L odyssée de la fleur noire
421 pages
Français

L'odyssée de la fleur noire , livre ebook

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421 pages
Français

Description

La petite Ndambao épouse Ousmane, un jeune instituteur qu'elle préfère à un vieil homme de la tradition. Trahie plus tard par son époux qui la délaisse, elle quitte son village pour une destination non précisée... On la retrouvera à Dakar, à Bordeaux, à Paris avec des noms de circonstance. Elle connaîtra une fin tragique, au terme d'une existence mouvementée. Ce roman renseigne avec précision sur un monde archaïque à la rencontre de la modernité.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782336345758
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ADja NDèyE BOury NDîayE
L’ODYSSÉE DE LA FLEUR N IRE
L’odyssée de la fleur noire roman
Adja Ndèye Boury Ndiaye L’odyssée de la fleur noire roman
© L'HARMATTAN, 2014 57, rue de l'ÉcolePolytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978336304878 EAN : 978336304878
Permettezmoi de dédier ce livre aux jeunes filles, aux femmes, à toutes les braves mères. Mère : « yaay » Ton sang, Ton lait, Ton labeur, Ta sueur et tes larmes, Les moments de ta vie, Tu as tout donné, Tout ! À la maison, À la nation, À la raison. « Yaay » : mère ! C’est donc « toi qui es » ! Nous révèle ton nom wolof, Par un simple verbe être Au présent de l’indicatif, Indexée à la deuxième personne Si familière du singulier ! Fabuleuse appellation pourtant, Qui te sied. Son pourquoi ? L’on ne s’en soucie guère, Tellement cette désignation demeure enjouée, Délicate, élimée, Néanmoins adéquate, émouvante. « Yaay » ! Cette syllabe éternelle, énigmatique ?
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ADJANDÈYEBOURYNDIAYE
Te situe, te campe. Elle témoigne d’abord de ton existence, Par sa signification si simple : « tu es », « c’est toi » ! « Yaay » ! C’est justement parce que tu es que je suis. C’est parce que tu es que tu m’as conçue, « yow sama yaay » C’est parce que positivement tu es, Que tu m’as couvée, nourrie, guidée, construite. L’on se rend compte alors, Que la nature t’a désignée et placée, toi, Avant, pendant, puis encore après Chaque être de l’humanité. Quelle haute mission innée, De chair et de cœur ! A. Ndèye Boury NDIAYE
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1.
Nonobstant l’ingéniosité humaine, quel échiquier que la vie ! On avait coutume, jadis, de l’appeler : « Borom deukkeu bi » ; autrement dit : « le propriétaire du pays ». Par exemple, on ne disait pas : « Voilà le troupeau de Limane » ; mais : « Ce cheptel appartient au propriétaire du pays !… » Tout autour de Diarack, la brousse se déroule à perte de vue, comme si mon village était seul au monde. Tout ce qui, bien après notre punctum, se situe làbas, audelà de la barrière de sable, de baobabs et d’épineux limitant notre horizon, demeure en dehors de « notre pays », sur une autre planète. Limane appartenait à une lignée de rois démantelée par la colonisation. On le saluait bien bas encore, pourtant ; même avec déférence, ainsi que ses enfants et domestiques ; parce que devenu chef de village. Des palefreniers absolument dévoués, compétents, pansaient, pomponnaient ses chevaux. Chacune de ses épouses paraissait plus belle, plus soumise que l’autre. Il lui arrivait parfois d’effectuer un long voyage, à cheval, jusqu’à la grande ville ; caracolant au sein d’un cortège de cavaliers et de tamtams, pour aller rendre visite à son « ami » le commandant de cercle, haut fonctionnaire militaire français qui, comme son prédécesseur, s’installa d’abord en célibataire et prit fonction, avant de songer à faire venir de France sa famille (épouse et enfants). Limane avait constaté, chez ses amis européens, un fait qui le troublait. Ces derniers s’accommodaient à vivre seuls ou, à la rigueur, avec une seule épouse peut être sans enfant. Même si elle en avait, leur nombre dépassait rarement deux ou trois. Limane s’étonnait de cette progéniture limitée ; car les enfants constituant, selon son entendement, un trésor qui multiplie puis perpétue la lignée, un symbole de grandeur, d’épanouissement, de prospérité, d’autorité, de virilité comme de fécondité ; un gage, une assurance sur l’avenir… Cette opinion de Limane se trouvait partagée par hommes et femmes du terroir. Ses amis blancs le déconcertaient vraiment, vu les immenses et agréables
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