Le Gaoulé
185 pages
Français

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Le Gaoulé , livre ebook

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185 pages
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Description

Au temps où la mort de Louis XIV fait place à la Régence, Laurent Delestang, las de naviguer, met sac à terre en Martinique et y épouse Françoise Pinnet, veuve d'un planteur. Pour développer leur plantation, ils lancent la construction d'un canal qui alimentera un moulin à eau. Un nouveau gouverneur est nommé. Dès son arrivée sur l'Ile, ce personnage se comporte de façon fort incivile avec les corps constitués venus l'accueillir. Il ne cesse dès lors de mécontenter la population créole...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 200
EAN13 9782336280547
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet
Déjà parus
Rafik DARRAGI, La Confession de Shakespeare , 2007. Anne-Laure CARTIER de LUCA, Le papyrus de la Via Appia, 2007.
Yves NAJEAN, La Robertière, 2007.
Marie-France ROUVIERE, Cornelia, mère des Gracques, 2006.
Claude DUMAS, Le crépuscule du chapultepec , 2006.
Danièle ROTH, L’année de fête, l’année de Lou, 2006.
Colette BURET, Le survivant : Baseure Adrien Jérôme Cornil, 2006.
Claude BOURGUIGON FRASSETO, Complots à l’île d’Elbe, 2006.
Jean MAUMY, La Valette, 2006.
Daniel GREVOZ, Tombouctou 1894, 2006.
Claude LEIBENSON, Jonathan, des steppes d’Ukraine aux portes de Jérusalem, la cité bleue , 2006.
Annie CORSINI KARAGOUNI, L’Autre Minotaure , 2005. Isabelle PAPIEAU, Les cloches de brume , 2005.
Pierre MEYNADIER, Le dernier totem. Le roman du Che, 2005.
Daniel BRIENNE, Gautier et le secret cathare , 2005.
Madeleine LASSÈRE, Le portrait double. Julie Candeille et Girodet , 2005.
Robert CARINI, L’archer de l’écuelle , 2005.
Luce STIERS, Et laisse-moi l’ivresse..., 2005.
Rabia ABDESSEMED, Wellâda, princesse andalouse, 2005.
Guido ARALDO, L’épouse de Toutânkhamon, papesse du soleil et les papyrus sacrés , 2005.
Loup d’OSORIO, Hypathia, arpenteur d’absolu, 2005.
Daniel BLERIOT, Galla Placidia. Otage et Reine , 2005.
Paul DELORME, Musa, esclave, reine et déesse, 2005.
Le Gaoulé
Une révolte à la Martinique sous la Régence

Gérard Pouhayaux
Sommaire
Roman historique - Collection dirigée par Maguy Albet Page de titre Page de Copyright PRÉSENTATION PRÉLUDE I - La traversée du Grand Océan II - Le Conseil de la Marine III - Laurent IV - Françoise V - Le gouverneur dans ses œuvres VI - Réception à Belmont VII - Le canal de Montravers VIII - L’affrontement IX - Le désordre X - La chevauchée XI - Tous au Diamant XII - La révolte XIII - Retour à Paris Postlude INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Couverture :
La Martinique, de Moreau du Temple , 1770 La carte des ingénieurs géographes Bibliothèque Nationale de France
© L’HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan @wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296028357
EAN : 9782296028357
PRÉSENTATION
Je repense à mon voyage de noces... voyage auquel je n’ai pas participé !

Mon fiancé, Albert Gilou, Bertie pour les familiers, était officier dans la Royale, interprète attaché au Chiffre. Tous deux ralliés à de Gaulle, les aléas de la guerre avaient entraîné pendant quatre ans séparations et retrouvailles.
1944 : la libération de Paris et de la France ! Nous pouvions enfin envisager de nous marier.
Mais Bertie n’était pas démobilisé ! Et il fut requis sur La Jeanne qui devait appareiller pour la Martinique, avec mission de rapporter à la patrie libérée l’or que la Banque de France y avait mis à l’abri en 1940.

C’est ainsi que Bertie partit en janvier 1946, le lendemain de notre mariage, « en voyage de noces, mais sans Miriam... » plaisantait-il !
En plus de l’or, il rapporta de l’Île... un tonnelet de rhum, du sirop de canne et des citrons verts... Notre petit logement de la rue de Berri ne désemplit plus : tous les soirs, amis et amis d’amis venaient goûter le ‘ti punch et écouter Bertie, bon conteur, décrire cette île prodigieuse, sa société diverse, ses mœurs, ses coutumes, et illustrer son récit de la centaine de photos qu’il avait prises là-bas, dans cette Martinique exotique.
Naturellement, Bertie avait été reçu dans la société de l’île, dans des plantations dont les propriétaires étaient des amis d’avant-guerre.
Il me restait à vérifier ses récits.
En 1957, ou était-ce en 1958, venant de Caracas avec ma fille Marine alors âgée de 12 ou 13 ans, notre avion devait faire escale à Fort-de-France.

Nous étions invitées à séjourner dans une très belle maison de ce style qu’on appelle colonial, avec une grande varangue ornée d’une balustrade et de frises en bois délicatement découpées et peintes de couleurs vives, était-ce à Pécoul ou Pousse-Motte... ?
Dès cette époque, la canne n’était plus la culture principale de la plantation, sauf juste ce qu’il faut pour tirer un peu de rhum dans la distillerie proche de la maison, mais l’ananas.
Bien sûr, j’ai fait la connaissance de la “fine fleur” de la société, mes vieilles boîtes d’archives en ont conservé les noms, des personnalités très remarquables, spirituelles et cultivées, toutes couleurs de peau réunies, et assisté à des réceptions magnifiques, éclairées aux flambeaux. La marque de l’élégance n’était plus les perruques du Grand Siècle, comme il est raconté dans Le Gaoulé , mais les robes signées de grands couturiers parisiens. La nuit nous enivrait comme ‘ti punch ou sang-gris, conversations légères, rires, musique, tandis que rôtissaient sur les broches les porcelets de lait croustillants...
Un soir, j’ai vu arriver, au milieu des convives nullement surpris et qui s’écartèrent pour lui laisser passage, une courte civière portée avec précaution par deux Noirs aux gestes doux et attentifs. Voiles et volants de mousseline rose la couvraient presque entièrement ne laissant émerger qu’une tête, une tête de jeune fille d’une quinzaine d’années peut-être, jolie, le teint très pâle légèrement fardé, la chevelure noire soigneusement coiffée... La légère couverture fut bientôt soulevée... Ce corps couché... Les bras et les jambes d’une maigre enfant de cinq ou six ans, pas plus... On me la présente : la fille de nos hôtes...
Elle me sourit et voilà que s’engage entre la tête et moi, une conversation étrange, elle avec son délicieux accent créole et moi, soutenant l’échange d’abord timidement, avec des mots hésitants, puis stupéfaite du sérieux et de la pertinence de ses commentaires sur ses récentes lectures, le déroulement de ses études malgré...
Malgré la fragilité de ses os qui cassent au moindre mouvement et qui refusent de se développer au rythme de sa tête, sa jolie tête bien faite...

Un jour, une de mes nouvelles connaissances a proposé de nous faire visiter l’île. Nous voilà parties en deux-chevaux, Marine, notre cicérone et moi, pour un périple exaltant dans des paysages splendides, où alternent champs de canne, mornes et montagnes couvertes de forêts impressionnantes, nos regards portant parfois jusqu’au sommet de la Montagne Pelée couronnée de nuages. Nature magnifique, végétation exubérante, surdimensionnée, où l’on reconnaît parfois les plantes en dimensions réduites dont les pots décorent nos appartements !
Mais l’Île est terre de contrastes.
Notre périple nous fait aussi traverser des hameaux de cases misérables, plantées dans la boue, habitations de pauvres gens qui ne sont plus esclaves de planteurs mais de la misère, enfants scrofuleux, femmes à l’air malade et au gros ventre.

Notre séjour se terminait au Diamant, où se trouve la Maison du Gaoulé, précisément. Pour notre dernier week-end, des amis nous avaient prêté un bungalow proche de la plage.
Une petite plage tranquille.

C’est là que... j’ai failli mourir.
Le matin à l’aube, réveillée avant Marine, je suis descendue à la plage, dans la fraîcheur matinale, avant que le soleil ne vienne nous accabler, me réjouissant d’un bain dans de tièdes eaux bleues et calmes au dessus desquelles le rocher du Diamant semblait flotter sur une brume légère. Je crawlai sur une cinquantaine de mètres mais soudain, sortant les yeux de l’eau, je vis avancer vers moi une gigantesque vague dressée, un mur d’eau de quatre ou cinq mètres, peut-être plus... mon heure était arrivée !!
Impossible de fuir. Attendre que ce mur d’eau s’abatte sur moi ? M’assomme ? La vague était là...

Je plongeai.
Je ne sais pas combien de temps, les yeux fermés d’effroi, retenant mon souffle au delà du possible, je suis restée enfermée dans la vague qui m’entraînait, me projetait...
Au bout de minutes infinies, je me suis retrouvée au plus haut de la plage, haletante, le corps meurtri, miraculeusement allongée sur le sable blanc d’écume.

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