La Conspiration des milliardaires - Tome I
125 pages
Français

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La Conspiration des milliardaires - Tome I , livre ebook

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Description

Cette saga en quatre volumes est le premier roman de Gustave Le Rouge. Auparavant, il n'a publié que quelques nouvelles. Il écrit d'ailleurs ce roman en collaboration avec Gustave Guitton.William Boltyn, milliardaire, veut devenir l'homme le plus riche et le plus puissant de la planète, et pour cela, il oeuvre à l'armement à outrance des USA, seul pays digne de dominer le monde civilisé, c'est à dire la vieille Europe. Mais son projet de loi est rejeté. Il convoque alors les principaux magnats américains et leur propose un complot à la hauteur de ses grandioses desseins. La lutte sera terrible, les inventions se succédant à un rythme vertigineux. «Chariot psychique», train ultra-rapide, sous-marin, train étanche subatlantique, robots, toutes les ressources du génie scientifique seront mises en oeuvre. Et l'histoire prouvera que l'argent et la puissance commerciale ne sont pas toujours suffisants pour vaincre...

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 226
EAN13 9782820608079
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Conspiration des milliardaires - Tome I
Gustave Le Rouge
1899
Collection « Les classiques YouScribe »
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Suivez-noussur :

ISBN 978-2-8206-0807-9
Chapitre 1 Les projets de William Boltyn

L esomptueux hôtel que le milliardaire William Boltyn occupait aunuméro C de la Septième Avenue de Chicago, était, ce soir-là, enrévolution.
Le maître de la maison, dissimulant sonanxiété sous une froideur apparente, se refusait d’abandonner lesrécepteurs, en or massif, du téléphone qui reliait son cabinet detravail à la salle de la chambre des séances, au Capitole deWashington.
Vainement le timbre électrique l’avait avertique le lunch du soir était servi ; vainement le capitaine descuisines et directeur du service de la bouche, Tom Punch, étaitvenu le prévenir en personne, Tom Punch célèbre dans toutel’Amérique pour sa forte corpulence, son inépuisable gaieté, sapuissance presque incroyable dans l’absorption des liquides, et sonentente des choses de la mangeaille.
Malgré toute la faveur dont il jouissait prèsdu maître, il ne s’était attiré qu’une réprimande assezbrutale.
La fille de William Boltyn, miss Auroraelle-même, n’avait pas été plus heureuse.
Aurora était une grande jeune fille, sérieuse,mince et blonde, exercée, dès sa plus tendre enfance, à tous lessports, depuis la bicyclette jusqu’à la photographie, depuis letennis jusqu’au yachting.
– Mon père, dit-elle d’un air résolu, jeconnais l’importance de votre préoccupation, mais il seraitpratique de prendre quelques aliments. Il est maintenant presqueneuf heures du soir, et vous n’avez rien mangé depuis ce matin.
– Je ne mangerai rien avant de connaîtrele résultat de la séance.
– Mais père, si elle se prolonge dans lanuit ?
– Tant pis.
– Je pourrais te faire servir dans toncabinet, ici-même, dit Aurora plus doucement.
– Je n’ai pas faim !… Crois-tu queje puisse avoir faim, dit-il avec une nuance de colère dans la voixet sans lâcher les récepteurs de l’appareil, peux-tu croire quej’aie faim lorsque je vois nos compatriotes se conduire avec tantde lâcheté ! Si nous nous en fions à nos représentants, labelle parole de Monroë : « L’Amérique auxAméricains » ne sera plus qu’une dérision. Les États del’Union auront été pillés, volés, par les Français, les Anglais,les Allemands, tous les parasites du Vieux Monde. Vous devriezcomprendre cela, Aurora, vous dont j’ai voulu faire à tout prix unevraie Américaine.
La jeune fille n’insista plus.
Pendant que son père se donnait tout entier àla communication qui paraissait l’irriter si fort, Aurora seretirait dans sa chambre à coucher tendue de satin blanc avecapplications de dentelles d’argent, et qu’éclairait au centre unmonstrueux massif d’orchidées en verres polychromes, intérieurementilluminé par de minuscules lampes Edison.
Cette espèce de buisson vitrifié répandait unéclat très doux, où le bleu, le vert, le rose et l’orangé semariaient agréablement.
À peine entrée, Aurora s’assit, et ne tardapas à s’absorber dans la lecture d’un volumineux magazine illustréde photogravures, et qui relatait, avec de minutieusesexplications, les découvertes scientifiques les plusrécentes : rayons X, photographies en couleurs, fabricationartificielle du diamant, et le résultat des dernières recherchessur l’aviation. Un article spécial était consacré à l’argentorium,cette espèce d’or artificiel, obtenu avec de l’argent, et qu’il estimpossible de distinguer de l’or véritable.
Mais qu’était-ce que William Boltyn ? Etcomment avait-il gagné ses milliards ?
Cela vaut bien une explication.
Au physique, c’était un gentleman de fortestature, haut en couleur, le nez droit et osseux, le menton carréencore accentué par une barbiche roussâtre à la yankee, lespommettes saillantes, et les yeux d’un éclat dur et métallique.D’un esprit éminemment froid et concentré, d’une intelligenceextrêmement lucide chaque fois qu’il s’agissait de chiffres etd’affaires, il avait l’art de réaliser, d’une façon pratique, lesentreprises les plus osées.
À sa démarche toujours égale, à la rigiditépresque automatique de ses mouvements, on eût dit que toutes sesactions étaient comme déterminées par un mécanisme intérieur.C’était le type de l’homme d’énergie par excellence.
Affichant un extrême mépris pour tout ce quiétait beaux-arts ou littérature, il n’avait de tableaux, de statueschez lui, que pour ne pas rester en arrière des autresmilliardaires, et aussi à titre de bon placement. Il ne voulaitconnaître que les affaires, et rien ne l’intéressait que lesaffaires.
Envers tous ceux qui l’entouraient, il semontrait d’une justice mathématique rendant à un cent [1] près à chacun ce qui lui était dû, etrien de plus.
Toutes les choses de la vie étaient pour luiun marché qu’il pesait, débattait, et payait au plus juste prix,sans ladrerie comme sans générosité.
Il ne se relâchait de ce rigorisme industrielqu’en faveur de deux êtres : sa fille Aurora, pour laquelle ilprofessait un véritable culte et qui lui avait fait commettre lesseules folies de son existence, c’est-à-dire des prodigalités, etson sommelier Tom Punch, envers lequel il montrait une excessiveindulgence.
Le sommelier, en effet, était une des rarespersonnes qui eussent le don d’amuser le milliardaire ; et defait, l’aspect de Tom Punch n’était pas pour engendrer lamélancolie.
Haut de six pieds, et presque aussi large àproportion, il ressemblait pas mal à un fût de bière de mars, quieût été le ventre, hissé sur deux autres tonneaux plus petits quiauraient été les jambes, le tout surmonté d’une tête rubiconde dontles joues, couleur lie de vin, pendaient au-dessous d’un nez entrompette aussi coloré qu’une tomate trop mûre.
Sur ses lèvres évasées comme l’embouchure d’uncor de chasse, errait un perpétuel sourire qui découvraittrente-deux dents d’une blancheur éclatante ; car Tom Punchavait autant d’appétit que de soif.
Ajoutons à cela qu’il ne manquait pasd’esprit.
Ses petits yeux gris brillaient de malice. Ilavait toujours quelque drôlerie nouvelle à raconter, ou quelquefarce excentrique à combiner.
Un jour, que son maître avait invité à satable deux riches Anglais en rivalité avec lui dans une très grosseaffaire, Tom Punch les avait si bien fait boire qu’ils n’avaient puquitter l’hôtel de huit jours entiers. Quand ils sortirent,l’affaire avait été conclue à leur désavantage. Ils quittèrentChicago en maugréant ; mais ils ne pouvaient s’empêcher deconvenir que jamais ils n’avaient été si magnifiquement régalés, etque jamais ils n’avaient tant ri.
Tom Punch avait encore d’autres talents. Ilgrattait à ravir de cette sorte de guitare spéciale à l’Amérique etqu’on appelle le banjo. Cet instrument, qui se composeessentiellement d’un tambour de basque auquel on a ajouté un mancheet que l’on a pourvu de cordes, est d’ailleurs d’un sonhorriblement monotone.
Nous avons dit que William Boltyn appréciaitfort les talents culinaires et autres de Tom Punch ; et cela,d’autant mieux, qu’il n’avait pas toujours été le milliardaireillustre que nous venons de présenter aux lecteurs. Il était, commeon dit en France, le fils de ses œuvres ; et c’est en sabotsqu’il avait fait son entrée à Chicago.
Fils de pauvres planteurs de coton duKentucky, ruinés pendant la guerre de Sécession, il était restéorphelin à sept ans, sans ressources, sans famille et sansamis.
Mais il avait l’énergie et la ténacité quiaccomplissent les grandes choses.
Il fit l’apprentissage de cent métiersdivers : tireur de coke dans une usine à gaz, employé d’unphotographe, garçon de bar, tireur de chaînes dans une fabriqued’indienne, chasseur de cavernes.
Il n’avait pas encore trouvé sa voie.
Enfin, au cours d’un voyage qu’il fit dans leFar West comme placier, pour le compte d’une importante manufactured’engrais chimiques, il eut l’idée de la vaste spéculation sur lesbestiaux qui devait l’enrichir.
Trouver un débouc

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