La mine et la dune
121 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La mine et la dune , livre ebook

-

121 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Fresque sociale, secrets de famille, passions amoureuses, coïncidences fatales, recherches de coupables : il y a de tout cela en ce roman original. Nés d'un père mineur dans le Binche d'avant-guerre, deux frères se haïssent, mais passeront le reste de leur vie à espérer la conjonction de facteurs autorisant la réconciliation. Inattendue, troublante, une femme les aidera, mêlant psychologie et littérature. Ancré dans le mythique carnaval, le jeu des masques se déploie entre noirs terrils et dunes paisibles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mars 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782806120243
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright






















D/2015/4910/15
EAN Epub : 978-2-8061-2024-3
© Academia – L’Harmattan
Grand’Place 29
B-1348 Louvain-la-Neuve
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit.
www.editions-academia.be
Du même auteur


Du même auteur :
Fiction
Nietzsche-à-Nice. Petit traité de logique européenne , préface de Quentin Dickinson, Mols, Bierges, 2005.
Philosophie
La cité harmonieuse selon Marx. Science totale et révolution , Mols, Bierges, 2003.
L’aube de l’Un. L’articulation entre ontologie et centralisme politique d’Héraclite à Aristote I, L’Harmattan, Paris, 2003.
Le Cercle accompli. L’articulation entre ontologie et centralisme politique d’Héraclite à Aristote II , L’Harmattan, Paris, 2003.
Heidegger et l’exacerbation du Centre. Aux fondements de l’authenticité nazie ?, L’Harmattan, Paris, 2004.
L’Antiprince. Études sur la réciprocité ontologie-centralisme (2 volumes), Éditions Universitaires Européennes, Sarrebruck, 2010.
Poésie
Ressembler à l’Homme , préface d’Adrien Jans, Maison internationale de la Poésie, Bruxelles, 1972.
Le Feu de tous , préface de Raphaël Célis, Maison internationale de la Poésie, Bruxelles, 1974.
Palais d’origine, Maison internationale de la Poésie, Bruxelles, 1977.
L’impraticable , Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1981 (épuisé).
Ce qui est demeure du temps , Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1985 (épuisé).
Histoires de la Détermination , préface de Michel Joiret, M.E.O., Bruxelles, 2012.
Politique
Décoloniser Bruxelles (en coll. avec Guy Brasseur), Vie Ouvrière, Bruxelles, 1982.
Passé récent, futur présent. Regards sur la politique belge et internationale , Havaux, Nivelles, 2003.
Valoriser autrui au moment démocratique. Élections 2006 à Etterbeek, préface de Xavier Mabille, Havaux, Nivelles, 2007.
Titre







La Mine et la Dune



Renaud Denuit


ROMAN
À l’exception des poètes et philosophes célèbres mentionnés en cours de récit, du bourgmestre de Binche durant l’après-guerre, des quatre écrivains belges décrits au chapitre V et des hautes personnalités brièvement évoquées à la fin du chapitre VII ainsi qu’aux débuts du chapitre XIII et de l’épilogue, tous les personnages de ce roman sont imaginaires. Il en va de même de leurs patronymes. Quant aux lieux décrits, la plupart sont réels, mais dans certains cas, des noms d’établissement ont été changés. Qu’à cela ne tienne, le lieudit « le Paradis » existe bel et bien, nous l’avons vérifié : tout espoir est donc permis.
Exergue

Le hasard est le plus grand romancier du monde ; pour être fécond, il n’y a qu’à l’étudier.
BALZAC
L’empreinte d’un homme sur un autre est éternelle, aucun destin n’a traversé le nôtre impunément.
MAURIAC
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
BAUDELAIRE
PROLOGUE
Les éléments qui nous font advenir au monde et qui définissent le tissu principal de nos destinées ressemblent à ces filets liquides bien cachés, à ces nappes d’eau souterraines qui, selon des lois aussi invérifiables qu’incontrôlables, se fraient leur chemin dans les mystères de la terre, se rencontrant, se divisant, s’égarant à la recherche d’une improbable lumière, jusqu’à jaillir en sources avec une force intense, par rapport à laquelle nous serons toujours insuffisants.
Née à Binche en 1895, Hélène Wauters eut une enfance et une adolescence difficiles. Un jour, on lui apprit sans ménagement qu’elle était de père inconnu ; sa mère, Marthe Lemonnier, ayant sombré dans l’alcoolisme, Hélène fut élevée par l’assistance publique. À la fin de ses études moyennes, elle eut la surprise de voir surgir l’auteur de ses jours : pris de remords, il décidait de la reconnaître ; ainsi put-elle porter son nom. Travailleur de la mine natif d’Enghien, Fernand Wauters, loin de se mettre en ménage avec Marthe, disparut de la vie d’Hélène comme il y était entré. Dès ses dix-huit ans, la jeune fille voulait monter dans l’échelle sociale ; sa personnalité volontaire pouvait l’y aider, mais aussi son charme : les mâles regards locaux portés sur sa silhouette lui en confirmaient les attraits. N’ayant ni frère ni sœur, elle compensa ce manque par des amitiés. Ses contacts se limitant à la cité des Gilles, elle y fut rapidement connue.
Fruit de l’union légitime de Jan De Ridder, ouvrier agricole de Grammont, et de Rosa Van Damme, d’ascendance anversoise, Omer De Ridder naquit en 1881 à Anderlues. Ses parents avaient migré vers la Wallonie pour y décrocher un emploi dans l’industrie. Jan et Rosa eurent encore un fils, qu’ils prénommèrent Eugène. Dans ce foyer stable et sans fantaisie, les deux garçons reçurent une éducation conventionnelle assez rigide. Nonobstant, ils s’intéressèrent très tôt au monde du travail et aux luttes sociales de leur région. Afin d’en découvrir tous les aspects, ils la sillonnaient à vélo, les dimanches après-midi par beau temps.
Ayant décidé de se faire mineur, Omer fut attiré par le site de Péronnes, suffisamment éloigné d’Anderlues pour marquer l’autonomie à l’égard des parents, et assez proche pour ne pas encourir l’accusation d’abandon. Quant à Eugène, après avoir manifesté un intérêt pour la verrerie et la tannerie, il laissa parler son tempérament d’indépendant et ouvrit un café à Binche. Il appela son établissement L’Amitié , tout simplement.
Avantagée par la nature et encline aux plaisirs de l’amour, Hélène Wauters aurait pu mener une vie dissolue, mais elle fut freinée par ses principes moraux. Durant les années difficiles, outre le personnel de l’assistance publique, ce fut le curé de la paroisse qui l’aida le mieux, la conseillant régulièrement, lui inculquant les principales vertus, dont celle d’espérance. Lorsqu’Hélène pénétrait dans la Collégiale Saint-Ursmer pour y prier seule ou assister à l’office du dimanche matin, un sentiment de réconfort la gagnait. Les ravages de l’alcool sur sa propre mère l’avaient convaincue d’adopter une saine hygiène de vie et un comportement mesuré : si elle s’autorisait à fréquenter les cafés pour rompre la solitude, on ne l’y trouverait jamais en état d’ivresse. L’espoir au cœur et la maîtrise de soi fortifiaient son projet d’ascension sociale.
La jeune femme réussirait-elle à se hisser parmi la petite bourgeoisie binchoise ? Coup sur coup, elle hérita, durant la même année 1913 : d’abord de sa mère – fort peu – puis de sa tante sans descendance – beaucoup plus. Dans ce double événement, elle crut discerner un premier signe positif du destin et garda précieusement la somme pour pouvoir s’acheter, au moment opportun, une maison convenable.
L’éclatement de la guerre la contraignit à différer l’exécution de ses plans, mais lui fit ouvrir les yeux sur la brutalité collective dont l’humanité peut être capable. Au milieu de ces troubles inattendus, Hélène fut aussi confrontée à la réalité économique. Le cours de sa vie ne serait pas lisse.
Il lui faudrait trouver un mari salarié ou du travail pour elle-même. L’industrie du vêtement commençait à se développer à Binche : une piste ? Malgré son intérêt pour l’art de la coupe et de la taille, elle ne se voyait pas devenir simple ouvrière pour le reste de son existence. Elle traversa la guerre en effectuant de petits travaux dans les familles bourgeoises locales, comme aide ménagère ou couturière, tout en vivant quelques aventures sans lendemain.
Au terme du conflit mondial, Hélène Wauters rencontra Ghislain Materne, un homme de son âge dont elle tomba follement amoureuse. Elle prit conseil auprès du curé, q

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents