Les chemins de la critique africaine
482 pages
Français

Les chemins de la critique africaine , livre ebook

482 pages
Français

Description

Les postulats de la première "critique littéraire" voulaient que les oeuvres inspirent les méthodes d'analyse, et que les prescrits de lecture indiquent les orientations des productivités. Ce qui semble constituer des préliminaires immédiats restait cependant en marge des limites par lesquelles les arguments et les doctrines probables visaient à définir les travaux autour des littératures "africaines". Ce "Colloque-ci" apparaît comme une contrepartie des efforts fournis en vue de rétablir l'heuristique et de faire émerger les présupposés d'une "critique littéraire".

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Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 25
EAN13 9782296488717
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les chemins de la critique africaine
Critiques Littéraires Collection dirigée par Maguy Albet Dernières parutions N’guettia Martin KOUADIO,Poétique africaine, rythme et oralité, L’exemple de la poésie ivoirienne, 2012. Nassurdine Ali MHOUMADI,Littérature comorienne, Mohamed Toihiri : fiction d’un témoignage et témoignage d’une fiction, 2012. Adama COULIBALY, Philip Amangoua ATCHA, Roger TRO DEHO,Le postmodernisme dans le roman africain. Formes, enjeux et perspectives, 2012. Denise BRAHIMI,Quelques idées reçues sur Maupassant, 2012. Ridha BOURKHIS,Lionel Ray. L’intarissable beauté de l’éphémère, 2012. Krzysztof A. JeĪewski,Cyprian Norwid et la pensée de l’Empire du milieu, 2011. Camille DAMEGO-MANDEU, Laisse-nous bâtir une Afrique deboutde Benjamin Matip. Une épopée populaire, 2011.Bogdan GHITA,Eugène Ionesco, un chemin entre deux langues, deux littératures,2011. Debroah M. HESS,: mythe, parabole etMaryse Condé complexité, 2011. Armelle LACAILLE-LEFEBVRE,La Poésie dansA la Recherche du Temps Perdude Marcel Proust, 2011. Vera CASTIGLIONE,Emile Verhaeren, Modernisme et identité générique dans l’œuvre poétique, 2011. Jean-Pierre FOURNIER,Charles Baudelaire. Quand le poème rit et sourit, 2011.Jean Léonard NGUEMA ONDO,Le roman initiatique gabonais, 2011. Chantal LAPEYRE-DESMAISON,Résonances du réel. De Balzac à Pascal Quignard, 2011. Saloua BEN ABDA,Figure de l’altérité. Analyse des figures de l’altérité dans des romans arabes et francophones contemporains, 2011.
Georice Berthin Madébé Sylvère Mbondobari Steeve Robert Renombo
Les chemins de
la critique africaine
Actes du colloque international de Libreville « La critique africaine existe-t-elle ? »
Préface de Pius NGANDU Nkashama
Des mêmes auteurs
Figures du Gabon contemporain. Réflexions et perspectives, Paris, Dianoïa, 2005,Georice B. Madébé, Noël Ovono Edzang (eds); Césaire, le veilleur de consciences. L’homme, le politique et le poète, Libreville, PUG, 2009, Georice B. Madébé, Steeve Robert Renombo (eds); Créations littéraires et artistiques au Gabon. Les savoirs à l’oeuvre, Libreville, Raponda Walker, 2009, Steeve Robert Renombo, Sylvère Mbondobari (eds). © L'HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96361-0 EAN : 9782296963610
A Alpha Noël Malonga.
Les enjeux d’une théorie de la critique littéraire
Les postulats de la première« critique littéraire »voulaient que les œuvres ins-pirent les méthodes d’analyse, et que les prescrits de« lecture »indiquent les orientations des productivités. Ce qui semble constituer des préliminaires im-médiats restait cependant en marge des limites par lesquelles les arguments et les doctrines probables visaient à définir les travaux autour des littératures « africaines ». Des questionnements se bousculaient et des « propositions », les unes plus audacieuses que les autres, apportaient dans le domaine des contraintes diver-sifiées. Lors des Colloques, des Séminaires et autant de « symposiums », les « Rapporteurs des séances » s’ingéniaient à élaborer des synthèses qui soient en mesure de coordonner les expériences éventuelles. Ce « Colloque-ci » apparaît comme une contrepartie des efforts fournis en vue de rétablir l’heuristique et de faire émerger les présupposés de la « critique ». En des termes mesurés, Georice Madébé le préconise par des procédures claires dans son exposé sur les « controverses et apories de la critique africaine». Et avant d’en appeler à« la sémiologie, la sémiotique, et plus généralement les sciences objec-tivantes », il note en un prélude pour faciliter la compréhension des faits : « somme toute, nous sommes là au cœur de trois épicentres cognitifs, de fait, divers mais dans le fond, noués par le même nœud gordien interpellant sans équivoque le statut épistémologique de la critique autour du texte africain[…], et en seconde approximation, sa crédibilité scien-tifique ». Les auteurs des textes rassemblés dans cet ouvrage ont essayé, chacun en ce qui le concerne, de ne pas tomber dans le piège des « spécificités » ou même des
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Les enjeux d’une théorie de la critique littéraire
individualités précaires. Ils sont allés plus loin : les articles des communications laissent envisager un consensus implicite. Ils constatent que les hypothèses et les injonctions n’acquièrent plus de consistance que dans la mesure où des réa-lisations littéraires s’imposent davantage. Dès lors, revenir indéfiniment sur la recherche d’une « identité » superficielle ne confère pas en corollaire une authenticité aux locutions péremptoires.
Les polémiques qui entravent souvent les rencontres ont fini par laisser la place à une pragmatique concrète. La compétence comme instant décisif est à reconnaître dans tout itinéraire susceptible de mener à une visibilité (et une lisibilité) d’« ouvrages de l’esprit ». Cependant, comment formuler un « jugement esthétique » qui ne s’arrête plus aux formalités de l’enthousiasme ou de l’intui-tion du « découvreur », mais qui représenterait une déduction des normes et des règles pratiques ? En effet, tant qu’il avait été possible de prendre en compte l’« ensemble des publications connues », il était autorisé de s’en remettre à des monographies laborieuses, avant de conclure à une pratique générale du texte. À l’occasion de son voyage au Congo (Kinshasa) en 1969, le Président Léopold Sédar Senghor avait apporté à l’Université Lovanium des malles entières comprenant un exem-plaire de chaque ouvrage littéraire publié en français par unNégro-africain. Le « Centre d’études romanes d’inspiration africaine » (CELRIA, futur « Centre d’étude des littératures africaines » [CELA]) qui avait bénéficié de cette manne inattendue offrait aux chercheurs que nous étions alors une mine inépuisable. Il est loisible de penser que depuis les Grecs, les Romains ou encore Dante jusqu’aux« Classiques »et aux« Humanistes »du siècle des Lumières, les « Hommes de Lettres » étaient censés avoir mémorisé les« Chefs-d’œuvre de l’Hu-manité »disponibles à chacune des étapes. Seuls les« Arts poétiques »(Aristote, Horace, Boileau, Goethe ou les Romantiques) s’ingéniaient pour décréter les règles de la rhétorique et édicter les lois du « bien écrire » selon les principes de la raison (ëïãïòetíïìïò). Ce même « Siècle des Philosophes Éclairés » qui aura connu l’avènement de « l’Histoire » et donc aussi l’explosion de l’industrie de l’imprimé imposera en même temps la« naissance de la critique ».
Pendant les décennies exaltantes de la« Négritude », il avait été possible de « dévorer » l’ensemble des textes disponibles que pouvaient comporter les ré-pertoires de cette littérature. À l’étape actuelle, une telle entreprise relèverait de la démence à l’état brut, et le projet n’est même pas à envisager pour un indi-vidu, quelles que soient sa prestance et son envergure intellectuelle. Seule une équipe homogène, sur la base des programmes précis de recherches et à partir
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