Les turpitudes d une vie
131 pages
Français

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Les turpitudes d'une vie , livre ebook

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Description

Partie I. Kalidiata
Il n'était pas ce démon que décrivait sa mère. Certes, aux yeux de tous, il était cet incestueux auteur de la grossesse de sa mère. Cela lui coûta la prison. Et pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il était lui-même aussi victime, comme le fait découvrir le roman.
Partie II. Mbourg-Mbé
Le deuxième récit, Mbourg-Mbé, retrace la vie d'un jeune homme qui ne connaissait pas la peur. Et, un jour, il l'éprouva !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296700802
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES TURPITUDES D'UNE VIE
BULA BULA ISOKUMA M.
 
 
LES TURPITUDES D'UNE VIE
 
 
VOLUME I. Kalidiata
VOLUME II. Mbour-Mbé
 
 
Roman
 
 
 
L'HARMATTAN RDC
 
 
 
© L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-12046-4
EAN : 9782296120464
 
A mon épouse Lobota Ibatiem (Nelly) et à mes enfants Bula-Bula Kerène,
Bula-Bula Raymond et Bula-Bula Ketsia, ce livre vous est dédié.
 
Remerciements
 
 
Au professeur André Yoka Lye Modiba et Boyimisa Papy George pour des conseils et suggestions donnés.
 
Volume I. KALIDIATA
 
 
Tiré d'une histoire réelle
 
Chapitre 1
 
Mamou ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle ferma la porte de sa chambre et se déshabilla complètement. Avec insistance, elle regarda ses seins avant de toucher de ses deux mains son ventre : tout plaidait en faveur d'une grossesse.
- Comment puis-je l'avoir ? Se demandait-elle.
Elle était veuve. Son mari, un certain Kutu, était mort, il y a deux ans environ. Depuis lors, elle n'a plus connu d'homme. Comment pouvait-elle se retrouver enceinte ? Elle qui était la présidente des Femmes Seules avec Christ » dans sa paroisse. Durant trois mois, Mamou s'enfermait dans sa chambre, s'observant, refusant de croire à l'évidence. Comme elle ne pouvait pas y croire, elle s'agenouillait pour demander à Dieu de lui révéler ce mystère. Cette révélation, elle l'attendait dans un rêve, une vision... Mais chaque jour qui passait remettait cet espoir au lendemain.
- Faut-il consulter un médecin ?
Elle ne voyait pas ce que le médecin pouvait lui dire, sinon qu'elle était enceinte. Cela, elle le savait déjà, elle s'en convainquait de plus en plus. Il fallait peut-être se tourner vers l'Eglise. Pouvait-il s'agir d'un miracle ? Mais rien non plus ne l'assurait que les gens de l'Eglise lui rendraient un quelconque service. Bien au contraire, Ils risqueraient de spéculer sur sa grossesse, et en définitive, elle en sortirait ridicule. Face au doute, Mamou choisit de se résigner. Elle savait que Dieu finirait par lui parler.
Au quatrième mois de sa grossesse, elle trouva enfin la réponse à ce qu'elle considérait comme un mystère. Un mystère que couvait sa tasse de café. Ce fut un vendredi du mois d'avril. Dès le matin, le ciel donna le ton ; l'atmosphère fut des plus moroses, le ciel lourd. Tout laissait croire à l'imminence de la pluie. La vétusté des écoles de la ville avec des toitures arrosoirs, des salles de classes sans fenêtres... poussèrent les parents à retenir les enfants à la maison.
Les commerçants de différents marchés de la ville, et ici les marchés se rencontraient au coin des rues, voire au devant de chaque parcelle, ne prirent pas le risque d'exposer leurs marchandises.
Les véhicules furent aussi rares, les fortes pluies ayant coutume de transformer les routes en petits lacs, l'imminence de la pluie découragea plus d'un chauffeur. Par conséquent, les quelques personnes consciencieuses qui voulaient bien aller au travail se virent obligées de rebrousser chemin. Finalement, bien que la pluie ne tomba pas, la journée s'assimila fort à une ville -morte.
Le matin, alors que la pluie s'annonçait, menaçante, Mamou, voulant prendre son bain, glissa sur le pavé de la salle de bain et tomba, heureusement sans casse.
Le soir, avant de se coucher, elle resta quelques instants au salon ; elle avait l'habitude de prendre une tasse de café, avant de se coucher.
Ce jour-là, elle avait sa tasse devant elle. Le dos calé contre le dossier, la tête recouverte d'un foulard, les jambes entrecroisées ; Mamou hésitait à prendre cette tasse. Peut-être que la présence de son fils aîné, Kalidiata, y était aussi pour quelque chose ? Est-il que cette présence, bizarrement, l'énervait. Et ce sentiment de dédain repoussait également dans son imaginaire, la tasse de café.
Finalement, elle en prit une gorgée, juste une, puisque le café était très chaud. Kalidiata, assis dans un coin du salon, jouait au tiercé-quarté. Il passait beaucoup de temps à ce jeu-là. Que pouvait-il faire de mieux, lui qui n'a pu terminer ses études, faute de soutien matériel ?
Mamou avait toujours sa tasse, sur la table, devant elle. Lorgnant son fils, elle eût l'impression que celui-ci l'épiait. Ce sentiment, il l'avait depuis un certain temps. Bien plus, le comportement de son fils lui paraissait bizarre, et cela l'intriguait. Peut-être, pensait-elle, que le petit avait compris que quelque chose avait changé en sa mère ?
Ne trouvant pas quelle attitude adopter à cet égard, elle fit semblant de n' avoir rien remarqué.
Bien assis dans son coin, Kalidiata semblait bien la guetter. Puis un moment, poussé par l'envie de se soulager, il sortit du salon. C'est, à tout hasard, le moment que sa mère choisit pour se raviser :
- Ce café me donne trop de sommeil. Je préfère ne pas le boire aujourd'hui. Elle prit sa tasse, en déversa le contenu dans un seau et regagna sa chaise. Quelques minutes après, Kalidiata revint au salon. Il échangea quelques paroles de causeries avec sa mère. Puis, Mamou qui, d'habitude, dormait assez tôt, s'excusa et alla retrouver son lit. Après une courte prière, elle s'endormit profondément.
Deux heures plus tard, elle se vit réveiller brutalement. Ce qu'elle voyait était inimaginable. Quelqu'un était là, en train de la déshabiller. Et comme elle dormait toujours la lampe , elle n'eût pas de difficulté à reconnaître son agresseur. Elle l'aurait identifié même dans le noir le plus épais.
- Mon Dieu, s'écria-t-elle, est-ce possible que ce soit toi, mon fils ! Puis, avec un air de colère, elle cria : Tu es un sorcier ; tu es capable de me tuer ! Tu m'as tuée donc ! Au secours ! Venez à moi !
Quelque temps après, la maison était envahie par des voisins et des curieux.
- Maman ! balbutia Kalidiata. Il n'en revenait pas. Il semblait lui-même ne pas comprendre ce qui arrivait. Maman, hurla-t-il encore, comment pouvez-vous dire cela ?
Furieuse, la maman trouva encore de la force pour lui administrer une gifle :
- Race de chien ! A ta place, je serais couverte de honte, je me serais tue. Mais toi, tu oses encore parler ! Regardes, lui montrant son ventre : ça, c'est toi, n'est-ce pas ?
- Maman, répéta Kalidiata, sur un ton suppliant. Mais déjà, la foule de plus en plus nombreuse, affluait pour voir.
Les amies de Mamou avec quelques voisins entrèrent en forçant presque la porte. Hésitante, Mamou s'efforçait d'endiguer son remous intérieur ; comment présenter les faits de manière à ne pas donner à ces curieux la satisfaction de faire de commérages sur son désarroi ?
Elle ne voulait pas expliquer crûment les faits. Sous le coup de l'émotion, elle témoignait à demi-mot de ce qui venait de lui arriver. Mais les faits étaient tels que la déduction se faisait de soi-même.
Après que Mamou leur ait résumé la situation, certains sortirent gênés. De petits groupes se formaient autour d'eux, et ils se mettaient à répercuter l'information.
- c'est un sorcier, cet enfant, déclaraient certains.
- un tel enfant, ajouta un passant, chez nous, on le tue. Et tout le monde concluait en la sorcellerie.
Les policiers, attirés par l'attroupement, arrivèrent sur le lieu et menottèrent le petit. Ils le jetèrent dans une voiture qui démarra en trombe, et prit pour destination la prison.
Ce n'était plus un secret : Kalidiata avait engrossé sa mère. Mais, comment en était-il arrivé là ? Tout était parti d'un fait : un soir, après une longue causerie avec son fils aîné, Mamou, prise de sommeil, se coucha au salon. Dans son sommeil, à la suite de quelques mouvements inconscients, son pagne s'écarta suffisamment, laissant son corps à découvert.
Le fils, ayant passé son regard, un coup d'œil au départ innocent, sentit circuler dans ses veines une compulsion terrible. Comme par une fenêtre, le démon

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