LES GENIES SONT FOUS
211 pages
Français

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LES GENIES SONT FOUS , livre ebook

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Français

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Description

Jeune fonctionnaire, vivant dans la capitale, enthousiaste et épanoui, Kaïli Hari tombe brusquement malade. A la recherche du médicament miracle, il passera de la médecine moderne à la médecine traditionnelle, en traversant des péripéties souvent douloureuses...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296465633
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES GENIES SONT FOUS
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55229-6
EAN : 9782296552296

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Boureima GAZIBO


LES GENIES SONT FOUS


L’Harmattan
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan

Dernières parutions

N°345, Matondo KUBU TURE, Des trous dans le ciel, 2011.
N°344, Adolphe PAKOUA, La République suppliciée, 2011.
N°343, Jean René OVONO MENDAME, Les zombis de la capitale, 2011.
N°342, Jean René OVONO MENDAME, La légende d’Ebamba, 2011.
N°341, N’do CISSÉ, Les cure-dents de Tombouctou, 2011.
N°340, Fantah Touré, Des nouvelles du sud, 2011.
N°339, Harouna-Rachid LY, Les Contes de Demmbayal-L’Hyène et Bodiel-Le-Lièvre, 2010.
N°338, Honorine NGOU, Afép, l’étrangleur-séducteur, 2010.
N°337, Katia MOUNTHAULT, Le cri du fleuve, 2010.
N°336, Hilaire SIKOUNMO, Au poteau , 2010.
N°335, Léonard MESSI, Minta, 2010.
N°334, Lottin WEKAPE, Je ne sifflerai pas deux fois, 2010.
N°333, Aboubacar Eros SISSOKO, Suicide collectif. Roman, 2010.
N°332, Aristote KAVUNGU, Une petite saison au Congo, 2009.
N°331, François BINGONO BINGONO, Evu sorcier. Nouvelles, 2009.
N°330, Sa’ah François GUIMATSIA, Maghegha’a Temi ou le tourbillon sans fin , 2009.
N°329, Georges MAVOUBA-SOKATE, De la bouche de ma mère, 2009.
N°328, Sadjina NADJIADOUM Athanase, Djass, le destin unique, 2009.
N°327, Brice Patrick NGABELLET, Le totem du roi, 2009.
N°326, Myriam TADESSÉ, L’instant d’un regard, 2009.
N°325, Masegabio NZANZU, Le jour de l’éternel. Chants et méditations, 2009.
N°324, Marcel NOUAGO NJEUKAM, Poto-poto phénix, 2009.
N°323, Abdi Ismaïl ABDI, Vents et semelles de sang, 2009.
N°322, Marcel MANGWANDA, Le porte-parole du président, 2009.
N°321, Matondo KUBU Turé, Vous êtes bien de ce pays. Un conte fou, 2009.
N°320, Oumou Cathy BEYE, Dakar des insurgés, 2009.
N°319, Kolyang Dina TAÏWE, Wanré le ressuscité, 2008.
N°318, Auguy MAKEY, Gabao news. Nouvelles, 2008.
N°317, Aurore COSTA, Perles de verre et cauris brisés, 2008.
N°316, Ouaga-Ballé DANAÏ, Pour qui souffle le Moutouki, 2008.
N°315, Rachid HACHI, La couronne de Négus, 2008.
" Cette Afrique existe de ses valeurs propres aux sources encore visibles. A ces sources, je t’invite à venir boire à grands traits. C’est dans leur eau claire que tu pourras puiser ton authenticité (…) baigner ton âme, ton être intérieur en relation avec toute la création. "

Boubou HAMA
‘‘ Changer l’Afrique"
I
S itôt le véhicule immobilisé, Kaïla Hari prit son sac et sauta à l’extérieur. Il remercia le Bon Dieu d’être arrivé à destination sain et sauf. Il ne pouvait tenir plus longtemps dans cette cage. C’était étouffant. L’atmosphère était intenable. Non seulement les abondantes sueurs des hommes s’étaient mêlées à la senteur de l’essence brûlée et du vent chaud, mais l’air comprimé dans le véhicule brassait le gaz animal que dégageaient deux petits ruminants, couchés sur la ferraille, à leurs pieds.
Kaïla Hari se rappela avec regret, l’air frais que dégageait le climatiseur de son bureau et la douceur de sa chaise rembourrée à accoudoirs. Il aimait bien s’y caler et s’y prélasser, lorsqu’il avait écoulé tous les dossiers qu’on lui avait imputés et qu’il n’avait plus d’instance sur sa table.
C’était le sérieux de Kaïla Hari au travail, sa capacité d’analyse et d’interprétation des données chiffrées qui lui avaient permis d’être nommé à cet important poste de chef de service des statistiques. Ses collègues l’avaient longtemps jalousé pour ce statut et certains avaient qualifié sa promotion de "cadeau de chef à un fidèle ". Kaïla Hari ne s’en fit point et ne fut gêné outre mesure par les commérages de certains collègues.’‘ Nos ennemis ne sont pas seulement dehors. Ils sont le plus souvent avec nous dans la même cour’‘ s’était-il alors dit.
Il savait que c’était son seul mérite qui l’avait hissé à ce poste car il était toujours convaincu que pour réussir, il fallait être consciencieux, travailleur et honnête. Or, la plupart de ces agitateurs ne faisaient pas le travail qu’on leur demandait, mais attendaient impatiemment la paie à la fin du mois. Même son camarade de bureau, Ahmédine Hamadan, avait failli se laisser entraîner par les autres collègues. Heureusement qu’il s’était rapidement ressaisi. Il pensa à ce dernier qui devait s’ennuyer seul, là-bas au bureau, sans sa compagnie et les causeries qu’ils échangeaient pendant la journée. Il serait probablement en train d’éplucher les différents dossiers dont les submergeaient le directeur général et ses autres proches collaborateurs et qu’ils devaient toujours traiter dans les meilleurs délais. Le directeur général, en particulier, courait presque derrière ses dossiers.
Cependant la situation de son camarade Ahmédine Hamadan ne pouvait être que meilleure à la sienne. Le voyage qu’il venait d’effectuer avait été long, pénible et épuisant.
Une trentaine de personnes s’étaient retrouvées entassées comme des sardines dans cette vieille machine qui date de l’époque coloniale. C’était un engin de dix-neuf places au maximum. Mais, comme tout le monde le sait ici, personne n’était obligé de respecter ces règles restrictives. Ce sont des formalités désagréables, prescrites pour des gens qui voudraient respecter jusqu’à la lettre le code de vie des Européens et leurs manières de faire les choses. Les hommes de cette région sont des hommes fiers, dignes et conséquents. Ils savent distinguer ce qui est bon pour eux et qui pourrait faire leur bonheur de ce qui ne l’est pas et qu’il ne fallait pas accepter. Pourquoi respecteraient-ils alors de vagues consignes venues d’ailleurs, souvent apposées sur des plaques plantées tout le long de la route et qui n’avaient aucun lien avec leurs valeurs de civilisation ? Ici, les gens sont solidaires. Ensemble, on partage tout. On ne mange pas seul, puisqu’on ne vit pas seul. On appartient tous à la même famille. Aussi, s’il y avait de la place pour dix-neuf passagers, comment n’en y aurait-il pas pour vingt-deux, voire vingt-cinq personnes ? Il suffirait pour cela qu’on se serre un peu plus, les uns contre les autres et ça irait à coup sûr. D’ailleurs, comment pourrait-on limiter le nombre de places alors que certains individus accepteraient volontiers de voyager debout dans un coin de l’engin, quitte à s’accrocher à une barre de fer soudée au véhicule ou à agripper un siège comme support ? Souvent, d’autres allaient jusqu’à se poster sur le toit de la voiture, dans le porte-bagages, au milieu des sacs de riz, des cartons de produits manufacturés et autres bagages.
Il suffisait dans ce cas, de porter un turban sur la tête, de donner dos au vent et on se jouait de la nature et de la poussière qui ne manquait pas sur ces pistes en terre rouge d’Afrique. Si Dieu le veut, on arrivait à destination sain et sauf, avec seulement un peu de poussière sur le corps, surtout que les gendarmes d’aujourd’hui ne sont pas méchants comme ceux d’avant. Heureusement, ils acceptent de fermer les yeux sur beaucoup de choses.
Avec l’importance que l’argent a prise dans les rapports humains, ils ont appris, eux aussi, à négocier plutôt qu’à sévir. Et dans ce genre de système, tout le monde y trouve son compte. Il suffit de quelques billets de banque pour se comprendre et le chauffeur se tirait d’affaire.
Le nombre de billets varie naturellement selon le degré de la faute commise par ce dernier. Mais, il peut toujours reprendre son chemin après quelques reproches et observations de pure forme. Comment pouvait-il en être autrement d’ailleurs puisque les rares véhicules qui circulaient sur ces routes étaient des machines d’un vieil âge et qu’un chauffeur ne pourrait conduire qu’avec beaucoup d’expérience et de savoir-faire.
Le vieux Kandido Karidjo, propriétaire de la légendaire "dix-neuf places", l’exemple vivant, était lui-même d’une autre génération. Certaines personnes prétendaient que son âge était aussi avancé que la vétusté de son véhicule, qu’ils étaient faits l’un pour l’autre et qu’on ne pourrait les imaginer l’un sans l’autre.
Cependant, tout le monde reconnaissait qu’avec le "vieux" comme on l’appelait affectueusement, on pouvait voyager avec une certaine assurance. Kandido Ka

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