Les grandes figures de la Négritude
161 pages
Français

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Les grandes figures de la Négritude , livre ebook

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Description

Elle a été la première à avoir présenté une thèse de doctorat sur la littérature négro-africaine. Avant elle, Senghor avait publié son anthologie, préfacée par Sartre, sous le titre Orphée noir. Quand on demande au professeur Kesteloot pourquoi elle s'est intéressée aux écrivains africains et à la littérature orale de ce continent, elle n'a pas d'autre réponse que le silence de l'évidence. Dans cet ouvrage elle confie au professeur Ari Gounongbé son intime perception de Léopold Sédar Senghor, d'Aimé Césaire, Frantz Fanon, Cheikh Anta Diop et Amadou Hamapté Ba.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 410
EAN13 9782336256818
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
La toile de soi - Culture colonisée et expressions d’identité. Paris, L’Harmattan, 1995
Dans la tempête du Joola. St-Louis (Sénégal), Xamal, 2003
Nous remercions l’UNESCO, Sans-Frontières, l’IFAN, Le Soleil et Antilles-Matin pour les photographies de la couverture
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.comdiffusion.harmattan@wanadoo.trharmattan1@wanadoo.fr
9782296045163
EAN : 9782296045163
Les grandes figures de la Négritude
Paroles privées

Ari Gounongbe
Lilyan Kesteloot
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Méthode GAHUNGU, Former les pnêtres en Afrique, 2007.
Mandiouf Mauro SIDIBE, La fin de Sékou Touré, échos sonores et radiophoniques, 2007.
Edmond BILOA, Le français des romanciers négro-africains. Appropriation, variationnisme, multilinguisme et normes, 2007.
Jean Yaovi DEGLI, Togo : à quand l’alternance politique ?, 2007.
Fabrice NGUIABAMA-MAKAYA (sous la dir.), Colonisation et colonisés au Gabon, 2007.
Josiane TANTCHOU, Épidémie et politique en Afrique, 2007.
Alsény René Gomez, Camp Boiro, Parler ou périr , 2007.
Paulin KIALO, Anthropologie de la forêt, 2007.
Bruno JAFFRE, Biographie de Thomas Sankara. La patrie ou la mort ..., nouvelle édition revue et augmentée, 2007.
Mbog BASSONG, Les fondements de l’état de droit en Afrique précoloniale, 2007.
Igniatiana SHONGEDZA, Les programmes du Commonwealth au Zimbabwe et en République sud africaine, 2007.
Fidèle MIALOUNDAMA (sous la dir.), Le koka ou Mfumbu (Gnétacéés), plainte alitnentaire d’Afrique Centrale, 2007.
Jean de la Croix KUDADA, Les préalables d’une démocratie ouverte en Afrique noire. Esquisse d’une philosophie économique , 2007.
Jacques CHATUÉ, Basile-Juléat Fouda, 2007.
Bernard LABA NZUZI, L’équation congolaise, 2007.
Ignatiana SHONGEDZA, Démographie scolaire en Afrique australe, 2007.
Olivier CLAIRAT, L’école de Diawar et l’éducation au Sénégal, 2007.
Mwamba TSHIBANGU, Congo-Kinshasa ou la dictature en série, 2007.
Honorine NGOU, Mariage et Violence dans la Société Traditionnelle Fang au Gabon, 2007.
Raymond Guisso DOGORE, La Côte d’Ivaire : construire le développement durable, 2007.
Andre-Bemard ERGO, L’héritage de la Congolie, 2007.
Á Siméon Fongang Ami qui me fait orphelin
Sommaire
Du même auteur Page de Copyright Page de titre Etudes Africaines - Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions Dedicace 1 2 3 4 - Amadou Hampâté Bâ 5 6 - Léopold Sédar Senghor 7 - Cheikh Anta Diop 8 - Frantz Fanon 9 - Aimé Césaire 10 L’HARMATTAN, ITALIA - Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino
1
Les arbres du Sud portent un fruit étrange . .. Un fruit bien étrange et amer 1

Ristourne garantie par une carte de fidélité. Les habitués des librairies connaissent cette pratique qui consiste à obtenir une réduction soi-disant substantielle sur le onzième livre acheté. C’est un retour, c’est à ce mot que me renvoie la ristourne. Retour en partie de ce qui a été investi, comme une récompense, une incitation à la fidélité. L’étudiant n’arrive à ce privilège que s’il bénéficie d’une bourse ou d’une allocation spéciale pour l’achat de livres qu’il lui faut dépenser avant une date donnée. Sans oublier de justifier l’achat ; tout autre achat qui sortirait du champ de sa recherche risquerait de ne pas être pris en compte et sera donc à ses frais. Alors pour ce onzième livre, j’ai décidé de sortir un peu des sciences humaines, de l’ethnopsychiatrie, de la psychologie interculturelle, de la sociologie, bref de mes domaines de prédilection.
Cette fois, j’ai choisi de prendre le temps ; le temps de choisir un ouvrage qui m’ouvrirait d’autres horizons ; un ouvrage qui me sortirait de ma vision étroite de la psychologie. J’ai donc pris le temps de fouiller, de farfouiller dans les rayons de cette librairie, celle de mon université. Je me suis baissé, accroupi, j’ai pris un tabouret, me suis assis, ai croisé les jambes pour regarder, parcourir, fureter encore et encore. Rien de bien alléchant suscitant spontanément la curiosité ou qui en éveillerait une refoulée. Mais j’étais obstiné. Je me suis dit que je ne sortirais pas de cette librairie sans un ouvrage nouveau, qui m’ouvrirait l’esprit différemment. Je descendis encore plus bas dans les rayons, jusqu’à ceux qui se trouvaient au ras du sol ; empoussiérés, négligés ; je me suis noirci de plus en plus les mains en cherchant à lire les titres d’ouvrages que le temps et la poussière avaient ternis. « Je peux vous aider ? » me demanda enfin une jeune libraire. « Vous cherchez quelque chose de précis ? » « Non pas vraiment... je regarde, je cherche un livre qui pourrait m’intéresser ; je peux prendre mon temps?» «Ouiiii, faites monsieur ». J’en dégageai encore et encore pour tomber sur un ouvrage que je crus jauni par le temps, mais qui était en fait jaune de sa couverture d’origine : Les écrivains noirs de langue française : naissance d’une littérature. L’auteur, une certaine Lilyan Kesteloot. À voir l’orthographe de ce prénom, elle ne doit pas être francophone, me suis-je dit. Tiens tiens ! Les écrivains noirs de langue française... bien sûr je savais qu’il en existait, mais du fond de mon ignorance, je ne savais pas qu’il en existait suffisamment pour mériter qu’on leur consacre tout un livre. À ces écrivains n’étaient associés pour moi que des coups de chicotte et de cravache, quand nos dictées d’écoliers ne reflétaient pas la précision orthographique de ses auteurs.
Les Africains ne lisent pas, se plaint-on souvent. Pourquoi voulez-vous qu’ils éveillent les minuscules traumatismes répétés infligés par un maître d’école suite à la dictée d’un extrait d’auteurs comme Olympe Bhêly Quenum, Camara Laye, Mongo Béti et d’autres encore ? Ne soyons pas masos tout de même ! Dans les écoles africaines de mon temps, ces auteurs n’ont jamais servi à rien d’autre, qu’à susciter stress, crispation et effroi. Et quand ce n’était pas en dictée, c’était en lecture : l’élève devait se farcir un livre entier... vous vous rendez compte ! Un livre entier souvent écrit en petits caractères, de Sembène Ousmane par exemple! Vous croyez qu’un élève n’a rien d’autre à faire que de s’adonner à cet exercice fastidieux ! Avec un enseignant qui ne connaît pas d’autres méthodes pédagogiques que de montrer à l’élève qu’il en sait plus que lui et ce, par des railleries et des moqueries quand l’erreur s’immisce dans l’apprentissage ! Et puis, pourquoi voulez-vous qu’on s’intéresse à des auteurs qui ne nous racontent que des choses de chez nous, des choses que nous savons mieux que quiconque, notre quotidien domestique et scolaire ? Franchement ! Et puis cela de manière linéaire, sans relief, sans passion, sans surprise... Même pas de quoi exciter la curiosité de la sexualité adolescente naissante. Trop pudiques ces écrivains, trop sérieux, trop préoccupés à bien écrire le français. Après tout on nous envoie à l’école pour nous ouvrir au monde, pas pour nous refermer sur nous-mêmes. Les écrivains noirs de langue française...
Ok ; ne soyons pas rancuniers. « Je vais prendre celui-ci », dis-je à la libraire... « Ah ! enfin ; » rétorqua-t-elle ; «vous en avez mis du temps... Vous l’avez trouvé où celui-là ? Tiens! Tiens... les écrivains noirs de langue française... ça doit être intéressant... » Je lui donne ma carte de fidélité, elle ristourne et la barre comme pour dire : consommé, et d’ajouter : « bonne lecture monsieur ». J’étais fier de ma trouvaille et surtout d’avoir pris le temps de chercher. J’avais du temps à perdre; j’avais eu le sentiment de l’avoir rentabilisé. « Bonne lecture monsieur ». Elle ne croyait pas si bien dire.
À peine sorti de cette librairie, celle des presses universitaires de Bruxelles (PUB), toujours située sur l’avenue Paul Héger à Bruxelles, marchant vers ma chambre de la cité universitaire, je feuillett

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