Les racines au bout de la branche
197 pages
Français

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Les racines au bout de la branche , livre ebook

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197 pages
Français

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Description

Ce roman est l'histoire d'une expérience vécue par quatre jeunes artistes entre 1984 et 1988, époque où la société calédonienne, multiraciale, voyait ses valeurs de base remises en question. Apana, musicien et sculpteur, Européen dont les racines sont indiennes, rassemble ses amis, dont un Vietnamien et deux Kanaks, pour réaliser une construction dans un lieu isolé. La confrontation, le mélange et l'union de mentalités d'origine ethniques variées leur permettront de décrypter les causes du conflit qui agite leur île.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2010
Nombre de lectures 221
EAN13 9782296706842
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES RACINES AU BOUT DE LA BRANCHE

WEEN CIPUJA RI GUN
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12802-6
EAN : 9782296128026

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
APANA


LES RACINES AU BOUT DE LA BRANCHE

WEEN CIPUJA RI GUN


Roman


Préface de Fote Trolue
-Lettres du Pacifique-

Collection dirigée par Hélène Colombani
(Contact : helsav@mls.nc )

Conservateur en chef des bibliothèques (AENSB Paris),
Chargée de mission pour le Livre et la lecture en Nouvelle-Calédonie,
Déléguée de la Société des Poètes Français, sociétaire de la SGDL.

Cette collection a pour objet de publier ou rééditer des textes (romans, essais, théâtre ou poésie), d’auteurs contemporains ou classiques du Pacifique Sud, ainsi que des études sur les littératures modernes, les traditions orales océaniennes (mythologies, contes et chants) ou les Sciences humaines.

Déjà parus dans la collection

Hélène SAVOIE, Les Terres de la demi-lune. Nouvelles , 2005.
Dany DALMAYRAC, L’Île monde. Nouvelles , 2005.
L E C ERCLE DES A UTEURS DU PACIFIQUE Du Rocher à la voile. Recueil de récits et nouvelles de 14 auteurs du CAP, 2006.
Christian NAVIS, Mystérieuses Civilisations du pacifique , 2005.
Eurasie-Pacifique, les archéologies interdites, essai, 2009.
Dominique CADILHAC, Les Montagnes du Pacifique , roman, préface Hélène Colombani, 2006.
Karin SPEEDY, Colons, créoles et coolies. L’immigration réunionnaise en Nouvelle-Calédonie. Préface Dr Bernard Brou, 2007.
Alain JAY, Quel ennui ! Essai littéraire, préf. V. Beucler 2007.
Gilbert THONG, Show Pacifique. Préf. Marie Claude Tjibaou, 2007.
Nathalie MRGUDOVIC, La France dans le Pacifique Sud. Les enjeux de la puissance , préface de Michel Rocard, 2008.
Isabelle AUGUSTE, L’administration des affaires aborigènes en Australie depuis 1972 , Université Canberra ANU/Réunion, 2008.
Camille COLDREY, Segalen, l’irruption de la langue Tahitienne dans les Immémoriaux , essai littéraire, 2008.
J. DELATIERE, Negropo rive gauche , le roman des colons du café , préface H. Colombani, 2008.
Hélène SAVOIE, Half moon lands, (Nouvelles) édition bilingue traduite en anglais et présentée par le Dr Karen Speedy, (Université Australie), préface du Pr. René Bourgeois, 2009.
Pr John DUNMORE, L’épopée tragique : le Voyage de Surville, (traduit de l’anglais, NZ.) best book prize. 2009.
(voir la suite en fin de volume)
Préface
Cher Apana,

Vous et les vôtres faites l’objet de ma prière, car chaque jour que Dieu fait est pour moi une occasion de prier pour notre magnifique pays. Je demande au Seigneur que certains ne jouent pas notre pays dans une partie de poker, mais que la Sagesse et la Bonté prennent le dessus, car en Nouvelle-Calédonie il y a aussi des femmes et des hommes de bonne volonté.
Cher Apana, quoiqu’étant fort occupé dans les préparatifs du départ, j’ai lu votre ouvrage avec délices. Je vous en félicite déjà pour la somme de travail que cela représente. Merci aussi pour le message d’espoir qu’il contient et merci d’oser dire les choses de cette manière-là. Votre livre, son contenu peut très bien servir de « sujet » pour peindre un magnifique tableau que j’intitulerai volontiers « La Calédonie de mes rêves » . Hélas, je ne suis point peintre mais seulement un rêveur!… Mais heureux de l’être, car à la lecture de votre ouvrage je me suis senti moins seul.
Alors me vient à l’esprit la parole d’un homme pour qui j’ai un immense respect, Monseigneur Elder Camara, Evêque de Recife au Brésil, et défenseur des pauvres et des opprimés. S’agissant du rêve, il dit ceci : « Quand je rêve seul, ce n’est qu’un rêve, mais dès que nous rêvons ensemble, le même rêve, c’est le début de la réalité » .
« Les racines au bout de la branche » , c’est une vérité que chacun de nous en Nouvelle-Calédonie devra intégrer dans son intégralité, c’est-à-dire, avec son poids de scories. De quelque groupe ethnique que nous soyons, admettons une fois pour toutes que nous avons des préjugés les uns vis-à-vis des autres, quel que soit notre héritage culturel. Nous avons besoin de redire haut et fort ces préjugés, car c’est en nous entendant nous-même les formuler avec nos propres mots que nous réaliserons une autre vérité qui n’est des moindres, à savoir : « je vois bien tes défauts, car ils me sont tellement familiers. »
Apana, vous êtes jeune et vous avez eu le courage d’écrire cet ouvrage. Vous avez par là rappelé à ceux qui liront, le vieil adage « La Sagesse n’attend pas la somme des années. »
Je crois notre Calédonie habitée de femmes et d’hommes comme vous, merci de leur dire qu’ils ont encore une chance d’œuvrer ensemble pour que sorte de notre belle terre la Case qui nous rappelle tellement le sein maternel d’où jaillit la Vie.
Cher Apana, la lecture trop rapide, hélas, de votre ouvrage a suscité en moi cette définition du rêve que je vous propose en guise de Coutume de remerciement pour « Les racines au bout de la branche ».

Le Rêve
L’espace entre la Pensée et le Cœur. Lien entre l’Etre et l’Intime.
L’équilibre de la goutte de rosée sur la Nouvelle feuille de taro.
Moment entre le pieu qui blesse la terre
Et la senteur du Bougna derrière la
Dernière feuille qu’on ouvre.
Dernier scintillement de l’étoile avant
Le chant de l’oiseau.
C’est la première vague de la marée.
C’est le nœud que fait la vague
Avant d’embrasser le rivage
C’est le mulet dans l’eau claire d’une baie
Qui montre l’argent de son corps au soleil.
C’est ce qui fait qu’un regard devient sourire.
Le sourire qui précède la Parole de Paix.
C’est enfin l’eau du Ciel ruisselant sur
« Les racines au bout de la branche »
Les tirant vers la terre pour que surgisse
Un arbre, le banian sous lequel viendra
S’ébattre une jeunesse bigarrée aux couleurs
De l’arc-en-ciel et laisser libre cours
A son REVE d’une belle terre
CALEDONIENNEMENT NOUVELLE.
Oléti !
Père APIKAOUA Rock.

Le 12 février 1996 à Saint Ferdinand des Ternes Paris
Préface
Après avoir religieusement étendu le morceau de tissu multicolore sur le bureau et déposé sur cette natte d’étoffe l’esprit du feu (tabac-allumette) et l’esprit de la sueur (billet de banque), il se racla la gorge pour une énonciation claire des mots et commença le discours, qui, traditionnellement, accompagne le geste coutumier.
« Je m’appelle APANA, modeste branche de l’arbre généalogique calédonien, issu de plusieurs greffons d’origines culturelles différentes et variées. Vous voudrez bien m’excuser de prendre sur votre temps que je sais précieux et chargé, mais je voudrais vous inviter à un petit voyage au cœur de notre pays. Voici mon geste coutumier ! de respect, de reconnaissance et d’humilité, et voici cet ouvrage-guide qui vous aidera à trouver le bon chemin » .
Au terme de mes remerciements, il se leva et sortit du bureau aussi silencieusement qu’il était rentré.
J’ai ouvert l’ouvrage-guide et les racines APANA se mêlèrent bientôt à celles TCHAS, TAWEN, MASTA, FELIX …, aux miennes et entrelacées en une seule et solide racine, elles me conduisirent au cœur de la Terre Calédonienne d’où s’exhalent mille parfums :
le parfum de la Coutume, qui embaume la maison où s’échangent paroles et gestes, précédant la construction de la grande case, celle en tôle où la grand-mère prépare sa décoction de plante pour chasser les « diables » de la nuit, l’anse paisible où bientôt sera érigée cette case de la nouvelle alliance …
le parfum de la Peur qui empeste la véranda de MASTA, oublié de l’Histoire, qui puise ses dernières forces dans le whisky pour avoir le courage de sortir son « douze » et faire feu sur les fantômes de son imagination…
le parfum des identités é

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