La danse du nombril
172 pages
Français

La danse du nombril , livre ebook

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172 pages
Français

Description

"Il y a des femmes que l'on rencontre dans la vie qui vous collent à la peau, vous coulent dans les veines, vous trottent dans l'esprit, vous battent dans le coeur et vous élèvent l'âme, à tel point que vous voyez la vie autrement : elle vaut la peine d'être vécue. Aimer une femme idéale, morte ou vivante, prend toute une vie."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 50
EAN13 9782296475687
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La danse du nombril © L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56680-4
EAN : 9782296566804 Paterne Boungou
La danse du nombril
L’Harmattan Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Dernières parutions
Blommaert KEMPS, Confidences d’un mari désabusé, 2011.
Nacrita LEP-BIBOM, Tourbillons d’émotions, 2011.
Eric DIBAS-FRANCK, Destins maudits, 2011.
Zounga BONGOLO, L’arbre aux mille feuilles, 2011.
Otitié Kiri, Comme il était au commencement, 2011.
Mamadou SY TOUNKARA, Trouble à l'ordre public, 2011.
Liss KIHINDOU, L’expression du métissage dans la littérature
africaine. Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes et Ahmadou
Kourouma, 2011.
Jacques ATANGANA ATANGANA, Les fourberies d'Essomba,
2011.
Frédéric TRAORE, La guerre des pauvres et le destin de
Hassan Guibrilou. La dent de l’aïeule, tome III, 2011. Les affres de l’enfer. La dent de l’aïeule,
tome II, 2011.
Frédéric TRAORE, Chassé-croisé sur Fadougou. La dent de
l’aïeule, tome I, 2011.
Lulla Alain ILUNGA, La gestion du pouvoir, 2011.
Esther GAUBERT, Brukina, rose du désert, 2011.
erMarcel KING JO 1 , Tina ou le drame de l’espèce humaine,
2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, La Tourmente. Les aventures d’un
circoncis, 2011.
Robert DUSSEY, Une comédie sous les tropiques, 2011.
Alexis KALUNGA, Vivre l’asile, 2011.
Nenay QUANSOI, Souvenir d’un jeune Africain en Guinée et
en Tunisie, 2011.
Nadine BARI et Laby CAMARA, L’Enfant de Xéno, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une mort temporaire, 2011.
Édouard Elvis BVOUMA, L’amère patrie. Nouvelles, 2011.
Roger FODJO, Les Poubelles du palais, 2011.
Jean FROGER, La Targuia, 2011. « Je veux qu’un jour vienne où, regardant notre
nuit, les gens y voient pourtant briller une flamme, et
quelle flamme puis-je raviver sinon celle qui est en
moi ? Mon amour, tu es ma seule famille avouée, et je
vois par tes yeux le monde, c’est toi qui me rends cet
univers sensible et qui donnes sens en moi aux
sentiments humains. »

Aragon





A Mélidia Dorène Moukoko,
Repose en paix.













Chapitre I
Mon père avait raison
Cons, cons, cons, trois fois cons, pire que cons,
rois des cons, putains de cons. Comme ça. Cons comme
ça. Ils sont tous cons comme ça. Cons comme pas possible
et toujours défoncés à faire dans leur froc et à vouloir
danser la danse du nombril dans l’ivresse et la puanteur.
C’était con de rester planté là à faire je ne sais quel pied de
grue avec papa. Les soudards ne viennent pas pour te
caresser dans le sens du poil ? C’est pas des potes les
soudards. Déjà, pour un rien qui les déchante, entre eux,
ils peuvent se bouffer le cul et les tripes et sans vergogne
se passer l’arme à gauche. Papa, t’avais raison. Il fallait
fuir. La première chose à faire dans ce genre de situation,
c’est prendre ses jambes à son cou sans broncher. Quitte à
faire le tour du monde à pieds, faut le faire et se reposer
quelque part où la raison semble triompher sur la folie. Et
quand ça se dézingue là, rebelote, tu lèves ton cul et tu te
barres. Le monde est ainsi fait. La folie est une plaque
tournante. Et quand elle vous aborde, ne lui laissez pas une
seconde pour raisonner avec vous. Papa, je me souviens
que tu m’as raconté une histoire dingue où je t’ai dit c’est
lâche de laisser le fou prendre tes affaires étalées sur le
séchoir. Tu l’as laissé faire. Il a pris tes affaires, t’as même
pas songé à lui courir après, à crier au voleur ou au fou. Je
vois, si tu l’avais poursuivi comme un âne dératé en lui
balançant toutes les insultes de la terre, les badauds vous
auraient pris pour deux fous en train de s’étriper. Et le fou,
il était quasiment nu quand il est rentré chez nous. Donc,
les habits, c’était pour se couvrir. Pour une fois un fou qui
déambule nu cherche à se couvrir, fallait lui coller la paix.
Voler à ce titre n’est plus un crime. Donc, circonstances
atténuantes. Tu l’as vu faire et le mec s’est servi comme
chez lui. J’ai compris papa, t’avais raison: faut apprendre à
écouter son père, les oreilles ne dépassent pas la tête. Tu
vois, je suis encore en vie parce que je suis ton conseil, je
fais de la fuite mon cheval de bataille qui me permet sans
coup férir de m’échapper des anges de l’apocalypse.
Fuyard sans bagage, je me retrouve dans ces forêts denses
sans plus avoir peur de l’immensité qui s’offre à moi.
Cette forêt du Mayombe ne m’effraie plus. J’en ai dompté
le silence et la profondeur. Je n’ai pas peur de m’y perdre.
Tomber sous la patte d’un félin ou d’un buffle ou d’un
reptile m’est indifférent. Au moins, eux, c’est d’instinct et
par nécessité de survie ou de défense qu’ils feront de ma
chair un festin ou un ennemi. C’est pas fou du tout, du
tout. Entre eux et les soudards, la différence est que les
uns tuent pour survivre ou se défendre, les autres, pour
rien. Ce qui, parfois fait que, de l’homme ou de l’animal,
le premier soit plus con. Con, con, con, trois fois con,
putain de con, roi des cons. Con comme ça. Con comme
pas possible.

10Chapitre II
Malolo
A Malolo, petit village taillé dans la forêt du
Mayombe, il arrive enfin. Grand Dieu, comment ai-je fait
pour échouer ici ? Il a cru s’égarer, se perdre dans cette
forêt millénaire qui, à en croire les histoires de son père,
regorge des mystères, des génies bienveillants et
malveillants, capables de vous faire tourner en rond, s’ils
ne reconnaissent aucune filiation ancestrale. Beaucoup y
ont perdu leur âme. Et comme au paradis, s’il y en a, les
esprits refoulés par Dieu, sont méchants et vous font vivre
des horreurs avant de ne faire de vous qu’une bouchée.
Toujours crier ton identité, d’où tu viens, t’appartient à
quelle famille, qui sont tes parents et tes grands-parents.
Une fois la messe dite, tu verras, de façon incroyable,
s’ouvrir des pistes dans les buissons touffus, un vent se
lever et te guider, hypnotisé, vers les feux de tes origines.
C’est pas tout le monde qui a le coup de bol. Les gens au
cœur aigri s’évaporent et leur esprit est frappé sur le tronc
des arbres inféconds, arbres qui ne donnent plus de fruits
et de fleurs. Et dans la forêt, nombreux sont des arbres qui
servent de dernier refuge impitoyable aux damnés de la
forêt. Et comment il a fait l’homme blanc, pour s’échapper
des griffes de la forêt ? Bonne question. Il est bien venu
avec de mauvaises intentions. Il est bien venu nous berner,
nous exploiter avec des armes et des cadeaux
empoisonnés. Le problème avec l’homme blanc, c’est que
la forêt s’est trompée. Ça arrive. Elle peut aussi faire le
con, la forêt. Elle a cru que le frangin, venant d’ailleurs
était pavé de bonnes intentions. Même les dieux se
trompent. Ils peuvent aussi faire le con, les dieux. La peau
blanche a ceci d’avantageux, elle reflète, de prime abord,
la lumière et la générosité, et suscite de la curiosité et de la
sympathie. Mais faites gaffe, sa face cachée peut-être plus
noire que le jais. Quant à la peau noire, l’histoire lui a fait
l’inconvénient de refléter, de prime abord, les ténèbres
alors que sa face cachée peut être plus blanche que la
colombe. Un jour viendra où à cause de ces clichés
abscons, tu seras reçu comme un étranger chez toi. Et faut
pas hésiter de leur montrer pattes blanches, enfin pattes
noires !
Une fois de plus, son père avait raison. A Malolo,
personne ne reconnaît aussitôt l'homme. Certaines gens
croient en un fantôme. Les bambins qui jouent aux billes
sur la rue qui divise le village en deux, se figent net et
déguerpissent aussi vite qu'un éclair à son approche. Mais
pourquoi ils détalent comme ça, ces culs-terreux ? Suis
venu ici pour me reposer. Quoi, j’ai l’air de q

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