La rafle
145 pages
Français

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La rafle , livre ebook

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Description

La Vie est une histoire aux cent actes divers et dont la scène est l'univers. C'est ce qui fait la diversité de cet écrit. Dans sa quatre-vingt-dix-septième année, le Docteur Jean Bugiel nous raconte ici, avec humour et tendresse, vingt histoires extraordinaires vécues pendant sa longue carrière médicale, avant la guerre de 1939-1945, pendant l'Occupation, et après la guerre jusqu'en 1994.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2009
Nombre de lectures 375
EAN13 9782336258867
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296079595
EAN : 9782296479595
La rafle
Récits de circonstances extraordinaires d'une vie médicale (1936-1994)

Jean Bugiel
Graveurs de mémoire
Dernières parutions
Pierre VERNEY, Mon ciel déchiré, 2009.
Francine CHRISTOPHE, Mes derniers récits, 2009.
Charles JOYON, Le jeune Français de Vienne. 1943 - 1945, 2009.
Bernard LETONDU, Fonctionnaire moyen, 2009.
Claude-Alain SARRE, Un manager dans la France des Trente Glorieuses . Le plaisir d’être utile, 2009.
Robert WEINSTEIN et Stéphanie KRUG, Vent printanier. 39- 45, la vérité qui dérange, 2009.
Alexandre TIKHOMIROFF, Une caserne au soleil. SP 88469, 2009
Henri BARTOLI, La vie, dévoilement de la personne, foi profane, foi en Dieu personne, 2009.
Véronique KLAUSNER-AZOULAY, Le manuscrit de Rose, 2009.
Madeleine TOURIA GODARD, Mémoire de l’ombre. Une famille française en Algérie (1868-1944), 2009.
Jean-Baptiste ROSSI, Aventures vécues. Vie d’un itinérant en Afrique 1949-1987, 2008.
Michèle MALDONADO, Les Beaux jours de l’Ecole Normale, 2008.
Claude CHAMINAS, Un Nimois en banlieue rouge (Val-de-Marne 1987-1996) suivi de Retour à Nîmes (1996-1999), 2008.
Judith HEMMENDINGER, La vie d’une juive errante, 2008.
Édouard BAILBY, Samambaia. Aventures latino-américaines, 2008.
Renée DAVID, Traces indélébiles. Mémoires incertaines, 2008. Jocelyne 1. STRAUZ, Les Enfants de Luhlin, 2008.
Jacques ARRIGNON, Des volcans malgaches aux oueds algériens, 2008.
André BROT, Des étoiles dans les yeux, 2008.
Joël DINE, Chroniques tchadiennes. Journal d’un coopérant (1974-1978), 2008.
Noël LE COUTOUR, Le Trouville de la mère Ozerais, 2008.
Aux miens
Mon pére : Vlodimir Bugiel Ma mère : Elisa Mouilhayrat
Ma première épouse : Jeanine Ferrandier Ma seconde épouse : Marie Lessi
Ma fille : Elisabeth Bugiel
A tous ceux qui par leur aide et leur vue ont permis au malvoyant que je suis, de mener à bien cet ouvrage.
M. et Mme Makedonsky Mme Marie Quérité Mme Corinne Roset
PREFACE
Depuis longtemps j’avais l’intention de publier les nouvelles qui suivent mais je craignais de raconter des choses d’intérêt négligeable, lorsqu’un événement imprévu me décida, à 97 ans, à proposer la publication de ces lignes. Le facteur déclenchant fut le volume publié en 2005, « Ma Guerre », par mon ami le Professeur Aboulker, âgé de 93 ans. Ce livre me prouva en effet que quelques uns des faits qui au fil des jours émaillent l’existence d’un médecin sont susceptibles de toucher le lecteur.
Fils unique d’un homme remarquable, le Docteur Vlodimir Bugiel, et d’une mère, à mes yeux, extraordinaire, Elisa Mouilhayrat, j’ai toujours vécu dans un milieu familial où, en plus du logement, existait un cabinet médical depuis le début du siècle (1900). Mon père parlait douze langues et en écrivait six. Sa connaissance de ces nombreuses langues lui avait permis d’être correspondant de plusieurs publications étrangères sur la vie intellectuelle (littéraire, théâtrale, etc...) de Paris jusqu’en 1907. Sa clientèle ne lui laissant, cependant, que peu de loisirs, il exerçait la médecine avec dévouement et abnégation, offrant souvent des médicaments car il n’y avait pas à l’époque de protection sociale, si bien qu’on l’avait baptisé dans le quartier des Gobelins « le médecin des pauvres ».
Cette ambiance familiale m’a permis de comprendre que le rôle de la vie était d’être utile à son prochain.
Elève du lycée Henri IV, j’y ai appris le respect de ses maîtres et le travail ponctuel et bien accompli.
Pendant mes études médicales, mon père, Président de la Société d’Anthropologie, membre de la Société Internationale d’Histoire de la Médecine, auteur de nombreux ouvrages ethnographiques et de traductions de poètes polonais en français, était très connu. De ce fait, j’ai choisi, afin de ne pas être différent des autres, des professeurs qui ignoraient mon origine.
Je passai en 1936 une thèse intitulée : « Considérations sur l’action des rayons ultra-violets sur la leucopénie roentgennienne », prémonitoire puisque j’y traitais des lésions sanguines détruites par les radiations atomiques, ce que fera la bombe d’Hiroshima.
Diplômé de radiologie, radiologiste à l’Hôpital Saint Joseph de 1936 à 1957, attaché de radiologie de l’Assistance Publique jusqu’en 1948, j’ai construit dans les années 50 avec l’ingénieur Gasca les premiers reins artificiels français pour lesquels nous avons pris des brevets.
Chercheur libre, j’ai travaillé avec le Pr Beljanski, biologiste, à la mise au point thérapeutique humaine de ses découvertes scientifiques sur le sang et le cancer.
J’ai pris ma retraite à 84 ans après près de 50 ans d’exercice de la médecine.
Je n’ai été qu’un médecin et je me suis consacré à exercer le mieux possible mon métier, en y mettant tout mon cœur et toute ma vie.
J’espère y être arrivé ainsi que le disaient mes confrères, tels, le Pr Henri Mondor, dans l’un de ses volumes, et dans leurs lettres, mes Maîtres : le Pr Lambling, le Pr Maingot et le Pr Bouvrain.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Graveurs de mémoire Aux miens PREFACE AVANT LA GUERRE 39-45
L’ARGENT NE FAIT PAS TOUJOURS LE BONHEUR LE 24 DE LA RUE GEOFFROY SAINT HILAIRE
PENDANT L’OCCUPATION
L’ACCOUCHEMENT DE MADAME C.M. LA RAFLE L’OPÉRÉE D’IVRY LA JOYEUSE JOURNÉE D’AUGERS EN BRIE LA CONVOCATION QUAI DE GESVRES LA POLIOMYELITE
APRÈS LA GUERRE
LA FOLLE GROSSESSE MA PREMIERE PENICILLINE LE MIRACLE DE SAINT JOSEPH MA PREMIÈRE STREPTOMYCINE MONSIEUR M . MONSIEUR B. OU LA LETTRE LE PHARMACIEN AU REVOLVER SIBENIK MOSTAR MONSIEUR G. M. DÉTRIE BELJANSKI
AVANT LA GUERRE 39-45
L’ARGENT NE FAIT PAS TOUJOURS LE BONHEUR
En 1938, j’étais assistant d’électroradiologie à l’hôpital Laënnec dans le service du Professeur Maingot, où je m’occupais d’électrothérapie. Mon chef était le Docteur Portret, qui exerçait également à l’hôpital Américain de Neuilly.
Un jour, le Dr Portret, grand blessé de guerre qui avait conservé sa jambe grâce à l’électrothérapie mais qui souffrait fréquemment de sciatique, dut s’aliter. Il me demanda de bien vouloir le remplacer à l’Hôpital Américain, un établissement à l’époque très luxueux, encore plus que maintenant ; à tel point que quand j’arrivai avec ma vieille B14, que rangea le voiturier, ma venue fut annoncée afin que la surveillante de service vienne me chercher.
Ce service était composé de six chambres contenant chacune un appareil d’électrothérapie, si bien que l’on pouvait y soigner six personnes en même temps. La clientèle était double : externe ou hospitalisée. Il y avait une chef de service russe, qui parlait plusieurs langues et préparait tout le travail de façon parfaite.
Elle m’annonça dès le premier jour que se trouvait hospitalisée, depuis plusieurs mois, la Comtesse de Y, une des plus importantes fortunes mondiales. En effet, le lendemain on me conduisit dans la chambre somptueuse de la malade.
En entrant dans la pièce, je fus accueilli par un sonore : « encore un barbu ! Je n’en veux pas, qu’il aille se faire raser ! ».
Effectivement, le Dr Portret avait une barbe, et moi, un collier de barbe comme les «mignons d’Henri III », que j’ai conservé pendant toutes mes études et jusqu’après l’Armistice (je n’ai pu éviter de me faire raser que grâce à l’intervention du Directeur, qui expliqua que ma présence auprès d’elle n’était que de courte durée, celle de la sciatique du Dr Portret).
La comtesse était hospitalisée comme l’an passé, transportée ici entièrement paralysée par une polynévrite éthylique. Elle ne pouvait même pas manger seule au début, puis progressivement, par le régime, les médicaments et une électrothérapie quotidienne, elle récupérait en 7 mois un état normal.
Elle en était au 4 ème mois de son séjour et d’une alimentation rigoureuse. On m’avait prévenu qu’elle allait me

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