Le monde noir

Marcel Barrière

Description

Paru en 1909, cet ouvrage racontait l'histoire de la colonisation de l'Afrique puis annonçait tour à tour le déclenchement de la Première Guerre mondiale et le rôle déterminant des troupes coloniales, la mutation de l'empire, l'indépendance des colonies africaines, l'arrivée au pouvoir des socialistes en France et les dangers du « fanatisme musulman ». Marcel Barrière mobilise ici un véritable talent prophétique pour écrire un roman à la croisée de deux sous-genres romanesques : le roman d'anticipation coloniale et le roman de la revanche militaire.

Sujets

• Colonisation
• Littérature
• Romans
• Nouvelles
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 26 août 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782336879406
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection autrement mêmes

COLLECTION AUTREMENT MÊMES conçue et dirigée par Roger Little Professeur émérite de Trinity College Dublin, Chevalier dans l’ordre national du mérite, Prix de l’Académie française, Grand Prix de la Francophonie en Irlande etc.

Cette collection présente en réédition des textes introuvables en dehors des bibliothèques spécialisées, tombés dans le domaine public et qui traitent, dans des écrits de tous genres normalement rédigés par un écrivain blanc, des Noirs ou, plus généralement, de l’Autre. Exceptionnellement, avec le gracieux accord des ayants droit, elle accueille des textes protégés par copyright, voire inédits. Des textes étrangers traduits en français ne sont évidemment pas exclus. Il s’agit donc de mettre à la disposition du public un volet plutôt négligé du discours postcolonial (au sens large de ce terme : celui qui recouvre la période depuis l’installation des établissements d’outre-mer). Le choix des textes se fait d’abord selon les qualités intrinsèques et historiques de l’ouvrage, mais tient compte aussi de l’importance à lui accorder dans la perspective contemporaine. Chaque volume est présenté par un spécialiste qui, tout en privilégiant une optique libérale, met en valeur l’intérêt historique, sociologique, psychologique et littéraire du texte.

« Tout se passe dedans, les autres, c’est notre dedans extérieur, les autres, c’est la prolongation de notre intérieur. » Sony Labou Tansi
Titres parus et en préparation : voir en fin de volume
Titre

Marcel Barrière









LE MONDE NOIR
ROMAN SUR L’AVENIR
DES SOCIÉTÉS HUMAINES

Présentation d’Anthony Mangeon avec la collaboration de Roger Little
Copyright








En couverture :
Portrait de Marcel Barrière
(reproduit dans Excelsior, journal illustré quotidien , vendredi 14 juillet 1911)















© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87940-6
Du même auteur

INTRODUCTION par Anthony Mangeon

Du même auteur

Direction d’ouvrages :
Harlem Heritage. Mémoire et renaissance , Paris, Riveneuve Éditions, 2008
Postures postcoloniales. Domaines africains et antillai s, Paris-Montpellier, Karthala-MSH-M, 2012
Anthropolitiques. Jean-Loup Amselle, une anthropologie sans concessions , ParisMontpellier, Karthala-MSH-M, 2015
L’Empire de la littérature. Penser l’indiscipline francophone avec Laurent Dubreuil , Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016
Mémoires de l’événement. Constructions littéraires des faits historiques (XIX e -XXI e siècles) , Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2019 (avec Corinne Grenouillet)
« L’œuvre de Yambo Ouologuem, un carrefour d’écritures (1968-2018) », actes du colloque de Lausanne (18-19 mai 2018), réunis avec Christine Le Quellec Cottier, Fabula , 2019 [ https://www.fabula.org/colloques/index.php?id=5979 ]

Direction de revues :

« Retentissements des Guerres mondiales », Études littéraires Africaines , n° 40, Metz, Centre Écritures / Association Pour l’Étude des Littératures Africaines, 2015 (articles réunis avec Nathalie Carré et Sabrina Parent)
« Africains… et Américains ? », Études littéraires africaines , n° 44, Metz, Centre Écritures / Association Pour l’Étude des Littératures Africaines, 2017 (articles réunis avec Claudine Raynaud)
« Henri Lopes. Lectures façon façon-là », Études littéraires africaines , n° 45, Metz, Centre Écritures / Association Pour l’Étude des Littératures Africaines, 2018

Essais :

La Pensée noire et l’Occident. De la bibliothèque coloniale à Barack Obama , Cabris, Sulliver, 2010 (Prix Louis-Marin 2011, Académie des sciences d’outremer, Paris)
Crimes d’auteur. De l’influence, du plagiat et de l’assassinat en littérature , Paris, Hermann, 2016

Éditions :

Alain Locke, Le Rôle du Nègre dans la culture des Amériques , Paris, L’Harmattan, 2009
Robert Delavignette, Mémoires d’une Afrique française , Paris, L’Harmattan, 2017
INTRODUCTION
Marcel Barrière, son œuvre et son temps
« L’étrange destinée que celle de M. Barrière. Il débuta par une Étude sur Balzac . […] “Écrivain de série”, comme il se baptise lui-même, il avait, avant la guerre, entrepris un triptyque de romans, sous le titre d’ensemble : Le Nouveau Don Juan . Les panneaux de ce triptyque s’appelaient : L’Éducation d’un Contemporain , Le Roman de l’Ambition et Les Ruines de l’Amour , le tout formant synthèse de la vie de la haute société française dans la fin du XIX e siècle. C’étaient, dit modestement M. Barrière, de grandes fresques. Il y eut une autre série : La Dernière Épopée , en deux volumes, dont Le Monde Noir et La Nouvelle Europe . Cette anté-histoire prédisait la guerre, la déchéance des dynasties, la défaillance de la Russie, la résurrection polonaise. Il y avait le même danger à vaticiner en 1911 qu’en 1924. M. Marcel Barrière fut traité de fou par toute la presse. Vint la guerre, et les événements lui donnèrent raison. Hélas ! Sa carrière a été interrompue. Les critiques qu’il avait découverts [ sic ] étaient morts. Son éditeur ne publiait plus de romans. Paradoxe : M. Barrière, qui avait choisi les routes graves, allait se trouver entraîné vers des sentiers galants. Abandonnant ses graves séries, en possession de curieux documents, il écrivit des chroniques amoureuses ».
Publié le 12 juillet 1924 dans Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques , et signé anonymement « M. K. », cet article à la tonalité quelque peu ironique constitue aujourd’hui l’une des rares sources d’information que l’on puisse trouver sur la vie et l’œuvre du romancier et essayiste Marcel Barrière (1860-1954). On sait en effet peu de choses sur l’homme : sous le pseudonyme de Montfrileux, le critique Jérôme Doucet (1865-1957), qui se piquait alors de connaître l’auteur, nous signale simplement, dans sa recension du Nouveau Don Juan , que l’écrivain est « un mystérieux » qui « n’habite pas Paris » mais y « arrive comme la statue du Commandeur » et « qu’il y a beaucoup de lui dans son volume : il a presque la séduction extérieure de son prince Baratine, et peut-être que ce Don Juan n’est que l’exagération, l’affabulation d’un être de sa nature » 1 . Dans l’étude qu’il consacre lui-même à ce roman en trois tomes, un autre critique, Georges Pellissier (1852-1918), nous apprend qu’avec cette œuvre, Barrière s’est engagé dès 1900 dans « une heptalogie » et que « Le Nouveau Don Juan formera, avec La Dernière Épopée et Le Roman de la question sociale , une “trilogie romanesque”. Puis une “trilogie philosophique” comprendra L’Art des Passions , Un Programme de Révolution , L’Âme Universelle ; enfin viendra la “partie analytique”, intitulée L’Histoire d’une Œuvre » 2 . De fait, c’est tout autant le projet balzacien d’une œuvre sérielle, en trois ensembles, sept parties et quinze volumes annoncés, que la volonté d’anticipation – assortie d’un certain talent prophétique – qui fascineront longtemps la critique à la lecture de La Dernière Épopée .
Ancien officier de cavalerie converti en romancier à modeste succès, décoré de la Légion d’honneur en 1925, Barrière n’achèvera cependant jamais son heptalogie. Par-delà quelques changements de titres ( Le Roman de la question sociale devient ainsi L’Évolution sociale , et Un programme de révolution semble intégré à La Dernière Épopée ), Les Précurseurs , annoncés par Barrière en deux tomes en 1909 puis étendus à douze en 1931, dans son essai sur L’Art du roman , ne verront en effet jamais le jour. Et si l’auteur continua à publier ce qu’il appelait lui-même des « romans de mœurs » ( Le Sang d’Asmodée, démon de la luxure , 1924 ; Les Nouvelles Liaisons dangereuses , 1925 ; La Vierge et le Taureau