L'institutrice désavouée

Jacques Marie François Niang

Description

Enseignante à Dakar, Madame Ndiaye est mutée dans une zone rurale où elle doit tenir la classe de CM2 de l'école publique du village. L'institutrice est confrontée à une dure réalité : l'absentéisme des élèves. Fils de paysans et d'éleveurs, ces derniers abandonnent les cours au profit des champs et des pâturages. Madame Ndiaye décide de prendre ce problème à bras le corps.

Sujets

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 02 février 2016
• Nombre de lectures: 39
• EAN13: 9782140000935
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

J a c q u e s M a r i e F r a n ç o i sN I A N G

L’INSTITUTRICE DÉSAVOUÉE roman

L ’ DÉ SA V OUÉ EINST IT UT R IC E roman

J A C QUE S M A R IE F R A NÇ OIS N IA NG L ’ INST IT UT R IC E DÉ SA V OUÉ E roman

« Ce livre a étééditégrâce au Fonds d’aide à l’édition du ministè re de la Culture et de la Communication du Sénégal / Direction du L ivre et de la L ecture » © L ’HA R MA T T A N, 2016 5-7, rue de l’É cole-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-07800-7 EA N : 9782343078007

D É DIC A C E S

À mes parents, À ma mè re, feue Marianne T HIA W, à qui mes claustrations ont donnéle tournis, À T onton feu J oseph DIÉ MÉ dit Moussa, mon initiateur, À mon ami d’enfance, feu E l Hadji Mamadou DIOP, brillant élè ve et brillant étudiant vite arraché à notre affection, celui qui m’a fait découvrir le livre et m’a donné le goût de la lecture ; que la terre de T hiè s lui soit légè re, À tous les enseignants, À feu Paul Ignace Coly, professeur de lettres modernes au Collè ge Notre-Dame-du-L iban, à Dakar. À Marie Michelle L ô, Mme Bass, enseignante en activitéqui a connu ce genre de mutation, À tous les thérapeutes qui œ uvrent pour la santé des populations, je dédie ce livre.

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C HA PIT R E PR E MIE R

Il était huit heures du matin. L e soleil dardait déjà ses rayons sur la terre. L es voitures roulaient à grande vitesse sur le Boulevard de l’O.N.U., dans la périphérie de la ville. L es passants étaient peu nombreux dans cette partie de Dakar, antichambre des quartiers populaires surpeuplés, bruyants et sales, pris à la gorge par un chômage des jeunes aux allures de fléau divin.

Mais en cette matinée du mois de septembre, les pensées étaient tournées principalement vers la rentrée des classes, qui pointait à l’horizon. Cette période sonne le gl as des grandes vacances. Elle marque un moment important dans la vie de bon nombre de jeunes, pendant lequel chaque famille envoie à l’école un ou plusieurs de ses enf ants, à la conquê te du savoir. À cette heure de la journée, les gens tardaient encore à sortir de leur torpeur matinale, leur énergie endormie gardant ses ailes repliées, comme en attestait la nonchalance de ce début de journée.

À l’intersection des routes, un taxi jaune et noir, en 1 provenance de la Sicap , clignota briè vement, puis s’arrê ta aprè s le rond-point. L a portiè re s’ouvrit en grinçant, et une dame s’en extirpa lestement. Elle resta quelques instants sur le trottoir pour laisser le véhicule redémarrer et s’éloigner rapidement, puis elle traversa la chaussée d’un pas pressé, mais prudent. Elle se dirigea vers un grand bâtiment aux murs noyés de lumiè re blanche qui bordait le boulev ard. C’était l’Inspection d’A cadémie de Dakar, une structure régionale du Ministè re de l’É ducation nationale. Une

1  Sicap : quartier de Dakar constitué de logements construits par la SICA P (Sociétéimmobiliè re du Cap-V ert).

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