L'Homme qui marche

Michèle Ramond

Description

La force exercée par l'homme qui marche ne s'explique pas, elle est comme une prenante musique. Elle nous accompagne ainsi, présente ou en pensée, sur la route interminable et tortueuse d'une vie sans la mort. Le slow de l'homme qui marche nous enveloppe et nous voguons avec lui dans un espace intergalactique grisant ou menaçant jusqu'aux commencements imaginaires et aux fins toujours reculées de l'histoire.

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 23 octobre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782336883991
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Daniel Cohen éditeur
www.editionsorizons.fr
Littératures , collection dirigée par Daniel Cohen
Littératures est une collection ouverte à l’écrire , quelle qu’en soit la forme : roman, récit, nouvelles, autofiction, journal ; démarche éditoriale aussi vieille que l’édition elle-même. S’il est difficile de blâmer les ténors de celle-ci d’avoir eu le goût des genres qui lui ont rallié un large public, il reste que, prescripteurs ici, concepteurs de la forme romanesque là, comptables de ces prescriptions et de ces conceptions ailleurs, ont, jusqu’à un degré critique, asséché le vivier des talents. L’approche de Littératures , chez Orizons, est simple – il eût été vain de l’indiquer en d’autres temps : publier des auteurs qui, par leur force personnelle, leur attachement aux formes multiples du littéraire, ont eu le désir de faire partager leur expérience intérieure. Du texte dépouillé à l’écrit porté par le souffle de l’aventure mentale et physique, nous vénérons, entre tous les critères supposant déterminer l’œuvre littéraire, le style. Flaubert écrivant : « J’estime par-dessus tout d’abord le style, et ensuite le vrai » ; plus tard, le philosophe Alain professant : « c’est toujours le goût qui éclaire le jugement », ils savaient avoir raison contre nos dépérissements. Nous en faisons notre credo.
D.C.
EAN Epub : 978-23-368-8399-1
© Orizons, Paris, 2019
Titre




Michèle Ramond








L’Homme qui marche
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Michèle Ramond, L’Homme qui marche , 2019
Pour la collection complète des publications « Littératures », depuis 2008, voyez en ligne : www.editionsorizons.fr
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Dédicace

À mon père , in memoriam
I never loved a man
(En hommage à Aretha Franklin)
I l se déplaçait à une vitesse proche de la lumière et ne s’arrêtait presque pas, en ligne droite jusqu’aux frontières de l’univers qu’il n’abordait jamais par crainte sans doute de ce qui pourrait arriver s’il franchissait ces bornes, il serrait sa veste contre lui car il devait sentir le froid sur cette route sombre bordée de chaque côté par des sapins hauts et noirs où se réfugiaient les oiseaux, c’est Steinway ou c’est son fils, à cette distance il est difficile de déterminer un âge ou une identité, mais il met 4 minutes et 33 secondes entre chaque inspiration et à chacune de ses courtes expirations il émet un atome de lumière qui se perd aussitôt dans l’ombre épaisse des sapins. Depuis plus de cent mille ans il n’ava it pratiquement pas changé, sa silhouette était la même, fragile, il gardait la tête haute tout en réfléchissant, la nuit il s’installait un moment dans le laboratoire souterrain du Gran Calvario et il composait ses premières mesures, celles qui ressemblaient aux chants des oiseaux. À l’instant même où était créée sa mélodie on pouvait observer quasiment en temps réel l’énergie émise par la virtuelle partition et cette modeste récompense suffisait à son bonheur ou plutôt à la paix de son âme qui franchissait sans difficulté, en quelques secondes, le plasma solaire après s’être si haut élevée avant de revenir sur terre, toujours plus transparente et transportée. Le tempo adopté par la mélodie se communiquait aux mouvements lents de la Terre autour du soleil et à chaque nouvel essai la première mesure traversait le