Le prince de Djenkana
316 pages
Français

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Le prince de Djenkana , livre ebook

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Description

C’est l’ère de la révolution industrielle. La république de Bibérossa a besoin de matières premières et de nouveaux débouchés au moment où elle sort affaiblie d’une guerre qui la voit perdre l’essentiel de son empire colonial outre-eaux. Le continent noir devient soudain un enjeu. L’immense territoire de Walinga sera la toute nouvelle cible. Amenée par son jeune et talentueux capitaine, la grande armée de Bibérossa se heurtera contre toute attente à la farouche résistance des indigènes de Djenkana affûtés dans l’art guerrier. Le Prince de Djenkana revisite l’épopée coloniale de l’Afrique subsaharienne et engage la responsabilité de toutes les parties impliquées dans la destinée d’un continent encore en quête de repères

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 34
EAN13 9789956429806
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Badiadji Horrétowdo
Le Prince de Djenkana
roman
Collection Panaf
Éditions Proximité & Classiques Ivoiriens
Avril 2018
1© Éditions Proximité, avril 2018
République du Cameroun.
Tél 237 99859594/6 72 72 19 03
Couriel :editionsproximite@yahoo.fr
Site web : wwweditionsproximité.cm
ISBN : 978 9956 429 80 6
2A ces innocents aux destins spoliés, victimes d’aliénation en
terres natales ;
A tous ceux qui, par leurs courage et sens de sacrifce, ont
voué leur vie à la lutte pour la libération et l’émancipation de
leurs peuples ;
A tous ceux qui, par leur indéfectible et ardente abnégation,
n’ont eu de cesse de militer contre les injustices sociales, d’œuvrer
pour l’avènement des sociétés démocratiques, respectueuses des
valeurs de liberté, de justice sociale et d’égalité.
3Du même auteur :
Chronique d’une Destinée, Société des Écrivains,
Paris, 2006
Le Prince de Djenkana, Société des Écrivains,
Paris, 2010
Échos du bercail, Ifrikiya, Yaoundé, 2013
L’âme perdue, Proximité, Yaoundé 2015.
4PRÉFACE
L’annonce, pour le moins inattendue, a été
largement relayée par les médias internationaux au
début de septembre deux mille huit. L’Italie a en
effet consenti à verser la rondelette somme de cinq
milliards de dollars à la Libye, en dédommagement de
la colonisation de ce pays pendant la première moitié
du vingtième siècle.
L’option en elle-même est sujette à débat, en ce
sens que la problématique de la colonisation ne saurait
être singulièrement appréhendée sous le prisme de la
compensation matérielle, qui suppose notamment
une évaluation absolue de dommages induits.
Au-delà de toutes les considérations légitimes,
il est à mon humble avis fort judicieux de décliner
la question de la colonisation dans ses dimensions
morale et mentale, tant il me semble utile de relever
ici que la colonisation demeure avec l’esclavage, ces
épisodes de l’histoire de l’humanité qui ont pour le
moins fortement infué sur la destinée du continent
noir. S’il apparaît fnalement du destin de l’Afrique
que celui d’intégrer la civilisation occidentale au
titre de l’une des composantes principales de son
accomplissement aussi bien en termes de progrès
social que de développement, force est cependant
de constater que jamais le continent et notamment
dans sa partie subsaharienne, ne se sera disposé
à une quelconque ambition d’appropriation, et à
fortiori celle d’en faire véritablement un argument
des souverainetés nationales encore pour le moins
douteuses. Qu’on se le dise, de toutes les formes
5d’oppressions ayant tragiquement émaillé l’histoire
de l’humanité, l’esclavage et l’impérialisme occidental
restent d’un niveau de corrosivité probablement
sans équivalent, sans pour autant se prévaloir d’une
culpabilité exclusivement exogène aux colonisés
eux-mêmes, non, loin s’en faut. Car au demeurant,
et c’est le cas de l’affrmer d’ores et déjà ici et avec
force, l’Afrique ne doit qu’à elle-même ses propres
turpitudes. C’est à elle que reviennent absolument la
liberté et l’obligation de faire triompher la Raison, sa
Raison à elle, sur ses propres inepties foncièrement
autodestructrices.
Quoiqu’il en soit, la démarche de l’Italie reste
en elle-même la reconnaissance concrète et morale
manifestée à l’endroit d’un épisode pour le moins
obscur et sinistre de l’histoire du continent noir,
lequel épisode qui n’a de cesse de susciter de vives
controverses chez les intellectuels en général, et les
historiens en particulier.
Mais Le Prince de Djenkana se veut avant tout une
contribution aux débats qui puise son inspiration dans
l’histoire coloniale du continent noir, en même temps
qu’il expose les événements contemporains plus ou
moins corollaires. Il s’agit ici de la mise en perspective
sous un angle romanesque, d’une problématique sur
laquelle, loin de toute idée simpliste d’accusation
ou encore de victimisation, il ne saurait être non
plus question d’une absolution de l’une des parties,
et notamment dans un contexte où la culpabilité
apparaît désormais et de façon plutôt sinistrement
banale, bien plus celle des colonisés. Le jugement
ne peut donc être défnitif ! En vérité l’enjeu de la
6présente narration est de mettre en exergue ces maux
qui minent des sociétés pour le moins étiolantes, aussi
bien sur le plan structurel que sur le plan humain,
en termes des valeurs sociales, la morale et l’éthique,
ces sociétés en prise avec la plus pernicieuse des
perditions : celle de la morale humaine.
Dans les rues tout comme dans les institutions,
publiques, parapubliques et, à de degrés probablement
moins désastreux mais bien réels et tout aussi
problématiques, privées, ces vérités sont là, par très
criardes, oppressives et suffocantes pour présumer
un avenir plutôt douloureusement hypothétique. Nul
besoin d’un microscope, d’une loupe, d’une paire
de jumelles et encore moins d’un télescope pour
s’en apercevoir… Et nul besoin d’une quelconque
expertise pour se résoudre à un verdict pour le moins
effroyablement laconique et implacable. L’Afrique,
exaspérément réduite à une funeste posture de
fguration, n’a pas su ou pu se développer une
quelconque conviction idéologique, encore moins
celle qui se destinerait à l’épanouissement légitime de
ses flles et fls. En dépit de ses richesses naturelles
plutôt à profusion, le continent a collectionné des
échecs à tour de bras, économiques, politiques
et, bien plus graves, humains. Nombreux sont les
experts économiques qui ne parlent plus de PIB,
taux de croissance ou encore balance commerciale
pour mesurer le sous-développement des pays
africains, plutôt de seuil de pauvreté dont les revenus
des habitants par jour (moins d’1 dollar), le taux de
progression démographique, les conditions d’hygiène
et l’expansion des épidémies, ou encore le taux
d’alphabétisation. Une tragédie !
7Mais l’Afrique ne doit qu’à elle-même sa tragédie
à elle. Pour être clair, l’Afrique n’a absolument
pas de quoi pavoiser. Le gouffre du désastre est si
profond, l’échec si patent qu’il apparaît désormais
anecdotique d’annexer toute autre responsabilité à
celle de l’Afrique elle-même. Et de fait, l’Afrique a le
plein choix de s’enliser dans la sinistre condition qui
est la sienne et dans ce cas, n’ayant donc piteusement
rien compris de l’essence même de la Raison humaine
en opposition à ce que nous baptisons la « Bestialité
humaine », ou alors elle se résout une fois pour toute
à s’engager véritablement dans la voie du progrès
social et de développement.
Ainsi par un après-midi de l’une de mes conférences
à Yaoundé, une dame à l’orée de la quarantaine, à
l’allure accablée mais digne, lotie au bon milieu d’un
auditoire visiblement en quête d’une autre symphonie,
prit parole.
— Mais monsieur Horrétowdo, comment
pouvons-nous nous en sortir ? N’oubliez surtout pas
que le pays est entre les mains des Blancs !
— Je ne sais pas, répondis-je, si le pays est entre les
mains des Blancs ou non. Mais si vous me permettez,
Madame, ce n’est pas là la question à mon sens. Je
note simplement que le président de ce pays est
Camerounais comme vous et moi, et qu’il n’est pas
Blanc. Aussi avant d’accuser quelque peuple halogène
que ce soit, je pense que nous devons d’abord nous
regarder nous-mêmes, ce que nous sommes réellement,
ce que nous valons et surtout cette image que nous
refétons de nous-mêmes et de notre pays. Je ne peux
pas comprendre et encore moins accepter que les
8Blancs puissent parvenir à empêcher un peuple d’un
pays dit offciellement indépendant et souverain de se <

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