L Arpenteur
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L'Arpenteur , livre ebook

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Description

Lecteur, viens arpenter...



Tout le monde ne passe pas à la journée suivante... C’est comme ça. Temps pis ou temps mieux. Bien sûr, des explications, il y en a. Des tas. Pas assez parfait, pas de chance, mauvais karma. On revit la même journée. Voilà. Et un jour, enfin, ce même jour finit. Et parfois, on est seul dans le monde. Quasi impossible d’après les spécialités. Quasi... Quel sens donner à sa vie dans un tel monde?


Et toi, cher lecteur, sauras-tu donner un sens à l'Arpenteur ? Ne réponds pas, lis et apprends...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782956026310
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Éditions Deviens Autre
présente
L’Arpenteur
M.Mih
An tuant le temps, on blesse l'éternité.
Henry David Thoreau
Note de l’auteur :
J’ai fait mon job d’écrivain. À toi de faire le tien, lecteur. Ma responsabilité s’arrête là où ta liberté commence. Sache que tu trouveras dans ce livre uniquement ce que tu accepteras d’y projeter.
Prologue
Da Capo
Je suis le treize septembre. Joie. Je possède dix-sept ans, dix mois et sept jours. Autrement dit, c'est mon âge : j'ai dix-sept ans, dix mois et sept jours.
Putain, le treizième jour du mois. Mon jour le plus dur. Un jour qui dure, dure. Des heures remplies de peurs. Je me rappelle, je possédais sept ans et six mois, j'étais le treize février. Jour froid. Une journée d'hiver étonnamment belle. Cela faisait trois jours que j'avais rencontré une jeune fille, je ne me rappelle même plus son prénom. Trois jours, c'était inespéré !
Le premier jour, on s'est vite apprivoisés : pas de temps à perdre en suspicion. Au bout de deux heures, on commençait à rêver : et si on continuait ensemble ? C'est possible, non ? Alors, on réfléchit, du haut de nos sept ans : et des solutions, on en a trouvé.
Ne pas dormir, se cacher, s'accrocher l'un à l'autre, penser très fort à l'autre, crier ensemble... On a tout fait, ensemble, en même temps.
À 23 h 59, moment fatidique, l'heure du Grand Déchirement. Accrochés ensembles, ventre contre ventre, je sentais son souffle contre mon oreille. C'est peut-être ça, l'amour. Il n'y avait qu'elle dans ma tête, il n'y avait que moi dans la sienne. Et j'ai crié. Et elle a crié.
Ensemble, chacun pour l'autre. Pour ne pas se faire happer par le temps, ou alors, se faire happer tous les deux. Et ça a marché.
00 h 01 : ça a marché. Nous étions le douze février. C'est si bizarre de dire « on » ... Nous sommes le… Alors, nous avions réussi. Nous avons passé la journée à nous amuser, ne prenant quasiment pas le temps de manger. S'amuser le plus possible avant le Grand Déchirement, avant cette grande peur. On y croyait, nous avions réussi. Et en même temps, c'était peut-être un coup de chance. Une chance d'enfant, comme on dit...
Alors, la nuit venue, à 23 h 59, on s'est accroché, son souffle dans mon oreille. Et puis on a crié, on a pensé, on a laissé autant que possible notre empreinte sur le temps. Empreinte physique, vocale, mentale...
Et ça a marché. Encore. Alors, vous savez ce que c'est. On n'était que des enfants, des putains d'enfants innocents. Prétentieux, comme tous les gosses. On croyait avoir découvert le « truc », enfin. Le pourquoi de toutes ces institutions, de toutes les grandes religions, de toutes les philosophies, des champs aux universités, en passant par les bistrots... Comme ça, qu'on pouvait enfin résister au temps, le maîtriser, ne plus se faire happer. Alors, le treize au soir, confiants, on s'est attachés. On rigolait. On s'aimait.
23 h 59, on a crié. Elle est passée. Moi non.
Chapitre 1
Pesante
« Eh mec, que ça me fait plaisir de te voir ! Alors, qu'est-ce que tu deviens, depuis tout ce temps ? » déclame pathétiquement un blondinet, acteur de seconde zone, dans une série de fiction.
Au début, j'aimais bien :
« Et si le temps était votre allié ? Imaginez un monde où le temps est absolu, le même pour tous, plus de sélection, seule la mort vous séparerait de vos proches. »
Tout un battage médiatique nous avait fait croire que les personnages survivaient d'un épisode à l'autre, joués par les mêmes acteurs. Bien sûr, la combine était connue, quoique harassante : tous les épisodes devaient être tournés la même journée. À raison de deux heures par épisode, douze dans la journée. Et les bonus étaient faits avec les Survivants. Les Sous-vivants, eux, grâce au génie de l'informatique, amélioraient leurs prestations du jour, donc de la veille. Les producteurs osaient même mettre en avant le polymorphisme de la série avec la multitude de versions présentées dans les différentes strates du temps.
Mais là, pour cette série "L'An Vert du dés-corps", ils ont enchaîné les saisons avec les mêmes personnages, clamant que l'art permettait de garantir le passage d'un jour à un autre (ça, de l'art ? Du cochon, ouais). Énoncé comme une évidence humoristique - c'est courant de plaisanter sur ce morbide sujet - il fallait bien reconnaître que cela semblait marcher...
Et les personnages survivaient saison après saison...
Et puis, la presse people a fait son job : des maquilleurs, des prothésistes et des graphistes rendaient le comédien tout fraîchement passé de sa journée de conservatoire en l’un des acteurs célèbres de l'nVErt du Dés-Corps. Mascara, faux-nez, fausses lèvres et surcouche informatique permettaient une métamorphose des plus inquiétantes.
Si maintenant la technologie permet de travestir la réalité du Grand Déchirement, comment savoir qui est survivant et qui n'est qu'une image, une icône ?
Toute la crédibilité, la réputation reposent sur ce statut social : son âge. Plus une personne est âgée, plus elle a réussi le Grand Déchirement avec succès et brio (et sans ses amis…). Les valeurs de la Bourse reflètent très sensiblement l'avancée de chaque théorie, qu'elle émane d'une entreprise, d'une institution, d'une personnalité célèbre, ou du quidam qui joue avec le temps, espérant percer.
Le système est simple, du moins en apparence : détailler sa conception du Grand Déchirement (en vérifiant de bien respecter les conditions générales d'utilisation), acheter au moins une part pour lancer sa conception, trouver d'autres péquenots pour investir sur sa fabuleuse théorie ; si la chance est avec le prétentieux, jour après jour, c'est la fortune et, surtout, la célébrité : chaîne de télé, radio, sponsor... Tout le monde cherche à dénicher le génie qui trouvera la solution. Parfois, ça marche, un temps du moins. La
célébrité est éphémère, et la bourse étant un système très sensible, le moindre jour non-passé fait chuter les actions. L'astuce est de prévoir dans sa théorie ce qui va se passer : un système cyclique, des jours "sans", des jours avec du repos (ben, oui, imaginez la fatigue de devoir affronter un jour nouveau tous les jours)...
Bref, entre mauvaise foi et calcul, c'est la débandade intellectuelle au milieu d’érections d’immondes idées capitalistes et nombrilistes. Je me suis toujours dit que si un jour, en espérant que j'y sois, un type génial, genre prophète ou savant fou, un artiste complet, ou un vieux sage anachronique venait avec la réponse, il ne passerait pas par la bourse.
Franchement, vous verriez Jésus ou Bouddha s'exciter devant un écran rempli de valeurs, allant faire la fête pour célébrer sa nouvelle victoire ? Si ça se trouve, c'est un putain de système de flicage pour préserver le système en place, pouvoir repérer les théories qui compromettent les puissants et s'occuper des créateurs. Un peu comme pendant la deuxième guerre mondiale avec les nazis.
Tous ceux qui avaient des conceptions dangereuses étaient pourchassés, d'Albert Einstein à Sigmund Freud. Et qu'est-ce qu'il en reste aujourd'hui ? Une relativité du temps qui a surtout permis la fabrication de la bombe H, qui cherche à éliminer tous les sujets d'un espace géographique, dans notre strate du temps, mais aussi dans les autres strates (sans que l’on ne sache combien de strates la bombe H peut atteindre - des apprentis sorciers fous), et une théorie cherchant à expliquer (sans donner de réponse...) pourquoi, en très grande partie, on passe toutes ses journées jusqu'à cinq ans sans interruption (et si interruption il y a, ces psychanalystes sont bien contents de mettre leur nez dedans).
C'est comme ce projet qu'un certain Mark Z dirige : un réseau social permettant de communiquer avec les autres strates. Avancée majeure permettant de communiquer sans barrière du temps ! Se pose évidemment un problème technique : il faut que toutes les strates aient développé internet. Sauf peut-être si on peut trouver des passerelles entre internet et le téléphone, internet et le télégraphe, et pourquoi pas internet et les pigeons voyageurs, les nuages de fumée...
Mais se pose surtout un problème éthique : à quel point ce magnifique projet humaniste peut-il être détourné ?
Un gourou, ou pire, un politicien, pourrait apparaître comme un messie dans d'autres strates, ou encore usurper une identité, changer la vérité : combien d'histoires non résolues pourraient avoir un éclairage nouveau ? Retrouver l'auteur d'un crime, la victime, un témoin ? Savoir si telle star est effectivement décédée, comme le disent les médecins, ou si tout simplement elle n'est pas passée… D'où l'importance de l'exposition des corps, sous verre dans les cimetières, garante d'une certaine information : un mort est un mort, il ne triche plus. On peut mettre des prothèses, le maquiller, sur un vivant, ça peut marcher, pas sur un mort. L’identité réelle finit toujours par apparaître. Et puis, il y a les tests : ADN, capillaire, sanguin ; des os et de la peau. Comme en regardant les cernes d'un arbre, on peut retracer l'histoire d'un homme ou d'une femme : sa véritable identité, quel âge il possédait, ses jours les plus longs, les substances qu'il a consommées, ses affiliations à des sectes ou à des entreprises, son hygiène de vie... Plus ou moins efficacement. Tout le dossier est disponible à côté du cercueil de verre.
C'est la démocratie, rien n'est caché. Pour peu qu'on y croie, on se retrouve tous à poil, de l'esprit au pied, quand on meurt.
Mark Z n'est pas le premier à essayer de rassembler les strates. La confrérie GOGOL42, sorte de multinationale hipster à l'image d'adolescents boutonneux, embauche des gugusses en Contrat à Durée Indéterminée.
Il n'y a que les sectes pour jouer avec ça. Personne ne sait précisément en quoi consiste leurs emplois. Un CDI reste valable qu'importe la strate où se retrouve l'employé. Autrement dit, tu passes ou tu ne passes pas, GOGOL42 est ton boss. Fantasmé par les jeunes, le rêve, un emploi à vie ! Alors qu'on ne trouve quasiment que des Contrats à Durée Déterminée, allant de deux minutes, durée minimale légale, à 23 h 50, maximale possible, bien évidemment. Après, soit on passe, et il faut chercher un nouvel emploi, soit ça casse, et on est bon pour refaire le même travail, le CDD étant toujours actif.
Chapitre2
Stringendo
Aujourd'hui, je suis le treize septembre.
J'ai dix-sept ans, dix mois, et treize jours. Putain. Un jour, mais pas aujourd'hui, je l'écrirai, mon journal intime. Je suis sûr, sans être partisan d'aucune de ces saloperies de sectes moisies, que si chacun écrivait son jour chaque jour, on pourrait ensemble découvrir quelque chose de nouveau. Un truc qu'on n'a pas encore pensé. Un truc excitant, vraiment. Comme si on avait tous une partie de la solution, de la vérité en nous, et mis ensemble, ça formerait un puzzle. Un truc comme ça. Un puzzle répondant à cette putain d’énigme : qu'est-ce qu'on fout là à se faire assassiner par le temps ?Temps assassin qui emporte avec lui les rires des enfants. Y'a rien d'autre qui est important. Le reste, c'est de la merde pour nantis. Croyez pas que je sois philosophe ou affilié à quoi que ce soit. J'en ai rien à foutre de leurs conneries. Je suis juste un terrien. Un putain de terrien. Et je capte bien que la Vie me rabâche :t'es rien, t'es rien. Sauf que ça, tu vois, j'peux pas le piffer. J'm'en fous de ne pas réussir à faire quelque chose de mon temps, je ne veux pas finir dans un aquarium, la queue à l'air, avec des conneries psychanalytiques écrites par un type encore plus cinglé que moi comme épitaphe. Je ne sais pas ce que c'est que le temps, je sais juste que si je possède mon âge, c'est qu'il y a de l'espoir. De l'espoir, quoi. Tant qu'il y a du temps, y'a de l'espoir. Pour quoi ? Je te l'ai déjà dit, j'en sais rien. Tous les matins, je me répète ça, en boucle, c'est mon mantra à moi :
Je ne me laisserai pas baiser par le temps, merde, je ne me laisserai pas baiser par le temps, merde.
Je ne sais pas, moi. C'est quoi, c'est normal, là, ce qu'on voit ? J'crois pas non. Les autres non plus d'ailleurs. Alors, ouais, on va voter, on va acheter, on prie. Le temps, c'est de l'argent. Prenez votre temps avant qu'un autre ne vous le prenne. Temps pis ou temps mieux, choisissez. Slogans à vomir. Tous pourris. Mais moi, dans tout ça, je fais quoi ? J'ai le mal des strates, comme dit l'autre incapable diplômé. Je suis quel jour, déjà ? Ah oui, le treize septembre. C'est pour ça. Merde au temps.
Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec un pote musicos. On s'est rencontrés hier. Paraît qu'il a un projet sensass, je demande à voir. Pas une minute à perdre. Je me lève, il est 6 h. Notre rendez-vous est à 6 h 45. J'éteins mon réveil-satellite qui me bousille les oreilles et le moral. Synchronisé par satellite, toute la planète à la même heure, au millième de seconde près.
Chez nous, la journée s'étend de 6 h 45 à 18 h 45. Environ, hein, en fonction des saisons, ça bouge, c'est vivant. J'ai presque envie de penser que c'est organique. Ils n'aiment pas ça, les autres. Tous les autres, rivés, suspendus à leurs montres. Le temps est leur épée de Damoclès. Le temps, ça doit être la référence, la puissance absolue. Le temps ne ment pas. Le temps est notre bien le plus précieux, le temps ne suffit jamais, prends soin de ton temps. Insulter le temps, c'est les insulter. Insulter tous ceux qui ont construit leurs existences minables sur du sable qui s'écoule dans un sablier. Insulter le temps, c'est se faire traîner devant les tribunaux :Diffamation temporelle et propos anticonstitutionnels.
Article 1.0 de la Constitution : Le monde est régi par le temps, absolu pour tous et quotidiennement relatif à chacun. Le temps est le bien le plus précieux et notre pièce d'identité. Le temps est inaliénable. Et pourtant, ils ont pris leur temps (et le nôtre) avant d'abolir la peine de mort. Parfois, je me dis qu'ils l'ont remplacée par bien pire. Un procès se passe en plusieurs mouvements, tel un opéra.
Ouverture : voilà le prévenu. Son histoire, ses jours passés ou non. Des spécialistes, psychanalystes, avocats, musiciens, informaticiens et quelques corps de métier qui varient en fonction de la bourse. Ils sont tous là à écouter et faire semblant de prendre note : ils ont consulté le dossier avant l'heure H, bien sûr. L’ouverture dure quinze minutes. Puis, c'est la bataille des mouvements, ponctuée de silences. Chaque spécialiste fait entendre son ton sans prendre son temps. Il s'agit de déterminer si le prévenu est malade ou dangereux (et donc conscient). Et puis, le final, la conclusion, fin des mouvements. Enfermement, punition, soin, ou un peu de tout quand on ne sait pas ce qu'il en est. En une heure, tout est joué, orchestré de main de maître par la machine judiciaire. Fou ou pas fou ? Soumis ou insoumis ? L'autre jour, j'ai lu sur le temple d'une secte quelconque :
Les asiles psychiatriques sont là pour faire croire à ceux qui sont dehors qu'ils ne sont pas fous.
Intrigué, je suis entré. Un petit couloir très sombre débouchant sur une autre porte. Malheureusement (ou heureusement, moi, dans un de ces attrape-nigauds ? ), cette deuxième porte était fermée. Ils ont fait faillite à la bourse, ou bien ils étaient en plein culte secret, ou encore le type ou les types chargés d'ouvrir n'avaient pas passé leur jour. Blaireaux ! Au moment de ressortir, j'aperçois une autre phrase, écrite sur le côté intérieur :
Les prisons sont là pour faire croire à ceux qui sont dehors qu'ils sont libres.
6 h 15 : J’atteins la cuisine. Pas difficile, il n'y a qu'une pièce. Je suis fier d'avoir construit ma petite maison, une one-piece. Tout concentré, jusqu'aux toilettes sèches. Je l'ai construite moi-même, grâce à un atelier sauvage de DIY :Do It Yourself. On ne sait pas bien qui est derrière ce groupe. Tu te balades dans la rue, et puis d'un seul coup, il y a cinq, six types, parfois dix, autour de toi. Ils ont un savoir à partager. Dans la furtivité, ils font leur atelier pour les passants, qui deviennent des pas-lents. On ralentit le pas, lève le pied et on ouvre les oreilles. On capte le plus vite possible ce que DIY peut nous transmettre. Toujours le même axe : obtenez quelque chose en échange de votre temps. Pour une heure ou deux, souvent moins quand la police – qui lisse chaque chose, chaque contraste de notre peau – débarque. Mais ils sont organisés, les DIY, ils ne se laissent pas attraper. Furtivité, c'est leur slogan.
On m'a pris pour un fou quand j'ai commencé à perdre mon temps à construire une mini-maison,une tiny-house. J'ai cru que mes parents allaient m'attaquer en procès, ou pire, trouver une secte qui voudrait bien me zigouiller le cerveau. Et puis, ils s'y sont fait. J'ai passé ma journée, mes parents, non. On m'a décerné de nouveaux parents (les septièmes depuis ma naissance), et puis, comme de toute manière, ça fait un bail que je n'habite plus chez mes parents d'occasion, on m'a accordé la majorité. C'est un truc qui se fait couramment, sorte de soupape de sécurité, pour pas que les jeunes (et les parents d'occasion) explosent de trop. Dix-huit ans, c'est long et c'est bien assez.
Moi, je donnerais la majorité à dix ans. Dix ans, en admettant que les cinq premières années aient été passées sans anicroche, et qu'après, on ait passé deux jours sur trois, ça fait un certain nombre de jours en plus que dix stupides années. J'aime pas les maths. Voilà d'ailleurs que je pense comme les DIY : chaque jour non-passé est un jour de vie en plus. Ils sont totalement fous, ces gars-là. Direction l'asile directement. À prôner la lenteur.
La cuisine, donc.To eat or not to eat ?Pourquoi faire, je mangerai plus tard. Ne perdons pas de temps. J'attrape mon instrument de musique, le mets dans ma poche, et sors en courant. J'utilise quoi, aujourd'hui ? Mon scooter est enfin réparé, pratique pour la ville. La voiture est mieux pour les grandes distances, et sinon, y'a ce truc bizarre pour marcher vite...
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