La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 21 décembre 2018 |
Nombre de lectures | 11 |
EAN13 | 9782378778033 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
André Limbongo Monga
Le massacre de Lubumbashi
(Lititi Mboka)
Roman
© Lys Bleu Éditions—André Limbongo Monga
ISBN : 978-2-37877-803-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Dédicace
À tous les Africains dont l’Afrique n’a pas offert la chance de jouir de la vie jusqu’à l’âge. Qu’ils trouvent à travers ce roman, l’expression des différentes luttes qui développent ce continent.
À tous les étudiants du monde dont l’ardeur de la liberté et la clairvoyance ont fait de victimes, par manque de professionnalisme des forces de l’ordre et des colères sauvagement impitoyables des dirigeants politiques.
Le campus de l’Université de Lubumbashi, un monde à part ; très froid pendant la saison sèche car étant en avant plan des nouvelles habitations en construction dans la zone de la Kasapa ; ce qui fait que le vent froid provenait directement en direction de la brousse qui sépare la Kasapa de l’aéroport de la Luano balayait les cités universitaires.
Pendant la saison de pluie il y faisait beau, une multitude d’hirondelles tapissaient presque chaque soir le ciel de la Kasapa et le plus grand embêtement dans cette saison c’était la boue qui se formait sur la route principale qui cheminait vers le centre-ville en passant par le carrefour où étaient construits les immeubles en étages, de la Gécamine.
À première vue, on remarquait que tout était en mouvement sur la Kasapa, car aucun lieu ne pouvait manquer la présence d’un ou de plusieurs étudiants qui montaient et descendaient, qui partaient à gauche et à droite, qui criaient, discutaient debout, qui se coiffaient, qui buvaient les trois prestigieuses bières du Zaïre, la Primus, la Simba et la Tembo ; bières à la saveur fine et irrésistible… Cette ambiance vivante dépaysait les étrangers qui visitaient la Kasapa. Les étudiants eux-mêmes, particulièrement les internes, remarquaient en un clin d’œil les étrangers sur les cités universitaires.
La Kasapa, monde à part, entouré par la brousse qui servait de home11 ; pour les Kasapards ; home 11 à cause du fait que les homes en étages à la Kasapa sont numérotés de 1 à 10 et les étudiants considèrent que le lieu de toilette, spécialement pour le grand besoin était la brousse d’a proximité, qu’ils ont pu nommer « home11 ».
Le home11 ne constituait pas seulement un lieu de toilette, bien que le terme même était beaucoup plus employé pour désigner cette activité ; il constituait aussi un lieu de lecture où les étudiants y allé très tôt matin quand il faisait en moyenne quatre degrés Celsius, température qui ôtait au papier duplicateur son bruit sec quand on le tenait à la main… ceux-ci ne pouvaient y sortir que quand le soleil devenait hardant. Certains étudiants y allaient du matin au soir, après avoir armé jusqu’aux dents leur ventre d’un bukari (farine de maïs préparée) avec les ndakala (fretins) enrichies d’une soupe au soja. Ce home servait aussi de détente ; certains étudiants surtout pendant la période post-examen allaient se promener là en couple, à deux, ou à trois.
L’unique célèbre et plus beau home était à l’écart, le home10, de quatre niveaux, construit par les Américains, au plafond blanc, son pavement était formé des briques carrées cuites en rouge provenant de Briqueville ; une briqueterie de la ville de Kolwezi, située juste à l’entrée de la ville. Avec plus de 38 chambres par niveau numérotées en précédant un chiffre qui indiquait le niveau où se trouve la chambre. Ainsi, on pouvait avoir la chambre 1.28 au premier niveau, 2.28 au deuxième niveau, 3.28 au troisième niveau et 4.28 au quatrième niveau. Le plan de construction des chambres mettait toutes les chambres en interconnexion, de telle sorte qu’on pouvait passer d’une chambre à l’autre, soit par la douche, soit par le balcon ; deux chambres voisines partageaient la même douche mais pas le même balcon d’un côté, de l’autre côté elles partageaient seulement le même balcon. Cette interaccessibilité facilitait le renforcement des relations entre voisins d’au minimum trois chambres.
Les vitres en lame permettaient une bonne aération des chambres et donnaient un certain éclat aux homes. Certains jours de la saison de pluie, quand il faisait chaud dans les chambres, les occupants de chambres pouvaient entrebâiller leur porte pour se servir d’un ventilateur naturel qui est le vent qui soufflait en provenance du couloir.
À côté du dernier appartement de chaque niveau, juste à l’entrée du niveau, était placé un disjoncteur électrique pour le niveau, à côté des toilettes ; plus de cinq waters clos à cuve, bien construits, mais dont la mentalité n’a pas pu conserver comme il se doit.
On remarquait à peine au mur carrelé de tâches de caca dont l’explication du dépôt à cet endroit ne pouvait être imaginée ; les étudiants civilisés ne pouvaient que bouger la tête en regrettant, une fois entrés dans ces toilettes ; parfois on trouvait des traces de chaussures sur la cuve, sûrement qu’un voisin s’y était monté au lieu de s’asseoir sur la cuve avec chasse eau tel que son fabriquant l’avait conçue. Lorsque les toilettes bouchaient, le maire du home pouvait organiser une opération de débouchage qui révélait un comportement incivique mixé d’un manque de savoir-vivre inouï, car on trouvait des étoffes qui bouchaient la canalisation des matières fécales.
Cette situation amenait les étudiants à ne faire que le petit besoin dans ces toilettes, et à se réfugier au home11 où l’air, l’espace et la liberté rendait le grand besoin un plaisir.
Chaque chambre de home1 et 10 était occupée d’un lit de deux étages dont chaque lit accueillait deux personnes ; ce qui fait que le minimum d’étudiants qu’on pouvait trouver dans une chambre était quatre. C’est vers les années 1985, que la Kasapa abritait un grand nombre d’étudiants, venus de toutes les régions du Zaïre et de certains pays d’Afrique centrale comme le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, l’Angola, la Zambie, le Congobrazza, la République Centre Africaine ; ce qui amenait les étudiants à accepter de se faire loger au-delà de quatre personnes ; les personnes de trop pouvaient dormir à même le sol sur une mousse.
Ce qui était appréciable sur les cités universitaires, ce sont le courant électrique et l’eau qui y étaient permanents ; d’ailleurs cette permanence est due au fait que la Société Nationale d’Électricité (SNEL) et la Regideso avaient reçu l’ordre de la part du gouverneur de tout faire pour que l’électricité et l’eau ne manquent pas sur les cités universitaires, car avait-il ajouté que ce sont des enjeux sécuritaires.
Le gouverneur très avisé avait complètement raison de considérer ces deux facteurs comme des enjeux sécuritaires ; car les étudiants ne pouvaient manquer l’une de ces deux choses pendant plus de deux jours, sans qu’ils ne revendiquent. Et la revendication de juin 1988 fut la plus catastrophique.
L’eau avait cessé de couler au robinet depuis près de trois jours, la situation était intenable, aucun étudiant n’avait de récipients de réserve d’eau dé