LA Veuve de labelle

Lucy-France Dutremble

Description

Lors de l’événement le plus mythique de l’histoire du rock, Flora disparaît après une querelle avec sa meilleure amie, Rose-May. Cette dernière s’en remet difficilement : à la suite de la mort de son propre mari, la jeune femme traverse une longue période de deuil et ne peut se résoudre à perdre un autre proche. Heureusement, la présence de Jacques, son nouvel amoureux, est rassurante et bienveillante.
Les deux amies se retrouveront, quelques mois plus tard, à l’institut psychiatrique de Verdun. C’est le père de Flora qui a l’odieuse tâche d’aviser Rose-May que sa fille y est désormais internée ; il la renie d’ailleurs pour un acte qu’elle a commis dans un moment de délire. Désormais seule à veiller sur Flora, Rose-May découvre avec horreur les ravages laissés par le sexe et la drogue, et constate que l’inconduite de Flora teintera désormais sa propre vie, ainsi que celle de sa famille et de son beau Jacques. La veuve saura-t-elle pardonner l’impardonnable ? Quel destin attend désormais Rose-May ?
Empreint d’émotions et de rebondissements, ce roman captivant restera longtemps gravé dans votre mémoire.

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 24 janvier 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782897584344
• Langue: Français

Extrait

Guy Saint-Jean diteur 4490, rue Garand Laval (Qu bec) Canada H7L 5Z6 450 663-1777 [e-mail] saint-jeanediteur.com

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Guy Saint-Jean diteur inc., 2018
Correction d preuves: milie Leclerc Conception graphique de la page couverture et mise en pages: Olivier Lasser Montage-photo de la page couverture: depositphotos / olly18 + iStock / DavidMSchrader
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2018 ISBN: 978-2-89758-433-7 ISBN EPUB: 978-2-89758-434-4 ISBN PDF: 978-2-89758-435-1
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Imprim au Canada 1 re impression, janvier 2018


Guy Saint-Jean diteur est membre de l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
LUCY-FRANCE DUTREMBLE
Rue du Couvent, modeste et tranquille est ta vie Ombrag e par les poussi res des mines et de l ennui Souvenir cousu de blanche dentelle et trop peu de nuits Ecume cruelle des flots du lac Vert, ce voleur de mari Mais, le sentiment pris, plus fort que la mort, ressurgit Amour vivace suspendu comme jardini re ta galerie Y voir la lumi re quand chaque jour l espoir refleurit
C ARMEN O STIGUY
ma fille M lissa Tousignant que j aime de tout mon c ur .
TABLE DES MATI RES
CHAPITRE 1: Rose-May
CHAPITRE 2: Le VictoRose
CHAPITRE 3: La famille C dilotte
CHAPITRE 4: Une visite impr vue
CHAPITRE 5: Le temps des r jouissances
CHAPITRE 6: Un voyage pour Flora
CHAPITRE 7: Woodstock
CHAPITRE 8: Dis-lui que tu l aimes
CHAPITRE 9: P ques
CHAPITRE 10: L enterrement de vie de gar on
CHAPITRE 11: Un chapelet sur la corde linge
CHAPITRE 12: Mont-Laurier
CHAPITRE 13: Les vergers du mont Saint-Hilaire
CHAPITRE 14: Les nouveaux voisins
CHAPITRE 15: Femme en d tresse
CHAPITRE 16: Des nouvelles de Flora
CHAPITRE 17: H pital Douglas
CHAPITRE 18: Un cadeau empoisonn
CHAPITRE 19: Un repas en famille
CHAPITRE 20: Naissance d un ange
CHAPITRE 21: vangeline
CHAPITRE 22: Adaptation
CHAPITRE 23: Une amiti renouvel e
CHAPITRE 24: Le retour de Jacques
CHAPITRE 25: Verdun
CHAPITRE 26: Un malaise pour Rose-May
CHAPITRE 27: Rosario
CHAPITRE 28: Victor
CHAPITRE 29: Une bonne nouvelle
CHAPITRE 30: La nouvelle ann e
REMERCIEMENTS
C HAPITRE 1
Rose-May
Village de Labelle, mai 1968
Enfin! Une journ e chaude et agr able, o l astre de feu d ployait ses doux rayons pour r chauffer le c ur des Labellois. Le temps tait venu d ensemencer les potagers, de sortir les meubles de jardin et de garnir les parterres de fleurs odorantes.
Il tait peine 10 heures et Rose-May avait d j retir sa veste de laine pour retourner la terre de son potager sis devant la vieille cl ture de bois aux planches branlantes. Apr s avoir travaill durant quelques heures, elle se retourna et fut satisfaite du r sultat de son labeur. Tout devait tre termin aujourd hui, car le lendemain, son amie Flora arriverait de bon matin pour la randonn e que les deux filles projetaient de faire au lac Labelle et elle tait tr s f brile de la retrouver.
La demeure de Rose-May avait t rig e en septembre 1905 sur la rue du Couvent, car, l ann e pr c dente, une assembl e avait eu lieu entre le conseil scolaire et la communaut des S urs de Sainte-Croix pour l am nagement de ladite rue en vue de l dification du futur couvent, proximit .
Coiff de mansardes et lambriss de briques, le b timent des S urs de Sainte-Croix comptait trois tages et un soubassement, o l on enseignait aux l ves de la 1 re la 9 e ann e.
La femme de 38 ans se souvenait bien de sa neuvi me ann e, pass e au couvent en 1946. Elle avait alors 15 ans. l poque, ses parents, ses s urs et son fr re demeuraient au village de La Conception.
Rose-May songeait avec nostalgie au couvent de sa jeunesse:
"C tait grand comme b timent! On aurait dit que les plafonds rejoignaient le ciel! gauche de l entr e, il y avait le bureau de la s ur sup rieure et sur la droite, le parloir, une pi ce froide qui me gla ait le sang. J aimais bien me retrouver au r fectoire avec mes camarades de classe pour discuter de nos fins de semaine pass es chez nos parents. Les soirs, on se r unissait au dortoir pour chuchoter durant des heures. Il tait meubl de 50 lits blancs et tables de nuit. Un lundi matin, une nouvelle pensionnaire est arriv e et les s urs l ont install e dans un nouveau lit. Elle s appelait Flora et on est devenues les meilleures amies du monde. Il y avait aussi une salle de musique, qui tait rehauss e d une minitribune, o taient tenus des repr sentations de pi ces de th tre, des spectacles de chant ainsi que la journ e de la remise des bulletins. Le d part pour les vacances estivales de cette ann e-l avait constitu mon moment pr f r . La semaine pr c dente, les s urs nous avaient demand d apporter des chaussons de laine. Le dernier jour d cole, on avait sorti les vieux bas de nos p res pour les enfiler pardessus nos souliers et polir les parquets avec de la cire en p te. a sentait le propre!
- Frimousse! cria sa ma tresse en prenant la petite f line blanche pour la coller sur son c ur. Arr te de gratter la terre, je viens juste d y semer des graines! Allez, on va ranger les outils de jardinage sous la galerie, ma belle!
Malgr que Rose-May ait les mains souill es de terre et les cheveux attach s n gligemment, elle tait magnifique. Sa beaut ne se r v lait pas dans les v tements qu elle portait ni dans la fa on dont elle coiffait ses longs cheveux noirs comme la nuit. C tait au fond de son regard aux iris d un bleu profond qu il fallait s attarder, l o se trouvait le reflet de son me. Elle tait grande, lanc e, son visage ovale tait encadr de cils fonc s rehauss s de sourcils obliques, et son nez droit et discret se jumelait bien ses l vres ros es.
la suite du d part de son mari Victor, en 1949, elle avait simplement chemin en exprimant sa gratitude la Providence d avoir plac sur sa route cet homme si doux qui l avait aim e sans condition.
- Ah! Qu il est joli, le mois de Marie! s exclama Rose-May, en empoignant ses outils de jardinage pour les remiser sous l espace ferm de la galerie peinte en gris.
Une tulipe avait clos et les oiseaux gazouillaient leurs rituelles m lodies du printemps. Dans la cour arri re, aux abords du potager, lentement, le tremble s habillait de vert tendre et l astre lumineux r chauffait la terre en veil.

Le lendemain matin, alors que Rose-May d jeunait tranquillement avant de finaliser son d part pour le lac Labelle, son p re tait pass pour lui laisser des livres, des couvertures chaudes et de petits plats pr par s, comme seule sa m re savait les cuisiner.
10 heures, la jeune femme attendait l arriv e de son amie d enfance pour remplir le coffre arri re de sa voiture et prendre la route pour s installer nouveau son chalet l or e du lac, un site magnifique o il faisait bon se reposer et profiter de la qui tude durant la saison estivale.
Flora Frodet demeurait dans la municipalit de La Minerve, situ e 12 milles de Labelle. Fille d un p re charbonnier travaillant aux fours de charbon de bois situ s proximit de la gare du chemin de fer de L Annonciation, l amie de Rose-May vivait toujours dans le c libat.
En ao t 1946, elle s tait retrouv e pensionnaire au couvent des S urs de Sainte-Croix, Labelle. Sa m re vangeline avait remis son me au Seigneur en donnant naissance sa petite s ur Yolande, ce poupon devenu un ange du paradis apr s avoir t victime de l pid mie de poliomy lite, laquelle des milliers d enfants ne surv curent pas. Flora fut tr s prouv e par le d part de ces deux tres qu elle affectionnait particuli rement. Elle aurait aim bercer Yolande, la c liner et la prot ger de tous les malheurs qu elle aurait v cus dans sa vie de petite fille.
Il y a environ un an, son p re lui avait racont comment sa m re tait sereine, juste avant de partir pour un meilleur monde, et cela sans trop souffrir.
- J ai toujours eu peur de la mort, mais ta m re m a appris comment on meurt, ma fille, avait gliss le p re de Flora. Pis c est pour a que j ai t capable d y tenir la main jusqu ce qu elle respire plus. Elle a toujours eu peur de mourir en couches, peur de se retrouver dans un "apr s inconnu et tr s inqui te que ses proches disparus lui gardent pas une place au ciel. Avec un air calme pis sa tite voix douce, elle m a dit avant que ta s ur se montre le bout du nez: "Parle-moi encore, mon mari ta voix me fait du bien chaque fois que j ai une douleur. Dis ma belle Flora que je l aime de tout mon c ur et que j ai toujours t fi re d elle. Si je meurs, je veux pas que tu pleures mes fun railles. On a eu une belle vie ensemble. S il m arrivait quelque chose, je veux que tu dises Flora que je veillerai sur vous deux chaque instant.
Flora se pr senta chez son amie, toute souriante. <