Le Roman de Ghjuvanni Stephagese
238 pages
Français

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Le Roman de Ghjuvanni Stephagese , livre ebook

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Description

"... Le concert allait commencer. Le gouverneur de l'île de Saveria était en retard et ne trouvait pas où se garer. Une 205 blanche libère la place convoitée. Son tableau de bord indique 21h03. Il lui reste soixante-quatre secondes à vivre, pour que son destin chavire. Comme celui de l'homme que l'on va s'acharner à présenter comme son assassin, Ghjuvanni Stéphagèse..." Ce roman s'inspire de l'Affaire Yvan COLONNA.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2009
Nombre de lectures 46
EAN13 9782336251288
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
RAPHAËLLE ou l’Ordre des Choses, roman.
Editions MUTINE, 2006
Prix La Plume de Phébus2007
Le Roman de Ghjuvanni Stephagese

Roland Laurette
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanado.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296077768
EAN : 9782296077768
«Qu’importe qu’il soit coupable ou innocent ? L’intérêt de la Nation commande qu’il soit condamné.»
Charles Mauras (à propos de Dreyfus)
« Innocents dans les prisons (...) je ne puis (...) que vous demander pardon. Je vous demande pardon pour mes travaux quotidiens et mes sommeils paisibles. Je vous demande pardon pour les cris que je n’ai pas poussés (...) pour tous les juges qui m’ont ignoré et pour tous les flics qui m’ont laissé dans la rue. Je vous demande pardon pour le hasard qui a fait de moi un homme libre.»
Morvan Lebesque
Sommaire
DU MÊME AUTEUR Page de titre Page de Copyright Epigraphe CHRONOLOGIE LES PROTAGONISTES LE COMMANDO REMERCIEMENTS de l’AUTEUR PREMIERE PARTIE - LES BARREAUX ET LES JOURS
I - Ne pas se rendre II - Au commencement était la voix III - Une mère au parloir IV - 6 septembre 1997 (Le jour de l’attentat de Batoggio) V - A Kallistè, le 6 février 98 (Le jour de l’assassinat du gouverneur) VI - 7 février 1998 VII - Vendredi 21 mai 1999 VIII - La tête de l’emploi (22 mai 99) IX - Petruccia (24 mai 99) X - Un homme au carrefour
DEUXIEME PARTIE - … OU BIEN QUELQU’UN DES TIENS
XI - La preuve matérielle XII - Plus jamais comme avant XIII - Confidences sur l’oreiller (1) XIV - Zia Ziana XV - Confidences sur l’oreiller (2) XVI - Une poignée de minutes XVII - Où sont passés les autres ? XVIII - Parmi les veilleurs de pierre XIX - Stéphygèse XX - Une femme sous les oliviers XXI - Rosa Ficarella XXII - Jacques Sampieru
TROISIEME PARTIE - NE PLEUREZ PAS DEVANT CES GENS
XXIII - Prouvez-moi votre innocence XXIV - Le vent tourne… XXV - Une sainte femme XXVI - 20% de chances XXVII - Le père et le juge XXVIII - L’horreur du vide (Brasserie de la station Dupleix. Juin 2007) XXIX - Suspension de séance (Lundi 12 novembre – 17H30) XXX - La vie d’un homme (Mardi 13 novembre 2007. Après 16h15) XXXI - On s’est occupé de toi (Brasserie de la station Dupleix. 22 novembre 2007) XXXII - Rodolphe Caressa (Mardi 20 novembre) XXXIII - Je vous regarde dans les yeux… XXXIV - Un scénario pour le président XXXV - Paul Pinzarelle (6 décembre 2007) XXXVI - Paroles d’avocats… XXXVII - L’intime conviction XXXVIII - Vous verrez… XXXIX - L’appel (13 décembre – Après-midi) XL - Ùn pienghjite micca davant’ a sta ghjente XLI - Et après…
CHRONOLOGIE
6 septembre 1997 : Attentat contre la gendarmerie de Battogio. Deux revolvers y sont dérobés.
6 février 1998 : Assassinat du Gouverneur *** à Armeria, chef-lieu de l’île de Savéria.
21 mai 1999 et les jours suivants : arrestation et interrogatoire d’une partie des membres du commando qui a exécuté le crime.
26 mai : Ghjuvanni Stéphagèse accusé prend le maquis.
26 octobre 2000 – juin 2003 : ceux qui ont accusé Stéphagèse déclarent l’avoir fait à tort.
2 juin – 11 juillet 2003 : procès du commando. Tous y réaffirment l’innocence de Stéphagèse.
4 juillet : Stéphagèse est arrêté à Acquatella (île de Savéria).
27 septembre 2004 : Tornesi s’accuse d’être le tueur du Gouverneur.
12 novembre – 13 décembre 2007 : Procès de Ghjuvanni Stéphagèse. Il est condamné à la perpétuité.
9 février 2009 : Ouverture du procès en appel.
LES PROTAGONISTES
Ghjuvanni STEPHAGESE, berger, né à Armeria en 1960
Patrice, son père. Ancien député socialiste
Jeanne, sa mère
Carmina, sa soeur
Xavier, son frère
Petruccia, sa compagne
(Les Stéphagèse habitent Kallistè à 50 km au nord d’Armeria) Me Ottavi, Me Delorme, Me Battistini, Me Cesari, ses avocats
LE COMMANDO
Vincent VINCIGUERRA, le chef
Arlette, son épouse
Pierre TORNESI, qui s’accuse d’être le tueur
Josette, son épouse
René TIPPONE, le guetteur
Anne MARTIN, sa compagne
Tristan PANDOLFI, le chauffeur

Etienne POGGI, rôle incertain

LES ENQUETEURS

Virgile PAPADACCI, chef du SPC d’Armeria (Service de Police Criminelle)
René CANTAGALET, chef de la PAT (Police Anti Terroriste)
Commandant LEGROS de la PAT, principal enquêteur
BIR, Brigade d’Intervention Rapide

JUGES D’INSTRUCTION : MM. PILHEC et CREMONE

PRINCIPAUX TEMOINS : Anne-Marie TESTART, Rodolphe CARESSA, Virginie ALESSANDRI, Eugène TORNATORE, Paul PINZARELLE...

ONT AIDE STEPHAGESE PENDANT SA CAVALE : Antone, Faustine, Zia Ziana, Jacques SAMPIERU, Rosa FICARELLA...
REMERCIEMENTS de l’AUTEUR

Je veux saluer ici ceux qui m’ont aidé à des titres divers :

Arlette Bartoletti, Hélène Bonerandi, Danièle Caillat, Christian Cavaillé, Léo Dubal, Marie-Laure Toselli,
et bien d’autres que je ne puis nommer pour différentes raisons : ils reconnaîtront leur apport si précieux grâce à leur connaissance de la Corse et de l’histoire qui se dessine ici.
J’ ajoute qu’a été utile à ma documentation la lecture de:
M. Codaccioni Assassinat d’un préfet Ed. Albiana (1998)
A. Laville Un Crime politique en Corse Le Cherche Midi (1999)
J. Follorou Corse : l’Etat bafoué Stock (1999)
F. Charpier, A. Albertini Les dessous de l’affaire Colonna Presses de la cîté (2007)
Tignous – Paganelli Le procès Colonna 12bis (2008)
En dépit de la loi, des droits fondamentaux et des traditions, certains juges, certains policiers sont prêts à se faire complices ou initiateurs pour servir le prince : ils croient que c’est leur intérêt.
Quand un peuple a peur du flic qui passe ou du juge entre les mains de qui le malheur pourrait le faire tomber, ce peuple-là pourrait perdre tout esprit de résistance.
C’était le pari du Colonel depuis qu’il avait pris le pouvoir à la tête de la République. Les atteintes aux droits de l’homme s’étaient multipliées. L’affaire Ghjuvanni Stéphagèse avait notamment fait date. Elle était un premier pas. Si vous l’acceptiez parce que vous étiez sourdement mû par des sentiments anti-Savériens, il y avait des chances pour que vous acceptiez le suivant. Vous accepteriez que le supposé terroriste ne bénéficie pas de la protection habituelle des lois, que le journaliste d’opposition soit traité comme le dernier des délinquants et que disparaisse de la scène le juge lui-même parce que vous auriez parfois perçu son iniquité... Il n’y aurait plus rien alors pour vous protéger, vous. Vous n’auriez plus qu’à vivre soumis, sans autre droit que celui d’être toujours plus assujetti. Vous auriez beau vous réfugier derrière l’idée que certaines régressions sont impossibles, qu’«ils» n’iraient pas jusque-là... Vous y passeriez, vous aussi !...
L’affaire Stéphagèse qui trouvait sa mauvaise justification dans l’assassinat du Gouverneur ***, a bien montré comment le Colonel et les siens s’y sont pris pour que, même innocent, on puisse redouter le pire...
Il peut arriver toutefois que les cyniques se trompent dans leurs calculs : il n’est pas que des courtisans ou des lâches. Ce qui est perdu ici peut être gagné, là.
PREMIERE PARTIE
LES BARREAUX ET LES JOURS
I
Ne pas se rendre
En prison, le lever du jour, ce n’est pas une histoire de lumière. Même pas de lueur. Ce sont les bruits qui disent les commencements. Des bruits étouffés par la distance mais dont on sent que nul n’a souhaité les atténuer. Ici, personne ne respecte le sommeil d’autrui. Bruits métalliques pour la plupart qui se poussent les uns les autres en avant comme les wagons d’un train. Ils éclatent brutalement, puis s’étalent, se répercutent de couloir en couloir, d’étage en étage, passent les coudes, les angles droits, butent sur des cloisons de ciment, repartent en écho, se propagent, s’amalgament, grossissent, se ramifient avant de devenir brouhaha. On en distingue parfois les composants : portes qui claquent, grilles qui grincent, voix qui s’interpellent, soupirs de courants d’air repoussés… Ils s’insinuent sous les portes… Les yeux gonflés de mauvais sommeil n’ont pas encore explor

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