La Vie partagée
270 pages
Français

La Vie partagée , livre ebook

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270 pages
Français

Description

Doit-on assumer sa passion nonobstant les obstacles rencontrés, peut-on y renoncer, parvient-on à les transcender, aller au-delà et alors où, comment? Tel est le défi auquel se trouve confronté un couple dont les partenaires ont choisi, non de durer, mais de vivre leur passion; et le temps corrosif, le "vieillir ensemble" ne seront-ils pas pour ces amants un châtiment pire que le chagrin d'amour?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 25
EAN13 9782296481817
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L A V I E P A R T A G É E
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55637-9 EAN : 9782296556379
P A U L T O U B L A N C
L A V I E P A R T A G É E roman
Du même auteur Poèmes brisés Éditions Universitaires, 1970 Écrits sauvages Éditions Universitaires, 1972 L’État de veille Éditions Le Cercle d’Or, 1986 L’Esprit et la Lumière E.F.A., 1992 L’habitude de vivre E.F.A,1999 Ballade de l’amour, du mal et de la mort L’Harmattan, 2004 Chamfort, moraliste du siècle des Lumières L’Harmattan, 2005 Je ne compte que les heures heureuses L’Harmattan, 2007 Bréviaire à l’usagedes mal-pensants L’Harmattan, 2009
Femme doit être le dernier mot d’un mourant et d’un livre.
Xavier FORNERETDans une union parfaite, l’homme et la femme sont semblables à un arc tendu. Qui peut dire si c’est la corde qui bande l’arc ou l’arc la corde. Cyril CONNOLLYLes femmes croient innocent tout ce qu’elles osent. Joseph JOUBERTL’amour des livres et la faim des femmes, voilà mes deux appétits. Joseph DELTEIL
I La France était entrée dans l’ère de la grande bouffe, de la voiture, du tiercé et du sport professionnel sancti¿és par la télévision, Minotaure des temps nouveaux qui, chaque année, réclamait son dû de victimes en tous genres. Telles étaient les rêveries qu’inspirait à David le spectacle de la rue d’un samedi toujours animé ; il était accompagné de Gall, ce garçon de treize ans qui était légalement son¿ls, génétiquement son demi-¿ls et socialement déjà « le¿», non celui duls de son temps temps de son père qui en avait conscience un peu plus chaque jour, son doux visage, tavelé d’éphélides neuf mois sur douze ne l’était pas en cette période proche de Noël et David se demandait s’il garderait un pro¿l d’éphèbe qui commençait à faire rêver les mères des copains du lycée. Ils sont maintenant à l’arrêt d’autobus, attendant pensivement sous le ciel hiémal, bas, urbain, sans couleur dé¿nie, disons gris jaune ou sale ; soudain, l’attention de David est attirée par une jeune femme, quel âge, la trentaine bien af¿rmée ? grande, silhouette ¿ne, plutôt du genre belle que jolie, à ce stade d’ébauche il ne retient du visage que la sensualité des lèvres qui évoquent subitement celles d’Aude, des années oui, des lustres qu’il n’avait pensé à leurs amours de collégiens.
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Pourquoi la vue d’un visage inconnu nous fait-elle surgir un visage qui nous fut familier mais enfoui depuis des lustres au fond de notre mémoire, tel un livre d’enfant retrouvé dans le grenier des parents, et voici que des lèvres d’Aude il passe à sa chevelure blonde, dense et de là à celle aussi dorée que blés de Beauce de Claire, femme avec qui il vit depuis des années. Dès qu’il arrive, père et¿; lals sautent dans le bus belle inconnue monte (premier coup de chance, elle aurait pu en prendre un autre) et d’un pas rapide va s’asseoir elle aussi, habitude ou désir commun d’être moins dérangés, au fond du couloir mais côté cour, eux étant côté jardin, Gall placé sur la banquette de même rang, de sorte que David,en face, peut observer assis son charmant vis-à-vis et commencer l’examen d’entomologiste auquel il se livre volontiers avec ces voyageuses inconnues qui sont le vrai mystère de Paris. Élégante, manteau de coupe stricte, longue écharpe jetée négligemment autour du cou, jupe droite, l’ensemble dans le même tissu lourd chiné, gris-beige, en fait grège, oui c’est cela, cette couleur lin apaisante et ce mot contracté si doux à l’oreille, bottes¿nes ton châtaigne, de beaux, très beaux genoux (pas de prix, c’est rare) qu’en station assise la jupe découvre juste ce qu’il faut pour être appréciés et laisser place à l’imagination, ce levain du désir, un sac de cuir souple de même ton que les bottes, « la qualité, c’est le cuir ». Brune au teint mat, le cheveux était épais et sombre coupé court, coupe qui se voulait « moderne », banale somme toute, n’était une mèche oblique qui apportait une note asymétrique espiègle et un peu masculine ; quel démon pousse donc la femme qui a reçu de la nature de beaux cheveux à se les faire couper, répon-
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