LES LARMES DE CRISTAL NIKA L AFRICAINE III
424 pages
Français

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LES LARMES DE CRISTAL NIKA L'AFRICAINE III , livre ebook

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Description

Des mercenaires ont mis le village de Mule à feu et à sang. Ils tuent au passage Kinia, la fille de Nika, mettant un terme au projet de celle-ci d'aller vivre avec son amant blanc, Manuel, à Kalangé, où la couleur métisse n'est pas appréciée et à peine tolérée ! Elle va devoir élever seule ses petites-filles, que seuls les Pygmées accepteront, mais dans cet enfer vert se réunissent également des cannibales...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 39
EAN13 9782296467729
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les larmes de cristal
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan

Dernières parutions

N°348, Hélène KAZIENDE, Les fers de l’absence, 2011.
N°347, Daniel MATOKOT, La curée des Mindjula. Les enfants de Papa, 2011.
N°346, Komlan MORGAH, Étranger chez soi, 2011.
N°345, Matondo KUBU TURE, Des trous dans le ciel, 2011.
N°344, Adolphe PAKOUA, La République suppliciée, 2011.
N°343, Jean René OVONO MENDAME, Les zombis de la capitale, 2011.
N°342, Jean René OVONO MENDAME, La légende d’Ebamba, 2011.
N°341, N’do CISSÉ, Les cure-dents de Tombouctou, 2011.
N°340, Fantah Touré, Des nouvelles du sud, 2011.
N°339, Harouna-Rachid LY, Les Contes de Demmbayal-L'Hyène et Bodiel-Le-Lièvre, 2010.
N°338, Honorine NGOU, Afép, l’étrangleur-séducteur, 2010.
N°337, Katia MOUNTHAULT, Le cri du fleuve, 2010.
N°336, Hilaire SIKOUNMO, Au poteau, 2010.
N°335, Léonard MESSI, Minta, 2010.
N°334, Lottin WEKAPE, Je ne sifflerai pas deux fois, 2010.
N°333, Aboubacar Eros SISSOKO, Suicide collectif. Roman, 2010.
N°332, Aristote KAVUNGU, Une petite saison au Congo, 2009.
N°331, François BINGONO BINGONO, Evu sorcier. Nouvelles, 2009.
N°330, Sa’ah François GUIMATSIA, Maghegha’a Temi ou le tourbillon sans fin, 2009.
N°329, Georges MAVOUBA-SOKATE, De la bouche de ma mère, 2009.
N°328, Sadjina NADJIADOUM Athanase, Djass, le destin unique, 2009.
N°327, Brice Patrick NGABELLET, Le totem du roi, 2009.
N°326, Myriam TADESSÉ, L’instant d’un regard, 2009.
N°325, Masegabio NZANZU, Le jour de l’éternel. Chants et méditations, 2009.
N°324, Marcel NOUAGO NJEUKAM, Poto-poto phénix, 2009.
N°323, Abdi Ismaïl ABDI, Vents et semelles de sang, 2009.
N°322, Marcel MANGWANDA, Le porte-parole du président, 2009.
N°321, Matondo KUBU Turé, Vous êtes bien de ce pays. Un conte fou, 2009.
N°320, Oumou Cathy BEYE, Dakar des insurgés, 2009.
N°319, Kolyang Dina TAÏWE, Wanré le ressuscité, 2008.
N°318, Auguy MAKEY, Gabao news. Nouvelles, 2008.
N°317, Aurore COSTA, Perles de verre et cauris brisés, 2008.
N°316, Ouaga-Ballé DANAÏ, Pour qui souffle le Moutouki, 2008.
N°315, Rachid HACHI, La couronne de Négus, 2008.
N°314 Daniel MENGARA, Le chant des chimpanzés, 2008.
N°313 Chehem WATTA, Amours nomades. Bruxelles, Brumes et Brouillards, 2008.
N°312 Gabriel DANZI, Le bal des vampires, 2008.
N°311, AHOMF, Les impostures, 2008.
N°310, Issiaka DIAKITE-KABA, Sisyphe… l’Africain, 2008.
N°309, S.-P. MOUSSOUNDA, L’Ombre des tropiques, 2008.
Aurore Costa


Les larmes de cristal
Nika l’Africaine III
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56112-0
EAN : 9782296561120

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
O femme :
Belle ou laide,
Grasse ou svelte,
Triste ou pétillante,
Noire ou Blanche,
Tes larmes sont de cristal.
Car en enfantant, en aimant,
En riant, en dansant,
En criant, et même en jouissant
Le fond de ton cœur
De ta tête, de ton âme
Dans ta chair, dans tes entrailles
Il n’y a que déchirure.
Par trop de blessure,
Par trop d’amertume,
De coups, de trahison
De combat pour survivre
Ta sueur et tes larmes
Sont devenues : aussi brillantes
Aussi limpides mais très douloureuses
Lorsqu’elles sortent des pores et des yeux.
PROLOGUE
Lorsque tonnent les fusils
L’Afrique tremble.
Lorsque claquent les fouets
L’Ébène se pare de vermeil.
De son tronc recouvert de mille entailles
Roulent des perles de cristal et des gouttes de rubis.
Flots de larmes ou flots de sang
Peu importe qu’ils tapissent le sol.
Ce sol d’Afrique au sable chaud
Aux arbres géants et aux hommes de couleur noire
N’intéresse que moi, puisque je suis noire.
Noire comme l’ébène, couleur de mes ancêtres.
Noire comme cette peur qui envahit les terres.
Noire comme ce ciel qui recouvre ma tête
Tant mon chagrin est lourd, mon deuil intense.
Plus d’enfants, plus de terre. Seul me reste :
Ce cœur gros qui saigne.

S’il y avait un moyen de changer le cours d’une existence, Nika aurait très certainement changé le sien. Malheureusement, bien qu’elle soit sorcière, bien qu’elle ait appris beaucoup de Malama, bien qu’elle connaisse la nature, elle n’avait pas trouvé de philtre ni de potion et encore moins d’incantation capable de changer sa destinée. Depuis l’arrivée de ces gens sans couleur à l’intérieur des terres, sa vie avait basculé dans le chaos et elle n’avait plus jamais cessé de courir, de pleurer, d’avoir faim. Elle passait des journées à réfléchir sur sa condition car elle était persuadée que ces gens, venus d’ailleurs, avaient une dent contre elle. « Mais pourquoi me pourchassent-ils ? Je ne les connais pourtant pas. Que me veulent-ils ? » Ces questions, elle n’avait de cesse de se les poser sans pour autant savoir d’où lui viendraient les réponses. Très certainement pas du ciel. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pu admirer le lever ni le coucher des astres. L’empyrée, elle ne la voyait qu’à travers l’épais feuillage qui lui servait de toiture. La forêt vierge, un endroit idéal pour échapper à d’éventuels poursuivants. Peu de gens entraient dans cet endroit de tous les dangers. Ils savaient qu’ils risquaient de ne plus en sortir. Seules les différentes tribus de Pygmées grouillaient sous cette végétation surabondante.
Ces Pygmées, comme partout, avaient un territoire qu’ils arpentaient depuis la nuit des temps. Aucun des différents groupes ne s’aventurait dans l’espace de son voisin, d’abord pour éviter de se perdre dans un territoire inconnu, ensuite et surtout pour éviter la guerre. Pacifistes, les Pygmées faisaient et font encore tout pour continuer de vivre en harmonie avec leurs voisins et aussi avec la nature. Ils savent que la vie est plus précieuse que toute autre chose. Que la paix est la condition sine qua non pour continuer de voir grandir ses enfants, dorloter ses petits-enfants et couler des jours paisibles sous ces arbres géants, imposants, étouffants, impressionnants, dangereux mais aussi protecteurs, nourriciers, thérapeutes, magiques. Dans ce lieu hostile, Nika et les petites avaient fini par élire domicile. Que s’était-il passé pour que cette grand-mère et ses petites-filles boudent les villages, la tribu, la communauté humaine ?
PREMIÈRE PARTIE RÉTROSPECTIVE
CHAPITRE 1


UN SOLEIL COULEUR DU SANG


Nika, après avoir attaché la petite Manola sur son dos et posé son panier en équilibre sur sa tête, était sortie de sa case. A cette heure du jour, bon nombre de villageois dormaient encore. Ceux qui, comme elle, avaient choisi de quitter leur natte, se dépêchaient de gagner leur lieu d’occupation. Tous ces lève-tôt, comme Nika, d’ailleurs, avaient constaté qu’à l’horizon les rayons du soleil, derrière les collines, avaient une lueur étrange. Celle des mauvais jours. « Hé, ce ciel ne me dit rien que vaille !» avait pensé Nika. Cependant, malgré son appréhension, elle avait continué d’avancer dans ce petit labyrinthe qu’étaient les ruelles de Mulé. Comme ses congénères, elle n’avait pas tenu compte de l’avertissement du ciel. Tous avaient ignoré l’enseignement des ancêtres qui disait : « Un soleil qui se noie dans le sang à son réveil nappera le sol de ce sang à son coucher. » Ce mauvais présage signifiant affrontement violent ne fit changer en rien la décision des matinaux. Ils vaquèrent à leurs occupations sans alerter les autres. Même Nika l’avisée, la guérisseuse, n’avait pas daigné déranger son époux. Comme les autres, elle s’était dirigée vers les collines, abandonnant à leur sommeil les sorciers habilités à lire les oracles et à décider s’il fallait, oui ou non, quitter le village et disparaître dans les bois pour un ou plusieurs jours. Cette négligence, inhabituelle pour des sorciers confirmés, signifiait-elle que les mauvais présages devaient inexorablement se produire ? Tr

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