LA CUREE DES MINDJULA LES ENFANTS DE PAPA
102 pages
Français

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LA CUREE DES MINDJULA LES ENFANTS DE PAPA , livre ebook

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Description

Les Mindjula sont enfin là ! Cette confrérie ultra-secrète du pays Kongo, crainte pour ses pouvoirs mystiques fabuleux, ses rites de profanation de tombes et d'exhumation de cadavres, a su garder l'anonymat : on ne trouve aucune mention d'elle dans les oeuvres de fiction des écrivains congolais. Cette lacune est comblée grâce à cette oeuvre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296814578
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La curée des Mindjula

Les enfants de Papa
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet et Emmanuelle Moysan

Dernières parutions
N°346, Komlan MORGAH, Étranger chez soi, 2011.
N°345, Matondo KUBU TURE, Des trous dans le ciel, 2011.
N°344, Adolphe PAKOUA, La République suppliciée, 2011.
N°343, Jean René OVONO MENDAME, Les zombis de la capitale, 2011.
N°342, Jean René OVONO MENDAME, La légende d’Ebamba, 2011.
N°341, N’do CISSÉ, Les cure-dents de Tombouctou, 2011.
N°340, Fantah Touré, Des nouvelles du sud, 2011.
N°339, Harouna-Rachid LY, Les Contes de Demmbayal-L’Hyène et Bodiel-Le-Lièvre , 2010.
N°338, Honorine NGOU, Afép, l’étrangleur-séducteur, 2010.
N°337, Katia MOUNTHAULT, Le cri du fleuve, 2010.
N°336, Hilaire SIKOUNMO, Au poteau, 2010.
N°335, Léonard MESSI, Minta, 2010.
N°334, Lottin WEKAPE, Je ne sifflerai pas deux fois, 2010.
N°333, Aboubacar Eros SISSOKO, Suicide collectif. Roman, 2010.
N°332, Aristote KAVUNGU, Une petite saison au Congo, 2009.
N°331, François BINGONO BINGONO, Evu sorcier. Nouvelles, 2009.
N°330, Sa’ah François GUIMATSIA, Maghegha’a Temi ou le tourbillon sans fin , 2009.
N°329, Georges MAVOUBA-SOKATE, De la bouche de ma mère , 2009.
N°328, Sadjina NADJIADOUM Athanase, Djass, le destin unique , 2009.
N°327, Brice Patrick NGABELLET, Le totem du roi, 2009.
N°326, Myriam TADESSÉ, L’instant d’un regard, 2009.
N°325, Masegabio NZANZU, Le jour de l’éternel. Chants et méditations , 2009.
N°324, Marcel NOUAGO NJEUKAM, Poto-poto phénix, 2009.
N°323, Abdi Ismaïl ABDI, Vents et semelles de sang, 2009.
Daniel Matokot


La curée des Mindjula
Les enfants de Papa


Roman
Du même auteur

Le rire carnavalesque dans les romans de Sony Labou Tansi,
Paris, L’Harmattan, 2011


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55453-5
EAN : 9782296554535

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Les Mindjula
Les Mindjula sont les membres d’une confrérie ultrasecrète du pays Kongo crainte pour ses pouvoirs mystiques fabuleux et ses rites de profanation de tombes et d’exhumation de cadavres. Les villageois sont épouvantés rien qu’à l’évocation de leur présence. De nombreuses légendes circulent sur leurs cérémonies d’allégeance, leur mode opératoire et le but de leurs crimes. Ces pratiques auraient été introduites dans le pays Kongo par les portugais, au moment de la conquête coloniale.
C’est la énième fois que je raconte cette histoire.

Personne ne me croit,
Moi,
Ti-Muntu
Fils d’Ununu,
Descendant de Kimbembe,
Du clan de ceux de Kawunga.

Certains me traitent de blagueur, d’illuminé.
D’autres disent que je ne suis qu’un farceur.

Mon récit est qualifié de conte à dormir debout,
Digne des « Mille et une nuits ».

Oh, incrédules !
Vous vous gaussez de moi !
Moi qui faillis avoir des cheveux blancs,
Des sourcils blancs,
Des favoris blancs,
Des moustaches blanches,
Avant l’âge mûr !
Et pourtant…
Les Mindjula existent !

Tous les villageois du pays,
De l’amont du Grand Fleuve
Jusqu’aux contreforts des Monts Miongo,
Du village de Pandzouki
Au-delà de la Cité Eternelle de NKobo,
De la vallée des Dix Rivières
Aux boucles du fleuve Ntô-Nkama,
Le savent.

Des histoires invraisemblables circulent,
Le soir,
Au « mbongui »,
Au milieu des ululements des hiboux
Et des cris stridents des roussettes.

Certains les ont rencontrés
La nuit,
Au clair de la lune,
De blanc vêtus,
Longue procession sinistre
Se dirigeant vers quelque tombeau éloigné et isolé
Pour y accomplir leurs actes sataniques.

Des innocents ont disparu précocement,
Victimes des pratiques
Fétichistes et cannibales
De cette confrérie.

Cela, tous les villageois,
De l’amont du Grand Fleuve
Jusqu’aux contreforts des Monts Miongo,
Du village de Pandzouki
Au-delà de la Cité Eternelle de NKobo,
De la vallée des Dix Rivières
Aux boucles du fleuve Ntô-Nkama,
Le savent.

Pourquoi alors ne me croyez-vous pas,
Moi,
Ti-Muntu
Fils d’Ununu,
Descendant de Kimbembe,
Du clan de ceux de Kawunga ?

Roulements de tonnerre,
Éclairs,
Cris de rage
Et de désespoir,
Fuite éperdue dans l’épaisseur de l’ombre
Sont imprimés dans les méandres de mon cerveau.
Gravure que le temps élastique
Ne pourra jamais effacer.

Dix…
Douze…
Treize…
Saisons de pluies sont passées…
Pourtant j’ai l’impression que…

Un…
Deux…
Ou trois…
Jours me séparent de ce cauchemar.

Les éclairs qui illuminent la courbe du ciel…
La force qui soulève et projette à dix pieds…
Les étoiles qui carillonnent dans la tête…
La meute hurlante assoiffée de sang

Avant que je ne m’échappe des limbes de la nuit,
Que je ne m’ébroue au sortir du sommeil,
Que je ne reprenne l’usage de mes sens,
Dans mon esprit défilent
Les événements m’ayant plongé
Dans les abysses.

Les nuits sont longues et enfiévrées.
Le corps s’agrippe aux pierres du passé.
Il retrouve les bouts incandescents
Des fils d’Ariane
Attachés à la rambarde de la conscience.

Ils s’engouffrent dans la meurtrière du subconscient
Pour y récolter des briques enterrées,
Pour reconstituer…

La curée des Mindjula.
I MOCHI
Le ciel est serein. Le soleil, esseulé dans le bleu de la voûte céleste, essaie sa virilité sur la nuque de la planète. Bifouiti, la « ville fleurie », subit ses assauts.
Un bus cabossé, de couleur jaune banane, s’arrête dans un crissement de frein. Les passagers, projetés les uns sur les autres, jurent, insultent, tempêtent. Blasé, le contrôleur garde le silence. Une partie de la clientèle descend dès que le sphinx ouvre la portière. Les « chargeurs » se précipitent. Ils hurlent les prochains arrêts du véhicule.
Grand Marché, Arrêt le Fleuve, Place Mère Ange… !
Les quatre places de chaque rangée doivent être occupées. On ajoute un cinquième client, pour respecter le principe du « cinq-cinq », c’est-à-dire cinq personnes pour des sièges conçus pour quatre.
La meilleure place est celui du mort. On y applique le principe du « quatre-quatre », c’est-à-dire quatre gaillards au lieu des trois prévus par le constructeur. On y bénéficie d’une meilleure vue sur la route. L’écoute de la musique, déversée par les grosses enceintes quadriphoniques encastrées dans les parois des portières, y est excellente. Les derniers tubes de rumba, de ndombolo et de coupé-décalé rythment la traversée de la ville.
Le système du serré-serré rentabilise l’exploitation des vieux tacots, rescapés des marchés d’occasion des automobiles et des réseaux parallèles de voitures volées de l’Occident. Une seconde vie, sur les routes poussiéreuses des pays en voie de développement, leur est offerte.
Grand seigneur, le chauffeur récompense d’une pièce de monnaie les « chargeurs » expéditifs.
Je m’assieds sur une banquette branlante à l’arrière du véhicule. Je suis pris en otage par deux matrones dodues et leur progéniture braillarde. Je prends mon mal en patience. Mon équipement sportif est coincé entre mes pieds.
J’ai beaucoup joué au « mwana-foot », le foot de la rue. Cela consiste à taper du pied dans un ballon, fait de bric et de broc, avec des morceaux de papier et de chiffons, sur les terrains improvisés des rues boueuses et sablonneuses des quartiers de Bifouiti.
Oncle Double-Tête m’a inscrit, il y a deux ans, à l’institut de formation de l’équipe nationale de football. L’étab

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