L Être paradoxal
130 pages
Français

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L'Être paradoxal , livre ebook

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Description

Où l'on croise (entre autres) un écrivain préférant les livres aux pistes de ski, un couple échappé d'un roman d'Orwell, un texte d'anticipation, un autre de science-fiction, une poignée d'adolescents, un assureur, une présentation romancée de l'auteur par elle-même et où l'on s'interroge sur la création, la mort, le temps, le futur ou les relations sociales… "L'Être paradoxal" n'est pas un recueil de nouvelles comme les autres, c'est un objet littéraire non identifié et bourré de charme. "Je demande la grâce de mourir là, dans la maison de tuffeau, ou sous le cèdre bleu de la pelouse. Mais avant de tomber, je veux seulement raconter les histoires qui enchantent les vies." Petite fille, Colette Jacques Veaux se racontait des histoires; devenue femme, elle affiche une dilection particulière pour la langue française et ses infinies possibilités. Il est des vocations qu'il serait idiot de contrarier et des ouvrages qu'il serait tout aussi stupide de bouder…

Informations

Publié par
Nombre de lectures 10
EAN13 9782748366525
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Être paradoxal
Du même auteur
Histoires de mort, Société des écrivains, 2002 Le Professeur, Société des écrivains, 2004 Les Peines secrètes, Société des écrivains, 2005 Les Astartes, Société des écrivains, 2006 Le Méridien de Greenwich, Société des écrivains, 2008 Les Chats du Cardinal, Éditions Pays & Terroirs, 2008 Femmes d’un siècle, Société des écrivains, 2010
Colette Jacques Veaux L’Être paradoxal Contes d’aujourd’hui
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0116433.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011
Ouvrage dédié aux amoureux de la Langue française
Incipit Moi, Colette Jacques Veaux, j’ai écrit les histoires qui vont suivre. J’étais déjà une drôle de petite fille. J’avais l’âge de raison depuis peu. Je raisonnais donc beaucoup. Cependant ma raison pour s’exercer avait encore besoin du soutien familial, ou seulement d’objets appartenant à mes parents que j’aimais. Ma mère avait horreur des fromages mais comme mon père adorait le camembert, il y avait du camembert à la fin de tous les repas parce que l’amour conjugal tenait la pre-mière place dans la vie de mes parents. Ce camembert arrivait sur la table dans sa boîte parce que ma mère qui singeait les bourgeois en raison de l’ascenseur social de la troisième République, ne manquait pas de critiquer violemment leurs manières, et plus spécia-lement leurs manières de table, en raison de nos origines populaires et des opinions de gauche de son époux. Non que l’on ait manqué d’assiettes à la maison, mais par sim-plicité et parce que c’était toujours cela de moins pour le lavage de la vaisselle, le camembert restait dans sa boîte, ce qui par ailleurs permettait de le contenir quand il com-mençait à couler. Ce camembert avait un nom : « La Renommée ». Le couvercle de la boîte portait une allégorie. Une femme demi nue et drapée d’une étoffe soulevée par un vent ima-ginaire se tenait entre ciel et terre, portant dans ses bras une corne d’abondance d’où sortait un camembert dont le couvercle de la boîte portait une allégorie… De boîte en boîte, jusqu’à l’infiniment petit, l’espace s’étendait. Ma raison s’efforçait de suivre. Est-ce parce
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que, chez moi, le camembert avait une connotation mascu-line que ma cervelle de fille achoppait au problème mais je sentais que j’étais dépassée et qu’il valait mieux que je ne m’ouvre pas de mon problème aux adultes. À peu près à la même époque de ma vie, comme l’espace, le temps s’imposa à moi comme question philo-sophique. L’objet, la pierre philosophale était, cette fois, un objet appartenant à ma mère. C’était un pot d’épais verre opaque blanc qui contenait une crème cosmétique. Le couvercle de bakélite bleu foncé portait le mot « Toka-lon » et je n’ai su que beaucoup plus tard que ce nom propre était un jeu de mots sur des termes grecs en relation avec la beauté. La beauté, elle était promise par une notice collée sur le pot qui assurait aux utilisatrices de la crème qu’elles ra-jeuniraient de dix ans. J’avais beau savoir qu’il n’était question que d’apparence, je ne pouvais m’empêcher de penser que cette crème appartenant à ma mère avait des pouvoirs magiques et que si j’osais plonger un doigt dans le pot je me trouverais précipitée dans un temps où je n’existerais pas encore. Je n’avais pas dix ans. Après ce fut la guerre et je pus approfondir ma ré-flexion sur le Temps en parallèle avec le thème de la Mort pour laquelle les exercices pratiques étaient fournis par l’actualité. Puis la guerre fut finie. J’étais devenue grande fille comme disaient les commères et je n’avais plus à réfléchir aux grandes questions. Comme chacun sait, les filles ne pensent qu’amour et chiffons en attendant le mariage. Maintenant j’habite une vieille maison de tuffeau, de-puis plus d’un quart de siècle ; elle m’appartient ; c’est ma maison. Autrefois c’était un corps de ferme, comme celle qui est à mes voisins de gauche, et celle qui est à mon voi-
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