Le temps des réformes
147 pages
Français

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Le temps des réformes , livre ebook

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Description

Ce récit a pour toile de fond l'histoire conjointe d'une faculté de médecine et d'un hôpital pendant les années 1950 à 2000. Il décrit la carrière d'un médecin, Alexis Lenfant, qui a fait ses débuts dans l'hôpital d'une ville de l'Est de la France et franchit ensuite toutes les étapes de la carrière médicale jusqu'au grade envié de professeur de clinique médicale et de chef de service hospitalier. Ce cinquième volume nous décrit les réformes universitaires sous Mitterrand. Notre héros, las, se sent vieillir et approche de la retraite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 292
EAN13 9782296706996
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le temps des réformes
Jacques Paul Borel


Le temps des réformes


Chroniques d’une faculté de médecine, tome V
D U MÊME AUTEUR


Direction d’ouvrages à collaborations multiples
Comment prescrire et interpréter un examen de biochimie, 2 ème édition, Maloine, Paris, 1985
Biochimie dynamique, 1 ère édition, Maloine, Paris, 1987
Biochimie dynamique, 2 ème édition, De Bœck Université, Bruxelles, 1997
Biochimie pour le clinicien, Éditions Frison-Roche, Paris, 1999 et traduit en portugais, Istituto Piaget, Lisbonne, 2001
Biochimie et biologie moléculaires illustrées, Éditions Frison-Roche, Paris, 2000
Basement membrane. Cell and molecular biology, en collaboration avec N. A. Kefalides, Acad. Press, New York, 2005
Précis de biochimie et biologie moléculaire, Éditions Frison-Roche, Paris, 2006

Histoire ou histoire des sciences
Mon village au temps des chevaux. Souvenirs d’enfance, Éditions Frison-Roche, Paris, 2005
Science et foi. Évolution du monde scientifique et valeurs éthiques, traduction de l’ouvrage anglais de D. Alexander, Éditions Frison-Roche, Paris, 2005
Hôpitaux d’hier et d’aujourd’hui, Éditions Frison-Roche, Paris, 2007
Malheurs de la science, malaise des chercheurs, Éditions Frison-Roche, Paris, 2009

Fiction
Les contes de mon mûrier, Éditions singulières, Sete, 1996


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12819-4
EAN : 9782296128194

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Le temps des réformes Introduction
Nous avons développé dans les quatre précédents volumes de cette série la chronique d’une faculté de médecine faisant partie d’une université de province à partir de sa création au début des années soixante, et ceci en suivant la carrière d’un professeur de médecine qui notait, analysait, commentait les évènements petits et grands et tentait de juger ses collègues et les universitaires. Nous avons décrit la création de la faculté de médecine, la construction de ses bâtiments, leur inauguration, les nombreuses révolutions universitaires et politiques qui ont suivi. Nous avons assisté aux débuts de nombreux médecins et universitaires, suivi leurs carrières, mis en lumière leurs conflits, pleuré leur mort. Notre héros, le professeur Lenfant, est parvenu au sommet des honneurs. Il ne nous reste plus qu’à décrire la fin de sa carrière.
L’année 1981 fut une année calme dans le CHU de Mires. La seule grande affaire fut le renouvellement de la commission médicale consultative de l’hôpital. Plus tard, en mai 1982, allait avoir lieu l’élection présidentielle : François Mitterrand conquit de haute lutte le siège tant convoité. La gauche prenait le pouvoir. Elle avait tant proclamé qu’elle entreprendrait des réformes de fond universitaires que tout le monde attendait celles-ci avec intérêt et même avec espoir. Alexis se disait qu’après tout la gauche allait peut-être mettre un terme à diverses absurdités réglementaires, à de nombreux passe droits et à des situations acquises malsaines. C’était en tout cas ce qu’allait répétant son collègue Besnet, chantre de la bonne parole socialiste. Notre héros, toutefois, auquel la vie avait conféré quelque expérience, craignait un peu que le nouveau pouvoir ne fasse guère mieux que l’ancien et, par contre, tente de placer ses partisans en désorganisant l’administration en place. Il craignait en particulier, sur le plan local, que le dit Besnet n’abuse de ses relations politiques pour améliorer sa position dans le centre hospitalier universitaire, qu’il se fasse attribuer de nouveaux collaborateurs par le ministre appartenant au même parti, qu’il obtienne des crédits supplémentaires, qu’il bénéficie de constructions nouvelles dans l’hôpital et qu’il s’empare de locaux additionnels à la faculté au détriment de certains collègues peu enclins à se défendre. C’est exactement ce qui se allait se produire au cours des années suivantes que nous allons évoquer.
Chapitre 1 Monsieur Mitterrand prend le pouvoir
Dès le début de l’année 1981, Balbazil recommença à harceler Alexis. Il était jaloux de son équipe de recherches, de son rayonnement médical et de son séjour à l’étranger pourtant déjà ancien. Tout s’additionnait pour alimenter une haine féroce. Notre héros n’était pas le seul collègue contre lequel l’irascible bactériologiste dirigeait ses colères, mais il était manifestement son ennemi numéro un. Le plus petit prétexte servait de détonateur aux explosions du bouillant président de la commission médicale. Cet antagonisme atteignit un sommet lorsqu’un journal parisien publia un classement des meilleurs hôpitaux français, établi sur des bases naïves et incertaines. La comparaison était basée sur l’attribution de notes allant de 0 à 20, avec une précision atteignant le niveau aberrant du dixième de point. L’hôpital de Mires faisait partie des vingt derniers, ce qui provoqua la fureur des collègues locaux. Alexis fit de son mieux pour leur démontrer que ce genre de classement global était dépourvu de valeur scientifique, qu’il ne pouvait être objectif parce qu’un même hôpital pouvait contenir un excellent service de cardiologie et un mauvais groupe de pneumo-phtisiologie, ou l’inverse. Cependant, pensait notre héros, si cette affaire pouvait ouvrir les yeux de mes collègues sur leur niveau scientifique insuffisant, cette tentative de classement serait utile. Le journal avait ajouté quelques lignes sur les équipes de recherche existant dans les hôpitaux de province : il mentionnait à Mires une seule équipe, celle du professeur Lenfant. En lisant ce reportage, Balbazil se mit en colère : il vint trouver Alexis et le couvrit d’injures gratuites, le traitant par exemple de valet des parisiens. Notre héros, excédé, menaça le bactériologiste, s’il ne cessait ses attaques injustifiées, de faire campagne contre lui lors des élections de la CMC prévues pour le mois de février. Balbazil, incorrigi-ble, explosa : – "Ah ! Ah ! Tu me menaces ! Tu me fais du chantage ! Ah ! Ah ! Tu n’as aucune chance. Je suis le plus fort, je suis le meilleur. Laisse-moi rigoler : mes électeurs sont les biologistes dont tu ne fais pas partie. " L’élection primaire des délégués avait lieu en effet par collèges de spécialis-tes, le président étant ensuite élu par l’ensemble de la commission renouvelée. Balbazil semblait ignorer que le collège des biologistes lui était devenu hostile, car ses membres lui reprochaient de les desservir par ses colères ré-pétées, de manquer de compétence scientifique et de favoriser ses rares amis de façon exagérée, en commençant par lui-même, au détriment des autres. Pour des raisons voisines, les cliniciens, qui s’étaient réunis de leur côté, af-firmèrent qu’ils ne voulaient plus du bactériologiste comme président de la CMC. Alexis s’employa à établir la liaison entre les divers mécontents. Sur ses conseils, les biologistes décidèrent de choisir Touchard comme repré-sentant. Notre héros et ses amis avaient fait leurs calculs : compte tenu des positions déclarées de leurs collègues, Balbazil serait immanquablement battu dès l’élection primaire. Alexis, âme du mouvement de rejet, décida d’avertir Balbazil poliment de sa défaite programmée, pour lui donner une chance de se racheter. Le bactériologiste persista dans ses insultes et mena-ces. Parvenu au faîte des honneurs, il se croyait inaccessible à l’adversité. Alexis n’eut plus aucun scrupule à lui faire barrage. Pendant toute la durée de la campagne électorale, le doyen Bachman resta silencieux. Il prévoyait l’éviction de son rival et s’en réjouissait par avance car elle accroîtrait sa propre puissance.
Dès le premier tour du scrutin, Touchard fut élu en qualité de représentant des biologistes et Balbazil définitivement écarté de la commission. Alexis, élu de son côté comme représentant des médecins, ressentit une réelle satisfaction lors de la proclamation des résultats (quel amer plaisir de voir un rival s’effondrer) mais sa joie ne dura pas longtemps car une délégat

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