Le détail et l infime dans l oeuvre de Jean Marie Gustave Le Clézio
336 pages
Français

Le détail et l'infime dans l'oeuvre de Jean Marie Gustave Le Clézio , livre ebook

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Description

Entre JMG Le Clézio et le détail, il existe une histoire d'amour. Se concentrant sur son destin terrestre, n'attendant aucun recours du supérieur, l'être clézien pose un regard avide sur le réel. Dans l'urgence de vivre et de cueillir l'instant présent, de goûter au plaisir d'être au monde, ce qui compte c'est de guetter les fulgurances, de les saisir par le sens, de les dire et de les fixer par l'écriture. Se révèle alors une expérience artistique et une écriture de la perception privilégiant l'erratique et l'instantané.

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Date de parution 01 juin 2014
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336350363
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Thouraya Ben Salah Ben Ticha
Le détail et l’inmedans l’œuvre de Jean Marie Gustave Le Clézio
Le détail et l’infime dans l’œuvre de Jean Marie Gustave Le Clézio
Critiques littéraires Collection fondée par Maguy Albet Dernières parutions Effoh Clément EHORA,Roman africain et esthétique du conte, 2013. Marie-Lise ALLARD,Anna de Noailles, Entre prose et poésie, 2013. Jean-Marie KOUAKOU,J.M.G. Le Clézio, 2013. Bégong-Bodoli BÉTINA,Gabriel Danzi, écrivain centrafricain, 2013. Idrissa CISSÉ,Le rêve de Senghor, 2013. Pierre GOMEZ,Territoire, mythe, représentation dans la littérature gambienne. Une méthode géocritique, 2013. Jean-Paul SAVIGNAC,Le lichen et le scarabée, 2013. Geneviève ORSSAUD, Le roman argentin de 1970 à nos jours. Les ombres portées de l’état d’exception,2013.Joséphine MULUMBA,Entre les rives du Congo et de la Meuse, 2013. Alina-Daniela MARINESCU,Spécularité déformante. Sur les traces d’un paradigme anti-mimétique de l’art, 2013. Amélie ADDE,La versification du théâtre espagnol du siècle d’or, 2013. Maurice ABITEBOUL,L’Esprit de la comédie shakespearienne, 2013. Christian AHIHOU,Ken Bugul. La langue littéraire, 2013.Olfa ABROUGUI,Du Bellay et la poésie de la ville, 2013. Anne SCHNEIDER,La littérature de jeunesse migrante, Récits d’immigration de l’Algérie à la France, 2013. Eleonora HOTINEANU,Bessarabie : la poésie en héritage, 2013. Brigitte FOULON (dir.),L’écriture de la nostalgie dans la littérature arabe, 2013. Roger TRO DEHO, Adama COULIBALY et Philip Amangoua ATCHA (dir.), Je(ux) narratif(s) dans le roman africain, 2013. Diané Véronique ASSI,Intertextualité et transculturalité dans les récits d’Amadou Hampâté Bâ, 2013. Gasser KHALIFA,L’autobiographie au féminin dans L’Amantde Marguerite Duras etPerquisitionde Latifa Al-Zayyat, 2013. Nicolas GELAS,Romain Gary ou l’humanisme en fiction. S’affranchir des limites, se construire dans les marges, 2012. Kahiudi Claver MABANA,Du mythe à la littérature – Une lecture de textes africains et caribéens, 2012.Gérard DUPUY,Xie Lingyun,Poèmes de montagnes et d'eaux. L'expérience e V poétique du paysage dans la Chine du siècle, 2012.
Thouraya Ben Salah Ben Ticha LE DÉTAIL ET LINFIME DANS LŒUVREDEJEANMARIEGUSTAVE LECLÉZIO
À mes parents, À Lassaad, À mes enfants Maha, Safa et Mouhammed Baha © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02313-7 EAN : 9782343023137
Introduction Parler du détail répond à notre désir d’être à l’écoute de notre époque. En effet, le détail qui a longtemps souffert de la déconsidération et de la censure que l’axiologie classique a fait peser sur lui connaît de nos jours un essor sans précédent. Les champs d’investigation qu’il a ouverts font qu’il rencontre un écho dans des disciplines aussi diverses que l’ethnographie, la sociologie, l’histoire de l’art ou la littérature. Cependant, si l’on est unanime à souligner l’importance qu’il revêt pour la recherche et l’immensité des 1 perspectives qu’il ouvre pour le pouvoir d’interpréter , on est loin d’être arrivé à en donner une définition précise et arrêtée. Des difficultés d’ordre épistémologique surgissent en effet chaque fois que la question est abordée et il nous semble nécessaire, avant d’entamer notre travail, de tenter d’abord de les élucider. Pour cela, nous pensons qu’un parcours définitoire est indispensable. Consultons pour commencer quelques références dictionnairiques. Littré cite comme sens premier du terme son rapport avec la découpe qu’on trouve dans l’expression « détail d’un quartier de viande ». L’opération de détaille à laquelle il renvoie le définit comme une partie d’un tout, d’un ensemble et suggère l’idée de sa taille : c’est petit, minime. Le sens du dépècement entraîne nécessairement l’idée de la quantité et souligne son rapport avec le commerce. On parle ainsi d’unevente endétailqui veut dire « vente par petite quantité ».En détail est employé dans un sens figuré et signifie « par petites quantités, élément par élément, peu à peu ». La quantité à laquelle le détail renvoie est mise en parallèle avec l’exhaustivité, ce qui souligne l’enjeu narratif que celui-ci peut avoir. C’est ce que nous notons à travers cette définition de l’expressionfaire le détail minutieux d’une affaire, des causes d’un événement: « énumération complète des moindres éléments d’un ensemble ». Pour leT.L.F, le détail renvoie essentiellement à l’énumération des moindres éléments d’un ensemble.Faire le détail c’est préoccuper de chaque élément pris« se individuellement ». La syntaxe permet de relever quelques autres nuances. C’est ainsi qu’employé avec un complément de nom désignant une entité ayant un développement temporel, le terme signifie « faire le détail minutieux d’une affaire ». Il peut être aussi employé avec un complément de nom désignant une « entité ayant un développement spatial ou spatio-temporel ». Sans 1 Voir en particulierLe Détail,Actes du colloque VII, UFR « Langues Littératures » Poitiers, textes réunis par Liliane Louvel,La Licorne, 1999,Pouvoir de l’infime. Variations sur le détail,textes réunis par Luc Rasson et Franc Schuerewegen, Presses Universitaires de Vincennes, 1997 etLe Parti du détail. Enjeux narratifs,textes réunis par Marine Ricord, Études romanesques 7, Centre d’études du roman et du romanesque de l’université de Picardie-Jules Verne, Paris-Caen, 2002.
complément de nom et employé comme locution adverbiale,en détailsignifie « en entrant dans les moindres parties, en n’omettant aucune circonstance », « aucun élément d’un ensemble ». Dans des emplois spécifiques, le plus souvent au singulier, avec ou sans complément de nom, le détail veut dire « ensemble de petits éléments considérés ou gérés un à un ». D’autres emplois syntaxiques déterminent également les nuances sémantiques du terme et témoignent de l’enjeu descriptif qu’il peut avoir. C’est ainsi qu’accompagné d’un complément de nom explicité ou non, il « désigne une chose ayant un développement temporel ou spatio-temporel » : les détails financiers du ménage. Avec ce même emploi syntaxique, il « désigne une chose ayant un développement spatial » : détail d’un paysage, détail de toilette. Par extension, on peut le trouver « en emploi de complément prépositionnel dans des locutions usuelles ». Ainsi,de détail signifie « qui concerne un ou plusieurs petits éléments détachés de l’ensemble pour être caractérisés ». Nous trouvons dans un emploi vieilliesprit de détailqui veut dire « esprit qui s’attache aux petits éléments d’un ensemble ». Le Grand Robertce même emploi extensif et donne la définition relève suivante : « considération exclusive ou excessive des petits éléments d’un ensemble ». Ce qui souligne la minutie dans la considération de cet « accessoire », cet « à-côté ».Avoir l’esprit de détailc’est « être minutieux, tatillon ». « En bonne part, esprit de détail, s’est dit pour esprit d’analyse ». Le terme peut également refléter un enjeu littéraire car il désigne un « exposé circonstancié d’une affaire, d’un événement ». Il revêt un sens péjoratif, surtout chez des écrivains classiques, dans l’emploi dedescendre dans le détailou de se charger de détails ainsi que nous le trouvons dans ces vers célèbres de Boileau : « Ne vous chargez jamais d’un détail inutile ; Tout ce qu’on dit de trop est fade et rebutant. » Nous trouvons ce même sens péjoratif chez Mme de Sévigné : « je lui contai tout le détail de nos misères ». Le même dictionnaire note l’emploi de la notion dans le domaine de la représentation plastique : « Il se dit, en peinture, des poils, des petits accidents de la peau, des draperies, des broderies, des feuilles des arbres, et, en architecture, des rosaces, des modillons, des feuilles d’acanthe, etc. ». Nous trouvons aussi d’autres emplois courants dont : « circonstance, élément, morceau, particularité, partie.Petit, menu détail; détail sans importance, insignifiant, négligeable.ĺbéatilles, bêtise, Bagatelle, broutille, vétille.Détails inutiles, oiseux. Détails pittoresques, savoureux… ». D’autres emplois du terme le mettent en rapport avec le style, le décor et l’ornementation.Travailler, soigner les détailsc’est les « ciseler, fignoler, lécher ».
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Le détail renvoie également au quotidien. Ainsi, en particulier et sans complément de nom, il désigne, d’après leT.L.F., le « service intérieur d’un bâtiment ». Un officier de détail est un « officier chargé des tâches quotidiennes du service intérieur d’un navire ». Dans une armée, c’est un « officier chargé de la comptabilité, de l’habillement et de l’alimentation ». Par extension et familier, sans complément de nom, il signifie « chose peu importante »,ce (n’) est (qu’) un détail. Dans un emploi rare, il peut même désigner une personne. Toutes ces définitions s’accordent à souligner le rapport entre le détail et le concret. Ce que nous pouvons en retenir aussi c’est que le détail est associé à l’idée de la quantité, à l’extension dans le temps et dans l’espace. Ce terme évoque également la découpe par rapport à une entité, le détachement par rapport à un ensemble auquel il appartient, la particularité, le peu d’importance, la taille minime, l’accessoire, l’ornementation… Il est en rapport aussi avec l’encombrement que l’esprit classique, cultivant la 2 clarté et la sobriété, a tendance à dénigrer . Cependant et si exhaustives que soient ces définitions, elles laissent des questions pressantes sans réponse. D’abord, qu’est-ce qui permet de juger que tel est un détail ou pas ? Ensuite, le détail est-il toujours tributaire d’un ensemble ? Mais, avant de répondre à ces questions, examinons l’importance qu’il a par rapport à l’histoire de l’art et à l’histoire littéraire. Le détail en histoire de l’art L’intérêt qui a été porté au détail a en fait été d’abord enregistré dans le domaine des arts. Les théoriciens ont noté la difficulté que pose une définition, parce que le détail est placé sous le signe de la contradiction et qu’il se dérobe à toute tentative de le cerner ou de le catégoriser. Ainsi, Daniel Arasse, théoricien de l’art, invoque cette différenciation que la langue italienne offre entreparticolareetdettaglio, trouvant qu’il est difficile d’en donner une définition arrêtée et qu’il est injustifiable qu’une telle distinction soit occultée par la langue française qui n’emploie que le seul mot détail. « Le détailparticolareest une petite partie d’une figure, d’un objet ou d’un 3 ensemble ». Ledettaglioest le « résultat ou la trace de l’action de celui qui 4 « fait le détail » –qu’il s’agisse du peintre ou du spectateur ». Cette distinction permet de montrer que, pour le premier cas, il y a insistance sur « l’iconicité » du détail ainsi que son « objectivité », sa
2 Nous pensons ici en particulier à Hegel qui développe une esthétique idéaliste pour laquelle le détail constitue une surcharge qui nuit à l’harmonie de l’ensemble. Un « bon détail » doit, selon lui, être capable de réintégrer la totalité de l’œuvre. Nous sommes obligée par ailleurs de noter aussi que ce mystique de l’idéal reconnaît la beauté du détail solitaire (cf.Esthétique III,trad. S. Jankélévitch, Flammarion, « Champs », 1979). 3  Daniel Arasse,Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Flammarion, « Champs », 1996, p. 56. 4 Idem.
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présence identifiable sur l’œuvre de peinture. Pour le second cas, celui-ci renvoie plutôt à une saisie faite par deux subjectivités : celle du peintre et celle du spectateur. Le geste du premier et le regard du second sont déterminants pour sa constitution et nous en fournissent une définition subjective. Ceci nous oblige à réexaminer la relation observateur-observé où la distance joue un rôle déterminant. En effet, en variant la distance d’observation, nous modifions « qualitativement » nos observations, nous perdons la totalité de vue, nous grossissons les particularités et nous nous apercevons de leurs différences. Par ailleurs et en parlant du détail en peinture, Georges Didi-Huberman rejoint ce que note Arasse en rappelant l’acception philosophique du terme qui se trouve imprégnée de positivisme. En effet, cette notion renvoie à trois opérations. D’abord, elle évoque la distance : la première opération que recouvre le détail est de s’approcher afin de pénétrer l’intimité de la chose. D’où l’expression « entrer dans le détail ». Une deuxième opération découle par la suite de cette première opération : on s’approche en fait pour découper, partager, mettre en morceaux. De là ces dérivations sémantiques se rapportant au registre du commerce de détails. La troisième opération se trouve être la résultante d’une extension que Didi-Huberman qualifie de 5 « perverse ». Elle est parfaitement symétrique à la précédente dans la 6 mesure où elle consiste à « recoller tous les morceaux ». Ainsi, « faire le 7 détail » c’est «faire le compte» de toutes les parties du tout. Ce tout semble paradoxalement n’exister que sous la forme de parcelles qui se présentent 8 comme « sommables », « comme si la “taille” n’avait servi qu’à donner les 9 conditions de possibilité d’un compte total sans reste- une somme ». Jean-Pierre Mourey trouve quant à lui la notion plutôt générique et 10 propose de distinguer entre le détail et le grain . Le premier constitue l’élément, la partie qui finit par s’intégrer au tout du tableau, de l’œuvre. Le second est, en revanche, cet éclat isolé, déconnecté qui échappe à toute tentative d’être ramené à la totalité. Le détail est également considéré comme le garant de l’authenticité d’une 11 œuvre. Il permet, selon Wind , non seulement de distinguer les œuvres originales des copies, mais aussi d’apprécier les particularités plutôt que l’œuvre dans son ensemble. Pour de nombreux amateurs et critiques d’art, il
5 Georges Didi-Huberman, « L’aporie du détail »,Devant l’image, Minuit, « Critique », 1990, p. 274. 6 Idem. 7 Idem. C’est l’auteur qui souligne. 8 Idem. 9 Idem. 10  Jean-Pierre Mourey,Philosophies et pratiques du détail, Seyssel, Champ Vallon, « Milieux », 1996, p. 80-107. 11  Edgar Wind,Art et anarchie, Londres, Fabre, 1963, Gallimard, 1988 pour la traduction française, p. 52-75.
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12 faut partir d’« indices imperceptibles » pour découvrir la présence d’un artiste donné. Ces indices constituent des traces, des signes, des signaux, des symboles permettant de conduire vers des découvertes de grande portée. Partant de l’observation d’éléments superficiels, insignifiants pour le profane, on peut acquérir une forme de savoir. Il s’agit d’une forme peu 13 conventionnelle, car elle est « tendanciellement muette », basée non sur des 14 règles préexistantes mais sur des « éléments impondérables » comme le flair, le coup d’œil, l’intuition et qui se révèle plus riche que toute 15 « codification écrite ». Le détail se révèle donc essentiel pour cette connaissance fondée sur la subjectivité de l’observateur qui part d’éléments 16 marginaux pour aboutir au « paradigme indiciaire » selon lequel l’œuvre est construite. Tout ceci est d’une importance capitale pour l’élaboration de notre propre conception du détail. En effet, la création comme la notation du détail est tributaire d’une subjectivité. Trahissant la présence de l’artiste, le détail ne peut être « détecté » que par une subjectivité. Il est également révélateur de l’authenticité de l’œuvre ainsi que de l’originalité de l’art de son créateur. De même, en suivant sa trace, on arrive à découvrir ce qui est celé. Mais, cette trace ne risque-t-elle pas parfois de nous mener à une fausse piste et de nous égarer ? En outre, ce que nous révèle le détail est-ce toute la vérité ou seulement une vérité, un aspect de la vérité et ce vers quoi il nous mène est-ce l’ensemble ou plutôt un ensemble ? Ne peut-il pas aussi quelquefois ne renvoyer qu’à lui-même ? Mais laissons pour l’instant ces questions et examinons le rôle qu’il peut jouer par rapport à la littérature. Le détail en littérature En fait, si nous avons passé en revue ces différentes acceptions du détail et en particulier par rapport à l’histoire de l’art, c’est parce que les études littéraires ont pris du retard vis-à-vis de cette question. En effet, traiter du détail en littérature constituerait une « gageure », ainsi que le remarque 17 Liliane Louvel , dans la mesure où il sera question d’« appliquer à un 18 système sémiotique ce qui est opératoire dans un autre ». Il s’agit là d’une 19 « translation d’outil, de transposition ». Cependant, et quelle que soit la divergence au niveau de la manière d’approcher le détail, il y a accord sur son caractère paradoxal. En effet, ce qui paraît négligeable constitue parfois la monade de l’œuvre. C’est ainsi 12 Ibid., p. 141. 13 Carlo Ginzburg,Mythes, emblèmes, traces. Morphologie et histoire, Turin, Giulio Elinaudi, 1986, Flammarion, 1989 pour la traduction française, p. 178. 14 Idem. 15 Ibid., p. 166. 16 Ibid., 178. Ginzburg cite comme illustration de cette idéeÀ la recherche du temps perdu.17 Liliane Louvel,Le Détail,op. cit., p. 5. 18 Idem. 19 Idem.
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