L escale écossaise
250 pages
Français

L'escale écossaise , livre ebook

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250 pages
Français

Description

Une fois le volet métallique de la pâtisserie levé, Henri regarda la rue désespérément vide à cette heure matinale, il alluma une cigarette et se demanda à quel moment sa vie lui avait échappé et quel matin tout avait basculé ? Kira regardait depuis le pont supérieur du ferry rouge les côtes de sa petite île du nord de l'Écosse s'éloigner, serrant contre elle le carnet rempli de ses projets. Roman poignant d'une vie qui s'échappe et d'une autre qui ne demande qu'à grandir, L'escale écossaise est un récit plein de fraîcheur où la quête du bonheur est omniprésente.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 avril 2017
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140035692
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UŶe foîs le volet ŵĠtallîƋue de la pâsseƌîe levĠ, HeŶƌî ƌegaƌda la ƌue dĠsespĠƌĠŵeŶt vîde à ĐeTe heuƌe ŵaŶale, îl alluŵa uŶe ĐîgaƌeTe et se deŵaŶda à Ƌuel ŵoŵeŶt sa vîe luî avaît ĠĐhappĠ et Ƌuel ŵaŶ tout avaît ďasĐulĠ ? Kîƌa ƌegaƌdaît depuîs le poŶt supĠƌîeuƌ du feƌƌLJ ƌouge les Đôtes de sa pete ïle du Ŷoƌd de l’ÉĐosse s’ĠloîgŶeƌ, seƌƌaŶt ĐoŶtƌe elle le ĐaƌŶet audž pages ƌeŵplîes des ĐeŶt pƌojets Ƌue le ŵoŶde avaît à luî oFƌîƌ.
RoŵaŶ poîgŶaŶt d’uŶe vîe Ƌuî s’ĠĐhappe et d’uŶe autƌe Ƌuî Ŷe deŵaŶde Ƌu’à gƌaŶdîƌ, ƌĠĐît teŶdƌe et pleîŶ de fƌaïĐheuƌ où la Ƌuġte du ďoŶheuƌ est oŵŶîpƌĠseŶte.
ƌelaIoŶs huŵaiŶes, est ŶĠ à Bƌuxelles eŶ 1969. Apƌğs avoiƌ Ġcƌit deux ƌoŵaŶs histoƌiƋues, ille du Caîƌe UŶe teƌƌasse à SaŵaƌkaŶd L’esĐale ĠĐossaîse, soŶ pƌeŵieƌ Ġcƌit coŶteŵpoƌaiŶ.
Photogƌaphîe de Đouveƌtuƌe de l’auteuƌ.
ISBN : ϵϳϴ-Ϯ-ϯϰϯ-ϭϭϵϱϮ-ϲ ϮϮ,ϱϬ
Walther Adriaensen JeanPierre Pisetta
L’escale écossaise Roman
L’escale écossaise
Écritures Collection fondée par Maguy Albet Sandral (André),Chacun son cirque, 2017. Cathelin (Annie),En attendant les matins clairs, 2017. Chambaud (Henri),Des rencontres nécessaires, 2017. Lissorgues (Yvan),Sous la pierre, 2017. Pommier (Pierre),Masques, 2017. Bejjani Raad (Nada),Le jour où l’agave crie, 2017. Lamy (Laurya),Marée montante, 2017. Payet (Sylvie),Camélia rouge, 2017. Maeght (Brigitte),Puisque c’est écrit, 2017. Serrie (Gérard),Au bord du Gouf, 2017. Noël (Sébastien),Conquête du pouvoir, 2017. Steinling (Geneviève),Histoires d’amour, de folie et de mort, 2017. Augé (François),Début de roman, 2017. Mandon (Bernard),Belleville tropical, 2017. Lemna (Camille),Alors, on fait comment pour les clés ?, 2017. * ** Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Walther Adriaensen L’escale écossaise
Roman
Du même auteur Une terrasse à Samarkand, L’Harmattan, 2011. La fille du Caire, L’Harmattan, 2008. © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-11952-6 EAN : 9782343119526
— Maman, maman, tu m’entends ? La ligne était médiocre et le vacarme dans le bureau de poste, noir de monde, rendait la communication plus difficile encore. — Maman, de quoi est-il mort ? Des crachotements, puis des bruits métalliques, puis des grésillements encore entrecoupés des pleurs… et sa mère ne répondait pas. — Maman, réponds-moi, de quoi est-il mort ? insista Henri. Mais aucun son, mis à part des grésillements multiples, ne sortit du téléphone. — Maman, tu es là ? Henri entendit sa mère reprendre son souffle. Il colla le combiné téléphonique contre son visage et appuya de toutes ses forces la main contre son oreille gauche en vue de s’isoler au maximum du chaos ambiant. — Il est mort, je t’en prie reviens. Essayant de retrouver son souffle à son tour, Henri répondit, résigné : — J’arrive. Il raccrocha le téléphone et quitta le bureau de poste. Une fois sur le trottoir, il s’alluma une cigarette en reprenant le chemin de la maison. La température devait dépasser les 35 degrés, mais Henri ressentait un froid intense au fond de lui-même. Raf était mort.
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C’était une rue calme, bordée de maisons bourgeoises toutes identiques. Seule la couleur des volets variait, mais toutes avaient la façade peinte en blanc et étaient entourées d’un jardin parfaitement entretenu, lui-même bordé par une petite haie fraîchement taillée. Henri conduisait lentement, non pas qu’il observait le paysage, mais son envie de passer la soirée prévue était pour le moins limitée. — J’ai hâte de voir leur nouvel intérieur. Pas toi ? Marie regarda Henri, longuement, mais aucun son ne sortit de la bouche de son compagnon. Son corps était là, conduisant la voiture, mais visiblement son esprit était ailleurs. Soudain, Henri remarqua que Marie attendait une réponse et s’excusa : — Pardon mon amour, tu disais ? Marie lui lança un regard agacé puis continua : — Je te disais que j'ai hâte de visiter leur nouvelle maison. Cela fait déjà trois ans qu’ils se sont rencontrés, c'est fou, je me souviens de la soirée de leur rencontre comme si c'était hier ! On a mangé un couscous que tu avais préparé et Pierre est arrivé en premier, directement du bureau, ne se doutant nullement qu'il allait rencontrer la femme de sa vie ce soir-là. Henri écoutait Marie parler de cette soirée et se demandait comment elle faisait pour se souvenir de détails aussi inintéressants que le repas préparé trois ans auparavant. Il est vrai qu'avec un peu de concentration, il se remémorait également la première rencontre entre Pierre et Louise. Elle avait eu lieu lors d'un repas dans l’appartement de Marie, mais il était incapable, même sous la torture, de se rappeler ce qu’il portait ou la couleur de la nappe, si tant est qu'il y en avait une sur la table. — Henri, tu m'écoutes ? Tu es avec moi ce soir ou tu es dans ton monde ? — Je suis là mon amour. Je suis là. Je suis près de toi. Oui, oui, je me souviens bien de cette soirée, c’est vrai maintenant que tu me le
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rappelles, Pierre revenait de son boulot, et Louise l’a dévoré des yeux toute la soirée. Il ne se souvenait de rien en réalité, mais il opta pour ce pieux mensonge en vue de passer une soirée calme et douce. Moins de dix minutes plus tard, il arrêta la voiture devant une maison cossue, au toit en briques et aux volets peints en blanc. C'était une maison classique de taille respectable entourée d'un petit jardin. Elle sentait le bonheur, la future vie de famille, lesgarden partyavec les enfants et les soirées d’été autour du barbecue. Marie était aux anges et excitée comme rarement. Henri trouvait dans la villa lilloise l’exemple type de la maison ennuyeuse de banlieue, où la vie devait être aussi excitante que dans un couvent de bonnes sœurs. — Regarde comme c'est charmant ! Marie continuait d’observer la maison à travers le pare-brise de la voiture. — Oui, oui, cela a l’air vraiment agréable. Il ne devait pas être très convaincant, car la jeune femme le dévisagea et sortit de la voiture en claquant la portière. Sur ces entrefaites, Louise ouvrit la porte d’entrée de la villa et les accueillit les bras ouverts. Les deux amies tombèrent dans les bras l’une de l’autre, et Marie continua son exercice d’admiratrice surexcitée : — Ma chérie, c’est merveilleux ! Quel calme et quelle vue, montre-moi vite l'intérieur. Les deux filles foncèrent découvrir le reste de la maison, laissant Henri devant la porte ouverte, la bouteille de rouge à la main. Pierre le héla du jardin. — Henri, ici ! Viens avec moi, j'en ai encore pour quelques minutes. Pierre était un homme d'une quarantaine d'années, il avait un bon poste dans une compagnie d'assurances spécialisée en sinistres informatiques. C’était ce que l'on peut appeler un bon parti, très présentable, ayant toujours un bon mot ou une anecdote croustillante. Henri ne le trouvait pas spécialement intéressant, mais c’était l'homme de la meilleure amie de sa compagne, il ne pouvait faire autrement que de l'apprécier. — Salut mec, tu vas bien ? — Oh oui, je vais bien. Comment veux-tu que cela n'aille pas bien ? Ma femme est magnifique, ma maison est enfin terminée et mon tout nouveau barbecue WULF fonctionne à merveille.
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— En effet, que faut-il de plus pour rendre un homme heureux ? ironisa Henri. Pierre le regarda et éclata de rire. — Tu as raison, il nous manque un bon verre de vin. Je surveille les braises, va donc dans la cuisine, il y a des bouteilles de Chablis dans l'armoire à vin. Henri laissa l'homme à son barbecue et prit la direction de la cuisine. Cette dernière semblait tout droit sortie d'un magazine, c’était la cuisine parfaite et impersonnelle. Évidemment, à la droite du frigo américain trônait une armoire à vin vitrée réfrigérée dernier cri. Henri ouvrit la porte et prit une bouteille de Chablis 2012. La recherche du sommelier fut plus ardue, vu le nombre impressionnant de tiroirs qu'offrait la cuisine. Mais rien ne résiste à un homme motivé, et moins de cinq minutes plus tard, Henri ouvrait la bouteille et remplissait les quatre verres à pied posés sur un plateau en argent à l'extrémité de la table de bois de la terrasse. Pierre semblait satisfait de ses braises et prit son verre en le tendant vers Henri. — À nous. Henri porta le verre à ses lèvres. Au moins le vin était parfait, et il décida que ce dernier serait son meilleur ami pour l’aider à supporter cette soirée. Les filles revinrent de leur excursion à travers la maison. — Henri, tu dois aller voir, c’est magnifique. Tout, tout est simplement parfait. Le salon, la cuisine, les chambres, le dressing. Un rêve. Le jeune homme sourit en opinant du bonnet en vue de montrer son admiration. Mais Marie, connaissant son homme et n’étant pas dupe, le fusilla du regard en serrant les dents. Heureusement Pierre leva son verre et désamorça, sans le remarquer, la tension qui s’installait entre les deux invités. — Je lève mon verre à ma femme Louise, qui a peut-être quelque chose à vous annoncer. Louise sourit et vint prendre la main de son époux. — Oui, mes amis. On a quelque chose à vous annoncer. — Henri, tu as servi un verre de vin de trop, car je ne vais pas boire ce soir. Sur ces mots, Louise jeta un regard appuyé à Marie, qui comprit le message codé sur-le-champ et commença à hurler.
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