LE Testament de kate

Julie Vachon

Description

«Mes trésors à qui saura comprendre !»
À la suite du décès de leur tante excentrique, Jake et Sarah Donovan sont convoqués chez Me Rosenberg pour la lecture du testament. Alors que Sarah hérite de la prospère compagnie navale Pegasus Corp., son cousin Jake, qu’elle déteste depuis toujours, devient le propriétaire de Donovan’s Manor, de la clé d’un coffret de sûreté à Genève, d’une horloge antique ainsi que d’un vieux manuscrit intitulé «20 avril 1721».
Jake apprend vite que sa portion de l’héritage est convoitée par d’autres. C’est que le manuscrit contient des renseignements pouvant mener à la découverte d’un trésor, celui de son ancêtre Richard Deneuve qui a côtoyé le célèbre pirate Olivier Levasseur dit «La Buse». Ce Richard du XVIIIe siècle, qui a frôlé la mort à plusieurs reprises, perdu la femme pour laquelle son cœur brûlait et parcouru les mers, a peut-être plus en commun avec le jeune Jake qu’avec cette pimbêche de Sarah…
Aidé d’un ami antiquaire, Jake tente d’assembler les pièces du puzzle laissé par sa tante entre Genève, l’île de la Réunion et la Nouvelle-Angleterre. Mais le temps presse: des gens sans scrupules sont prêts à tout pour mettre la main sur le magot… estimé à plus de quatre milliards de dollars!
Deux époques, un trésor: êtes-vous prêts pour l’aventure?

Informations

• Publié par: Guy Saint-Jean Editeur
• Date de parution: 07 juin 2017
• Nombre de lectures: 64
• EAN13: 9782897583095
• Langue: Français

Extrait

Guy Saint-Jean diteur
4490, rue Garand Laval (Qu bec) Canada H7L 5Z6 450 663-1777
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Guy Saint-Jean diteur inc., 2017
dition: Isabelle Longpr
R vision: Lydia Dufresne
Correction d preuves: Isabelle Pauz
Conception graphique de la page couverture: Christiane S guin
Conception de la grille graphique et mise en pages: Olivier Lasser
Photomontage de la page couverture: Depositphotos/yoka66 (livre) - Depositphotos/merrydolla (carte)
D p t l gal - Biblioth que et Archives nationales du Qu bec, Biblioth que et Archives Canada, 2017
ISBN: 978-2-89758-308-8
ISBN EPUB: 978-2-89758-309-5
ISBN PDF: 978-2-89758-310-1
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Imprim au Canada
1 re impression, juin 2017

Guy Saint-Jean diteur est membre de
l Association nationale des diteurs de livres (ANEL).
Ce roman est d di ce que j ai de plus pr cieux, mon tr sor moi .
Ma famille .
Et plus sp cialement mes deux filles ador es, Elisabeth et Anna Grace et Bryan, mon amour et ma forteresse .
TABLE DES MATI RES
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
PILOGUE
NOTE DE L AUTEURE
1.
Newport, Rhode Island
14 mai 2012
Jake Donovan consulta sa montre: 16 h 10. Seulement dix minutes de retard, songea-t-il, satisfait, en prenant place dans l un des confortables fauteuils de cuir du bureau d avocats Flaherty, Rosenberg et associ s, o il avait t convoqu pour 16 h. Il appr cia la souplesse du cuir qui craquait sous son poids. Il avait franchi la distance entre Boston et Newport en une heure et dix minutes, ce qui n tait pas si mal compte tenu des embouteillages et de l tat de sa vieille Volvo.
Sa cousine, quant elle, tait bien s r arriv e l avance.
Toujours impeccable, Sarah avait crois ses jambes fusel es emprisonn es dans un bas de soie nacr e. Elle appliquait en petits coups de pinceau pr cis un rose translucide sur ses l vres. L ivoire de son teint, associ un nez aristocratique, la faisait ressembler une statue grecque. Aussi froide que le marbre qui la composait. Bien qu elle f t loin d tre son type - il les aimait un peu plus p tillantes -, il conc dait le fait que plusieurs la consid raient comme l une des plus belles femmes de la haute soci t de Newport.
Elle rangea soigneusement son tube de rouge dans son minuscule sac Louis Vuitton qu elle referma d un claquement sec.
Ayant ainsi achev sa t che, elle tourna la t te vers Jake et posa sur lui ses grands yeux p les. Elle d tailla avec condescendance le tricot de coton noir qui s ouvrait l encolure sur un t-shirt achet en France l t o l quipe de soccer c l brait sa victoire. Il portait son sac de toile en bandouli re, dans lequel il transportait ses livres et notes de cours. Il tudiait le droit Harvard et elle ignorait toujours comment cet abruti avait r ussi se rendre en troisi me ann e. Le moins que l on pouvait dire, c est qu il n avait pas le physique de l emploi. Ses cheveux ch tains taient trop longs, il n tait pas ras et son haleine exhalait une vague odeur d alcool. Elle plissa d daigneusement le nez. Mais malgr la nonchalance vestimentaire de son cousin, force lui tait de constater que cela ne diminuait en rien son l gance naturelle. M me ses Nike us es lui seyaient bien.
Il soutint le regard de sa cousine durant tout le temps que dura son examen. Et lorsqu elle en eut termin avec lui, il lui d cocha un clin d il qui d composa son sourire condescendant.
Toi, ma belle, tu n en as pas termin avec moi, songea-t-il en son for int rieur.
En effet, puisqu ils taient les seuls h ritiers de leur tante, la richissime Katherine Ann Donovan, d c d e quelques jours plus t t, ils devenaient ainsi, tous les deux, les nouveaux dirigeants de la prestigieuse soci t Pegasus Corp. Et il y avait fort parier que les prochaines r unions d actionnaires seraient pour le moins explosives: sa cousine le d testait depuis qu ils taient jeunes.
Elle rapportait syst matiquement leur tante le moindre cart de conduite: une vitre bris e par une balle de tennis, des nids ou des grenouilles dissimul s sous son lit, de la nourriture vol e aux cuisines. Puis, ses bagarres dans les bars, le nom des filles avec qui il sortait, les cours s ch s, les examens chou s, les accidents de moto, les beuveries
Mais Jake r pliquait
Kate avait exig de Sarah qu elle le parraine pour son admission au New York Yacht Club. Ce club tr s s lect avait accueilli toutes les g n rations de Donovan depuis plus de cent vingt-cinq ans, ainsi que divers autres membres au prestige indiscutable: les Astor, Edward Kennedy Jr, David Rockefeller, Franklin Roosevelt, Cornelius Vanderbilt. Il s duisit les amies de Sarah, subjugu es par le charme d un jeune homme d une d cennie de moins qu elles; il fit du grabuge la course de yachts et au pique-nique annuel du club, et chanta, accompagn de sa bruyante bande d tudiants m ch s, des chansons grivoises lors de la remise des troph es. Kate, aussit t pr venue par le coup de fil hyst rique de Sarah, mit un terme d finitif ces enfantillages. S il tait incapable de se tenir en soci t , jamais il ne pourrait diriger l empire Donovan. Il avait dig r la le on qui lui avait n anmoins laiss un go t amer dans la bouche. Il s tait jur de ne plus jamais laisser sa rivalit avec sa cousine an antir ses perspectives d avenir.
Elle devait songer la m me chose que lui, car elle pin a les l vres et plissa les yeux dans une attitude combative.
Ce serait une redoutable adversaire, il n en doutait pas.
Mais il choisit pour le moment d ignorer sa cousine et s attarda plut t sur le d cor en attendant M e Rosenberg. La couleur chaude du mobilier d acajou massif s agen ait parfaitement au cuir tan des fauteuils capitonn s. Sur les murs tapiss s, des tableaux, dont deux superbes estampes japonaises, taient mis en valeur par la lumi re feutr e de deux lampes murales. Au fond du bureau, des rideaux de velours vert foug re se tendaient sur de larges baies vitr es. D o il tait, Jake pouvait distinguer l entrelacement complexe des motifs d inspiration espagnole de la rambarde de fer forg du balcon sur laquelle un t lescope avait t install afin de profiter de la vue qui donnait sur l oc an Atlantique. droite de la fen tre, sur un gu ridon, un flacon de cognac, accompagn de quatre verres de cristal cisel , tr nait dans un plateau d tain. la vue de l alcool, Jake d tourna vivement le regard en sentant monter tra treusement un vague haut-le-c ur. La veille, malgr la p riode des examens qui s annon ait, lui et quelques amis s taient retrouv s au pub. Des Canadiennes en vacances pour le week-end s taient jointes eux et la soir e s tait joyeusement prolong e jusqu aux petites heures du matin. Il fouilla dans ses poches de jeans la recherche d une gomme ou d un bonbon la menthe.
Des bruits de pas dans le couloir les firent se redresser. M e Marcus Rosenberg p n trait dans son cabinet avec la m me superbe qu un monarque se pr sentant devant sa cour pour distribuer ses faveurs. L illustre avocat avait pris la peine de pr sider lui-m me l ouverture du testament de Kate plut t que de d signer un subalterne de l tude.
De taille moyenne, il portait un impeccable complet anthracite sign Armani qui tombait l gamment sur des chaussures en cuir fin d Italie. Une montre l pais bracelet d or jaune (Jake supposa qu il s agissait d une Rolex) ceignait son poignet, et de la poche de son veston apparaissait le coin d un mouchoir jaune paille, assorti sa chemise. Son cr ne d garni luisait de sueur, malgr le syst me de climatisation. Une persistante odeur de musc et de c dre le pr c da lorsqu il traversa la pi ce pour rejoindre son bureau.
M e Rosenberg sourit chaleureusement la nouvelle succession des dirigeants de la Pegasus Corp. en prenant place derri re son bureau, tournant ainsi le dos l immensit bleut e de l oc an Atlantique qui emplissait toute la baie vitr e derri re lui.
Apr s avoir offert les condol ances d usage, M e Rosenberg ouvrit le dossier devant lui et en retira une enveloppe cachet e: le testament de Katherine Ann Donovan, qu il entreprit de lire sans plus tarder.
Il r citait d un ton monocorde, mais exp ditif, les passages plus g n raux et clauses usuelles en levant r guli rement les yeux au-dessus de ses lunettes pour s assurer de la bonne compr hension de ses clients. Arriv aux clauses relatives aux legs, l avocat ralentit d lib r ment le d bit de sa voix, en articulant chacun des mots:

" Et je l gue ma ni ce Sarah, fille de mon fr re David Donovan, toutes les