Là où dorment les ours...
117 pages
Français

Là où dorment les ours... , livre ebook

-

117 pages
Français

Description

Là où dorment les ours...offre deux quêtes existentielles: un voyage clairement assumé pour ce "je" sur les voies de la Sibérie occidentale, loin de Manon...une reconstruction pour "elle" qui incarne un temps l'immobilisme au féminin dans un Pantin du crépuscule, aux abords d'un grillage, loin de lui. Philippe Audibert dessine, dans ce roman, singulier et envoûtant, un kaléidoscope des questionnements auxquels l'Homme peut se confronter pour accomplir son propre destin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336345673
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

rs…

Philippe Audibert

Là où dorment les ours…

Roman

Là où dorment les ours…

collection
Amarante

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©ȱL’Harmattan,ȱ2014ȱ
5Ȭ7,ȱrueȱdeȱl’Ecoleȱpolytechnique,ȱ75005ȱParisȱ
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http://www.harmattan.frȱ
diffusion.harmattan@wanadoo.frȱ
harmattan1@wanadoo.frȱ
ISBNȱ:ȱ978Ȭ2Ȭ343Ȭ03237Ȭ5ȱ
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EANȱ:ȱ9782343032375

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Làȱoùȱdormentȱlesȱours…ȱ

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Amaranteȱȱ
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Cetteȱcollectionȱestȱconsacréeȱauxȱtextesȱdeȱ
créationȱlittéraireȱcontemporaineȱfrancophone.ȱ
ȱ
Elleȱaccueilleȱlesȱœuvresȱȱdeȱfictionȱ
(romansȱetȱrecueilsȱdeȱnouvelles)ȱ
ainsiȱqueȱdesȱessaisȱlittérairesȱ
etȱquelquesȱrécitsȱintimistes.ȱ
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Laȱlisteȱdesȱparutions,ȱavecȱuneȱcourteȱprésentationȱ
duȱcontenuȱdesȱouvrages,ȱpeutȱêtreȱconsultéeȱ
surȱleȱsiteȱwww.harmattan.frȱȱ
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PhilippeȱAudibertȱ

Làȱoùȱdormentȱlesȱours…ȱ
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Romanȱ
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L’Harmattan

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«ȱUnȱlivreȱseȱtermineȱlàȱoùȱilȱdoitȱcommencerȱ»ȱ
RogerȱMunierȱ

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ChapitreȱIȱ

Leȱtrainȱestȱenȱmouvement.ȱMoi,ȱimmobileȱpourȱl’insȬ
tant,ȱjeȱsubis.ȱImpossibleȱdeȱm’échapper.ȱLesȱportesȱsontȱ
scellées.ȱJeȱsuisȱcontraintȱd’effleurerȱlesȱombresȱfurtives,ȱ
deȱlaisserȱauȱfondȱdeȱmonȱcerveauȱl’entameȱdesȱhistoiresȱ
queȱjeȱm’inventeȱàȱchaqueȱvisionȱleȱlongȱdeȱlaȱvitre.ȱLeȱ
trainȱm’empêcheȱdeȱm’ancrerȱçàȱouȱlà…ȱdeȱdemeurer.ȱ
Grandȱbienȱàȱlui.ȱIlȱluiȱfaudraitȱfaireȱmachineȱarrière,ȱ
maisȱjeȱneȱveuxȱplusȱrésiderȱdansȱleȱcreuxȱduȱpassé.ȱJeȱ
veuxȱcréerȱmaȱruptureȱhivernale.ȱMettreȱlesȱdistancesȱirȬ
réductibles.ȱRéduireȱManonȱàȱunȱcondenséȱd’existenceȱ
dansȱmaȱmémoire.ȱJ’aiȱprisȱlaȱdécisionȱirrévocableȱdeȱ
m’offrirȱauȱdépartȱetȱelleȱn’estȱplusȱqu’unȱeffluveȱconsoȬ
lateurȱquandȱilȱmeȱprendȱdeȱpenserȱàȱelle.ȱ
Unȱtrainȱ?ȱParceȱqueȱjeȱvoyageȱàȱcontreȬsensȱdeȱ
Manon.ȱParceȱqueȱjeȱn’aiȱpasȱleȱtempsȱdeȱmeȱcréerȱdesȱ
démonsȱouȱdeȱmerveilleusesȱchimères,ȱdeȱm’attarder.ȱ
Paysages,ȱcâbles,ȱmaisonsȱmeȱretiendraientȱunȱàȱun…ȱ

uneȱàȱune.ȱJeȱm’yȱexileraisȱcommeȱdansȱuneȱîleȱfrançaiseȱ
etȱprofonde.ȱOnȱmeȱdiraitȱdeȱrevenir.ȱJeȱn’obéiraisȱpas.ȱȱ
Laȱnuitȱ?ȱParceȱqu’elleȱapaiseȱmesȱjoursȱinféconds,ȱ
qu’elleȱendortȱl’âme,ȱsomnifèreȱlaȱpenséeȱdiurne.ȱJ’imȬ
poseȱmaȱdéterminationȱillusoire,ȱtragique.ȱTrainȱdeȱnuit.ȱ
Topos.ȱ
Sibérieȱoccidentale.ȱJeȱm’inventeȱavantȱl’heureȱunȱbesȬ
tiaire.ȱJeȱcroisȱqueȱlesȱoursȱdoiventȱseȱréchaufferȱunȱpeuȱ
plusȱhaut,ȱaccolésȱauxȱbanquisesȱfondantȱauȱsoleilȱdeȱ
glace.ȱIlȱyȱaȱtroisȱjours,ȱjeȱsuisȱparti,ȱdélaissantȱauȱcreuxȱ
deȱlaȱvilleȱetȱd’uneȱcheminéeȱd’usineȱmesȱgantsȱprotecȬ
teursȱdesȱmétauxȱenȱfusion.ȱJeȱsuisȱpartiȱpourȱunȱhiverȱ
définitif.ȱPourȱrefroidirȱmesȱmains.ȱPourȱlaverȱmonȱviȬ
sageȱauprèsȱd’unȱpôle.ȱ
Monȱtrainȱestȱloinȱdesȱaéroports.ȱJeȱfileȱdroitȱsurȱmesȱ
rails.ȱAvoirȱlaȱcertitudeȱd’yȱparvenir.ȱTropȱaléatoireȱ
l’avionȱquiȱvoleȱdansȱrien.ȱJeȱpréfèreȱmonȱvaisseauȱmoȬ
bile,ȱterreȱàȱterre,ȱchaotiqueȱquandȱilȱprendȱunȱvirageȱetȱ
sembleȱseȱretenirȱdeȱtoutesȱsesȱforcesȱpourȱneȱpasȱdérailȬ
ler,ȱpourȱneȱpasȱs’encastrerȱdansȱunȱpaysage,ȱunȱpoteauȱ
soutenantȱleȱcâble,ȱuneȱmaisonȱàȱfleurȱdeȱvoie.ȱȱ
UnȱchasseȬneigeȱs’estȱsoudéȱauȱnezȱdeȱlaȱlocomotive,ȱ
déviantȱlesȱflocons,ȱfracturantȱleȱgelȱcarnassier.ȱJ’aiȱfroid.ȱ
Terriblement.ȱIlȱparaîtȱqueȱlesȱbactériesȱhibernentȱauȱ
grandȱfrais.ȱMonȱcorpsȱseȱcautériseȱauȱgréȱdesȱbourȬ
rasquesȱduȱventȱduȱNord.ȱEllesȱfouettentȱmesȱjouesȱ
creusesȱauȱhasardȱd’uneȱfenêtreȱqueȱj’aiȱabaissée.ȱ

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