Marie ou l esclavage aux Etats-Unis Tome 1
248 pages
Français

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Marie ou l'esclavage aux Etats-Unis Tome 1 , livre ebook

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248 pages
Français

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Description

Gustave de Beaumont a écrit Marie ou l'esclavage aux Etats-Unis au retour d'un voyage d'étude de dix mois effectué en compagnie d'Alexis de Tocqueville. Il choisit d'aborder l'exposé des moeurs américaines à partir du statut des minorités. Il s'intéresse au sort des esclaves et, plus précisément, à celui de l'individu de couleur libre. Marie est une jeune fille blanche dont l'ascendance ethnique n'est pas irréprochable. Cette tache rend impossible son union avec un jeune Français, cependant dénué de tout sectarisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2009
Nombre de lectures 248
EAN13 9782296681163
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MARIE

OU L’ESCLAVAGE AUX ÉTATS-UNIS
COLLECTION
AUTREMENT MEMES
conçue et dirigée par Roger Little
Professeur émérite de Trinity College Dublin,
Chevalier dans l’ordre national du mérite, Prix de l’Académie française,
Grand Prix de la Francophonie en Irlande etc.


Cette collection présente en réédition des textes introuvables en dehors des bibliothèques spécialisées, tombés dans le domaine public et qui traitent, dans des écrits de tous genres normalement rédigés par un écrivain blanc, des Noirs ou, plus généralement, de l’Autre. Exceptionnellement, avec le gracieux accord des ayants droit, elle accueille des textes protégés par copyright, voire inédits. Des textes étrangers traduits en français ne sont évidemment pas exclus. Il s’agit donc de mettre à la disposition du public un volet plutôt négligé du discours postcolonial (au sens large de ce terme : celui qui recouvre la période depuis l’installation des établissements d’outre-mer). Le choix des textes se fait d’abord selon les qualités intrinsèques et historiques de l’ouvrage, mais tient compte aussi de l’importance à lui accorder dans la perspective contemporaine. Chaque volume est présenté par un spécialiste qui, tout en privilégiant une optique libérale, met en valeur l’intérêt historique, sociologique, psychologique et littéraire du texte.

« Tout se passe dedans, les autres, c ’ est notre dedans extérieur,
les autres, c’est la prolongation de notre intérieur. »
Sony Labou Tansi


Titres parus et en préparation :
voir en fin de volume
Gustave de Beaumont


MARIE

OU L’ESCLAVAGE AUX ÉTATS-UNIS


TOME II :

NOTES ET APPENDICE

EXTRAITS DE TEXTES D’ALEXIS DE TOCQUEVILLE


Présentation de Marie-Claude Schapira


L’HARMATTAN
En couverture :
Vue de South Bay village sur le bord du lac Onéida
(près de l’île du Français),
dessin de Gustave de Beaumont, 8 juillet 1831.
Crédit photo Beinecke Library, Yale University.


© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09507-6
EAN : 9782296095076

Fabrication numérique : Socprest, 2012
NOTES

DE GUSTAVE DE BEAUMONT RELATIVES À

MARIE OU L’ESCLAVAGE AUX ÉTATS-UNIS
RAPPEL DE LA NOTE TECHNIQUE
Suite au roman de Gustave de Beaumont présenté dans le premier tome de cette réédition, ses Notes et son Appendice sont regroupés dans ce deuxième volume.
Les notes éditoriales relatives aux Notes et à l’Appendice (i, ii, iii…) se trouvent à la fin de chacun des deux textes : p. 47 pour les Notes et p. 137 pour l’Appendice.
Nous avons respecté l’emploi chez Beaumont de la minuscule initiale pour les substantifs « noir », « blanc » et « nègre » tout en préférant ailleurs l’usage moderne de la majuscule.
Les crochets entourent un ajout de notre part.
M.-C. S.
NOTES
NOTA. L’auteur a, dans le cours des années 1831 et 1832, parcouru tous les lieux qui sont décrits dans ce livre, et notamment les contrées sauvages qui avoisinent les grands lacs de l’Amérique du Nord ; il a vu le lac Supérieur et la Baie-Verte (Green Bay) située à l’ouest du lac Michigan, Québec et la Nouvelle-Orléans, et tous les États américains sur lesquels des observations de mœurs sont présentées.
1 Quelques personnes m’ont paru regretter que j’aie exposé, dans l’avant- propos, un fait dont la révélation affaiblit, disent-elles, l’intérêt du roman. Voici le motif qui m’a fait agir : l’odieux préjugé que j’ai pris pour sujet principal de mon livre est si extraordinaire et tellement étranger à nos mœurs, qu’il m’a semblé qu’on croirait difficilement en France à sa réalité si je me bornais à l’exposer dans le texte d’un ouvrage auquel l’imagination a eu quelque part. Ne serait-on pas enclin à regarder les développements que je présente comme les accessoires d’une fiction arrangée selon mon bon plaisir ? – Bien résolu d’offrir à mes lecteurs un tableau fidèle et sincère, j’ai dû les prévenir de la vérité de mes peintures et leur montrer d’abord, dans toute sa nudité le préjugé que j’allais décrire, et dont je ferais ressortir les tristes conséquences sans les exagérer. Malgré cette précaution, plus d’une personne m’a demandé si l’antipathie des Américains contre les gens de couleur était vraiment portée au degré de violence que j’indique dans mon livre. Ceux qui m’ont adressé cette question m’ont prouvé combien est utile la notion que je donne dans l’avant-propos. (Note de la seconde édition.)
2 Au mois de janvier 1832, un Français, créole de Saint-Domingue, dont le teint est un peu rembruni, se trouvant à New York, alla au théâtre où il se plaça parmi les blancs. Le public américain, l’ayant pris pour un homme de couleur, lui intima l’ordre de se retirer, et, sur son refus, l’expulsa de la salle avec violence. Je tiens ce fait de celui même auquel la mésaventure est arrivée.
3 Les luttes sanglantes survenues récemment aux États-Unis entre les amis et les adversaires de l’esclavage donnent à certains passages de ce livre un caractère presque prophétique. (Note de la troisième édition.)
4 Les migrations d’Europe en Amérique prennent chaque année un nouvel accroissement ; dans les trois mois de mai, juin et juillet 1834, Baltimore a reçu 4.209 émigrants presque tous Allemands ; New York en a vu débarquer 35.000 depuis le commencement de la belle saison jusqu’en août de la même année ; à Québec, 19 vaisseaux sont arrivés dans l’espace de deux jours, avec 2.194 Irlandais ; enfin l’on évalue à 100.000 le nombre des Européens qui, durant l’année 1834, auront traversé l’Atlantique pour aller s’établir dans le Nouveau Monde. (V. les journaux américains et anglais d’août et septembre 1834.)
5 Le Détroit. Rivière qui porte les eaux du lac Huron et du lac Saint-Clair dans le lac Érié.
6 Le trait le plus frappant dans les femmes d’Amérique, c’est leur supério rité sur les hommes du même pays.
L’Américain, dès l’âge le plus tendre, est livré aux affaires. À peine sait-il lire et écrire qu’il devient commerçant : le premier son qui frappe son oreille est celui de l’argent, la première voix qu’il entend c’est celle de l’intérêt. Il respire en naissant une atmosphère industrielle et toutes ses premières impressions lui persuadent que la vie des affaires est la seule qui convienne à l’homme.
Le sort de la jeune fille n’est point le même ; son éducation morale dure jusqu’au jour où elle se marie. Elle acquiert des connais-sances en histoire, en littérature. Elle apprend, en général, une langue étrangère (ordinairement le français), elle sait un peu de musique. Sa vie est intellectuelle.
Ce jeune homme et cette jeune fille si dissemblables s’unissent un jour par le mariage. Le premier, suivant le cours de ses habitudes, passe son temps à la banque ou dans son magasin ; la seconde, qui tombe dans l’isolement le jour où elle prend un époux, compare la vie réelle qui lui est échue à l’existence qu’elle avait rêvée. Comme rien dans ce monde nouveau qui s’offre à elle ne parle à son cœur, elle se nourrit de chimères, et lit des romans. Ayant peu de bonheur, elle est très religieuse, et lit des sermons. Quand elle a des enfants, elle vit près d’eux, les soigne et les caresse. Ainsi se passent ses jours. Le soir, l’Américain rentre chez lui, soucieux, inquiet, accablé de fatigue. Il apporte à sa femme le fruit de son travail, et rêve déjà aux spéculations du lendemain. Il demande le dîner, et ne profère plus une seule parole. Sa femme ne sait rien des affaires qui le préoccupent ; en présence de son mari, elle ne cesse pas d’être isolée. L’aspect de sa femme et de ses enfants n’arrache point l’Américain au monde positif et il est si rare qu’il leur donne une marque de tendresse et d’affection, qu’on donne un sobriquet aux ménages dans lesquels le mari, après une absenc

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