La nouvelle anabase
231 pages
Français

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La nouvelle anabase , livre ebook

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Description

L'année 2010 a marqué le cinquantenaire de l'attribution du Prix Nobel de Littérature à Saint-John Perse. L'occasion d'une diffusion nouvelle de cette oeuvre auprès du public étudiant et universitaire, cette année du cinquantenaire fournissait le motif d'une transmission renouvelée, en dehors même des connaisseurs, en un moment où tant de mutations sont intervenues au cours des dernières années, dans les approches critiques. La nouvelle anabase se devait d'être au rendez-vous de cette commémoration.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 187
EAN13 9782296710696
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La nouvelle
anabase
Photo de couverture

Saint-John Perse
©Gisèle Freund/Agence Nina Beskow


© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13244-3
EAN : 9782296132443

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
La nouvelle
anabase
REVUE D’ÉTUDES PERSIENNES
Sous la direction de Loïc Céry

N° 6 – Décembre 2010


Saint-John Perse, 1960 – 2010 :
les 50 ans d’un Prix Nobel
Comité de lecture
Pierre Brunel
Colette Camelin
Michèle Aquien
Esa Hartmann
Christian Rivoire
Loïc Céry


Numéros déjà parus
N° 1, février 2006
N° 2, novembre 2006 :
Saint-John Perse et la mantique du poème
(Vents, Chronique, Chant pour un équinoxe)
N° 3, novembre 2007 :
Saint-John Perse : Atlantique et Méditerranée
Textes réunis et présentés par
Samia Kassab-Charfi et Loïc Céry
N° 4, décembre 2010 :
Saint-John Perse, de Sumer aux îles solitaires
Poésie et anthropologie
Christian Rivoire / Loïc Céry / Esa Hartmann
N° 5, octobre 2009 :
Saint-John Perse et l’écho
des langues. Poésie et traduction
AVANT-PROPOS Stèles d’un cinquantenaire
Il est de ces rendez-vous, de ces repères, de ces bornes du temps qui toujours, dans la temporalité de la littérature, viennent scander à intervalles réguliers la mémoire attachée au parcours des écrivains. Tout se passe, dans les méandres de notre rapport à leur trace et à leurs accomplissements, comme si nous étions collectivement conditionnés par cette horloge des jubilés, des anniversaires et autres commémorations qui habille en une ubiquité factice la conscience que nous avons de cette présence, ou de cet appel des réelles présences enserrées dans les livres et les bibliothèques. Depuis bien des années déjà, tout se passe aussi comme si, pour se dédouaner à bon compte d’un imposant patrimoine littéraire, le recours systématique aux festivités de toutes sortes autour du « Livre » dès lors considéré comme une icône, se banalisait comme une voie sûre. « Etes-vous sûr de n’avoir rien oublié ? » : la vieille injonction scolaire sonne mal, décidément, aux oreilles de l’ Homo festivus dont l’avènement a été si bien décrit par Philippe Muray. Il lui faut trouver des parades à ce qui pourrait se muer en une auto-culpabilité insupportable : on lui a tant répété qu’à cause de lui, du fait que décidément « on ne lit plus guère », tant d’écrivains essentiels connaissaient un « purgatoire » injuste, qu’il est urgent de célébrer, de fêter, de mimer jusqu’à la passion de lire et si possible, de le faire savoir, bruyamment. Chaque année, nous sommes sensés fêter le livre, chaque printemps, fêter les poètes, tenir salons tapageurs, être au fait du maelström régulier et souvent frelaté des prix, en somme, être à la hauteur certes artificielle de la culture littéraire qui est partie intégrante et consubstantielle de cette identité nationale française dont on s’est tant soucié ces derniers temps. Dans un tel contexte, comment adopter des accents de sincérité pour qui veut saisir via cette horloge inexorable, autant d’occasions d’une transmission authentique dépassant les prétextes ponctuels pour atteindre une pérennité dont nous serions tous coresponsables ? La réponse est certainement celle de la placidité, ou du moins celle de la confiance dans les ressources du temps, à renouveler la présence des livres comme un trésor insoupçonné et à jamais vivant, moyennant notre ferveur. Au-delà de l’affairement, donc, opter résolument pour ce je-ne-sais-quoi de souverain qui fait la permanence des grandes œuvres et qui peut, certes, s’accommoder aussi des rendez-vous, des repères, des bornes du temps. Comme s’en souvient plus loin Nimrod, en reconnaissance fervente et active d’une commune pratique de l’éloge, personne je crois, n’a su mieux que Pierre Oster, et avec quelle économie de mots (ces quelques lignes), et avec quel luxe de précision (cette justesse sobre), dire cette permanence-là, à la fois intimidante et ouverte, majestueuse et accueillante, qui caractérise justement l’œuvre de Saint-John Perse :
« Une sagesse très ancienne inspire le seul maître que nous puissions aujourd’hui honorer. Aussi bien le prix qui s’attache à son œuvre ne dépend-il pas de notre sentiment. Cette grande parole retentit à ciel ouvert. Une sérénité souveraine l’empreint. Sachons qu’il nous est loisible d’en tirer bénéfice. » {1}

Il nous était tout aussi « loisible », en somme, cinquante ans après l’attribution à Saint-John Perse du Prix Nobel de Littérature, de considérer le demi-siècle, déjà, qui nous séparait de cette consécration, pour mieux mesurer le chemin parcouru pour la transmission de cette poésie. Si 2007 avait pu livrer, en un rendez-vous académique de taille (la présence d’œuvres du poète au concours de l’agrégation de Lettres), l’occasion d’une diffusion nouvelle de cette œuvre auprès d’un public étudiant et universitaire, l’année 2010 marquant ce cinquantenaire, devait être l’occasion d’une transmission renouvelée, en dehors même des connaisseurs, en un moment où tant de mutations étaient intervenues au cours des dernières années dans l’approche critique de l’œuvre. La nouvelle anabase ne pouvait manquer de célébrer cet anniversaire-là, non en un geste dévot qui en aurait gauchi jusqu’à la justification, mais en une de ces flambées d’ardeur qui ont été scellées en constance depuis la fondation de la revue. Avec le site Internet Sjperse.org, il s’est avéré que l’événement devait être à la mesure de cette ardeur même, et ce fut la motivation de la commémoration tenue à la Bibliothèque nationale de France, le samedi 4 décembre 2010 {2} . Le choix revendiqué : célébrer le mouvement même accompli par la mémoire vive de l’œuvre, à l’image des événements suscités antérieurement par le site et la revue.

La trace de ce cinquantenaire est donc marquée, pour la revue en tant que telle, par cette sixième livraison qui prend largement en compte cette sorte de point de repère. Mis à part un dossier spécial consacré à des documents rares autour de l’attribution du Prix et à une approche génétique du Discours de Stockholm, on y trouvera çà et là des aperçus critiques du contexte de cette sorte de couronnement international de 1960. Mais mieux qu’en une dimension unilatérale, ce N° 6 de La nouvelle anabase renoue avec le rythme tripartite inauguré par le N° 1 en 2006, pour proposer les « Anabases littéraires » marquées par l’honneur – celui d’un texte inédit que nous offre Nimrod, sur sa relation au poète, mais aussi celui d’un document tout aussi inédit que nous a confié Pierre Oster, sur le compagnonnage éditorial par lequel Gaston Gallimard et Jean Paulhan firent de lui le grand témoin, forgeron aux côtés du maître d’œuvre, de cette pierre blanche que fut en son temps le volume Honneur à Saint-John Perse en 1965 – ; les « Amers de la critique » proposant donc un dossier dédié au cinquantenaire ; les « Chroniques herméneutiques » pointillistes ou savantes, et rehaussées par le don très précieux par Roger Little d’ « apostilles » finement ciselées ou encore par la continuation d’une exploration exigeante menée par Olivier Liron, à propos de l’hispanité de Saint-John Perse.
En somme, perpétuer le geste de la connaissance de l’œuvre, au moment même où le réflexe commémoratif simple et non pensé tendait le piège de l’inertie (qui seule est menaçante, nous dit le poète). Les bornes du temps, certes mais surtout, au regard de toute poésie qui appelle à vivre sa parole, les stèles hautes, vibrantes et dynamiques d’un cinquantenaire.

Loïc Céry
« Et voici que ce chant n’est plus réminiscence, mais création réelle »
(Discours de Florence)
ANABASES LITTÉRAIRES
Nimrod À la recherche de Saint-John Pers

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