La maison de famille
292 pages
Français

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La maison de famille , livre ebook

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Description

Huguette Pérol nous livre ici l'histoire de la demeure dans laquelle elle a vécu avec sa famille, cela, à travers les personnalités les plus atypiques qui y sont passées ; d'un Chirurgien-Major qui fit les campagnes napoléoniennes d'Espagne et d'Autriche, en passant par un Grec réfugié à Cargèse pour fuir les Turcs, c'est aussi le récit d'une époque qui a vu naître le Protectorat en Tunisie. La maison de famille raconte des aventures qui nous entraînent dans un monde agité, sur tous les continents : histoires quotidiennes liées à la grande Histoire proche et lointaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 268
EAN13 9782336273877
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Graveurs de mémoire
Dernières parutions
Yolande MOYNE LARPIN, Dits et non-dits de nos campagnes , 2008.
Raymond Louis MORGE, Michelin, Michel, Marius, Marie et les autres.. . Une famille de salariés et l’Entreprise Clermontoise , 2007.
Michel ISAAC, Si tu savais ..., 2007.
Roger FINET, J’avais dix ans en 1939 , 2007.
Paul VANNIER, Un si bel été, Petits mémoires de la Drôle de Guerre , 2007.
Djibril Kassomba CAMARA, Mon itinéraire , 2007.
Tassadite ZIDELKHILE, Tatassé. Mes rêves, mes combats. De Béjaïa à Ivry-sur-Seine , 2007.
Françoise et Révaz NICOLADZÉ, Des Géorgiens pour la France , 2007.
Bernard NGUYEN, Entre le Capitole et la Roche Tarpeienne, 2007.
Jacqueline BRENOT, La dame du chemin des crêtes , 2007.
Pierre AMIOT, Nomades des fleuves et de la route , 2007.
Fateh EMAM, Au-delà des mers salées ..., 2007.
François ESSIG, En marche vers le 21 ème siècle , 2007.
Doris BENSIMON-DONATH, Quotidien du vingtième siècle. Histoire d’une vie mouvementée , 2007.
Antoni JAXA-BYKOWSKI, Le sourire de Maman. Un enfant à Auschwitz et Mauthausen, 2007.
Xavier ARSENE-HENRY, « Arrêtons - nous quelques instants », 3 ème étape du long voyage d’un architecte , 2007.
Jean-Jacques BERNARDINI, En route pour Varsovie , 2007.
Francine AUGUST-FRANCK, Les feux follets de bourg d’Iré , 2006.
Boubacar COULIBALY, De Tombouctou au Lac Léman , 2006. Francis DUCREST, L’aviateur , 2006.
Maurice et Stéphane WOLF, Es Brennt, un combattant dans la tourmente , 2006.
Jacques NOUGIER, Carnet d’Afriques , 2006.
La maison de famille

Huguette Perol
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296048874
EAN : 9782296048874
Sommaire
Graveurs de mémoire - Dernières parutions Page de titre Page de Copyright Avant-Propos Première partie - Le passé lointain
I II III
Deuxième partie - Le passé proche
I II III
Postface - Du passé à l’avenir Bibliographie Légende des photos
Avant-Propos
« Les maisons sont fugitives », disait François Mauriac qui possédait un château à Malagar, une demeure de vacances à Vèmars et un appartement bourgeois à Paris. Ce n’était pas une boutade. Les murs sont des écrins ; le plus précieux se trouve à l’intérieur, ces hommes et ces femmes qui ont uni leurs vies et transmis aux générations montantes un patrimoine de valeurs, de culture, de traditions.
Les gros murs de pierre qui se dressaient depuis 400 ans sur la petite place de l’église d’Auzances, en Auvergne, étaient devenus trop étroits pour accueillir ceux qui allaient essaimer aux quatre coins du monde et bâtir de nouvelles demeures. Les moines bénédictins ne font pas autre chose quand leur abbaye n’est plus assez grande pour contenir une communauté devenue trop nombreuse. Ainsi, d’autres patrimoines se sont ajoutés à celui des ancêtres creusois : de Cargèse à la Guyane, de Gênes à Casablanca, de Pérol à Tunis ou à São Paulo.
La maison d’Auzances, passée en d’autres mains, ne pouvait plus convenir à des vies ouvertes sur le vaste monde. Reste le souvenir de ceux qui ont vécu entre ces murs dans un monde si différent du nôtre. Reste aussi ce qu’ils ont su nous transmettre, enrichi désormais de valeurs venues d’horizons divers : Hugues de Peirol troubadour à la cour des comtes d’Auvergne, Gilbert du Beaufret, hobereau creusois, Maurice du Beaufret parti en Guyane pour y bâtir une usine à gaz, son cousin Antonin ingénieur des Mines devenu directeur de la Compagnie des Chemins de Fer Tunisiens, René Pérol venu le rejoindre après la victoire de 1918, son fils Gilbert qui deviendrait Ambassadeur de France et unirait par mariage les paysages d’Auvergne nobles et sévères aux rives ensoleillées de la Méditerranée.
Ainsi entreront en scène Luigi Visconti (1803), carbonaro conquis aux idées de Mazzini et Garibaldi avant de s’exiler à la cour des beys de Tunis, Philippe-Auguste Kayser qui fit les campagnes d’Espagne et d’Autriche avant d’enseigner la médecine à Strasbourg, Charles Cubisol, consul de France et de Belgique sous la Régence de Tunis, Charles Exiga-Kayser, Contrôleur Civil, qui ajouta à ses origines alsaciennes celles d’un ancêtre grec réfugié à Cargèse, en Corse, ses enfants Pierre et Paul morts pour la France en 1916, enfin, celle à qui revient ici la tâche d’évoquer le passé et de le transmettre à ses fils pour qu’ils soient des hommes fidèles et libres.
Première partie
Le passé lointain
I

Hugues de Peirol
Il est plaisant de penser que la terre d’Auvergne noble et sévère ait donné un rejeton fait pour l’amour, la poésie, le rêve.
Hugues était né sur la commune de Prondines, en cette fin du XII° siècle tout vibrant des échos venus de Terre Sainte. C’était au temps de Baudouin IV, roi lépreux de Jérusalem, et de Saladin, sultan ayyoubide d’Egypte et de Syrie. C’était le temps où André, chapelain de Marie de Campagne, rédigeait le Traité de l’amour courtois et celui où Bonnano construisait le campanile de Pise qui deviendrait, plus tard, la Tour penchée défiant, pour les siècles à venir les lois de l’équilibre.
Hugues avait grandi au milieu des forêts et des ruisseaux d’eau vive qui inspirèrent plus tard les tapissiers d’Aubusson. Tout laisse à penser qu’il y reçut une éducation conforme à sa naissance, puisque étant sorti de l’enfance, il fut admis à la cour du comte d’Auvergne où il put exercer ses talents restés jusque-là en veilleuse. Elevé entre les murs austères et rustiques du château familial, le jeune garçon, soumis à la règle d’un maître d’armes et d’un précepteur, n’avait connu que le maniement de l’épée, l’étude du latin, de l’histoire, de la calligraphie. Il n’avait eu pour se distraire que les parties de chasse, les repas en famille et les visites des paysans qui travaillaient alentour.
La cour d’Auvergne l’éblouit et développa des dons qui ne demandaient qu’à s’épanouir. Illustres seigneurs et gentes dames, fêtes et joutes l’éclairèrent sans tarder sur des sujets qui ne s’apprennent pas dans les livres. Il exprima en musique et en poèmes ses émotions nouvelles, son exaltation, ses ambitions naissantes.
Une Biographie des troubadours nous apprend qu’il était « courtois et avenant de sa personne ». Il l’était tant et si bien que le dauphin l’hébergea dans son château de Montferrand, « le garda auprès de lui, lui donna des chevaux, des armes, de riches habits ».
« Le Dauphin avait une sœur belle, bonne, fort estimée ». Baptisée sous le nom d’Assalide, on l’appelait « Sail de claustra », ce qui signifie : échappée du couvent, un sobriquet qui donne la mesure du tempérament de cette jeune personne.
Le dauphin qui appréciait sa présence « la sollicitait fréquemment pour lui, se réjouissait fort des chansons que Peirol composait pour sa sœur à laquelle il savait les faire trouver fort agréables, si bien que la dame voulut beaucoup de bien à Peirol et lui donna le plaisir d’amour au su du Dauphin ».
L’histoire aurait pu avoir une fin heureuse si la bouillante Assalide n’avait été l’épouse de Béraud de Mercoeur, grand baron d’Auvergne. Mais l’amour de la dame et de Peirol « atteignit un si haut degré que le Dauphin devint jaloux d’elle, estimant qu’elle accordait à son favori plus qu’il ne convenait. Il écarta Peirol de lui, cessa de le vêtir et de l’armer comme il l’avait fait jusque là et l’éloigna ». Aussi, Peirol ne put-il se maintenir au rang de chevalier et se fit troubadour pour raconter sa peine en poèmes et en musique. « Visiteur du soir », il s’invitait dans les nobles familles d’Auvergne, le temps de faire rêver ses hôtes et de les émouvoir :

« De désir, je vais morne et courbé, « Si bien que chant et fleur d’aubépine « Ne me plaisent pas plus que l’hiver gelé
« Triste et malheureux je m’éloignerai « Et ne sais quand la reverrai « Car nos pays sont trop lointains... « Mais que tout soit comme il lui plait ! »
Dialogues intimes de « l’amour courtois » qui, depuis plus d’un siècle, avait pris le relais de

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