Marée montante
102 pages
Français

Marée montante , livre ebook

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102 pages
Français

Description

Quel besoin irrépressible condamne cette jeune femme à creuser et fouiller la terre dès qu'elle en aperçoit la moindre parcelle ? Elle, si déterminée à accomplir son destin de chanteuse lyrique, se trouve mue par d'obscures forces intérieures à creuser des trous encore et encore. Quel est ce lourd secret, source de ses angoisses et dont la terre semble être la complice ? Dans quelles profondeurs trouvera-t-elle la voie de la résilience ? Un premier roman, surprenant, original, dont le dénouement laisse place à l'interprétation symbolique de toute vie humaine.

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Publié par
Date de parution 02 mars 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140031670
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quel ďesoiŶ iƌƌĠpƌessiďle ĐoŶdaŵŶe Đee jeuŶe feŵŵe à Đƌeuseƌ et fouilleƌ la teƌƌe dğs Ƌu’elle eŶ apeƌçoit la
desîŶ de ĐhaŶteuse lLJƌiƋue, se tƌouve ŵue paƌ d’oďsĐuƌes foƌĐes iŶtĠƌieuƌes à Đƌeuseƌ des tƌous eŶĐoƌe et eŶĐoƌe.
teƌƌe seŵďle ġtƌe la ĐoŵpliĐe ? DaŶs Ƌuelles pƌofoŶdeuƌs tƌouveƌa-t-elle la voie de la ƌĠsilieŶĐe ? DaŶs Đe pƌeŵieƌ ƌoŵaŶ, LauƌLJa LaŵLJ doŶŶe vie à uŶ peƌsoŶŶage hoƌs du ĐoŵŵuŶ, uŶe feŵŵe puissaŶte et fƌagile à la fois, pƌofoŶdĠŵeŶt huŵaiŶe, eŶîğƌe et ƌĠsolue, dĠteƌŵiŶĠe à vaiŶĐƌe les dĠŵoŶs Ƌui s’aĐhaƌŶeŶt à voileƌ ses hoƌizoŶs. Tedžte suƌpƌeŶaŶt, oƌigiŶal, doŶt le dĠŶoueŵeŶt laisse plaĐe à l’iŶteƌpƌĠtaîoŶ sLJŵďoliƋue de toute vie huŵaiŶe.
et s’aiƌŵe daŶs uŶ style poĠîƋue, ƋuI luI
ƌĠpeƌtoIƌe de chaŶsoŶs ou celuI d’autƌes aƌîstes et s’appƌġte
caƌƌIğƌe de chaŶteuse lyƌIƋue au seIŶ d’uŶe gƌaŶde foƌŵaîoŶ vocale pƌofessIoŶŶelle. PassIoŶŶĠe d’ĠcƌItuƌe et de lITĠƌatuƌe,
Photogƌaphie de Đouveƌtuƌe de PatƌiĐk Seƌvot
ISBN : ϵϳϴ-Ϯ-ϯϰϯ-ϭϭϯϳϲ-Ϭ ϭϮ,ϱϬ
Laurya Lamy
Marée montante Roman
Marée montante
Écritures Collection fondée par Maguy Albet Payet (Sylvie),Camélia rouge, 2017. Maeght (Brigitte),Puisque c’est écrit, 2017. Serrie (Gérard),Au bord du Gouf, 2017. Noël (Sébastien),Conquête du pouvoir, 2017. Steinling (Geneviève),Histoires d’amour, de folie et de mort, 2017. Augé (François),Début de roman, 2017. Mandon (Bernard),Belleville tropical, 2017. Lemna (Camille),Alors, on fait comment pour les clés ?, 2017. Denis (Guy),Le souffle d’Allah, 2017. Mounier (Pascal),L’homme qui ne voulait pas mourir, 2017. D’Aloise (Umberto),Manhattan 1907, 2017. Pialot (Robert),La courtisane rouge, 2017. Lutaud (Laurent),L’araignée au plafond, 2017. Mahé (Henri),Quelques nouvelles du port, 2017. Chatillon (Pierre),La danse de l’aube, 2017. * ** Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Laurya Lamy Marée montante Roman
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-11376-0 EAN : 9782343113760
Elle se souvenait de la toute première fois, elle avait cinq ans. Il y avait la nuit, pas vraiment noire, il y avait ces voix d’adultes, toutes proches, ses parents, des voix qui se faisaient de plus en plus fortes jusqu’à la réveiller, la sortir brusquement de ses rêves. Elle ne comprenait pas le sens de leurs paroles, elle cherchait à les entendre mieux, tendait l’oreille, et les mots fusaient dans la pé-nombre de sa chambre, toujours les mêmes, bizarres, inconnus d’elle pour certains, les mêmes sonorités, les accents de son père. Puis il y avait les bruits échangés, des portes qui claquaient, des pas qui se précipitaient, des chaises qu’on bousculait violemment, des silences aussi, où il ne se passait rien, qui lui semblaient des éternités. Pourquoi s’était-elle levée cette nuit-là, un peu plus claire que d’habitude, une nuit d’été profonde, presque métaphysique, une nuit cloutée d’étoiles, surgie d’on ne sait quel songe, une nuit éclatante de noirceur et de clar-tés endormies. Elle avait ouvert avec précaution la porte de sa chambre et l’avait refermée derrière elle afin qu’on ne soupçonne pas son escapade tardive. Puis elle avait
entamé la descente de l’escalier prenant garde de ne pas faire craquer les lattes de bois sensibles, ses pieds nus soudain animés d’une drôle d’impatience. Elle percevait maintenant de mieux en mieux les voix discordantes de ses parents, elle pouvait entendre leur respiration alors qu’elle se dirigeait vers la porte du garage. Surtout ne pas faire le moindre bruit, frôler sans toucher, voir sans être vue ; encore deux pas qui lui paraissaient irréali-sables et elle franchirait le seuil du garage. Quelques centimètres plus tard, elle posa sa main sur la poignée métallique qui se mit à grincer férocement. Elle se sentit soudain dénoncée, trahie par cet absurde objet, cet huis qui lui faisait obstacle. Mais elle n’était pas décidée à se laisser barrer la route si près du but. Alors dans un ultime effort elle termina son geste et appuya fortement sur la poignée tout en la tirant vers elle. Sans comprendre vraiment comment, elle se re-trouva sur le paillasson du garage obscur, mais elle n’entendit ni son père, ni sa mère s’interrompre dans leurs insultes mutuelles. Elle en conclut donc qu’ils n’avaient rien entendu. L’atmosphère lui parut soudain plus fraîche que dans la maison et puis il y avait cette odeur de bonbons et de biscuits mélangés provenant des rayonnages remplis de cartons de confiserie et de gâteaux qui occupaient une bonne partie de la surface ; une odeur de boule coco, de roudoudou, d’oursons en chocolat et de carambars. Elle restait là, humant les moindres effluves de parfums, comme hypnotisée par des couleurs olfactives.
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Au bout de trois ou quatre minutes peut-être, un éclat de voix ou la chute d’un objet la fit sortir de sa torpeur et elle se remit en route, destination le jardin. Il lui restait une porte à franchir pour l’atteindre. En tâtonnant entre les étagères elle se frayait un chemin, ses pieds foulant le ciment froid. Enfin, de sa petite main, elle toucha la porte exté-rieure du garage, sésame libérateur. Elle fit tourner le gros loquet deux fois vers la droite et la porte métallique s’ouvrit enfin. Comme téléguidée, quasiment en apesanteur, elle fonçait maintenant vers le fond du jardin, évitant de courir trop vite sur les gros gravillons gris, de peur qu’on ne s’aperçoive de sa présence, réprimant au pas-sage quelques geignements. Le jardin était là, enfin devant elle, immaculé, vierge, silencieux, retenu, généreux aussi, prêt à lui livrer tous ses secrets. Du haut de ses cinq ans elle ne comprenait pas vrai-ment pourquoi il fallait qu’elle se lève, quel besoin ur-gent l’avait conduite en pleine nuit jusque-là, seule. Elle choisit un endroit de la pelouse, en angle, mais pas trop, puis elle s’agenouilla et commença à arracher l’herbe fiévreusement ; très vite elle atteignit la terre. Alors elle se mit à gratter de ses ongles l’humus léger. Des mains d’enfant, légèrement potelées, aux ongles courts et rosés, des mains avides, pressées, mais pas impatientes, des mains qui se transformaient en pelle pour déblayer la surface d’abord, afin de mieux creuser ensuite.
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