Les Triomphes
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Les Triomphes , livre ebook

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Description



La Renaissance flamboie ! C’est l’époque des grands triomphes transposés sur les tentures : les châteaux, les grandes chasses, les invitations à la Cour, les voyages, toutes les scènes qui représentent la grandeur du roi de France. Les tableaux des peintres n’offrent plus les mêmes visages. Attitudes, gestuelles et postures ne sont plus celles du lointain Moyen-Âge. Les portraits des vierges, des sibylles, des muses, courtisanes et dames de Cour évoluent avec charme, sensualité et grâce. Alix s’en inspire. Tout y contribue, les toiles des grands maîtres, la conception des sculptures, la structure des tissages.



Les arts, la mode, la musique, les plaisirs, les lectures s’ouvrent sur un autre monde. Alix et ses filles sont invitées à suivre la Cour du roi François 1er qui se propulse à travers la France. Sur les routes, c’est un interminable déploiement de splendeurs : mobilier, vaisselle d’or, habits d’apparats, tableaux de maître, bibliothèques et, bien sûr, les inséparables tapisseries royales.



Les ateliers de dame Alix sont prospères. Rien ne la décourage. L’enthousiasme la guide et la porte au plus haut de ce qu’elle sait faire.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 16
EAN13 9782374535951
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
La Renaissance flamboie ! C’est l’époque des grands triomphes transposés sur les tentures : les châteaux, les grandes chasses, les invitations à la Cour, les voyages, toutes les scènes qui représentent la grandeur du roi de France. Les tableaux des peintres n’offrent plus les mêmes visages. Attitudes, gestuelles et postures ne sont plus celles du lointain Moyen-Âge. Les portraits des vierges, des sibylles, des muses, courtisanes et dames de Cour évoluent avec charme, sensualité et grâce. Alix s’en inspire. Tout y contribue, les toiles des grands maîtres, la conception des sculptures, la structure des tissages.
Les arts, la mode, la musique, les plaisirs, les lectures s’ouvrent sur un autre monde. Alix et ses filles sont invitées à suivre la Cour du roi François 1er qui se propulse à travers la France. Sur les routes, c’est un interminable déploiement de splendeurs : mobilier, vaisselle d’or, habits d’apparats, tableaux de maître, bibliothèques et, bien sûr, les inséparables tapisseries royales.
Les ateliers de dame Alix sont prospères. Rien ne la décourage. L’enthousiasme la guide et la porte au plus haut de ce qu’elle sait faire.

Les Ateliers de Dame Alix
Les Ateliers de Dame Alix font revivre ces femmes dont François 1er n’a pu se passer ! Louise d’Angoulême, Marguerite de Navarre, Claude de France, Françoise de Chateaubriand, Anne d’Étampes, Éléonore d’Autriche, Diane de Poitiers et même la lissière Dame Alix et ses filles…

Tome 1, Les broderies de la cour
Tome 2, Les Vierges du Vatican
Tome 3, Les rencontres de Rome
Tome 4, Le temps des galanteries
Tome 5, Echec et Gloire






Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre. Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans. Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne GODARD
Les Ateliers de Dame Alix
Tome 6 Les Triomphes
Les Éditions du 38
Quand on excelle dans son art, et qu'on lui donne toute la perfection dont il est capable, on s'égale à ce qu'il y a de plus noble et de plus relevé. La véritable grandeur est libre, douce, familière, populaire ; elle se laisse toucher et manier, elle ne perd rien à être vue de près ; plus on la connaît, plus on l'admire. Elle se courbe par bonté vers ses inférieurs et revient sans effort dans son naturel ; elle s'abandonne quelquefois, se néglige, relâche ses avantages toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine, mais avec dignité. On l'approche avec retenue. Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance. (extrait des Caractères de la Bruyère)
I
Alix et Properzia tenaient tête à l’aubergiste qui, rouge comme une écrevisse, s’écrasait derrière le comptoir de la salle d’auberge. Son ventre aussi rond qu’un ballon s’encastrait dans le rebord où s’alignaient les chopes en étain.
— Il y a deux solutions, claironna Properzia. Deux ! Pas une de plus.
Alix l’interrompit en dressant le pouce d’une façon menaçante.
— La première est de témoigner contre votre client Frescobaldi Hieronymus.
— C’est impossible !
Ignorant avec dédain la réplique du tavernier, Properzia reprit en dressant à son tour son pouce et son index :
— La seconde est de ne point témoigner.
— Dans ce cas, déclara Alix, le roi François 1er sera tenu au courant de votre complicité pour le viol de ma fille et votre auberge sera vendue à quelqu’un d’autre. Quant à vous, tavernier, vous pourrirez dans l’une des geôles parisiennes et les rats mangeront vos restes.
— Le roi François aime trop l’amour courtois pour badiner sur ce sujet, coupa Properzia d’un ton sec.
Alix s’était plantée devant lui, l’œil noir et les lèvres barrant agressivement son visage.
— Choisissez.
L’homme épongea son front avec un linge qu’il saisit sur le rebord du comptoir. Il le passa à maintes reprises tout en réfléchissant à ce qu’il devait dire.
— Si je témoigne pour vous, qu’adviendra-t-il de moi ? ânonna-t-il.
— Rien. Vous continuerez à tenir cette auberge et je conseillerai même au roi qu’il vienne se restaurer à votre table.
— Et le sire Hieronymus !
— Ne craignez rien, c’est lui qui pourrira dans son cachot.
Sans plus attendre, Alix lui tendit un parchemin vierge et une plume d’oie tandis que Properzia lui avançait le petit encrier.
— Allons, écrivez.
L’aubergiste les regarda ahuri. Ses yeux roulaient comme des billes et son menton s’affaissait lamentablement dans un pli mou et affolé. Comment pouvait-il se douter que la fille dont on parlait était la filleule du roi de France ?
— Je… je ne vais pas savoir, ânonna-t-il de nouveau.
— Vous savez compter, vous devez savoir écrire.
— Rien… rien qu’un peu !
Sans plus écouter, Alix lui remit la plume entre les doigts et commença à dicter : « Je soussigné, le sire Fromentin, tenancier de l’auberge La Botte d’Espinards, jure avoir assisté…
— Eh bien, s’impatienta Alix, j’ai dit « assisté ».
— Assisté ! C’est un mot que je ne sais pas écrire.
Properzia se précipita vers le gros homme dont la pâleur tout à coup avait remplacé la couleur cramoisie et lui saisit la main qu’elle enferma sous la sienne.
— Allons, laissez-vous guider. Nous allons écrire ensemble. À présent, dicte-nous Alix.
La lissière posa ses yeux sur l’homme et reprit :
— « tenancier de l’auberge La Botte d’Espinards, jure avoir assisté au souper du sire Frescobaldi Hieronymus, mon client, en compagnie de la demoiselle Mathilde de Cassex qui rejoignait les routes italiennes à la rencontre de son père… »
Elle s’arrêta et réfléchit. Oui ! Pour Mathilde, c’était bien d’une rencontre qu’il s’agissait puisqu’elle voulait découvrir ce père qu’elle n’avait pas connu. Aucun autre terme ne pouvait remplacer celui-là. Elle poursuivit : « Ce triste sire lui ayant fait boire des hypocras jusqu’à ce qu’elle soit inconsciente… »
— Je lui ai suggéré de ne plus faire boire la petite, se lamenta l’aubergiste. Il m’a ri au nez et…
— Et ?
— Il m’a jeté une bourse pleine en m’ordonnant de me taire et de lui obéir.
Alix soupira. Cet homme devait dire la vérité, sa mine contrite le prouvait. Mais, ciel ! Pourquoi n’avait-il pas osé crier sa colère, son dégoût, et refuser la bourse de son client ? Dédaigner une bourse pleine ! Qui l’aurait fait ? Eh bien, elle le ruinerait. Elle s’attarda quelques instants sur cette dernière idée, jeta un coup d’œil à Properzia qui guidait toujours la main de l’aubergiste et, de nouveau, continua : « Il l’a fait boire jusqu’à ce qu’elle soit inconsciente et l’a emportée ensuite dans sa chambre où il s’est enfermé. » Alix s’arrêta.
— Signez à présent, fit Properzia en lui lâchant la main.
— Non, ce n’est pas tout ! s’écria Alix. Attendez-moi là.
Elle revint quelques instants plus tard en traînant derrière elle un grand garçon efflanqué qu’elle tirait par le bras. Récalcitrant et gesticulant tout d’abord, il s’était laissé faire les yeux emplis d’effroi, la bouche entrouverte, car Alix avait parlé de la filleule du roi de France. Puis, elle l’avait définitivement convaincu en le menaçant, lui aussi, de croupir en prison s’il refusait de faire ce qu’elle lui demandait.
— C’est le garçon d’écurie qui s’est occupé du cheval de ma fille. Je veux qu’on le mentionne dans cette preuve écrite. Reprends sa main, Properzia.
Puis Alix acheva par ces mots : « Dans la nuit, la demoiselle de Cassex qui avait réussi à se sauver a réclamé son cheval à Antonin, mon garçon d’écurie. En partant, elle a crié sa haine contre cet homme démoniaque qui avait sauvagement abusé d’elle. »
— C’est bien, mon garçon, fit Alix en le libérant. Si cette affaire trouve une heureuse issue, tu seras récompensé. En attendant, tiens ! Prends ces quelques piécettes.
 
C’est à Avignon qu’Alix et son amie Properzia se quittèrent. Elles passèrent leur dernière nuit ensemble dans une merveilleuse harmonie, parlant comme à leur habitude des grandes idées qui surgissaient en elles et les emportaient au-delà de leurs créations. Grâce à sa compagne, Alix savait à présent comment aborder les couleurs et les formes de la Renaissance, comment imposer ses personnages sur les vastes espaces que lui offraient les supports de ses hautes-lisses. Oui ! Elle réaliserait de belles et immenses tapisseries pour le plaisir d’une cour royale sans cesse à la recherche de splendeurs. Properzia lui avait enseigné un autre art, celui de la dimension, du geste ample et généreux, de l’expression dans le regard, du mouvement dans l’attitude. Elle lui avait tout appris de la musculature masculine qu’elle ne connaissait pas, la force d’une cuisse, la puissance d’une épaule ou la grâce d’une main virile se tendant vers l’amour. Elle savait traduire un œil en colère sous l’arcade sombre d’un sourcil en accent circonflexe, le courroux d’un visage crispé avec les veines sortant d’un cou dénudé, le désir d’un sourire ambigu et la narine masculine qui respire le délicat parfum d’une femme

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