Les dauphins jouent et gagnent
305 pages
Français

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Les dauphins jouent et gagnent , livre ebook

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305 pages
Français

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Description

Comment une lutte sans merci commencée sous la guerre froide se terminera-t-elle de nos jours ? Comment retrouver un marin en cavale depuis les années 1980 ? Hakim ne s'intéressait pas à ces questions. Ce qui le turlupinait dans l'immédiat, c'était l'absence de Hanselmann qui avait insisté pour le voir, vendredi en fin d'après-midi au bar de Peter. Hakkim finit par apprendre que Hanselmann avait eu un grave accident d'auto. De nouvelles questions se posèrent à lui, la seule personne qui pouvait y répondre s'était tue à jamais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 119
EAN13 9782296683440
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les dauphins
jouent et gagnent
Lettres du monde arabe
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan


Mohammed TALBI, Rêves brûlés , 2009.
Karim JAAFAR, Le calame et l’esprit, 2009.
Mustapha KHARMOUDI, Ô Besançon. Une jeunesse 70, 2009.
Abubaker BAGADER, Par-delà les dunes , 2009.
Mounir FERRAM, Les Racines de l’espoir, 2009.


Dernières parutions dans la collection écritures arabes


N° 232 El Hassane AÏT MOH, Le thé n ’a plus la même saveur , 2009.
N° 231 Falih Mahdi, Embrasser les fleurs de l’enfer , 2008.
N° 230 Bouthaïna AZAMI, Fiction d’un deuil , 2008.
N° 229 Mohamed LAZGHAB, Le Bâton de Moïse , 2008.
N° 228 Walik RAOUF, Le prophète muet , 2008.
N° 227 Yanna DIMANE, La vallée des braves , 2008.
N° 226 Dahri HAMDAOUI, Si mon pays m’était conté , 2008.
N° 225 Falih MAHDI, Exode de lumière , 2007.
N° 224 Antonio ABAD, Quebdani , 2007.
N° 223 Raja SAKKA, La réunion de Famille , 2007.
Hocéïn Faraj


Les dauphins
jouent et gagnent
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09905-0
EAN : 9782296099050

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
La veille, il avait débarqué à Agadir. Le bateau poursuivrait sa route sans lui. Aussitôt à terre, il avait téléphoné à Lahcen ; celui-ci l’avait attendu au petit matin à la gare routière de Casa.
Malgré la différence d’âge, Lahcen était presque un ami. Retraité de la Marine Royale, avec le grade de bosco, il avait décidé de faire taxi car ce métier lui permettait de parler avec les clients et parfois de leur rendre de petits services. Hakim se délectait des récits du marin qui avait voyagé sur toutes les mers du monde. Dans les rues de Casa, il se croyait encore sur l’océan et naviguait au mépris des feux rouges et des sens interdits.
En entrant chez lui, – trois pièces construites de bric et de broc – Hakim déposa ses bagages et ressortit aussitôt. Il suivit les allées du Petit Rocher – le nom du lotissement – qui se coupaient à angle droit avant d’aboutir sur une crique. La plage était déserte. Des vagues courtes couraient depuis l’horizon. Le vent sans la houle, Hakim s’en réjouissait par avance.
Avant de partir en mission, il avait remarqué une maison en construction au pied du phare. Aujourd’hui, elle était achevée. Les fenêtres étaient ouvertes. Était-elle habitée ? Sim le propriétaire de Hakim avait été chargé de la construire. D’habitude, les chantiers traînaient en longueur car Sim tenait rarement ses délais. Hakim se promit de connaître les raisons de cette exceptionnelle célérité.
Simon s’étonnait de sa patience. Depuis qu’il avait dû accepter son état d’homme assis, il avait appris à se déplacer par la grâce de son seul regard. Il jeta soudain un coup d’œil sur sa montre :
Il n’est pas encore revenu ! s’exclama-t-il.
Sibylle se retourna :
Nous attendons quelqu’un ?
Tu n’as pas vu le jeune homme qui est sorti, il y a plus d’une heure ?
Le phare était un point de passage obligé pour les planches à voile qui sortaient de la crique. Aujourd’hui personne ne s’était risqué au large, personne, sauf ce jeune imprudent. Au cours de l’après-midi, le regard de Simon s’était évadé vers l’océan, loin de ses visiteurs ; une silhouette filait sur les vagues avec la grâce et la force d’un reptile marin. Elle était passée sous la terrasse avant de monter au large.
J’ai froid, dit Simon.
Tu veux ton tricot ou ton écharpe ?
L’écharpe !
Tu es sûr qu’il n’est pas revenu ? demanda Sybille en posant sur les épaules de son époux une écharpe qu’elle avait tricotée, c’était celle qu’il préférait.
Il est encore en mer. On ne le voit pas. Le vent est de plus en plus fort…
Sybille regarda l’océan. Le soleil touchait l’horizon. Dans quelques minutes, il ferait nuit. Soudain Simon s’écria :
Ce n’est pas lui ?
Sybille écarquilla les yeux : un point noir tremblait au loin sur la ligne blanche des vagues.
C’est possible, répondit-elle après un moment d’hésitation.
Il est encore loin…
Elle nota une trace d’inquiétude dans la voix de Simon. Elle avança jusqu’au bord de la terrasse :
Comment peut-il arriver avant la nuit ? demanda-t-elle.
Ce fut au tour de Simon de la rassurer :
Le vent le porte !
La silhouette grandit, dressée sur les flots. Sybille et Simon n’en croyaient pas leurs yeux :
Sybille ! cria Simon, je dois le voir !
Sybille se précipita au salon et revint avec une paire de jumelles :
Il a enlevé ses lunettes, dit Simon. Il sourit ! Il est heureux comme un dieu.
La planche s’était rapprochée du rivage sans dévier de sa trajectoire.
Il vient sur nous, dit Simon. Il ne voit pas les rochers ?
La planche courait droit sur eux. Soudain Simon se dressa sur sa chaise roulante. Une immense lame s’était levée prête à engloutir la planche et le pilote. Simon eut un haut-le-cœur. Sybille courut à l’autre bout de la balustrade :
Il s’en est tiré ? demanda Simon.
Je pense… Je crois que c’est lui. On ne voit plus grand-chose. Une ombre… Sur la plage, elle marche…
Ce garçon est gonflé !
La nuit était tombée.
Nous pouvons rentrer ? demanda Sybille.
Vous allez à Casa ?
Il se retourna. Sur le bord du trottoir, s’était arrêtée une Golf rouge. La voix appartenait à un visage menu, aux yeux rieurs, le front couvert d’une frange de cheveux blonds.
Oui, Madame, dit Hakim, légèrement surpris.
Je peux vous emmener si vous acceptez ma façon de conduire ! ajouta la conductrice avec un sourire.
J’accepte, dit-il en ouvrant la portière.
Il eut juste le temps de s’asseoir, le feu était passé au vert.
Je m’appelle Sybille, mon mari, Simon.
Elle fit un petit signe de tête qui remplaçait une poignée de mains. Elle ajouta :
Nous habitons la maison du Phare !
Quand je sors, je passe sous votre terrasse !
Alors, c’est vous que nous avons vu hier soir !
Certainement ! J’étais seul à sortir !
Ce n’est pas dangereux ? Simon a eu très peur pour vous !
J’ai l’habitude !
Sybille se faufilait en douceur entre les voitures et se retrouvait comme par enchantement la première aux croisements. Ce qui ne l’empêchait pas de parler :
Vous avez pas mal de bagages ! Vous venez de loin ?
D’une mission. En mer. Un mois. Je ne peux pas sortir sans un livre, des dossiers, mon ordi.
Je vois, dit gravement Sybille.
Pendant quelques minutes, elle resta silencieuse ; elle devait doubler une énorme semi-remorque qui avait décidé de traverser Mohammédia. Lorsque la voie fut dégagée, Sybille reprit :
Vous êtes calé en ordinateur ?
Je me défends…
Quelle chance ! Nous avons un très bon modèle. Des amis nous ont conseillés. Et malgré ça, figurez-vous que nous avons des ennuis, surtout Simon qui travaille beaucoup.
Votre mari, c’est l’Avocat ?
Sybille eut un petit rire :
C’est ainsi que les gens l’appellent. Ce qui n’est pas tout à fait exact. C’était un ingénieur au départ, un géologue si vous voulez tout savoir, mais enfin, il a fait tellement de politique ! Il a même appris le droit !
Sybille soupira. Rêvait-elle à la vie qu’elle aurait eue si son époux s’était contenté de la géologie ou à la rigueur du droit ? Elle revint à des considérations plus immédiates :
Comme je vous le disais, Simon a beaucoup de difficultés. Il est impatient. Il prétend que son ordinateur lui désobéit.
Elle se tourna vers Hakim, ses yeux étaient empreints d’une telle candeur que Hakim ne put s’empêcher de sourire :
Non, Madame, un ordi est très obéissant mais il faut voir ce qu’il indique. Il faut écouter les menus, lire les fenêtres. Mot à mot. Ne pas sauter d’étape !
Je comprends, dit Sybille. Simon n’écoute pas… ou plutôt comme vous le dites, il ne lit pas les fenêtres !
Une fois sur l’autoroute, Hakim poussa un soupir :
Vous vous débrouillez rudement bien !
Elle se mit à rougir. Sous la frange, les yeux pétillaient, qui laissaient une impression de force et de naïveté. Ces problèmes d’ordinateur la préoccupaient :
Ce matin, Simon était irrité. J’ai un rendez-vous, j’ai dû le laisser sur sa colère. Il n’arrivait pas à faire marcher son imprimante. J’ai eu beau lui expliquer que cela pouvait attendre, qu’il fallait simplement sauvegarder le texte, rien à

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