MAL DE MEMOIRE   ROMAN
210 pages
Français

MAL DE MEMOIRE ROMAN , livre ebook

-

210 pages
Français

Description

En 1900, Ramon et Ana quittent leur terre espagnole devenue trop ingrate et s'exilent en Algérie. Douze ans plus tard, un drame familial les oblige à revenir en Espagne où naît leur fils, Paco. le pays s'enfonce dans l'insécurité. En 1936, la guerre civile éclate et Paco rejoint les rangs des Républicains. Après la défaite, la famille s'exile en France, puis Paco s'engage dans la Résistance, puis s'installe à la Libération dans les Pyrénées où il acquiert de nouvelles racines...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 22
EAN13 9782296465923
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55264-7 EAN : 9782296552647
MAL DE MEMOIRE
Pierre Pommier
MAL DE MEMOIRE
roman
L’Harmattan
I La mer
8
MAL DE MEMOIRE
Chapitre 1
MAL DE MEMOIRE
9
amon et Ana Gonçalves quittent leur village espagnol Rd’Oliva, près de Valence, en 1905. Ramon a 30 ans, sa femme Ana, 25 ans. Ramon travaille comme ouvrier maçon dans une manufacture de briques et Ana comme domestique dans un domaine agricole près d’Oliva. Ramon, vigoureux et de tempérament conciliant, voit toujours le côté positif des choses. Ana, discrète, se montre plutôt réservée en toute circonstance. Ramon et Ana mènent une vie rude. L’été, la chaleur devient suffocante et l’hiver, le froid pique les visages. La misère sévit partout dans les campagnes et les paysans ne connaissent rien d’autre que le travail, du matin jusqu’au soir, du lundi au samedi. Le dimanche, les villageois se promènent au bord de la mer. Les enfants plongent dans les vagues, jouent au cerf volant et à laronda.Les hommes s’installent aux troquets pour boire, discuter et jouer aux cartes. Les femmes fontle paseodes heures durant. Ramon aime parler avec les uns et les autres, il est volontiers rieur et toujours d’humeur égale. Le dimanche, chaque fois que le temps le permet, il va à la pêche avec un oncle qui possède une petite barque. Les deux hommes longent la côte jusqu’en fin d’après-midi. Ramon voudrait bien changer de métier, quitter la terre et vivre de la mer. Ce monde l’attire. Mais il vient d’une famille d’agriculteurs où les hommes, de père en fils, rivés à la terre, n’ont appris aucun autre métier. Et Ramon sait que le travail de marin pêcheur n’est pas de tout repos et qu’il représente de nombreux dangers. Tout au long de la côte méditerranéenne, dans les villages de pêcheurs, chaque
10 MAL DE MEMOIRE
famille a perdu en mer un ancêtre, un oncle, un père. Ramon nourrit son rêve de marin mais reste accroché au travail quotidien de la manufacture de briques, un travail répétitif et ingrat. Le couple habite une petite maison à Oliva avec un jardinet où Ramon cultive quelques légumes. Ils ont obtenu ce logement grâce aux parents d’Ana qui tiennent un commerce de mercerie à Oliva. Ramon et Ana se lèvent peu après l’aube. Ramon descend dans la pièce du bas et allume lecresol(lampe à huile) qui dispense une faible lumière. Ana fait chauffer de l’eau sur un brasero et tous deux avalent un café fumant en mangeant un morceau de pain dur qu’ils trempent pour le ramollir. Ils gardent généralement le silence, échangeant quelques regards de tendresse. Ramon ouvre la fenêtre, regarde le jour pointer, écoute le grondement continu de la mer, respire l’air salin. Parfois, il parle à Ana, lui dit quelques mots sur la vie de tous les jours, l’état de la mer, le temps qu’il va faire. Quand il parle, il regarde Ana, elle a les yeux rougis de fatigue. Il lui sourit et cela donne à Ana un peu de courage pour accomplir sa tâche dans sa vie de domestique. Ramon rêve d’une autre vie, une vie de marin. Ana, fataliste, ne s’accroche à rien d’autre qu’aux gestes et aux mots de chaque jour, elle ne semble se poser aucune question sur le lendemain, ses espoirs et ses attentes. L’envie, la jalousie n’habitent pas son quotidien. Tous deux s’aiment fort et cet amour est pour Ana la meilleure façon de briser la monotonie de sa vie. Les mots de Ramon, ses gestes, ses sourires, mais aussi sa façon de marcher et de manger demeurent toujours les mêmes et cela la rassure. Le calme de son mari donne solidité aux sentiments qu’elle
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents