LA CICATRICE
207 pages
Français

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Description

Florence, une femme dans la quarantaine, vit des moments difficiles: en plus d’un divorce et une carrière avortée comme chef cuisinière, elle se voit contrainte de participer à une transaction douteuse en espérant ainsi aider un de ses fils enlisé dans la drogue. Mais l’affaire tourne mal… Honteuse, terrorisée, déchirée à l’idée d’abandonner ses adolescents, elle choisit tout de même la fuite, incapable d’affronter la peur et cette succession d’échecs.
Son échappée la mène dans les Caraïbes où Florence devient Laurie, une femme anonyme, sans histoire ni racines. Elle travaille comme cuisinière sur des bateaux privés, à la recherche de son essence, tout en esquivant la réalité. L’angoisse d’être retrouvée ne la quitte jamais, pas plus que les remords d’avoir laissé ses fils sans mère.
Trois ans plus tard, elle s’installe en Nouvelle-Angleterre, charmée par un homme qui l’encourage à ouvrir son propre restaurant. Au moment où son rêve devient enfin réalité, l’inévitable surgit: le passé rattrape le présent. D’un coup, la résiliente Laurie ne peut plus nier ses fils, sa famille et ses amis restés au pays. Pourra-t-elle concilier la femme qu’elle était à celle qu’elle est devenue? Ses proches lui pardonneront-ils cette incartade? Retrouvera-t-elle enfin une certaine paix d’esprit?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mai 2017
Nombre de lectures 7
EAN13 9782897583125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La cicatrice
Guy Saint-Jean diteur
4490, rue Garand
Laval (Qu bec) Canada, H7N 5Z6
450-663-1777
info@saint-jeanediteur.com
www.saint-jeanediteur.com

Donn es de catalogage avant publication disponibles Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada.

Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activit s d dition. Nous remercions le Conseil des Arts de l aide accord e notre programme de publication.

Gouvernement du Qu bec - Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres - Gestion SODEC
Guy Saint-Jean diteur, inc., 2017
R vision: Isabelle Pauz
Correction: Audrey Faille
Conception graphique de la couverture: Olivier Lasser
Mise en pages: Christiane S guin
Photos de la page couverture: iStock/Casarsa
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2017
ISBN: 978-2-89758-311-8
ISBN EPUB: 978-2-89758-312-5
ISBN PDF: 978-2-89758-313-0
Tous droits de traduction et d adaptation r serv s. Toute reproduction d un extrait de ce livre, par quelque proc d que ce soit, est strictement interdite sans l autorisation crite de l diteur. Toute reproduction ou exploitation d un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu un t l chargement l gal constitue une infraction au droit d auteur et est passible de poursuites p nales ou civiles pouvant entra ner des p nalit s ou le paiement de dommages et int r ts.
Imprim et reli au Canada
1 re impression, mai 2017

Guy Saint-Jean diteur est membre de
l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
H L NE HAMEL
La cicatrice
R OMAN
Pour tous ceux qui m aiment d j Mais aussi pour ceux qui se joindront eux.
Table des mati res
PARTIE 1
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
PARTIE 2
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
PARTIE 3
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
REMERCIEMENTS
PARTIE 1
1
Q U BEC, SEPTEMBRE 2003
Quand Yannick m avoua pourquoi Hugo, son a n de deux ans, n tait pas venu la maison ces trois derniers jours, apr s avoir pleur toutes les larmes qu il me restait, j ai souffert d apathie aigu . Une grosse crise. a y tait. C tait la fin. J avais perdu. Perdu le contr le. Je refusais que ces beaux gar ons que j avais mis au monde quittent l enfance par la porte de derri re, en sautant la cl ture, en se jetant dans la gueule du loup. Le loup avait d j mordu Hugo, et il montrait les dents en regardant Yannick.
J avais averti Hugo et j ai tenu parole. Je ne le visiterais pas en prison s il y retournait. Je ne l ai pas fait. J ai r sist . a, maintenant, je le regrette.
Je n avais aucun client rencontrer, ce matin-l . Mon agence de distribution, Les Secrets des Chefs, filait une bonne vitesse de croisi re. Mon assistante faisait du bon travail. Elle avait rapidement appris les usages possibles des produits alimentaires haut de gamme que je proposais et qui ils convenaient. Elle comprenait le sens du mot "urgent . Je passais le plus clair de mon temps rencontrer des chefs, non pas pour d celer s ils pouvaient avoir besoin d un second, puisque j avais abandonn le r ve de travailler en cuisine depuis longtemps d j , mais pour leur sugg rer des nouveaut s qui augmenteraient mes ventes tout en agr mentant leurs menus. Toujours des ententes gagnant-gagnant.
Le t l phone. J avais les mains graisseuses.
- Mom , c est Hugo ils l ont eu encore, m annon a Yannick.
- Qui a, ils?
- Les flics.
Clic, la ligne se raccrocha. Bang! le combin frappa le comptoir de granit. Et bing bang! il heurta le plancher d ardoise. Il avait clat . Je le fixais comme si c tait un signe: les deux parties se tournaient le dos. Je d sirais en vouloir quelqu un. J aurais engueul Dieu si a avait servi quelque chose. Je m appuyai au comptoir durant dix, quinze, vingt secondes en fixant le vide, puis mon regard f roce se dirigea vers l escalier. J essuyai mes mains sales sur mes fesses. S il avait camoufl quoi que ce soit, je le trouverais facilement dans sa chambre, au sous-sol. Hugo tait trop n gligent et trop na f pour trouver une cachette toute preuve. Je m arr tai au haut de l escalier, face cette photo de la taille d une affiche. Moi, Florence, huit ans plus t t, assise sur un tabouret, en jupe gitane et pieds nus, mes deux fils debout mes c t s, resplendissants, pieds nus comme moi, les mains dans les poches de leurs jeans us s. Comme je m tais sentie fi re devant le photographe! Ils taient beaux, mes enfants. Le premier flash de la cam ra, ce jour-l , avait provoqu un flash dans ma t te aussi: ils taient dor navant trop grands pour tenir dans mes bras, leur t te sur mon paule. Je fixai l affiche sans respirer. Finies les photos des temps heureux. Mon c ur eut un soubresaut.
Je descendais l escalier pos ment, contenant ma h te et ma rage qui bouillait, absorbant une marche la fois avec l intuition que ma vie changeait de direction. Main dans la main, la col re et la culpabilit subissaient une pouss e de croissance. Je devais surveiller Hugo. La condition pour qu il revienne la maison avait t claire: "Si je trouve quoi que ce soit de louche dans tes affaires, je le br le et tu ramasseras tes v tements dans un sac vert sur le balcon!
J avais jur que je le ferais. Mais fallait-il une fouille nu chaque fois qu il revenait la maison?
Son lit tait d fait, les draps bleu denim portaient encore l empreinte de son corps fr le. Sur le dessus de la commode, une poign e de petite monnaie et la cha ne en argent que je lui avais achet e Saint-Martin. Dans le tiroir du bas, des t-shirts bien pli s. Dans le deuxi me, deux piles de cale ons et de chaussettes. Je les d pla ai, soulevai les morceaux; il n y avait rien l . Dans le tiroir du haut, sa collection de casquettes en quatre piles bien ordonn es. Rien derri re, rien dessous.
Dans le coin recul de la chambre, son vieux bean chair disparaissait sous des v tements. Deux paires de jeans, dont un avec une ceinture de cuir dans les ganses; des t-shirts tourn s l envers, un, deux, trois, quatre, six! Seigneur, avait-il oubli o tait le panier lavage?
Sous le lit, je vis la courroie d un sac dos. Le damn paquet de papier brun reposait l , inerte mes pieds, et pourtant, j avais la sensation d ouvrir une porte d armoire qui refoulait des dizaines, des centaines de casseroles empil es p le-m le, et qu elles tombaient l une apr s l autre dans un pouvantable tintamarre. Le vacarme dans mon c ur. C tait dans ce paquet! Je le saisis et me dirigeai vers le foyer, mais au dernier moment, je retins mon geste, de peur que la fum e ou l odeur qui manerait de la chemin e n alerte quelqu un. Je me suis imagin tout le voisinage faisant la ronde, un voisin plus gaga que l autre. Je sortis donc dans la cour et l enfouis dans le bac compost.
"Florence?
Merde! Le voisin. Je fis la sourde oreille, pr tendis cueillir du romarin et me pr cipitai l int rieur.
J tais en train de pr parer les galettes pr f r es d Hugo quand son fr re avait t l phon .
Hugo avait menti. Il n tait pas parti Montr al pour trois jours et il ne reviendrait pas ce soir. En ce moment, je l aurais mis bouillir dans une marmite, ou enfourn au plus chaud. Le four indiquait 350 F, je l aurais mont 500 pour le r tir comme il le m ritait. Je regardai le cul de poule sur le comptoir: la p te tait lev e, pr te mettre au four. Je saisis le bol, ouvris le couvercle de la poubelle et j entendis la masse non cuite s craser tout au fond. Je ne ferais plus jamais ces galettes. Plus jamais je ne manierais cette p te douce avec mes doigts. Plus jamais!

J avais peine dormi cette nuit-l , il va sans dire. En plus de l inqui tude de savoir Hugo derri re les barreaux, j avais celle concernant Yannick, qui n tait pas rentr . J esp rais qu il soit chez son p re, mais je ne pouvais pas me berner moi-m me. J aurais d parler France. J aurais pu arriver chez elle au milieu de la nuit, elle m aurait consol e, rassur e, soulag e peut- tre mais je ne l ai pas fait. La honte, je crois.
J avais cru que c tait elle qui appelait ce matin-l . Mais le ton lamentable d Hugo m avait foutu la trouille. Quand il me t l phonait de la prison, il prenait souvent un ton mielleux qui m exasp rait. J avais la rage au c ur et les nerfs fleur de peau, alors l inqui tude avait pond r mes propos.
- Mom l ... pour vrai je suis dans la merde!
Comme s il r v lait une primeur, s il divulguait un scoop .
- Qu est-ce qu il y a?
- Ils savent que j ai un paquet et si ils ne mettent pas la main dessus, tu ne me reverras peut- tre pas.
- De quoi tu parles?
Comme si j ignorais de quel ingr dient il s agissait!
- Ne pose pas trop de questions. Dis-moi juste si tu veux m aider.
- Parce que j ai le choix?
- Dis juste oui ou non, r torqua-t-il, extr mement agit .
C est s r. Nerveuse, je l tais moi aussi.
- Qu est-ce que tu veux que je fasse?
- Il faut juste que tu livres un paquet quelqu un.
- Un paquet C est quoi?
Je n esp rais pas une marque, c est certain. Et ce paquet ne pourrait arborer l tiquette jaune et noire des produits sa

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