Les Larmes de Satan - Tome 3
222 pages
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Les Larmes de Satan - Tome 3 , livre ebook

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Description


Aux portes de l’enfer (juillet 1942 - décembre 1944)


Traqué par la Gestapo, Antoine fuit Paris et se réfugie auprès du groupe de Gustave Jandart, Honneur du Loiret. Il en devient vite le lieutenant et s’installe dans la ferme abandonnée où transitent les candidats au passage de la ligne de démarcation. Cependant, les arrivées massives de Juifs, internés dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, l’interpellent. Le jeune résistant mène alors une enquête qui le conduira aux portes de l’enfer...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 août 2018
Nombre de lectures 25
EAN13 9782374536026
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Abandonné à la naissance, Antoine Boulan fuit l’orphelinat et tente de survivre en restant sur le droit chemin pour tenir une promesse. Rattrapé par l’époque, il sombre dans les cambriolages et se voit condamné au bagne par erreur. Quand la guerre éclate, il revient en France pour prendre les armes et traversera le conflit en courant désespérément après son pardon. Du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni aux plages de Dunkerque, à Paris puis dans le Loiret et enfin à Auschwitz Birkenau en Pologne, vous allez suivre pas-à-pas le destin d’un orphelin à qui la vie n’a fait aucun cadeau et qui deviendra, malgré lui, un héros de guerre.

Tome 3 - Aux portes de l’enfer (juillet 1942 - décembre 1944)
Traqué par la Gestapo, Antoine fuit Paris et se réfugie auprès du groupe de Gustave Jandart, Honneur du Loiret. Il en devient vite le lieutenant et s’installe dans la ferme abandonnée où transitent les candidats au passage de la ligne de démarcation. Cependant, les arrivées massives de Juifs, internés dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, l’interpellent. Le jeune résistant mène alors une enquête qui le conduira aux portes de l’enfer…




Gilles Milo-Vacéri a une vie bien remplie. Après des études de droit, il vit pendant quelques années de multiples aventures au sein de l’armée puis entame une série de voyages sur plusieurs continents afin de découvrir d’autres cultures. C’est un auteur protéiforme, explorant sans cesse de nouveaux territoires. Le polar ou le thriller, le roman d’aventures inscrit dans l’Histoire ancienne ou plus contemporaine, les récits teintés de fantastique, se sont imposés à lui en libérant complètement sa plume de toutes contraintes et révélant un imaginaire sans limites. Au-delà d’une trame souvent véridique, le suspense et les intrigues s’imposent dans ses romans, apportant une griffe particulière à ses publications. Un pied dans la réalité, l’autre dans un univers étrange où tout peut devenir possible, Gilles Milo-Vacéri surprend ses lecteurs avec des textes au réalisme angoissant. Il aime conserver un lien étroit et permanent avec son lectorat, lors de rencontres dédicaces ou grâce à sa présence sur les réseaux sociaux et son blog officiel qu’il anime très activement.

Blog officiel - Facebook - Twitter
LES LARMES DE SATAN
Tome 3 AUX PORTES DE L'ENFER
Gilles MILO-VACÉRI
LES ÉDITIONS DU 38
Quand ils sont venus chercher…

Ils sont d’abord venus chercher les communistes, et je n’ai rien dit
Parce que je n’étais pas communiste
Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n’ai rien dit
Parce que je n’étais pas syndicaliste
Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai rien dit
Parce que je n’étais pas Juif
Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait plus personne pour entendre ma voix.

Pasteur Martin Niemöller
(1892-1984)

Martin Niemöller est un pasteur allemand anticommuniste qui a d’abord soutenu l’accession au pouvoir du NSPAD. Quand Hitler s’attaque à la religion, il entre en résistance en formant un groupe de religieux anti-nazis. Il est arrêté en 1937, déporté d’abord au camp de Sachsenhausen, puis transféré à Dachau, où il sera libéré en 1945. Après la guerre, il devient un militant de la paix et de la repentance.

*

Témoignage de Denise Vernay

Des horreurs de la déportation, il a été beaucoup parlé, écrit, et montré, tout en affirmant avec raison qu’elles sont indescriptibles. La douleur, le froid, la faim, la soif, le manque de sommeil, l’insurmontable misère que l’on surmonte, le corps, sauf séquelles graves, les oublie dans un espace inconscient.
Restent les images à jamais.
Celles des milliers de femmes alignées par dix, debout dans le froid ou la chaleur, plantées pendant des heures attendant la sirène de fin d’appel, images des corps de plus en plus décharnés de nos compagnes, des mortes inconnues, image d’un visage absent de regard, image des châlits superposés à étages avec les plus jeunes en haut, et les moins mobiles, plus âgées, en bas, partageant à deux ou trois selon les époques une paillasse de 70 cm de large. Restent les visages, les silhouettes de celles qui ne sont pas rentrées. Elles n’ont pas vieilli avec nous. Restent aussi les images du ciel immense par-delà nos interminables appels.
Une solidarité relative, mais bien réelle, permit, la chance aidant, la survie de chacune. On soutenait sa mère, sa sœur, son amie proche, puis moins proche, on partageait le peu qu’on avait, même ses forces, mais avec toutes et dans ce cas c’était peu efficace.
Reste pour moi, qui ne peux le pardonner, tous ces choix imposés et impossibles : mon esprit et deux bras seulement pour aider un grand nombre croissant de camarades épuisées : laquelle remplacer pour la corvée des lourds bidons de soi-disant « café » du matin, à qui donner un sucre, un cachet d’aspirine, don d’un prisonnier de guerre croisé à l’occasion d’un travail extérieur au camp, et rapporté aux risques de 20 coups de bâton ou pire ? Je remets intégralement le tout à un collectif. Aurais-je fait de même si j’avais eu une ma mère ou une sœur auprès de moi ?
Je ne souhaite à personne de se trouver face à de telles alternatives.

23 août 1946
Denise Vernay, née Jacob
(1924-2013)
Commandeur de la Légion d’honneur.
Croix de guerre 1939-1945 avec palmes.
Médaille de la Résistance avec rosette.
Grand croix de l’ordre national du Mérite.

Denise Jacob , épouse Vernay, était la sœur de Simone Veil. Elle entre dans la clandestinité à 19 ans comme agent de liaison et verra toute sa famille être déportée à Auschwitz Birkenau. Cette grande résistante française a été arrêtée, torturée par la Gestapo, déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen, où elle a failli périr exterminée avant d’être sauvée in extremis par la Croix Rouge.
Chapitre I
20 juillet 1942
Loiret - Sainte-Madeleine - Ferme des Jandart

Depuis son arrivée dans la région, Antoine Boulan avait rejoint le groupe de Gustave Jandart qui s’appelait maintenant Honneur du Loiret, dûment enregistré auprès des Forces Françaises Libres comme un réseau actif de résistance. Il n’avait pas été trop dépaysé et fort bien accueilli, d’autant plus qu’il connaissait quelques membres du réseau et qu’il avait retrouvé avec grand plaisir le jeune Thomas.
Le combat n’avait pas vraiment repris pour lui, car toutes les forces allemandes l’avaient désigné comme ennemi public numéro un et le traquaient partout en Zone Occupée. Ils avaient même doublé la récompense sur sa tête afin qu’il ne puisse échapper à un sort scellé depuis longtemps déjà. Le tribunal militaire de la Wehrmacht l’avait condamné à plusieurs reprises et il ne se faisait pas d’illusions. S’ils l’attrapaient, il se retrouverait directement au siège de la Gestapo pour y subir un interrogatoire qui ne lui laisserait aucune chance.
Le premier point qu’Antoine avait évoqué avec son nouveau chef était celui de son fils, Robert Jandart, l’un des complices du meurtre d’Arlette. Gustave avait fait preuve de franchise en reconnaissant qu’il n’avait pas eu le courage de régler le problème. Le résistant parisien ne l’avait guère blâmé, ni fait le moindre reproche. Il savait maintenant la douleur et l’odieuse souffrance que pouvait représenter la perte d’un enfant. Les choses en restèrent là et c’était un sujet qu’ils évoquaient rarement ensemble.
Contraint de rester à l’abri dans la cachette servant habituellement aux fugitifs passant en Zone Libre, Antoine avait mis à profit ses longues journées en s’y installant définitivement et en apportant de sérieux aménagements. Grâce à quelques bonnes volontés, il avait installé son bureau sous la vieille ferme, en prolongeant et en agrandissant le souterrain déjà creusé par Gustave et ses hommes. Il bénéficiait maintenant d’une pièce équipée pour la radio, d’une couchette et d’une annexe servant de stockage pour les armes et munitions. Sa plus belle victoire avait été l’apport de l’électricité grâce au courage d’un maquisard, électricien de métier, qui avait posé une dérivation discrète sur une ligne électrique aérienne.
Son chef l’avait traité de fou et affirmé que cela ne marcherait jamais. Antoine avait souri en vieil habitué de ce genre de commentaire qui accueillait généralement toutes ses idées. Deux semaines plus tard, le bureau comme tout le souterrain bénéficiait de la lumière et l’alimentation de la radio n’était plus un souci. Concernant celle-ci, il avait dû régler un autre problème de taille sur lequel il avait buté un bon moment.
La réception et l’émission radiophoniques étaient nulles sous terre et ne souhaitant pas attirer l’attention des Allemands sur les ruines de la ferme, il avait longuement réfléchi sur l’installation d’une antenne. Généralement, les résistants bénéficiaient d’un système mobile qu’ils devaient installer puis démonter, une fois les messages reçus ou émis. Antoine était têtu et souhaitait adopter un montage fixe avec une antenne suffisamment longue. À force d’en parler et d’imaginer des solutions parfois farfelues avec son camarade électricien, ils avaient fini par trouver une solution qui alliait audace et innovation technologique. Profitant du tunnel déjà creusé, Boulan avait tiré une ligne jusqu’à la forêt où il avait pu ériger un mât de quinze mètres de haut, habilement dissimulé le long d’un tronc. Son ami avait ajouté un amplificateur de signal pour absorber la déperdition due à la distance.
Le résultat avait dépassé leurs espérances et son poste émettait vers Londres ou recevait les messages, en passant outre les systèmes de brouillage ennemis, insuffisants à couvrir la force de son signal. Malheureusement, la contrepartie existait et en raison de sa puissance, Antoine ne pouvait jamais émettre plus de soixante secondes d’affilée sous peine d’être repéré par les camions de goniométrie. Ces véhicules permettaient à la Wehrmacht et surtout à la Gestapo de repérer les postes clandestins par simple triangulation. Leur fonctionnement efficace avait déjà per

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