Le club des crocodiles. Roman
120 pages
Français

Le club des crocodiles. Roman , livre ebook

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120 pages
Français

Description

Ndoye Télé, fils de forgeron, voit sa carrière professionnelle adopter une trajectoire inédite et fulgurante dès l'instant où il rencontre le gouverneur Paul Laroche. Devenu chef d'entreprise, il confie la gestion de son entreprise à Fara, son neveu. Malheureusement, ce dernier intègre une secte malfaisante, "'Le Club des entrepreneurs", qui réclame le sacrifice de son oncle.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2016
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140010910
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Joseph DidierBAYIDIKILA
Le club des crocodiles
Roman
Le club des crocodiles Roman
Joseph-Didier BAYIDIKILA
Le club des crocodiles
Roman
-Congo
Du même auteur :
Paroles sublimes(Poèmes), Éditions Lemba 2000 Les Illusions de KalanaÉditions (Nouvelles), Lemba 2002 La Saga des Heinz (Roman), Éditions La Société des Ecrivains (France) Le Pays n’est pas Pays(Roman inédit) La caresse des mouettes (roman), Éditions Edilivre, 2014, Paris, France.
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN : ͻ͹ͺ-ʹ-͵Ͷ͵-0ͷ͵͸ʹ-ʹ EAN : ͻ͹ͺʹ͵Ͷ͵0ͷ͵͸ʹʹ
À Céty C, Clément Ngoma et à Marcel Nienguessa pour leur foi en Dieu
Chapitre IIl n’aurait pas émigré à Atali si seulement son père Ndoye ne l’avait pas confié à son ami gouverneur Paul Laroche muté en Afrique-Équatoriale française, un immense ensemble de pays de grandes forêts au centre et au sud, contrastant avec quelques superficies de désert sec et aride au nord vers le Soudan et la Libye, drainée par plusieurs cours d’eau se jetant dans l’océan atlantique. Au départ, le gouverneur ne partageait nullement l’idée de Ndoye. Il rechigna même. -Que sait- il faire, votre fils ? Ndoye répondit : -Il sait pêcher à la ligne comme à l’épervier. Il sait aussi faire la chasse et tendre des pièges. Il sait laver la vaisselle, forger des outils et des armes de combat. Il sait monter à cheval. Il sait laver et repasser les habits. -A ce que je sache, je n’aurai pas besoin d’un tel serviteur. Et encore, là où je vais, il y a déjà un certain ordre établi. Je ne pense pas qu’on puisse changer toute la kyrielle des servants grouillant dans le palais du gouverneur sortant. -Vous êtes chef, dit le vieux Ndoye. Le chef donne des ordres. Les truffions exécutent. C’est tout ! Je l’ai appris d’un sous-officier français qui était de passage ici. Pendant que je ferrais son cheval, un de ses hommes rigolait dans un coin avec une négresse. Il reconnut sa voix et l’apostropha sèchement. Lorsque le soldat se planta à six pas devant lui, il l’engueula comme un enfant. Le soldat rejoignit à toute hâte ses camarades la tête basse. Il devait écoper de trois jours de prison. Je demandais au sergent pourquoi était-il si sévère ? Il me répondit :
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Dans l’armée, ce sont des ordres qui comptent. Une catégorie pour commander, une autre pour exécuter. Puis, les ordres sont formels et stricts. Des ordres rien que des ordres. C’est cela la discipline militaire : l’exécution des ordres des chefs !
Le gouverneur avait tout écouté. Oui, vous avez raison. J’accepte d’embarquer votre fils. Je lui trouverai bien un emploi dans mon palais. C’est conclu. Qu’il fasse déjà ses valises, car nous partons dans dix jours. Je ne sais comment vous remercier. Le petit devenait un fardeau pour moi. Loin du pays, il pourra certainement mieux se débrouiller. Surtout qu’il sera à votre service et sous vos ordres. Que Dieu vous bénisse, papa Paul ! Merci, au revoir.
Ils s’échangèrent une chaleureuse poignée de main. Les deux hommes demeurèrent un instant debout, face à face, les yeux dans les yeux. Leurs regards trahissaient une certaine nostalgie. Une nostalgie toute évidente, mêlée d’un peu d’amertume. Le gouverneur donna une accolade au vieux Ndoye. Celui-ci trembla d’émotion. Paul Laroche avait suivi. Il venait d’embrasser un vieux forgeron noir ! A cette époque c’était un geste très osé. Le Noir était Noir. Le Blanc était Blanc. Un fossé les séparait. Ils ne communiquaient guère. Les rapports étaient celui de maître à assujetti ou celui de maître à colonisé. Les ordres venaient du Blanc. Le Noir colonisé exécutait tout à la lettre, sans hésitation ni murmure ; sans faille, sans initiative. C’était ainsi. Voilà l’ordre des choses à cette époque-là. Pour Ndoye, cette accolade témoignait une grande estime.
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-Je pars d’ici, mais ce n’est guère un adieu. Vous m’avez confié votre fils. Je prendrais bien soin de lui. Voilà l’honneur que je peux vous rendre. -Merci infiniment. Ndoye courut dans sa case et revint aussitôt, cachant quelque chose derrière le dos. -J’ai un cadeau pour vous, papa Paul ! -Mon bon vieux Ndoye, vous avez toujours plus d’un tour dans votre sac. Vous avez tant fait pour moi. Faut-il en faire encore ? -Mon cher papa Paul. Dieu a voulu que nos chemins se croisent. Ce n’est pas un simple hasard si nous nous estimons aujourd’hui. Vous blanc ! Moi noir ! Dieu qui ne dort jamais a voulu ainsi. Que sa volonté soit faite ! Il nous a manifesté son amour. Pauvre vieux forgeron, que puis-je dire devant vous, papa Paul ? Tenez ceci ! Le gouverneur tendit la main. Ndoye lui passa une boule en or massif, enveloppée dans un sachet noir. -C’est lourd, ça pèse. Qu’est-ce que c’est ? -Ouvrons ! Nous découvrirons certainement la chose. Il déballa soigneusement le présent. Et grande fut la surprise. -Ô ! Mon Dieu ! c’est de l’or ! Ndoye le dévisagea. -Ne criez pas très fort. Vous en aurez besoin pour vos vieux jours. Cela représente une coquette fortune. -Merci, mon bon vieux Ndoye. Maintenant, il faut que je parte. Les hommes qui l’accompagnaient attendaient dehors, à l’entrée de la concession de Ndoye. Paul y était entré tout
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