Ma vie sans moi
280 pages
Français

Ma vie sans moi , livre ebook

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280 pages
Français

Description

"Elle m'a entraîné dans la chambre et, très digne, a dit : - Quitte la Radio. Donne ta démission cette semaine. Deux petites phrases au scalpel qui sonnaient comme un ultimatum. J'ai compris le message. La vie commune reprendrait à cette condition." Lorenzo évoque un épisode de sa vie, de 1944 à 1947, au cours duquel il fait deux belles rencontres : celle du Parti communiste français et celle de la passion amoureuse...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 10
EAN13 9782296505773
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ma vie sans
Danièle moi Ma vie sans ChinèsDans la ligne du Parti,
1944-1947 moi
Dans la ligne du Parti,
Elle m’a entraîné dans la chambre et très digne, a dit :
- Quitte la Radio. Donne ta démission cette semaine. 1944-1947
Deux petites phrases au scalpel qui sonnaient comme un ultimatum.
J’ai compris le message. La vie commune reprendrait à cette condition. Roman
Je suis sorti. La mort dans l’âme. J’avais besoin de marcher et de
r é é c h i r
Lorenzo évoque son passé. On connaît cet homme. C’est l’un des
principaux personnages du précédent roman Leur guerre préférée. Il ne
raconte pas sa vie. Juste un épisode de 1944 à 1947. Une tranche de
vie intense au cours de laquelle il fait deux belles rencontres : celle du
Parti communiste français. Il va s’y engager avec enthousiasme. Celle
d’une ardente passion amoureuse. L’engagement politique, il ne l’a pas
vraiment choisi. Ceux qui l’entourent l’ont poussé dedans. Il n’a pas dit
non. Quant à la passion amoureuse, il ne l’attendait pas. C’est la foudre
qui est tombée sur son existence. L’issue de sa liaison fera de lui un
autre homme.
Le roman Ma vie sans moi achève la trilogie commencée avec La
jeunesse d’une lle d’immigrés siciliens, (L’Harmattan 2008) et Leur
guerre préférée, (L’Harmattan 2011).
Danièle Chinès. Ecrivain, Docteur en Sciences de l’Education,
psychologue et psychothérapeute, a été Inspectrice de l’Education
Nationale. Elle a publié : Pourquoi Lui ? Pourquoi Elle ? Nos couples
nous guérissent (Editions Lattès 2005). La jeunesse d’une lle
d’immigrés siciliens-La Singer et le balcon (Editions L’Harmattan
2008) et Leur Guerre Préférée-Ombres et Lumières familiales
(Editions L’Harmattan 2011).
Graveurs de Mémoire
ISBN : 978-2-336-00146-3
25 €
Graveurs de Mémoire G
Cette collection, consacrée essentiellement aux récits
de vie et textes autobiographiques, s’ouvre également
aux études historiques.
Danièle Chinès
Ma vie sans moi Dans la ligne du Parti, 1944-1947


Ma vie sans moi
Danièle Chinès





Ma vie sans moi



Dans la ligne du Parti
1944-1947



















L’HARMATTAN





Du même auteur

L’autorité parentale, La Sorbonne, 1985. Epuisé.
Pourquoi Lui ? Pourquoi Elle ? Editions Lattès, 2005.
La jeunesse d’une fille d’immigrés siciliens. La Singer et le balcon
(1923-1936), Editions L’Harmattan, 2008.
Leur guerre préférée. Ombres et lumières familiales (1935-1945),
Editions L’Harmattan, 2011.




















© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-336-00146-3
EAN : 9782336001463
















« Chaque soupir est un souffle de vie dont on se défait. »
Juan Rulfo






Ce ne fut pas difficile de lire dans ses yeux.
Landry se mordait la lèvre intérieure et tentait d’échapper à mon
regard.
- Les passants ont appelé les secours de Saint-Sulpice. C’était trop
tard. Personne n’a rien pu faire.
Un pieu s’est planté dans mon ventre.
À cet instant, la vie a repris le goût du malheur.



I


Le Faubourg avait peu changé. Beaucoup de vitrines étaient bien
éclairées. À l’intérieur, les mêmes meubles qu’avant la guerre. Autant
de bergères anglaises, de consoles laquées et de glaces à trumeaux
Louis XV. Des employées astiquaient l’acajou et le merisier des
chambres à coucher. Combien de femmes allaient à présent dormir
seules ? La guerre avait fauché les hommes mais on continuait de
vendre des lits pour deux.

Paris, en ce début d’octobre 1944, sentait son odeur de pavés
mouillés. En levant le nez, je m’aperçus que les platanes
resplendissaient encore des parures de l’automne. Sur le trottoir, les
passants marchaient vite, aussi pressés qu’autrefois. Les hommes
baissaient la tête de peur que leur chapeau s’envole. Les chaussures
féminines avaient changé, montées sur de hauts talons compensés,
agrémentées parfois de socquettes blanches. Les femmes cheminaient
à petits pas. Les jupes se soulevaient au moindre coup de vent. Des
mollets ravissants, des genoux gracieux se laissaient caresser du
regard. Je me retournais souvent et me demandais ce que les femmes
mettaient sous l’édifice de leurs cheveux retenus en rouleaux pour
qu’ils soient si impressionnants. Oser les aborder pour pouvoir
toucher ? Elles m’auraient peut-être pris pour un malade de la tête, un
malheureux rescapé de la guerre qui ne sait plus où il en est, un
homme comme j’en avais vu, là-bas dans les camps. La guerre n’avait
pas fait que des morts. La déportation en avait rendu fou plus d’un.
Comment avais-je fait pour résister ? Pour survivre ?
La guerre était finie pour moi. Du moins celle des affrontements
meurtriers, des charniers et des camps de prisonniers. Elle
s’éloignerait peu à peu de mes pensées, j’en étais sûr, pour peu que la
vie d’aujourd’hui me reprenne. Cette certitude me donnait le vertige,
celui de la liberté. Tout en marchant, je me répétais les paroles de
Claudia : « Je vais reprendre contact avec le Parti. J’ai déchiré ma
carte en 39, comme me l’avait demandé le responsable de la cellule à
Saint-Ouen. Mais aujourd’hui que la guerre se termine, ce n’est pas le
moment de nous endormir. Les combats ne font que commencer. »
Sacrée bonne femme ! Après tout ce qu’elle avait vécu, elle n’aspirait
qu’à une chose : reprendre la lutte sociale.
11
« Défendre les travailleurs, c’est défendre l’avenir de nos
enfants. » Je me suis retenu de lui dire que je l’admirais. Elle devait
bien s’en douter.

- Gerbini ? Gerbini ! Hé ! C’est bien toi ? Non ! Je n’ai pas la
berlue ! Mais qu’est-ce que tu fous là ?
Je suis redescendu sur terre. Celui qui venait de me croiser et de
m’attraper par l’épaule, c’était Médélec, un ancien menuisier de
l’atelier Delestrant.
- Salut, Médélec. Content de te revoir !
- Ben ça alors ! Gerbini ! Attends ! Pour une surprise, c’est une
surprise !
- Pourquoi une surprise ? Tu me croyais mort !?
- Mais pas du tout ! Un type comme toi traverse toutes les épreuves
et se relève ! Mais ça fait un bail, tout de même ! T’es rentré quand en
France ?
- Il y a quelques semaines.
Je mentais. Je n’avais pas envie de raconter la Résistance depuis
ma dernière évasion et le maquis de Saint Loup.
- T’étais prisonnier ? T’étais où ?
- Là, tout de suite, à Paris ! Et je cherche du boulot. Tu vas pouvoir
peut-être m’aider ?
Médélec acquiesça. Tout en continuant de m’interroger, sous le feu
roulant de ses questions qui s’enchaînaient sans attendre de réponse, il
m’empoigna par le bras, me fit faire un demi-tour sur le trottoir:
- T’as pas changé, dis donc ! Un poil plus mince, peut-être. Allez,
viens, on va s’en jeter un p’tit derrière le gosier et tu vas me raconter
tout ça !
Debout devant le comptoir du café ‘Le divan de la marquise’, c’est
surtout lui qui a parlé. Au moment de la mobilisation générale, il avait
été réformé à cause de crises d’asthme à répétition et de sa mauvaise
vue :
- J’ai fait celui qui ne voyait rien. Rien de rien ! Le médecin, lui,
n’y a vu que du feu ! Pourtant, s’il avait été un peu malin, il m’aurait
posé des questions sur mon métier et aurait fini par comprendre que
j’étais un bluffeur de première. Quand tu es m

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