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242 pages
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Description

Mattéo est médecin, spécialisé en fin de vie. Clara sa femme décède dans un accident. Il tombe en déprime d'amour, en destruction de vie jusqu'au jour où des phrases électroniques s'ajoutent au livre qu'ils avaient débuté ensemble. Des images égarées dans l'espace, stockées dans la grande bibliothèque du ciel, viennent troubler leur écriture... Entre science et poésie, ce roman nous entraîne dans un univers fantastique où la vie et la mort, l'espace et le temps, la lumière et les ténèbres racontent une histoire peu ordinaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296491786
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Patrick Poncet


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Roman
Du même auteur

Les âmes de silence (coécrit avec Fabienne Durcy)
Éditions L’Univers du livre, 2003
(prix des librairies Univers du livre)

Murmures de silence à Chardonnay (coécrit avec Fabienne Durcy)
Éditions Cléa, 2007

La mandorle de Siegebert (en collaboration avec Fabienne Durcy)
Édition en association, 2010
(livre labellisé par les manifestations Cluny 2010
à l’occasion des onze siècles de l’abbaye clunisienne)


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96691-8
EAN : 9782296966918

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À Annie ma femme, première lectrice.

La lumière coule sur le visage aimé. De-ci, de-là, des images naissent, charment mon œil, d’autres s’évanouissent dans l’immensité du ciel pour aller remplir la grande bibliothèque d’images.
« Chaque forme a son archétype dans ce mode déplacé, dit-il. Si la forme mourait, ça n’aurait pas d’importance, puisque son original est éternel. Les images que tu as vues, les paroles que tu as entendues, ne te désespère pas si elles disparaissent, car il en est ainsi. Elles sont comme des cordes qu’on pince pour interpréter une chanson, comme Agote le fait avec sa cithare. Si vous pouviez regarder au plus profond de cette réalité, vous y verriez seulement des cordes minuscules qui vibrent et interprètent différentes mélodies. Ainsi l’affirment les Anciens… ni atome, ni élément, seulement une musique qu’on peut interpréter encore et encore indéfiniment… »

Le Sommeil de la raison Juan Miguel Aguilera.
Editions Au diable Vauvert, 2006.


« …Les ondes lumineuses imprègnent tout l’univers, elles voyagent sans relâche, se réfléchissant d’un objet à l’autre, rebondissant d’un endroit à l’autre, s’interfèrent sans cesse les unes les autres. Elles créent ainsi des motifs d’interférences qui changent et évoluent en permanence au fil du temps, recelant d’inépuisables trésors d’informations sur tous les objets avec lesquels elles ont interagi sur leurs parcours. La forme géométrique des objets rencontrés, leurs dispositions spatiales, leurs séparations, tout cela est encodé dans les motifs d’interférences que tracent les innombrables ondes lumineuses qui peuplent l’univers…
… l’univers peut ainsi être considéré comme baigné par un ample motif codé de matière et d’énergie. Chaque région de l’espace, si minuscule soit-elle (elle peut être aussi infime que la taille d’un photon, égale à la longueur de l’onde qui lui est associée), contient des informations sur la totalité du passé et a la faculté d’influencer les événements à venir. Nous sommes alors conduits à une vue holistique stupéfiante du cosmos, celle d’un univers holographique infini dans lequel chaque région est perçue selon une perspective différente, mais contient inévitablement le tout… »

Les Voies de la lumière Trinh Xuan Thuan
Editions Fayard (« Le temps des sciences »)
Prologue
« Nous sommes tous des enfants de la lumière. »
Trinh Xuan Thuan.

« La lumière arpente l’univers, colore le ciel. Chaque matin, elle écarte le tissu du ciel pour offrir aux hommes les images du monde. Elle enfante le jour comme l’origine d’une nouvelle religion universelle.
Telle Orphée qui chante, elle rythme la cadence, donne au temps son tempo en fendant l’espace.
Elle est la figure de proue d’un bateau imaginaire qui s’évanouit dans les flots éclatants, emportant dans ses soutes des images multiples. Certaines, comme des ombres endeuillées, d’autres comme des lumières naissantes, mais toujours poussées vers des horizons lointains par des angelots joufflus.
Des images silencieuses voguent vers les rivages insensés de l’infini, attendant des yeux improbables. Nous naissons avec un capital d’avenir, nous vivons en grignotant le présent, puis nous mourrons avec les bagages du passé, une malle d’images que l’éternité nous permet de consulter. »
Mattéo lève les yeux de son écriture et regarde amoureusement sa femme dans une nuée de notes. Caro relie la vie, la terre et le ciel.
Mattéo lève les yeux de son écriture et regarde amoureusement sa femme dans une nuée de lumière. Clara relie la mort, la terre.et le ciel.

Clara rit. Son rire résonne dans l’espace, dans tout l’univers. Le théâtre du monde présente la grande pièce de la vie et de la mort. Dieu partage le monde en deux, comme les eaux, la vie imagée et la mort imaginaire.
La cour est petite mais suffisante pour servir de terrain de jeux à l’enfant. Clara pousse un landau dans lequel elle a couché sa poupée, imitant les mamans qui promènent leur enfant. Elle a trois ans, déborde de vie, rayonne de bonheur. Elle fait la joie de ses parents. Mattéo, son père surveille sa progéniture, assis dans son fauteuil. Une baie vitrée, ouverte sur une plate-bande fleurie le sépare de sa fille. Il tient un bloc-notes sur ses genoux et griffonne des phrases. Peut-être un prochain roman ?
Clara est un condensé d’amour. Haute comme trois pommes, les cheveux bruns frisés de sa mère et une moue à faire craquer n’importe quel ogre. C’est un univers à elle seule, le centre de l’univers de ses parents.
Caroline, la maman, que tout le monde appelle Caro, surveille également son ange en lisant, assise face à son mari. Elle apprend un rôle pour le théâtre. Elle aime cet art et joue en amateur dans une petite troupe. Elle a investi la vie d’une femme… le théâtre est un monde d’images, un univers de mots. La vie est un théâtre aime-t-elle à répéter, une pièce peut être jouée des centaines de fois, comme une vie, mais à chaque fois la magie est différente, à chaque fois les acteurs la jouent d’une autre façon. Les représentations sont multiples, mais chaque représentation est unique.

Les dernières notes du concerto pour piano de Schumann résonnent, les notes s’enchaînent, graves, vives, le morceau est alerte. C’est un chant d’amour pour sa femme Clara Schumann. Caro frissonne, elle fait corps avec la musique. « Les chants de l’aube » sont un ravissement pour les deux mélomanes, ce morceau leur apporte, à chaque écoute, un immense moment de plénitude, d’enchantement, à l’égal de celui recherché par le compositeur pour celle qu’il aimait.
Cette musique m’emporte vers des confins lumineux, elle m’aide à écrire dit Mattéo, Schumann a dit : « ce que font les doigts, c’est du bricolage, mais la musique qui a raisonné intérieurement parle à tous et survit au corps périssable. » je le paraphraserais en écrivant que : ce que voient les yeux, c’est négligeable, mais la lumière qui a interagi parle à tous et accompagne les âmes.
Cette musique est si envoûtante, les notes s’égrènent harmonieuses et dissonantes, répond Caro, toujours sous le charme de la musique.
Sa musique est un condensé d’amour pour elle, de haine pour lui, d’ombre et de lumière. Il en va ainsi de la vie, c’est une rivière qui serpente entre le bien et le mal, l’ombre et la lumière, la vie et la mort.
L’éternelle dualité du monde… elle intériorise ses pensées.
Robert Schumann n’a pas écrit de poésie, il l’a composée. Ses notes sont des vers. Il a traduit ses sentiments en musique, je traduis les miens en mots, commente Mattéo.
N’était-il pas un créateur fou ? interroge Caro.
Non, seulement un être passionné, de musique et d’amour, de poésie et de Clara.
Tout comme toi ! déclare-t-elle.
De Clara ci, de Caro là… mais aussi tourmenté entre ombre et lumière.
Tout comme…
Un ange passe… Clara court, Clara ondoie.
Nous sommes bien philosophes ce soir, enchaîne Caro.
Il a fait de la dépression constructive, poursuit Mattéo, mais celle qui l’entraînait vers l’obscurité destructrice lui a permis de voir la lumière créatrice. Il exprime dans cette musique testamentaire la dualité de son âme « Les anges et les diables tournent autour de lui

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