Le bal des vaincus

Yalaoui Mustapha

Description

Sohan est un Algérien comme un autre. Sa vie est prise en tenaille entre un gouvernement ripou inattentif à son peuple, des êtres en perdition ne parvenant plus à garder espoir, l'environnement parfaitement insalubre de son quartier : il décide de participer à la marche pacifiste du 12 février 2011 à Alger, entouré d'une ribambelle de personnages hauts en couleur flanqués d'un tacot, le Condor, prêt à se disloquer à chaque virage. D'aventure en anicroche, ils sont prêts à atteindre la place du 1er Mai coûte que coûte, et quel que soit le sort que réservera la milice algérienne face à l'acte que Sohan s'apprête à réaliser pour - enfin - se faire entendre.

Sujets

• Algeria
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• Afrique subsaharienne
• Nouvelles
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 10 septembre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140129827
• Langue: Français

Extrait

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Mustapha Yalaoui

Le bal des vaincus

Lettres du monde Arabe

Le bal des vaincus

Lettres du Monde arabe Fondée en 1981 par Marc Gontard, cette collection est consacrée à la littérature arabe contemporaine. Réservée à la prose, elle accueille des œuvres littéraires rédigées directement en langue française ou des traductions. Les œuvres poétiques relevant du domaine de la littérature arabe contemporaine sont publiées dans la collectionPoètes des cinq continents et le théâtre dans la collectionThéâtre des cinq continents. Derniers titres parus Berrada (Rania),À torts et à raisons, 2019. Mansour (Stéphane),Les enfants du hammam, 2018. Azim (Mohamed Abdel),Boulaq,La pierre de la muraille du Caire, 2018. Ryad (Hakim),Les trois pierres, 2018. Derfoul (Akila),Les maux des bleus, roman, 2018. Boukrif (Hamid) ,Le serment du figuier, roman,2017. Benchaar (Hamid),Le faux barrage, 2017. Farqzaid (Bouchta),Fragments de vie de rien. Les luttes d’un jeune Marocain, 2017. Dimane (Yanna),Géhenne. La spoliation,2017. Magharfaoui (Khalil),Les épines des roses, 2017. Ces dix derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation sur le site www.editions-harmattan.fr

Mustapha Yalaoui

Le bal des vaincus

Du même auteur

La manipulation, L’Harmattan, 2013.

Le Général K, L’Harmattan, 2017.

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique‒75005 Paris www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-18350-3 EAN : 9782343183503

« À notre époque, il n’est plus concevable ‘‘de ne s’occuper de politique’’. Tous les problèmes sont des problèmes politiques, et la politique elle-même n’est qu’un amas de mensonges, de faux-fuyants, de sottise, de haine et de schizophrénie. Quand l’atmosphère générale est mauvaise, le langage ne saurait rester indemne. » Georges Orwell Extrait de La Politique et la langue anglaise 1946 « … le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays; c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. » Edgar Quinet.

1. Ce matin-là, Sohan s’extirpa du lit, les cheveux en bataille, l’œil éteint et le moral en berne; il s’habilla rapidement, sans faire de bruit, pour ne pas réveiller Dihya, sa petite fille de trois ans, qui dormait, enfouie sous un amas de couvertures. Dans le silence qui régnait autour de lui, il entendit son souffle rauque, comme si elle avait du mal à respirer. Il resta immobile quelques secondes, avant de se pencher pour déposer un bai- ser léger sur son front. Elle ouvrit alors lentement les yeux, le regarda, puis lui sourit gentiment. Il lui prit la main et ne se souvint plus de ce qu’il lui dit, enfin… Dihya se mit à tousser, interminablement, et lorsque la toux se fut calmée, elle de- meura une bonne minute à le contempler sans rien dire… Quelque chose qui s’apparentait à une infinie tristesse émanait d’elle. À ce moment-là, toutes sortes de pensées envahirent la pauvre tête de Sohan. Et comme mille fois auparavant, il se demanda pourquoi Dieu l’avait frappée de cette maladie, mais surtout pourquoi il n’avait pas entendu ses prières? Il remonta la couverture sur ses épaules et, toujours sans bruit, sortit chercher du pain à la boulangerie du coin, comme il le faisait tous les matins à la même heure depuis des années. L’aube se levait, froide et humide. Les ombres de la nuit se dissipaient lentement, laissant percer la masse sombre et muette, presque irréelle, de Dallas, un conglomérat de taudis faits de tôles rouillées et de planches de bois pourries, plantés de part et d’autre d’un oued capricieux, dont les crues brutales et irrégulières étaient aussi imprévisibles que les dégâts qu’elles occasionnaient.

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