La ligne du corail
259 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La ligne du corail , livre ebook

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259 pages
Français

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Description

Alors qu'ils s'apprêtent à atterrir à Raiatéa, en Polynésie, les pilotes Téva et Erwin repèrent un avion au fond des eaux translucides du lagon. Il s'agit d'un hydravion des années cinquante, le Catalina, appareil de la Route du Corail, une desserte interinsulaire entre cinq archipels. Devançant le "secret défense" du site par l'administration, les deux hommes et leurs amies plongent et explorent l'épave : ils découvrent 14 squelettes, la notice technique de l'avion et un tiki, statuette en ivoire qui cache un parchemin écrit en tahitien ancien.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 313
EAN13 9782336263755
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La ligne du corail

Fred Jouhaud
André Lhomme
© L’HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique; 75005 Paris http://www.librairiehaxmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.f r harmattan1@wanadoo.fr
9782296108158
EAN: 9782296108158
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Avertissement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 Epilogue Bibliographie Lexique
Avertissement
Ce livre est une fiction. Si la ligne du récit côtoie parfois des faits historiques réels, ayant eu pour cadre la Polynésie Française, elle s’en tient toujours à la distance respectueuse de l’écriture romanesque.

Il va de soi que tous les personnages sont fictifs, et toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou existant, ne pourrait qu’être fortuite.
Les auteurs remercient Matthieu GUILLOT de L’Harmattan Cuisery pour ses précieux conseils et son extrême gentillesse ainsi que Jean-Marc FLEXAS pour la conception et le réalisation de la couverture.
1
Beau temps sur l’aéroport de Tahiti-Faaa. Les alizés dissipent la fraîcheur de la nuit, réveillent au passage les senteurs de tiaré tièdes et sucrées, les emportent par bouffées, vers la ville toute proche.
Ce matin, Teva Van Sam se sent pousser des ailes, ce qui, pour un aviateur, n’est pas incongru. Pourquoi ne pas sourire à une journée qui marque à la fois la vingt-septième année de sa venue au monde, son premier vol de commandant de bord et la présence de la dame de ses pensées parmi l’équipage ?
Calme et concentré, le commandant Van Sam reçoit de son copilote assis à sa droite la longue liste des ultimes paramètres de sécurité avant le décollage. Température au sol. Force et direction du vent. Vitesse.
- Nous serons à Bora Bora dans soixante minutes. Auparavant nous nous poserons à Huahine et à Raiatea. Le commandant Van Sam et son équipage vous souhaitent la bienvenue à bord et un excellent vol.
Dans sa longue robe tahitienne bleue à fleurs d’hibiscus blanches, boutonnée jusqu’au cou, Hinano Teraeki tient son rôle d’hôtesse avec charme et efficacité. Sa lourde chevelure brune, piquée d’une fleur de tiare, encadre un visage cuivré aux pommettes hautes où sourit un étonnant regard clair.
Après une annonce répétée en tahitien et en anglais, la jeune femme, par la grâce de ses gestes déliés, transforme la routinière démonstration du bon usage de la brassière de sauvetage, en une sorte de ballet élégant et précis, sous le regard attentif des trente-huit passagers, touristes japonais et américains. Les flashs des appareils photos crépitent pour fixer le souvenir du gracieux spectacle.
- Excellent décollage, commandant, permettez à votre copilote de vous en féliciter.
La fine moustache blonde aux pointes relevées d’Erwin Johnson s’étire sur un amical sourire.
- Vous allez même voir, monsieur Johnson, qu’un commandant de bord doit être capable, aussi, de poser un avion.
L’échange entre les deux hommes exprime une mutuelle confiance et le détachement affecté, leur maîtrise et un certain refus de se prendre au sérieux. Attitude qui ne les a pas desservis jusqu’à présent. Major de sa promotion à l’Ecole d’Air France à 24 ans, Teva Van Sam a assuré pendant trois ans des vols réguliers comme copilote de la Compagnie Interinsulaire Polynésienne. Un instructeur venu de Paris a supervisé sa formation de commandant et lui a remis la veille son quatrième galon.
Erwin Johnson, lui, est sujet de sa gracieuse majesté. Pilote de chasse dans la RAF, à l’issue de la guerre des Malouines, il entreprit un tour du monde sur des cargos de rencontre, en compagnie d’une rousse infirmière militaire originaire de Newcastle. A l’escale de Tahiti, l’infirmière repartit vers l’Angleterre, lui, resta.
Commença alors pour l’aviateur anglais une errance légère de plusieurs mois ; Moorea, Tahiti, Bora Bora furent pour lui lieux de découverte, de paix et de ressourcement.
Après avoir enfoui dans la lumière des îles et la transparence des lagons ses sombres souvenirs de guerre, Erwin éprouva le besoin de reprendre de la hauteur. Il revola. D’île en île, d’atoll en atoll, sous les couleurs de la Compagnie Interinsulaire Polynésienne. Ses états de service à la Royal Air Force l’installèrent sans difficulté aux commandes de tous les avions de la modeste flotte. Tantôt commandant sur les gros monomoteurs ou les petits bimoteurs ; tantôt copilote, comme aujourd’hui, sur les bimoteurs plus importants.
Pour rien au monde Erwin n’aurait cédé sa place sur le siège droit pour assister son ami Teva, le jour de son premier vol de commandant de bord.
- Train sorti, volets vérifiés.
- Dernier virage. Atterrissage dans deux minutes.
L’avion s’aligne sur l’axe de la piste en étirant la perspective entre les deux îles sœurs, Huahine-nui au nord, reliée par un pont jeté au-dessus d’un chenal, Huahine sud.
- Comme une fleur, commandant. Vous l’avez posé comme une fleur.
- Merci, monsieur Johnson, vous n’avez pas été mauvais non plus, et comme disait Laetitia, la mère de Napoléon : « Pourvu que ça doure… »
2
Une quinzaine de passagers descend à Huahine, toujours très prisée par les touristes, comme toutes les îles du vent, puis Teva et Erwin mettent le cap sur Raiatea.
- Raiatea est la plus importante des îles Sous-le-Vent. C’est dans cette île que les migrations ma’ohi venant de l’ouest se regroupèrent avant d’essaimer à travers le Pacifique. »
Micro en main, Hinano légende pour les passagers la carte postale en couleurs et en grandeur nature qui s’offre à leurs regards.
- Le mont Papioi que vous apercevez sur la gauche de l’appareil domine de ses trois cents mètres la ville d’ Utuora. On appelait aussi l’île « Raiatea-la-sacrée », parce que l’on venait en pèlerinage depuis Hawaï, sur le temple, le marae de Taputapuatea, célèbre dans le triangle polynésien. » Les passagers sont saisis par la gravité soudaine de l’expression et par l’air extatique de la jeune femme.
Teva et Herwin amorcent la descente vers Raiatea. Les deux pilotes aiment cet espace aérien des îles Sous-le-Vent, à deux cents kilomètres au nord-ouest de Tahiti, qui doivent leur nom à leur situation en sens opposé aux vents dominants, les alizés d’Est Nord-Est.
Lentement la gracieuse silhouette de l’hôtesse remonte l’ allée centrale de la cabine, en s’arrêtant parfois à la hauteur d’un siège, priant avec autorité son occupant de boucler sa ceinture.
Arrivée près du poste de pilotage, l’hôtesse reprend son micro :
- C’est le capitaine Cook, lors de son premier voyage en 1769, qui a découvert l’archipel des îles Sous-le-Vent. Il comprend cinq îles hautes. Outre Raiatea, où nous allons atterrir dans quelques minutes, Huahine d’où nous venons, mais aussi Maupiti et Bora Bora, plus quatre atolls : Tupai, Mopelia, Scilly, Bellinghausen. »
Quand Hinano passe à l’anglais, une petite lumière et une sonnerie discrète, seulement perceptible par elle, l’avertissent que le commandant de bord souhaite sa présence en cabine. Souriante et naturelle, Hinano ouvre la porte du poste de pilotage et la referme soigneusement derrière elle.
- Oui commandant ?
- Hinano, merci de prévenir les passagers que nous allons effectuer un second passage en boucle sur le lagon. Il m’a semblé apercevoir la forme d’un avion, au fond de l’eau près de Tahaa.
- Affirmatif commandant, confirme Erwin.
Par le retour du son de la cabine, Teva et Erwin écoutent Hinano expliquer aux passagers qu’en raison d’une légère avance sur l’horaire, le commandant allait procéder à un second passage en boucle au-dessus du lagon pour leur permettre de prendre des photos. La fin de la phrase de l’hôtesse se perd dans les applaudissements. Teva réduit la vitesse et l’altitude, avertit la tour de contrôle de Raiatea de sa manœuvre. L’avion glisse doucement au-dessus des eaux bleues vert du lagon de Tahaa, la petite île sœur de Raiatea.
- A onze heures, commandant, la forme d’un avion sous l’eau.
- Je confirme. Nous allons passer à la verticale de cet objectif visuel. Prévenez le contrôle de Papeete, Erwin, c’est la procédure prioritaire. Donnez notre position.
Le commandant fait perdre encore quelques dizaines de mètres d’altitude à son appareil.

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