Le Semeur d étoiles
46 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le Semeur d'étoiles , livre ebook

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46 pages
Français

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Description

Clément est un enfant comme les autres, mais il souffre d'un mal qui le ronge : il s'ennuie. Pourtant, au plus profond de lui, une étincelle de joie et d'espérance lui crie qu'elle veut vivre, une étincelle qui va l'entraîner vers un monde imaginaire, un voyage au terme duquel il deviendra le semeur d'étoiles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336857794
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Amarante
Amarante
Cette collection est consacrée aux textes de création littéraire contemporaine francophone.
Elle accueille les œuvres de fiction (romans et recueils de nouvelles) ainsi que des essais littéraires et quelques récits intimistes.






La liste des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr
Titre

François Benaltini









Le semeur d’étoiles

Roman
Copyright

Du même auteur
Un automne à Berlin , L’Harmattan, 2015.
Trois notes d’amour et une éternité , Edilivre, 2014.























© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-85779-4
Dédicace

À Valentine, Benoît, Quentin et Augustin
Note de l’auteur
Lorsque j’étais enfant, une de mes institutrices de primaire m’avait offert, comme à chacun de ses autres élèves, un petit cadre avec écrit au dos un mot tout simple, un mot plein d’affection et d’espérance. Au cours de ces années, je suis souvent revenu à ces phrases, des phrases qui m’ont porté et soutenu dans les moments de doute ou d’épreuve. On ne dit jamais assez à ceux qui nous entourent qu’on les aime, et les enfants n’ont jamais suffisamment conscience de tout l’amour que leurs parents leur portent ; de la même façon, comme, dans ce livre Clément levant les yeux pour redécouvrir toute la splendeur qu’offrent les étoiles, il y a tant d’évidences que nous connaissons mais à côté desquelles nous passons faute de savoir les voir ou les regarder.
J’avais ainsi commencé à noter sur un carnet quelques idées, quelques réflexions à destination de mes enfants, espérant que ces mots les porteraient à leur tour dans les moments de doute et dans les épreuves, comme les paroles de cette institutrice m’ont soutenu. Et puis il y a eu cette demande qu’on ne peut refuser : « Et si tu écrivais un livre pour nous, un livre pour enfants ? » De là est née l’idée d’un conte qui donnerait des visages à tous ces mots, à toutes ces idées que j’avais commencé à coucher sur le papier.
Je vous invite donc au fil de ces pages à suivre Clément dans ses rencontres ; chaque chapitre, chaque personnage, se veut porteur d’une réflexion, d’un message, et d’un bien dont aucun homme n’est jamais suffisamment riche : l’espérance.
Écrire ce livre aura été pour moi une vraie source de joie que j’espère parvenir à vous faire partager.
François BENALTINI
Chapitre 1
Tout avait commencé un peu par hasard.
Assis à son bureau, Clément regardait par la fenêtre : de la pluie, encore !...
Derrière lui, des étagères débordant de jouets en tous genres, un bateau à voiles avec des têtes de mort, des voitures miniatures, des petits soldats, un château ; autant de jouets soigneusement alignés faute d’être utilisés, autant de jouets dont il ne parvenait pas à saisir l’utilité.
La réalité, c’était que Clément s’ennuyait.
Il ne parvenait pas à comprendre à quoi cela pouvait servir d’être enfant. Et dans la cour de l’école, tous les autres enfants souffraient du même mal, de cette même mélancolie impossible à décrire. Quant aux adultes, ils haussaient les épaules si on leur en parlait, expliquant qu’il ne fallait pas se poser autant de questions et que tout cela passerait, un jour, sans jamais donner plus d’explications, signe qu’eux non plus n’avaient aucune solution.
Chapitre 2
La réalité, c’était que les hommes ne rêvaient plus, qu’ils ne savaient plus rêver.
Une poignée d’adultes très intelligents avaient décidé un jour qu’il fallait supprimer tout ce qui était superflu. En langage adulte, superflu désigne tout ce qui ne rapporte pas de l’argent. Ainsi à l’école, toutes les matières qui ne servaient pas directement à trouver un métier avaient été bannies du programme scolaire. Exit donc l’Histoire, la musique, le dessin, la littérature, jugés pures pertes de temps : à quoi bon s’encombrer la tête de dates et de citations ! Quel intérêt y avait-il à étudier des textes poussiéreux écrits quatre ou cinq siècles plus tôt ?... Les salles de concert s’étaient vidées, les musées s’étaient transformés en de grands hangars sans âmes où des milliers de toiles autrefois célèbres et admirées moisissaient sous des bâches ; les contes de fées eux-mêmes avaient déserté les écoles maternelles et les chambres d’enfants.
La conséquence de cette maladie collective était que plus rien n’avait été inventé depuis des siècles : l’homme ne rêvait plus. Sans le savoir, on avait tué son imaginaire, étouffé ses désirs, moteurs de toute création. De fait, l’homme ne rêvait plus, ne désirait plus et donc ne savait plus inventer.
Avec le temps, Clément était arrivé à une conclusion étrange sans en avoir pleinement conscience ou savoir poser des mots sur ce phénomène : il lui semblait que plus il apprenait, plus il étudiait, plus il devenait triste ; c’était comme si son cœur s’asséchait au fil des leçons et des apprentissages. Il s’était penché sur des livres de sciences et de biologie, espérant trouver une réponse à travers l’étude et la compréhension du corps humain, sans succès.
Il avait donc fini par se ranger du côté des adultes, espérant que cette tristesse passerait, avec l’âge.
Chapitre 3
Si le cœur des adultes s’était asséché comme un bouquet de fleurs fanées, les très jeunes enfants eux conservaient cette étincelle merveilleuse propre à l’enfance, ce mélange d’espoir et d’émerveillement que chaque enfant porte en lui naturellement. C’était cette étincelle qui criait à Clément qu’elle voulait vivre, et c’était précisément cette étincelle qui allait le sauver.
Tout avait commencé un soir lorsqu’allongé dans son lit, il leva le regard vers le ciel pour apercevoir tous ces petits points lumineux qui brillaient dans la nuit. Il resta un long moment à les regarder, les détaillant un à un, et à mesure qu’il égrenait du regard ce chapelet d’étoiles, il sentait quelque chose d’étrange, quelque chose comme si son cœur devenait soudain aussi léger qu’une plume. Il ne parvenait pas à poser des mots sur cette sensation mais il trouvait ça beau et se sentait heureux. L’émotion fut si forte qu’il mit ce soir-là bien du temps avant de trouver le sommeil.
Le lendemain, Clément se réveilla avec le souvenir du spectacle de la veille. Chose étrange, il éprouvait à cette idée comme un picotement joyeux, une impatience vague, et déjà ses pensées se tournaient vers le soir et la certitude que le spectacle de la nuit précédente se reproduirait. C’est ainsi qu’il fit la découverte de deux mots indissociables : l’espoir et l’attente. Toute sa journée s’écoula dans la perspective de sa rencontre du soir, une attente qui lui paraissait tout à la fois longue et délicieuse. Chaque instant de ce parcours qui le conduisait vers le soir renforçait son désir et son impatience.
Du reste, ni son espoir ni son attente ne furent déçus, et dès la nuit tombée, le miracle se renouvela. Il avait tellement espéré cet instant qu’il redécouvrait avec un plaisir renouvelé chacun de ces êtres étranges et envoûtants qui avaient pris place parmi le noir de la nuit. Clément demeura plus longtemps encore que la veille, il lui semblait établir un dialogue silencieux avec chacune, un dialogue dont le cœur seul connaissait les mots. Et lorsqu’il se décida, un peu à contrecœur, à regagner son lit, c’est avec un large sourire aux lèvres qu’il plongea finalement dans l’univers des songes.
Voici comment soir après soir, Clément se mit à aimer les étoiles et à les espérer.
Mais un soir, elles ne vinrent pas.
Aucune d’entre elles.
Le ciel était pourtant dégagé, rien d’autre que cette large étendue noire dans le ciel...
Cl

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