héros mort dans un accident de circulation où des dizaines d’étudiants ont perdu leur vie. Et le romancier, à dessein, ne manquera pas de dresser le bilan !
 
L’auteur ne voudrait pas, loin s’en faut, discréditer l’amour humain qui unit les chairs et les corps. Mais celui-ci, estime-t-il, doit atteindre les cimes les plus hautes et embrasser, non pas seulement l’être aimé, mais la création toute entière, passant ainsi, de l’amour de ce qui est éphémère à ce qui est éternel.
 
Jusqu’au plus profond de la nuit du sillon, la préparation de la graine s’est faite dès le départ, avec la mort d’Emmanuel Gapyizi.
 
Quelques pages seulement avant la fin du roman, la graine, presque mûre, semble prête à mourir. Suffoquant à cause de la masse de l’obscurité, le héros se mêlera corps et âme à la grève des étudiants dont il deviendra la tête de proue, indifféremment de sa nationalité.
 
Christian Leguel croit profondément en l’Etat. La grève estudiantine est alors plus qu’un symbole, un mythe ! Le roman, de ce point de vue, est aussi hautement politique, un compendium exégétique sur la fonction sacerdotale de l’Etat : « Il s’agira du combat de la vie contre la mort, il s’agira d’un barreau entre la lumière et les forces du noir, d’une inédite traversée du désert…, de la résurrection. »
 
A la fin du roman, la graine héroïque semble avoir atteint le point culminant de sa « passion » à l’intérieur du sillon, bien que celle de la grève n’ait pas réussi à faire éclater la terre aride. Mais qu’importe ! La vigne saccagée a été visitée et nécessite plus que jamais la régénération, la renaissance.
 
Ainsi, la dernière parole du héros étalé sur le brancard à sa mère est-elle la première victoire, une véritable prise de conscience sur la nécessité d’initier la renaissance du continent. On pourra alors voir véritablement les nations d’Afrique, debout comme un soleil, se déployant franchement au centre du spectre de leur luminosité, majestueuses en effet, comme un berger s’apprêtant à faire paître son troupeau parmi les lis.
 
Pr. Michel TJADE EONE
 
Maître de conférences des Universités .
CHAPITRE I
RWANDA, 1994.
 
Des rêves pleins la tête et tout heureux des vacances passées chez son frère Melchior, Victor Mucama rentre à Butare sa ville natale, tapie dans la forêt dense et revêche, quasi oubliée, malgré la capitale toute proche.
 
Il croise les amis, les voisins, tels qu’il les avait quitt&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents