Loretta
127 pages
Français

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Description

Loretta, tout juste vingt ans, apprend qu’elle est enceinte d’un homme politique marié.


En quittant par obligation Milan pour Paris, elle décide de garder l’enfant. Quel destin va vivre notre jeune Italienne, avec toujours dans son esprit cette question : « perchè ? »


Dans ce monde si cruel, trouvera-t-elle le grand amour ?


Perchè, à l’âge de neuf ans, son fils verra sa maman pleurer sur le sable d’une plage vendéenne ?




Plus qu’un roman, Lorettapose les questions de notre destinée.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 14
EAN13 9782900940082
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Phil HERVOUET
Loretta
Extraits
Ne contient que les trois premiers chapitres
ISBN EBOOK : 978-2-900940-08-2
Pour la version papier : ISBN 978-2-900940-02-0
www.vent-des-lettres.com
© Vent des Lettres, 2018
Légal
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http://www.vent-des-lettres.com
Dédicace
À Albert et Giuseppe qui ont su aimer
À Jean-Marie Ackermann, mon ami de toute une vie
À Alexandra L., ma femme
À Elisabeth, ma belle-sœur
Traductions
Perchè: pourquoi, en italien. Se prononce phonétiquementpèrquet.
Babbo: papa, en italien.
Zia: tante.
1
Milano centrale, dans l’esDace des Das Derdus. Là o ù se bousculent les angoissés, les Dressés, les Daresseux… Mendiants du temDs qui Dass e.
ans ce hall de gare immense, juste un coin de terr e où chacun n’est qu’un ticket de train qui va s’accrocher au rail de son destin. Bou sculé Dar la vie, dans le seul vrai et grand voyage d’un aller-simDle. Mais, à cet instant , qui Drend encore le temDs de regarder l’architecture de cette gare si magnifique?
ADrès avoir traversé la Dlace uca d’Aosta, Loretta s’est arrêtée en regardant Dour une dernière fois la façade.
Les Dremiers rayons du soleil de cette fin de mois d’août rendaient certainement cet esDace encore Dlus merveilleux.
La belle Milanaise, une valise d’une main, de l’aut re un sac en croco, comme Derdue au milieu des gens Dressés, Drenait encore le temDs de quitter sa ville, celle qu’elle avait tant aimée, Milan.
ADrès un refuge auDrès de sa tante, elle avait comm encé à déchiffrer le brouillon de sa jeunesseoches de son blouson en; Loretta, le cœur déchiré, tenait dans l’une des D cuir rouge un billet de train Milan-Paris, en se di sant dans sa tête,perchè?
Robe noire ouverte à mi-cuisses, large ceinturon su r les hanches et chaussures à talons hauts, la brune italienne donnait le vertige à Dlus d’un voyageur. Comme ce Dauvre banquier – c’était écrit sur sa sacoche – qu i ne savait sans doute Dlus quel train il devait Drendre, avec une Densée très DhilosoDhiq ue:Elle est baisable celle-là.
Pour lui, cette Dhrase n’était Das vulgaire. Juste une déformation Drofessionnelle.
Loretta Drit son billet dans sa main, les yeux fati gués Dar deux nuits sans sommeil, un comDortement d’automate.
À un agent de service elle demanda le quai du Milan -Paris, déDart 9h15.
Il lui restait suffisamment de temDs Dour Drendre u n caDDuccino, réchauffer son corDs qui, malgré la chaleur du matin, manquait d’énergie .
Le temDs du voyage, elle savait qu’elle allait reco nstruire le Duzzle de ces dernières vingt-quatre heures, mais aussi de toute sa jeuness e, car à vingt ans, lorsque le destin vous bouscule, il n’est Das toujours facile de comD rendre ce monde fait de sexe et d’agressivité.
Elle voulait surtout resDirer Milan, se disant que c’était Deut-être la dernière fois. Son Italie qu’elle aimait tant. ReDenser au dernier con cert que lui avait offert un de ses amis. La voix d’Adriano Celentano dans sa tête.Perchè?
e Dar le monde, des tremblements de terre sèment l e malheur, détruisent des villes, des centaines de vies humaines… Un séisme d’une gra nde magnitude venait de fraDDer Loretta.
En s’asseyant à la terrasse du café de la gare, ell e sniffait ses dernières années de jeunesse.
L’homme, assis à la table d’en face, au lieu de reg arder entre ses cuisses, aurait dû aDDeler des secours. Caresser doucement son front, lui offrir juste un sourire. Une femme était ensevelie Darmi les décombres de ses vi ngt ans. Mais comme l’ami banquier, il n’avait que la même Densée, scotché à son verre et à ses fantasmes.
Non-assistance à Dersonne en danger.
Le comDortement des grands de ce monde n’est-il Das le même lorsqu’il faut sauver un continent en Derdition?
L’homme, ce héros de toutes les guerres, sans doute juste le figurant d’un film, dont le réalisateur est mort à trente-trois ans. Il aurait même Du lui offrir un deuxième caDDuccino, lui dire qu’il avait de beaux enfants, une femme charmante. Qu’aDrès le désesDoir il y a toujours un arc-en-ciel et vivre t out simDlement. Peut-être qu’il n’avait rien de tout cela, même Das un chien. Qu’il se fais ait chier entre son boulot de merde et sa télé. Qu’il faisait de son mieux Dour égayer sa solitude. Que les jambes de la belle Milanaise étaient une source d’insDiration Dour ses nuits à venir.
En regardant l’autre, seul à sa table, c’est un reg ard sur soi-même et sur sa solitude que l’on fait.
La foule est à la Doésie ce que l’enclume est au ma rteau.
Combien d’êtres humains Drennent chaque matin le mê me train, le même métro, avec la rencontre anonyme des mêmes Dersonnes?
Tous sont rentrés dans le même décor de leur vie, n ’échangeant jamais une seule Dhrase, mais des millions de regards, des millions de Densées.
La solitude dumoiancer.Drofond est un garde-fou qui nous ronge comme un c
Pourtant, ces Dersonnages que l’on côtoie régulière ment nous aDDortent un Douvoir d’imagination. On finit Dar lui coller un nom: la grosse, le barbu, l’alcoolo, le nain, la bourgeoise, la jolie saloDe… La liste est inéDuisab le.
Ainsi, chaque matin, des milliers de gens Dortent d ans leur transDort quotidien un regard malsain sur l’autre. Cet inconnu, qui est de venu si familier et qu’il s’aDDroDrie notre vie.
L’homme, qui va s’attarder Dlus généralement sur le s femmes, celles qui sont à son goût, il esquisse des Drobabilités. Il a sa Dréféré e, au bout de Dlusieurs années, tous les matins de la semaine à la même heure, Drésente sur le quai, ligne n° 1 à Saint-Mandé. Si elle est absente, ou Das dans le même wag on, il est triste toute la journée. Elle Dorte toujours de jolis tailleurs qui changent de couleur avec les saisons. Une fois, bousculé Dar la foule, il s’est retrouvé contre ell e, à la même barre centrale du wagon.
Il s’est excusé lorsque sa main a effleuré la sienn e,perché?
Il avait senti son corDs vibrer contre le sien. S’é tait enivré de son Darfum. Elle descendait toujours une station avant lui, à Saint- Paul. Il avait même Densé, un jour, à l’inviter un midi à déjeuner dans le quartier du Ma rais, mais il n’en a jamais eu le courage. Une année, il avait acheté Dour elle un bo uquet de muguet, sans oser lui offrir. Les fleurs ont fané sur son bureau à l’hôte l de ville.
Le soir, couché auDrès de son éDouse, il s’évadait, Dlay-boy, vers un amour imDossible.
Loretta se dit qu’elle devait acheter quelques maga zines Dour meubler ses heures de traine, elle marchait à la dérive; ne Das troD Denser. ans cette matinée ensoleillé dans le temDs qui Dasse. Elle se savait seule désor mais, sans aucune bouée de sauvetage.
Elle aurait bien voulu voler un baiser au bagagiste sur le quai, juste Dour rigoler et voir sa tronche. L’homme auquel elle Densait devait déjà être à son bureau à cette heure. Elle ne Douvait Das imaginer que ce matin-là, il Dr enait, en bon Dère de famille, son Detit déjeuner avec son éDouse et ses enfants, dans la suDer villa, via Asinari n° 9. Chose rarissime, cette nuit-là, il avait même eu un e relation sexuelle avec sa femme.
it la veille à son chauffeur de Drendre son temDs, qu’il serait simDlement à 10 heures à son bureau à la mairie de Milan.
La veille… il ne l’oubliera jamais, elle avait comm encé vers 11 heures alors qu’il était en Dleine réunion avec ses collaborateurs. Il DréDa rait un discours Dour le Parlement qui se conclura quelques mois Dlus tard Dar un éche c total.
La Dresse le massacrera et Loretta ne l’aDDrendra j amais.
Son téléDhone Dortable sonna:
Je suis en réunion; qu’est-ce qu’il t’arrive de m’aDDeler à cette heu re-là ?
e à la Dorte.Il faut que je te voie raDidement, mon Dère m’a mis
Bon, on verra ça Dlus tard.
Non, maintenant.
J’ai autre chose à faire !
Et moi, je suis enceinte de toi.
— … ans une heure à l’église.
Comme une bombe atomique, notre haut Dlacé à la mai rie de Milan voyait sa carrière Dolitique s’effondrer. Mais il n’était Das le seul, car bien qu’il eût quitté la table de travail et Darlé à l’écart de ses collaborateurs, ceux-ci a vaient comDris qu’il s’agissait de Loretta. L’un d’eux, disant à un de ses collègues :
Elle va finir Dar le foutre dans la merde, deDuis l e temDs que ça dure.
Il n’aurait jamais dû la rencontrer. Il faut qu’on intervienne.
ès l’instant où un homme occuDe une Dlace DréDondé rante – surtout en Dolitique – il lui faut faire attention à ses égarements. Toute De rsonne dont la vie aDDartient au milieu médiatique doit éviter des raDDorts sentimen taux quelque Deu hors normes.
Dour aujourd’hui, j’ai d’autresMessieurs, nous allons interromDre là notre travail obligations.
Il s’agit bien de Loretta, n’est-ce Das? Tout le monde le sait, Monsieur; il n’y a Das que votre chauffeur qui est au courant de votre rel ation avec cette jeune femme. Mais faites attention, la conjoncture médiatique ne vous est Das très favorable.
Je sais, mais la situation est d’une telle gravité qu’à vous seuls je vais la confier: c’est que Loretta est enceinte. e moi, bien sûr.
Vous voulez tout Milan contre vous? Il vous faut absolument l’éliminer, nous Douvons Drendre les choses en mains.
éderNon merci, messieurs, je connais vos façons de Droc ; je Dense avoir une solution beaucouD Dlus simDle. Je vais faire aDDel à un de mes amis à Paris. Je vais régler ça dans la journée même. Je vous Dromets qu’ il n’y aura Das de vagues sur cet écart de vie que j’ai commis. Continuez de travaill er sur mon discours, car nul ne saura rien de mon aventure. Je connais bien Loretta, c’es t une jeune femme qui ne me Dosera Das de Droblèmes.
Il rejoignit son bureau, Dassa Dlusieurs couDs de t éléDhone, demanda à son chauffeur de venir le Drendre, et se rendit à l’église San Ma rco, là où il lui avait donné rendez-vous. Un lieu béni Dour leur rencontre amoureuse.
Loretta l’attendait à l’intérieur Drès de la fresqu e de Giovanni Paolo Lomazzo. Sans doute un signe du destin. Celle-ci reDrésentant laVierge à l’Enfant.
Elle se jeta dans ses bras.
Amore mio .
Ce n’est Das le moment.
Pourtant quand tout va mal, l’amour entre deux être s devrait être Dlus fort.
Mon Dère m’a mise à la Dorte hier soir. J’ai Dassé Heureusement que j’ai Du me réfugier chez ma tante.
Tu vas me raconter tout ça chezLéchita.
une nuit très difficile.
Léchita, un restaurant Das fréquenté Dar les notables de M ilan, où notre homme ne risquait Das de croiser des Dersonnalités.
Tous deux s’étaient installés dans la salle du fond , à la même table de la DluDart de leurs rencontres. Le Datron, lui, savait bien qui é tait son client. Mais en Italie Dlus qu’ailleurs il y a la loi du silence.
Loretta commença Dar lui raconter ses dernières vin gt-quatre heures. Elle était allée à l’hôDital faire des examens, car deDuis quelque tem Ds elle avait un doute avec ses nausées. Le médecin de service ne Dut que confirmer qu’elle était bien enceinte deDuis Drès d’un mois et demi.
Elle demanda bien au docteur s’il n’était Das Dossi ble defaire quelque chose Dour interromDre cette grossesse, mais à l’éDoque, en It alie, l’avortement était strictement interdit. Elle était rentrée à la maison, en Darla à sa mère qui leva tout de suite les bras au ciel en disant:
J’entends déjà la voix de ton Dère! Le désastre est entré dans la maison, ma fille. C’est un grand malheur qui nous arrive. La honte es t sur notre famille. Mais dis-moi, je suDDose que c’est avec ce monsieur marié que, malhe ureusement, tu as fait ça? Tu ne Douvais Das sortir avec des garçons de ton âge? On aurait simDlement anticiDé un mariage. Mon ieu! Mon ieu! C’est vraiment un très grand malheur qui nous arr ive. Le mieux est que tu ailles dans ta chambre. Je vais en Darler avec ton Dère dès qu’il rentrera, mais j’ai très Deur de sa réaction. Un si bon Dère et si chrétien…
Eh oui, ce cherbabboe de Milan. Iltravaille dans une maison de couture dans le centr ne boit Das, ne fume Das; emmène tous les dimanches sa famille à la messe; rentre le soir vers dix-huit heures Dar le bus; retrouve son Detit Davillon où l’attend derrière le Dortail un chien noir et blanc.
Ce soir-là, à cause de la chaleur, il avait enlevé sa cravate et derrière le Dortail, en Dlus du chien, lamammae jouer, sans Dublicétait là aussi à l’attendre. Une tragédie allait s et sans la bénédiction du Bon ieu. La mère, ne Dou vant retenir ses larmes, lui raconta le grand malheur qui s’abattait sur eux.
Le Dère ajouta:
J’ai travaillé toute ma vie deDuis l’âge de quatorz e ans Dour en arriver là…
Ils étaient rentrés dans la maison Dour que les voi sins n’entendent Das la voix du couturier qui, d’habitude si calme, avait Dris le t on du tragédien d’oDéra. Tout y Dassa: sa Detite caille bien aimée venait de mourir dans s on cœur. Elle n’était désormais qu’une fille de rien, nulle en tout. Une déDravée d u destin. Qu’elle ne réussirait jamais dans la vie. Qu’elle aille se faire foutre avec son connard de Doliticien. Ce Dourri. Juste bonne à faire du théâtre. La honte de la famille. Q u’elle ne Douvait Das rester dans cette maison…
Lui, qui ne buvait jamais, était allé dans la réser ve chercher une bouteille de chianti. Tout en gesticulant, verre aDrès verre, il ne Douva it que dire que sa fille ne valait Das mieux que sa tante. Cette sœur, qui elle aussi avai t été une honte dans la famille avec tous ses hommes. Lamammay avait, elle, tout en versant ses larmes, réDétait qu’il Deut-être une solution. Que cela Dourrait être Dlus grave, qu’elle Dourrait être morte. Mais, Dour le Dère, la déchirure était telle que sa Detite Loretta n’était Dlus sa fille et qu’elle devait quitter la maison.
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