Marie-Anne Gaboury : Essai/ bibliographie
46 pages
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Marie-Anne Gaboury : Essai/ bibliographie , livre ebook

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Description

Première femme blanche à accompagner son conjoint voyageur dans les pays d'En-Haut, la grand-mère de Louis Riel fait figure d'héroïne par son intrépidité à toute épreuve.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1989
Nombre de lectures 3
EAN13 9782896117338
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MARIE-ANNE GABOURY
Une femme d pareill e
Merci au Conseil des Arts du Canada
et au Conseil des Arts du Manitoba
pour l appui financier apport
la publication de cet ouvrage.
Maquette de couverture et illustrations de R al B rard.
ISBN: 0-920944-91-4
La reproduction d un extrait quelconque de cette dition, notamment par photocopie ou par microfilm est interdite sans l autorisation crite des ditions des Plains inc.
Directeurs : Annette Saint-Pierre et Georges Damphousse
D p t l gal la Biblioth que Nationale d Ottawa 4 e trimestre 1989

Aux vaillantes femmes
des familles Goulet et Lagimodi re,
qui ont su marcher sur les traces
de la courageuse Marie-Anne.
I
Le coup de foudre
Ce long hiver de 1806 marquait un v nement important dans la vie de la jeune Canadienne fran aise, Marie-Anne Gaboury.
Elle venait d accepter une invitation assister une soir e o Jean-Baptiste Lagimodi re revenant des Pays d En-Haut, apr s une absence de cinq ans, raconterait ses exploits.
Toute la paroisse serait pr sente la f te. Merveilleuse occasion de s amuser et de couper avec une certaine monotonie de travail comme servante chez Ignace Vinet-Souligny, cur du village de Maskinong .
Au moment de quitter le presbyt re, monsieur le cur et la vieille gouvernante ont fait leurs recommandations Marie-Anne, qu ils consid rent un peu comme leur fille, car depuis l ge de 14 ans Marie-Anne travaille au presbyt re.
D s son entr e dans l immense cuisine qu b coise, Marie-Anne Gaboury aper oit l homme v tu de son costume de voyageur, et portant la ceinture fl ch e.
28 ans, Jean-Baptiste Lagimodi re est d une carrure solide. Il est n Saint-Antoine-sur-Richelieu, le jour de No l 1778, baptis le lendemain Saint-Ours par Pierre-Antoine Porlier, cur .
L homme qui revenait de si loin gardait certains traits de visage h rit s de sa m re. Plusieurs assistants cette soir e se souvenaient encore tr s bien de Josephte Beauregard d c d e l ge de 33 ans, laissant orphelins Jean-Baptiste, 8 ans, Marie-Joseph, 2 ans, et un b b , Joseph.
Une tante leva les trois orphelins tandis que le veuf Jean-Baptiste "Lavimaudi re , p re du c l bre voyageur, convola en secondes noces, le 20 septembre 1790, avec Agathe Dub .
Ce soir-l , Jean-Baptiste s tait chang en conteur hors pair. L auditoire tait litt ralement suspendu ses l vres. Histoires vraies, inexactes ou exag r es? Qu importe! le conteur fait vibrer son auditoire. Jean-Baptiste raconte la vie aventureuse libre, les grands espaces, et donne des bribes de nouvelles des amis lointains rencontr s au cours de ses voyages.
Lui-m me n avait-il pas attrap la piq re des voyages en entendant, dix ans plus t t, un voyageur qui l avait fascin ?
Ce soir-l , la grande cuisine s est m tamorphos e en place de r ves; d filent les voyageurs courageux, intr pides qui, au rythme des rames et des chansons du pays avancent dans l imagination des auditeurs, franchissent le Saint-Laurent, les Grands Lacs et le lac Winnipeg, toujours plus haut, toujours plus intr pidement.
Bien entendu, l artiste-conteur appuie fortement sur les difficult s de l aventure; il parle des courses effr n es qu il a peu pr s toutes gagn es, des sauts p rilleux dans les rapides d o il est sorti toujours victorieux. En un mot, tout pour faire na tre une grande admiration et m me davantage, de vives palpitations dans la poitrine des belles demoiselles de la paroisse.

Jean-Baptiste raconte la vie aventureuse.
Ce ne fut pas en vain. Durant le fougueux expos , le regard de Jean-Baptiste a rencontr les yeux de Marie-Anne. Leurs coeurs s ouvrirent, leurs mes se soud rent.
Les jours qui suivirent, Jean-Baptiste prit le chemin du presbyt re dans le but de courtiser la charmante lue de son coeur. Le cur et la gouvernante remercient le Ciel pour ce qui arrive la jeune Marie-Anne.
Cette petite tait devenue orpheline 12 ans, de son p re Charles; sa m re, Marie-Anne Tessier, avait alors pous Jean-Baptiste Mainguy. Il allait lui servir de p re son mariage.
Marie-Anne, g e de vingt-cinq ans, ferait un mariage tr s respectable, car Lagimodi re venait d une bonne et chr tienne famille.
Personne ne s objecta cette union et, le 21 avril 1806, Marie-Anne et Jean-Baptiste unissaient leur vie devant Dieu et devant les hommes, dans l glise du village de Maskinong .
La vie du jeune couple s annon ait paisible au rythme des saisons venir. Marie-Anne r vait d tre m re et d avoir une maison remplie d enfants.
Jean-Baptiste, au moment de son mariage, se sentait le courage de reprendre le cours normal d une vie dans la soci t agricole; c est- -dire ob ir au p re, d fricher le sol, cultiver la terre, aller la messe dominicale, assister aux soir es des familles de la paroisse. Son destin semblait trac d avance, c est- -dire, une vie tranquille ponctu e de semences et de labours, de naissances et de morts.
Mais soudain, le printemps arriva, et ses r ves de stabilit chancel rent dans son me; le go t de l aventure tait l , en lui-m me, bien vivant, l incitant, le fascinant. Jean-Baptiste hume le grand vent de l aventure; les odeurs de partance lui font d fier les fatigues, les mis res, les dangers les plus minents.

Le presbytè de Maskinongé où travaillait Marie-Anne avant d épouser Jean-Baptiste Lagimodière.
Il n est pas seul vouloir vivre p rilleusement. Que d anciens voyageurs, apr s de rudes t ches au service des Compagnies de fourrure dans le Nord-Ouest, et en d pit des difficult s sans nombre, n ont jamais pu se soumettre la vie s dentaire de l habitant!
Et voil Jean-Baptiste, aux prises avec un terrible dilemme. Il aime sa Marie-Anne; elle et devant Dieu, n a-t-il point fait la promesse de vivre ses c t s et de demeurer au Bas-Canada? Par contre, il ne peut r cuser en lui la r alit . Il a l aventure dans le sang! Rien qu l id e de sauter les chutes, d aller coups d avirons vers les grands espaces prouve qu il ne peut renoncer une partie de lui-m me. Il est n pour la vie aventureuse d un voyageur. En plus, la nature encore plus belle en ce printemps lui parle des rivi res et des lacs maintenant lib r s. Tr s bient t, l heure des bourgeons clat s sur les branches, la brigade des voyageurs quittera Lachine pour l Ouest canadien. Jean-Baptiste peut-il tre absent ce rendez-vous de la vie? Mais comment avouer sa jeune pouse sa ferme intention de retourner dans les pays d En-Haut?
Au d but de mai, Marie-Anne est mise au courant du projet de Jean-Baptiste. Le choc la projette dans une pri re intense, convaincue que le Ciel entendra sa demande pour qu il demeure Maskinong . H las! Jean-Baptiste veut partir tout prix.
Marie-Anne se veut avant tout une pouse, et c est en tant que femme de Jean-Baptiste qu elle prend une d cision peu commune. Ne sachant pas le nombre d ann es de son absence, et ignorant le fait que la mort pourrait lui ravir l homme qu elle aime, Marie-Anne prend la r solution de partir pour les pays d En-Haut.
Bien s r, avant de prendre cette d cision, Marie-Anne, angoiss e, a couru chez son cur pour savoir quoi faire. Le pr tre, apr s lui avoir rappel son serment, fait au pied de l autel, lui dit qu elle se doit de partir. Il ne lui cacha pas le fait qu elle serait priv e des consolations de la religion, pour tout le temps qu elle serait au loin, mais il la rassura en lui disant : "seule la tenace pri re pourra venir bout de toutes tes preuves que par amour tu traverseras .

Marie-Anne, angoiss e, a couru chez son cur pour savoir quoi faire.
Marie-Anne tait de la race de son poux, une me chevill e au corps. Elle pressent un avenir qui ne sera pas toujours rose; les conditions mat rielles seraient pr caires, et elle devrait partager une vie toute autre avec les Indiens. Mais elle n a pas peur. "Pour le meilleur et pour le pire comme lui avait dit le pr tre en b nissant son mariage. Marie-Anne dit oui l id e d accompagner son poux dans les pays d En-Haut et au-del m me, si Dieu le lui demande. Dans un grand esprit de foi en la Providence, elle se h te la pr paration de son d part imm diat.
II
En route vers l Ouest
Presque quinze jours, jour pour jour, apr s la d cision de Marie-Anne, les Lagimodi re font leurs adieux Maskinong . Nul ne pourra traduire les sentiments de la jeune femme au moment de tout quitter; cependant, en elle, luit la certitude qu un jour, elle reviendra au pays du Qu bec.
Le couple se rend Lachine, en voiture tir e par un fringant cheval. L , les pr paratifs vont bon train. Il ne faut surtout rien oublier; des petits objets de luxe pour faciliter la traite des pelleteries avec les Indiens jusqu aux approvisionnements pour les forts.
Les canots appartenaient la Compagnie du Nord-Ouest. La plupart des hommes taient c libataires pouvant ainsi, l encouragement de la compagnie, pouser une femme indienne et demeurer plus longtemps l emploi de leurs bourgeois. N anmoins, si les hommes mari s taient aussi embauch s, jamais aucun d entre eux n avait encore song amener sa femme avec lui.
Le voyage est long, p nible m me. Plus d un employ , apr s avoir sign une entente de trois ans, tait parti en chantant. Apr s peine cinq ou six jours de voyage, les braves d hier devenaient d serteurs, fuyant la nuit, au risque de leur vie afin de retourner la civilisation.

Une brigade de canots quittant Lachine, par Franklin Arbuckle. (Archives de la Baie d Hudson, p. 412, N7427)
Marie-Anne sait que durant le voyage elle aura non pas une pr sence f minine ses c t s mais un homme, son mari, fier d tre son protecteur. Ainsi d butait son apprentissage dans un rythme de vie qui allait tre la sienne, chaque fois qu elle logerait hors des forts de la Compagnie du Nord-Ouest ou de la Baie d Hudson.
Durant l

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